GPERRO Loges Réunies et Rectifiées de France Date : NC

Première partie
 Code Maçonnique
des Loges Réunies et Rectifiées de France
( Suite )
Approuvé par les députés des Directoires de France
au Convent National de Lyon en 5778

 

CHAPITRE IX.
Des Surveillants et autres officiers de la Loge.

Les Surveillants, de même que les autres Officiers de la Loge, sont élus à la Pluralité des voix parmi ceux que le Comité Écossais aura présentés comme éligibles. Ces élections se font tous les ans dans le mois qui précède la Saint Jean-Baptiste. Tous les Officiers de La Loge, à l’exception du Frère Économe, doivent être choisis de préférence parmi les Maîtres Écossais, comme étant plus en état d’aider le Vénérable Maître dans ses fonctions.

Les Surveillants sont après le Vénérable Maître et I’Ex Maître, les principaux Officiers de La Loge. Ils doivent l’aider en tout dans sa gestion, et veiller à ce que tous les autres Officiers remplissent leurs fonctions avec zèle et exactitude. En cas d’absence du Vénérable Maître et de l’Ex Maître, s’il y en a, ils président la Loge.

L’orateur porte la parole dans toutes les occasions solennelles au nom de la Loge. Il doit à la réquisition du Vénérable Maître instruire les Frères de leurs devoirs et des choses de l’Ordre à leur portée. Dans les Loges de réceptions, l’explication et les instructions des grades peuvent tenir lieu de discours. La prudence exige que tous les discours de l’Orateur soient préalablement communiqués au Vénérable Maître, avant que d’être prononcés en Loge.

Le secrétaire est chargé spécialement de la correspondance de la Loge, Il signe par mandement de la Loge et expédie les lettres, tableaux et certificats ; il porte sur le protocole de la Loge les réceptions, agrégations, délibérations et élections. Tout acte est signé par le Vénérable Maître, les deux Surveillants et le Secrétaire.

On ne fera et dira dans l’assemblée même que la minute ou le brouillon du protocole, qui sera signé et paraphé par celui qui a présidé la Loge. Le Secrétaire l’écrira chez lui au net et en fera lecture à la première assemblée, pour être signé par le Vénérable Maître, les Deux Surveillants et le Secrétaire.

Les réceptions, agrégations et affiliations seront aussi signées par les Frères, qui ont été reçus, agrégés ou affiliés. En marge, sur les registres et protocoles seront écrits les noms des visiteurs et de tous les Frères présents. Le Secrétaire convoque la Loge aux jours et heures convenues, en indiquant sur les billets d’invitation l’objet du travail, et en se souvenant de n’appeler aux délibérations que les Frères qui ont droit d’y voter. Il doit être circonspect à n’envoyer des lettres d’invitation à aucun visiteur, s’il n’a le consentement du Vénérable Maître ou de celui auquel il s’est remis pour cette partie. Lorsqu’il y a banquet, il enverra la veille au Père Économe la liste des Frères qui ont promis de s’y rendre. Le Secrétaire est en même temps garde des archives, pour lesquelles il prêtera une obligation particulière. Comme il pourrait se trouver des papiers de la Loge souvent entre ses mains, il les tiendra dans un portefeuille ou une caisse fermante (sic) à clef, portant l’adresse du Vénérable Maître ou du Député Maître, et en cas d’accident ou de maladie, l’Elémosynaire est chargé spécialement de prendre les mesures nécessaires pour la retirer.

Le trésorier de la Loge est chargé de percevoir la quotité annuelle des Frères, et tout ce qui est dû pour réceptions ou affiliations, ou à quelque autre titre que ce soit. Il acquittera sur l’ordre du Vénérable Maître les dépenses ordinaires et en fournira les quittances et récépissés qu’il produira tous les trois mois au Comité Écossais, avec les comptes des recettes et des dépenses, pour y être arrêtés et visés par le Député Maître, le Vénérable Maître et les deux Surveillants, et communiqués ensuite à toute la Loge. Il est tenu de compter tous les trois mois au plus tard avec le Trésorier de la Grande Loge Écossaise, et lui délivrer le quart des réceptions aux trois premiers grades, les trois quarts du quatrième et l’Écu d’Ordre. Il tiendra pour cet effet un livre séparé de recette pour tout ce qui appartient à la Grande Loge Écossaise. Outre les livres de compte particuliers, il aura encore un livre de compte général, sur lequel seront portées sommairement les recettes et dépenses de la Loge, et qui sera produit et signé en Loge générale.

L’Elémosynaire est chargé de recevoir l’offrande volontaire des nouveaux reçus, de présenter le tronc des aumônes à tous les Frères à chaque assemblée, de même que pour les quêtes extraordinaires, et de retirer du Frère Économe tout ce qu’il aura pu réserver sur chaque banquet. Le produit de tous ces objets est exclusivement réservé pour les aumônes, et l’état de cette caisse sera présenté tous les trois mois à la Loge, pour y être visé et arrêté. Le tronc aura deux clefs, dont il faudra la réunion pour l’ouvrir, l’une sera entre les mains du Vénérable Maître, et l’autre restera à l’Elémosynaire, qui ne pourra en rien retirer sans le consentement du Vénérable Maître et même des Surveillants, si l’objet est considérable. Il sera en outre l’infirmier né de la Loge, et tenu en cette qualité de s’informer des Frères malades et de les visiter, de leur procurer les secours dont ils auraient besoin, et de leur rendre en général tous les services que l’amitié, la fraternité et l’humanité pourront lui dicter. Si un cas particulier l’exige, on pourra à sa réquisition lui adjoindre quelque autre Frère de la Loge. C’est l’Elémosynaire encore qui est chargé spécialement de veiller à la conduite des Frères et de faire des informations sur la vie et mœurs des candidats proposés pour être reçus, et d’en rendre compte au Comité Écossais et même à la Loge, si la prudence le permet.

Le Maître des Cérémonies doit veiller au cérémonial de chaque assemblée, et examiner avant l’heure indiquée pour le travail, si tout est disposé convenablement pour la cérémonie du jouir, Il doit examiner les Frères visiteurs, leur demander leurs certificats et les mots, signes et attouchements du régime auquel ils appartiennent. En cas de doute, il doit consulter le Vénérable Maître, et même attendre l’ouverture de la Loge, et en demander les ordres avant que de les admettre. Il doit avoir soin de placer lotis les Frères suivant leurs grades ou dignités dans le régime rectifié.

L’Économe est chargé des décorations et meubles de la Loge, du soin de les entretenir et de les faire réparer ; de faire tendre et détendre la Loge convenablement à la cérémonie indiquée à chaque assemblée, de l’approvisionnement des bougies et de toutes autres choses à l’usage de la Loge, qui sont confiées à sa garde. Toutes les dépenses ou avances qu’il fait, avouées par la Loge, doivent être constatées par des comptes en règle, lesquels tant visés par le Vénérable Maître lui sont remboursés par le Frère Trésorier sur soit récépissé. Il est chargé de commander les banquets pour le nombre des Frères, dont le Secrétaire lui aura donné la liste, sauf les changements qui peuvent survenir, qui sont remis à sa prudence. Il doit en faire la recette suivant l’usage, même auprès des Frères absents, sur lesquels il aurait compté et dénoncer à la Loge ceux qui ne satisferont pas à ce devoir à la première réquisition de sa part. Il doit observer Pour les banquets la frugalité prescrite par les Rites de l’Ordre, et ne jamais excéder le prix qui aura été fixé. Cette charge d’économe pourra être réunie à celle de Maître des Cérémonies.

Si une Loge est nombreuse, et que ses travaux soient multipliés, elle pourra élire et nommer des adjoints à toutes les places, mais ils n’auront rang dans la Loge, que selon les grades qu’ils possèdent. L’adjoint du premier surveillant ne pourra pas prendre la place du titulaire, si le second Surveillant est présent. Car de même que le Vénérable Maître est remplacé en cas d’absence par le premier Surveillant, s’il n’y a pas d’Ex Maître, de même le premier surveillant sera remplacé par le second, s’il est présent, et les adjoints ne pourront prendre leurs places qu’après les titulaires.

CHAPITRE X.
Des Grades maçonniques.

La Maçonnerie rectifiée ne reconnaît que quatre grades ; savoir ceux d’Apprenti, de Compagnon, de Maître et de Maître Écossais. Tous les autres grades, sous quelque dénomination qu’ils soient connus, principalement toute espèce d’élu, de Chevalier Ks. (Kadosch) et des grades qui leur ressemblent, sont expressément défendus dans toutes les Loges réunies sous les peines les plus graves, comme dangereux et contraires au but et à l’esprit de la franc-maçonnerie.

Les trois premiers grades seront conférés par le Vénérable Maître de la Loge, conformément aux cahiers qui lui en auront été fournis par le Directoire Écossais. Le grade de Maître Écossais est réservé au Député Maître, s’il est présent ; à son défaut, ou s’il le désire, il est conféré comme les autres par le Vénérable Maître.

Les intervalles des grades sont fixés :

 I°). à cinq mois d’assistance régulière aux travaux du grade d’Apprenti à celui de Compagnon ;
 2°). à sept mois de présence régulière, de celui ci au grade de Maître ;
 3°). à une année de présence, du grade de Maître à celui de Maître Écossais.

Les intervalles des trois premiers grades, dans certains cas rares et pour de fortes considérations, peuvent être abrégés par dispenses du Comité Écossais. Pour le quatrième, il faut les demander, de même que la permission de la conférer, à la Grande Loge Écossaise.

Apprentis ont le tablier de peau blanche sans doublure ni bordure, la bavette haute ; les Compagnons ont le même tablier, avec des rubans bleus ; les Maîtres ont le tablier doublé et bordé de bleu, la bavette abattue ; les Maîtres Écossais ont le tablier comme il sera expliqué plus au long dans la suite de ce chapitre.

Aucun profane ne peut être reçu Franc Maçon s’il ne professe la religion chrétienne, s’il n’a pas l’âge de vingt et un ans, à moins qu’il soit fils de Maçon, ou muni de dispenses, et s’il n’est né de parents libres.

Il ne pourra être proposé directement que par un membre de la Loge, qui en répondra, ainsi que des frais de sa réception. Le proposant remettra sa proposition par écrit à la Loge, après en avoir fait part au Vénérable Maître en particulier. Après les informations requises, on tiendra le scrutin, qui ne pourra en aucun cas se faire le même jour que la proposition. S’il est unanimement favorable, on fixera le jour de la réception ; le proposant en avertira le candidat, et le présentera au Vénérable Maître, qui l’exhortera à se rendre de plus en plus digne de la faveur que la Loge lui accorde.

Un Frère qui voudra avancer en grade, commencera par en prévenir le Vénérable Maître, et si c’est pour le quatrième grade, il en préviendra le Député Maître ; il se fera ensuite proposer dans la Loge du grade qu’il demande ou par eux, ou par quelque autre Frère, qui présentera avec la proposition par écrit, les certificats de présence expédiés par le Secrétaire sur les protocoles de la Loge, et les quittances du Frère Trésorier, comme quoi il a satisfait à ce qu’il devait à la Loge et à la Grande Loge Écossaise. Dans la première délibération, si rien ne s’oppose à son admission, on fixera le jour pour l’examen sur les grades qu’il a déjà reçu, et ce n’est qu’après cet examen qu’on fera le scrutin définitif de son admission au nouveau grade qu’il demande.

Les membres d’une Loge, ne peuvent recevoir aucun grade que dans celle à laquelle ils appartiennent, à moins que le Vénérable Maître conjointement avec le Comité Écossais leur en ait accordé la permission ; si un Frère néglige de demander cette permission, il ne sera pas reconnu dans son nouveau grade, et même, selon le cas, il pourra être rayé du tableau.

Les Apprentis et Compagnons doivent être découverts pendant le travail, et doivent faire la garde intérieure de la Loge. Dans les délibérations ils n’ont que la voix consultative, si le Vénérable Maître leur demande leur avis.

Le grade de Maître Écossais est exclusivement affecté au régime rectifié. C’est par cette raison que, lorsqu’on le confère, ou qu’on tient Loge d’instruction de ce grade, on n’ose y faire assister aucun visiteur d’un autre régime, quelque grade qu’il ait. On ne peut le donner qu’à un Frère, qui appartient à une Loge réunie sous quelque dénomination que ce soit, qui y oblige à payer annuellement l’écu d’Ordre.

Lorsqu’un Frère aura été reçu régulièrement Maître Écossais, le Vénérable Maître de la Loge, ou tel autre Frère qu’il commettra pour cela, pourra lui communiquer sans aucuns frais ni cérémonies tous les grades dénommés supérieurs dans les autres régimes, qui seront à sa connaissance, sans que pour cela le Frère, auquel ils seront ainsi communiqués, puisse se décorer en Loge des attributs et couleurs desdits grades.

Les marques distinctives des Maîtres Écossais sont :

  1°. Un tablier de peau blanche, coupé en carré long en travers, ainsi que la bavette, qui sera doublée de taffetas vert, la bavette rebordée de couleur de feu.
  2°. Un cordon vert à gros grains moiré de la largeur de deux pouces et demi, avec une rebordure de trois lignes, en couleur de feu sur le bord extérieur seulement, avec une petite rosette aussi couleur de feu au bas.
  3°. Le bijou du grade en vermeil, qui sera suspendu sur la poitrine, par le cordon passé au col en sautoir, et qui sera attaché par un petit ruban couleur de feu. Ce bijou sera une étoile flamboyante à six pointes, formant un double triangle avec la lettre H au milieu entre le compas et l’équerre sur un fond en couleur de feu. Cette étoile sera entourée d’un cercle surmonté d’une couronne.

Les Frères servants, ou gardes de la Loge ne seront reçus qu’aux grades d’apprentis et de compagnons. Cependant chaque Loge pourra recevoir, en cas de besoin, au grade de Maître l’un des Frères servants, s’il est libre, domicilié et d’un état convenable, après l’avoir longtemps et rigoureusement éprouvé. Cette réception toutefois, ne consistera que dans l’obligation qu’on lui en fera prêter, et dans son admission à une réception dans ce grade. Dès lors, ce Frère servant deviendra le chef de ceux de sa classe.

CHAPITRE XI.
Des Scrutins et de la manière de les tenir.

Le scrutin est le moyen par lequel la Loge cherche à connaître le sentiment des membres, qui la composent, dans toutes les affaires qu’elle a à résoudre. IL doit être tenu de manière à laisser à chacun la plus grande liberté dans son suffrage, sans que le vœu général de la Loge puisse être gêné par des motifs, intérêts ou caprices particuliers ; l’accomplissement du vœu général devant être le premier but de chacun des Frères. IL est donc de règle, que toutes les propositions importantes soient examinées, et les différents avis qu’elles font naître, discuté et suffisamment éclairés avant de tenir le scrutin, qui doit en décider définitivement.

Il y a quatre manières différentes de tenir les scrutins, savoir :

La première et la plus ordinaire par ballotes blanches et noires ; elle est spécialement employée pour toutes propositions de réceptions, agrégations, affiliations etc.

La seconde par billets écrits ; elle est utilisée dans toutes les élections.

La troisième par la simple affirmative ou négative verbale, lorsque le Vénérable Maître après l’examen d’une proposition, recueille ou fait recueillir par les Surveillants chacun sur leur colonne les suffrages définitifs. C’est la plus convenable dans les délibérations journalières, lorsqu’il s’agit d’un objet, sur lequel aucune considération peut gêner le suffrage public des Frères.

La quatrième enfin par acclamation ; elle doit être la plus rare, comme étant la plus vicieuse, en ce qu’elle entraîne rapidement les suffrages, et peut en gêner la liberté ; elle ne doit être proposée que dans les affaires peu importantes, ou lorsque le vœu général de la Loge s’est suffisamment manifesté pendant la discussion de l’affaire.

Pour les élections et délibérations, c’est la pluralité des voix qui décide, et c’est pour chacun une règle invariable de s’y soumettre ; niais pour les propositions d’un candidat à recevoir, ou d’un maçon à agréger, il faut un consentement unanime ou du moins général ; il doit être essentiellement unanime pour tous les cas de dispense.

Dans les cas de réception ou d’agrégation, lorsqu’il y a opposition par le scrutin, le Vénérable Maître ou le proposant peuvent demander un scrutin par écrit, et motivé s’il peut l’être sans danger. Une ou deux oppositions secrètes ne peuvent annuler l’effet du scrutin, mais elles en nécessitent un second et même un troisième, dont le Vénérable Maître fixe l’intervalle. Si elles sont avouées, elles suspendent l’admission, jusqu’à ce que les motifs avoués à la Loge, ou en particulier au Vénérable Maître aient été jugés à la pluralité des voix. Dans l’intervalle fixé pour la tenue du nouveau scrutin, l’opposant ou les deux opposants sont obligés de confier leurs motifs au Vénérable Maître, ou du moins à deux Maîtres Écossais à leur choix ; et si au dernier le nombre des opposants n’a pas augmenté, le Proposé sera admis, mais s’il s’y trouve (sic) seulement trois oppositions, quoique non motivées, il sera renvoyé définitivement pour Lin temps, ou pour toujours selon les cas. Cette méthode offre un moyen de multiplier les oppositions, lorsque les motifs en sont valables, sans se compromettre et conserve à chacun sa liberté, sans exposer aux inconvénients dont on pourrait se plaindre ailleurs.

Le scrutin ne pourra ne pourra en aucun cas être tenu le même jour de la proposition, mais on pourra dés lors en fixer la tenue.

CHAPITRE XII.
Des Membres d’une Loge.

On peut appartenir à une Loge à titre de membre ordinaire, d’associé libre, de membre honoraire, de Frère amateur ou à talent, et de Frère servant ou garde de la Loge.

On nomme membres ordinaires d’une Loge ceux qui participent régulièrement à ses travaux, assistent avec exactitude à ses assemblées, et paient toute la quotité annuelle dont on est convenu de trois mois à trois mois ; ils sont éligibles aux dignités et charges de la Loge et jouissent de la voix décisive dans toutes les délibérations, auxquelles ils peuvent être appelés.

Les associés libres sont ceux qui, par leur domicile, leurs occupations civiles, leur situation ou par quelque autre considération, ne peuvent s’assujettit aux devoirs stricts et permanents que la Loge impose aux membres ordinaires. Ceux ci paieront une quotité annuelle, qui sera fixée et payée les mois de présence seulement ; c’est surtout aux militaires et aux voyageurs que cette classe est destinée. Ils jouiront de tous les droits des membres ordinaires à l’exception qu’ils ne pourront être éligibles à aucune charge ni dignité de la Loge autre que celle d’Orateur, Maître des Cérémonies ou Économe, à moins qu’ils ne puissent prouver qu’ils possèdent une des premières dignités dans l’intérieur de l’Ordre, et qu’ils n’entrent dans la première classe dès qu’ils accepteront quelque place. Ils auront voix consultative et délibérative dans toutes les assemblées de la Loge, excepté dans celles où l’on traitera de l’emploi des fonds, car alors ils n’ont que la consultative.

Les membres honoraires sont ceux auxquels la Loge veut accorder ce titre après dix ans de service en qualité de membre ordinaire, ou de quinze ans s’ils n’ont été qu’associés libres, ou en reconnaissance de services éclatants rendus à la Loge dans un espace plus court. Ils ne paient d’autre rétribution que l’écu d’Ordre, et ne jouissent que de la voix consultative dans les délibérations. Ils sont éligibles s’ils possèdent les hauts grades dans l’Ordre et s’ils promettent d’entrer dans la classe des membres ordinaires aussi longtemps qu’ils seront en place.

Les Frères amateurs sont choisis parmi les personnes à talents, capables de rendre des services à la Loge ; ils sont reçus gratis et ne peuvent posséder aucune charge ni dignité dans la Loge.

Enfin les Frères servants ou gardes de la Loge, dont le nombre ne saurait être trop petit, sont reçus gratis jusqu’au second grade qui doit être le dernier pour eux et ne peuvent être élus à aucune charge, et n’ont de voix consultative que lorsqu’ils’agit d’une réception de servant ou de garde de la Loge.

Tous ces membres doivent être compris chacun dans sa classe sur le tableau général, qui sera envoyé tous les ans après l’élection des Officiers à la Grande Loge Écossaise et au Directoire Écossais du district, et qui portera, en tête le nom et les qualités du Député Maître du lieu. On y marquera les noms, surnoms, qualités civiles et maçonniques, le lieu de naissance et de domicile, et l’âge de ceux qui sont au dessous de 25 ans. Ce tableau sera certifié par le Vénérable Maître et les deux Surveillants, et visé par le Député Maître ou son représentant.

Les Frères qui voudront s’affilier à une Loge réunie doivent avoir visité auparavant ses travaux. On les passera au scrutin dans l’assemblée qui suivra celle de leur proposition, et on y procédera de la même manière qu’à la réception d’un profane. Ils paieront la taxe de leur affiliation, de même que l’écu d’Ordre et la quotité annuelle, qui sera celle de la classe qu’ils choisiront.

Si le scrutin a été favorable, on Communiquera au candidat les règlements de la Loge, qu’il signera le jour de son affiliation.

Un Frère membre d’une Loge réunie ne peut s’agréger à une autre, sans une permission par écrit de celle à laquelle il appartient.

Tous les Frères de la Loge indistinctement (hors les servants) recevront en travail ouvert et jamais autrement communication du mot de l’année, envoyé par la Grande Loge ou le Directoire Écossais à toutes les Loges du district, et il est défendu de ne le jamais donner à qui que ce soit, à moins d’un ordre spécial.

Tout Frère qui voudra se retirer d’une Loge sera tenu de l’annoncer par écrit. On attendra alors encore trois mois ; si pendant tout ce temps il persiste dans sa volonté, il sera rayé du tableau et on en fera mention sur le protocole du jour, et dés lors il ne pourra rentrer qu’après s’être fait proposer de nouveau, avoir passé par le scrutin et payé la taxe de l’affiliation. Il ne prendra rang sur le tableau qu’à la date de sa rentrée.

CHAPITRE XIII.
Plan économique de la Loge.

Tous les membres agrégés de la Loge conviendront entre eux d’une quotité annuelle suffisante pour payer les frais de la Loge, servants et autres dépenses annuelles ; elle sera payée par chacun au Trésorier de la Loge par trimestre. Ils le devront absents comme présents, tant qu’ils seront sur le tableau de la Loge comme membres ordinaires.

Ceux qui négligent de la payer et qui ayant été avertis une année de suite, n’auront pas satisfait, seront rayés du tableau et déchus de toits les droits, dont ils jouissaient dans la Loge.

Les membres associés libres concourront aux dépenses annuelles dans la proportion que la Loge aura jugée convenable.

Chaque Loge réunie au moment de sa fondation ou rectification proposera à la Grande Loge Écossaise du Département un projet d’évaluation pour la rétribution des quatre grades symboliques, ainsi que pour les agrégations et affiliations dans la proportion qu’elle jugera convenable à son local et à ses circonstances particulières. Ce projet sera arrêté définitivement par la Grande Loge Écossaise pour être un tarif invariable pour la Loge, sur lequel seront perçues les réserves de la Grande Loge Écossaise.

Tous les Maçons appartenant à la Loge à quelque titre que et : soit, à l’exception des Frères à talents, paieront chaque année à la Saint Jean d’été l’écu d’Ordre, évalué à six livres, et tous ceux qui négligeront d’y satisfaire, ou s’y refuseront ayant été avertis deux fois, seront rayés du tableau de la Loge, à moins qu’ils ne soient reconnus dans l’impossibilité de payer.

Ceux des Frères de la Loge qui paient le ducat d’Ordre à la caisse de la Grande Loge Écossaise sont exempts de l’écu d’Ordre on en excepte les membres honoraires d’une Loge.

Sur le produit des rétributions des trois premiers grades et des agrégations, il sera prélevé un quart, qui sera versé tous les trois mois dans la caisse de la Grande Loge Écossaise le surplus des fonds est entre les mains du Trésorier de la Loge, pour subvenir aux frais de décoration, bougies, etc.

Quant au quatrième grade, les Directoires ont voulu en abandonner la réception aux Loges, en leur laissant le quart de, la rétribution, pour payer les frais de réception et de décoration les trois autres quarts sont versés tous les trois mois dans la caisse de la Grande Loge Écossaise.

Les extraits des protocoles, qui constatent la quantité des réceptions faites dans chaque grade pendant les trois mois seront expédiés par le Secrétaire et signés de même que les comptes par le Vénérable Maître et visés par le Député Maître du lieu.

Le produit des patentes et certificats de la Loge sera employé en frais de chancellerie et en gratifications pour les copistes. On fera ces dernières de l’avis du Vénérable Maître et des Surveillants.

La caisse des aumônes confiée au Frère Elémosynaire ne pourra jamais être confondue dans aucun cas avec une autre caisse. Elle sera fournie :

  1°) du produit des offrandes des récipiendaires à chaque réception ou promotion et des quêtes qui seront faites dans toutes les assemblées de la Loge.
  2°) du produit des amendes.
  3°) de ce qui aura pu être réservé par le Frère Économe sur la recette de chaque banquet.

Le produit de cette caisse ne pourra être employé dans aucun cas aux besoins de la Loge et reste expressément réservé pour les aumônes, qui pourront être fixées dans l’occasion par l’Elémosynaire, le Député Maître et le Vénérable Maître, de même que des Surveillants, qui en rendront compte ensuite à la Loge.

Aucun pauvre Maçon n’aura droit à ces aumônes, à moins qu’il ne soit pourvu de certificats et de lettres de recommandation d’une Loge réunie ou d’une Loge non réunie qui est en liaison de correspondance et de fraternité avec elle.

Les Loges réunies sont tenues d’envoyer tous les ans à la Grande Loge Écossaise ou au Directoire Écossais dont elles dépendent l’état exact de leur caisse et un extrait de leur livre de compte pour la recette et dépense de l’année, le tout signé par le Vénérable Maître et visé par le Député Maître ou son Représentant ; elles les adresseront avec les tableaux de la Loge aux Visiteurs du district ou du département, qui les remettront au Directoire ou à la Grande Loge Écossaise. Si la Grande Loge Écossaise juge nécessaire de savoir la composition de la Loge et l’état de ses caisses dans l’intervalle, elle ne pourrait point être refusée dans sa demande.

CHAPITRE XIV.
Des Frères Visiteurs.

On reconnaît pour visiteurs les Frères d’un Régime régulier, qui ne sont pas membres de la Loge. Les places sont assignées aux Frères d’après leurs grades et qualités maçonniques, sans égard à leur rang et état civil. Les Frères visiteurs d’un régime étranger ne reçoivent d’autre distinction dans les Loges réunies, que celle d’être placés à la tête de la colonne de leur grade, après les Visiteurs du Régime rectifié. On leur permet de porter les cordons et tabliers de leurs grades, à l’exception de tout ce qui a quelque rapport à l’élu ; mais quel que soit le grade dont ils soient pourvus, ils ne pourront être classés qu’avec les Maîtres, au dessous des Maîtres Écossais.

Les Frères Visiteurs du Régime rectifié sont placés à la tête de la colonne de leur grade. S’ils sont pourvus des hauts grades et de quelque grande dignité dans l’Ordre, ils obtiennent une place d’honneur à l’Orient à côté du Vénérable Maître, avec lequel ils entrent en Loge précédés des Surveillants et du Maître des Cérémonies.

Tout Frère visiteur doit être proposé au Vénérable Maître au à celui qu’il en a chargé, pour être invité aux travaux par un billet maçonnique. Il paiera la quotité fixée pour le banquet, tout comme un autre frère, et celui des Frères de la Loge qui l’a proposé et amené sera inscrit sur la liste comme payant pour lui.

Tout Frère visiteur ne sera admis en Loge qu’après avoir été soigneusement examiné par le Maître des Cérémonies sur les grades dans lesquels il désirera être reconnu ; et après avoir présenté son certificat et donné la parole de l’année, s’il est d’un régime où on en donne. S’il désire que la Loge vise son certificat, elle ne pourra le faire qu’autant qu’il aura été délivré par une Loge réunie.

CHAPITRE XV.
Des Banquets et Fêtes.

Autant les banquets trop somptueux, trop bruyants et trop fréquents sont contraires à l’esprit de, la Maçonnerie, autant ceux où la dépense est modique et réglée, ou règnent la décence et la fraternité, sont propres à conserver et resserrer les liens qui unissent les Francs-maçons. C’est pourquoi le Vénérable Maître assemblera les Frères en banquet aussi souvent que les circonstances le permettront.

Chaque Frère paiera la quotité fixée pour le banquet absent ou présent, si on a compté sur lui. Cette quotité sera invariablement fixée pour chaque Loge selon son local, pour empêcher qu’on ne passe les bornes de la frugalité prescrite dans les banquets.

Les fêtes à célébrer dans les Loges réunies et rectifiées sont les deux Saint Jean d’été et d’hiver, et la fête du renouvellement de l’Ordre du six Novembre. A cette dernière on fera la lecture du Code des Règlements Maçonniques, et l’Orateur prononcera un discours solennel, dans lequel il pourra parler de la réforme allemande et française, et des actes de bienfaisance que la Maçonnerie a faite dans différentes contrées de l’Europe. On tâchera ce jour de réunir dans le même local toutes les Loges d’une même ville ou d’un même arrondissement.

Le jour de la fête de Saint Jean d’hiver sera principalement consacré à des actes de bienfaisance, que la rigueur de la saison et le manque de travail rendent précieux dans ce moment.

La même chose doit s’observer pour la fête de Saint Jean Baptiste, qui sera spécialement consacrée à l’installation des nouveaux officiers et à la lecture des règlements particuliers de la Loge ; et tous les Frères renouvelleront solennellement ce jour là entre les mains du Vénérable Maître leur engagement do les observer fidèlement. Il y aura un discours de même qu’à la Saint Jean d’hiver, et en portera au banquet toutes les sept santés de l’Ordre.

CHAPITRE XVI.
De la Police intérieure de la Loge.

Le Trésorier, de même que l’Elémosynaire, aura un livre de recettes et do dépenses, et un autre de compte général, sur lequel il portera sommairement tous les arrêtés des différentes caisses, qui seront faits tous les trois mois, et qui seul sera communiqué à la Loge générale. Il faut aussi au Trésorier un livre séparé pour les réserves de la Grande Loge Écossaise.

Il est enjoint aux Frères de garder le plus profond silence pendant les cérémonies de réception.

Aucun Frère, à l’exception de ceux qui tiennent des places d’honneur, ne peuvent parler, sans en avoir demandé la permission au Vénérable Maître par les Frères Surveillants.

Dans les délibérations, chacun dit son avis, quand il lui est demandé dans son rang par le Vénérable Maître, les Surveillants ou le Maître des Cérémonies ; et il est défendu d’interrompre celui qui parle, avant qu’il ait annoncé qu’il a fini.

Si après l’heure indiquée, le Vénérable Maître n’est pas rendu à l’assemblée, celui ou un de ceux, qui sont préposés pour la remplacer, ouvrira le travail, dès que les Frères se trouveront au nombre de sept, soit pour réception, soit pour délibération.

Pour ranimer le zèle des Frères à fréquenter les assemblées, il est expressément défendu d’instruire un Frère absent de ce qui s’est passé en Loge, à moins d’une permission expresse du Vénérable Maître.

Tout Frère qui sans raisons valables aurait passé l’année sans assister aux travaux de la Loge, sera censé y avoir renoncé, surtout s’il n’a pas satisfait aux rétributions d’usage ; en conséquence, il sera rayé du tableau.

Nul profane ou Frère ne sera admis ou promu à un grade quelconque ou à un office et charge, qu’il ne produise la quittance du Frère Trésorier pour le montant dudit grade, et pour l’écu d’Ordre et la quotité annuelle, selon la classe qu’il a adoptée dans la Loge.

Un Frère, qui vient après le travail commencé, s’annoncera la porte de la Loge en frappant en Maçon ; niais il ne frappera pas dès qu’on l’aura averti par un coup à la porte qu’ont l’a entendu, et il attendra cri silence jusqu’à ce qu’on vienne lui ouvrir.

Les Vénérable Maître, Surveillants et Maître des Cérémonies sont tenus d’étudier leurs cahiers et d’apprendre par cœur les formules qui y sont contenues. Ils ne pourront néanmoins se dispenser d’avoir dans chaque travail le cahier du grade sous les yeux, afin qu’il ne soit jamais fait aucun changement dans le cérémonial et dans les formules. Après chaque travail, ils seront rendus au Secrétaire, qui en a le dépôt.

Aucun Frère ne peut avoir en sa disposition les cahiers des grades, ni les instructions qui y sont relatives. Le Secrétaire pourra les confier à ceux qui doivent y étudier leurs fonctions, mais à nul autre sans un ordre exprès du Vénérable Maître, et aucune Loge n’en peut donner communication à aucune autre Loge sans permission du Directoire.

Les Frères en cas de voyage sont tenus d’en prévenir le Vénérable Maître et le Frère Secrétaire, et de se pourvoir d’un certificat et de lettres de recommandation pour les Loges qu’ils voudront visiter ; ils paieront pour le premier la taxe établie.

A chaque assemblée, tant de réception et de cérémonie que de délibération, le Président doit faire présenter le tronc des aumônes à tous les Frères, et surtout aux nouveaux reçus ou affiliés. Un Frère, qui n’aura assisté qu’à une ou deux assemblées pendant toute une année, sera tenu d’indemniser les pauvres de ce qu’il leur aurait destiné s’il eut assisté plus fréquemment aux assemblées.

Chaque Loge réunie aura dans son local un tableau des officiers et membres du Grand Directoire national, du Directoire Écossais, de la Grande Loge Écossaise et de la Loge, dans l’ordre indiqué dans le chapitre des membres d’une Loge réunie.

En cas de maladie d’un Frère, on ne se reposera pas sur le seul Frère Elémosynaire du soin de le visiter, tous ceux qui en auront le loisir lui rendront les devoirs de l’amitié maçonnique dans ces moments où le vulgaire n’en connaît plus. Ils s’informeront cependant auparavant si les visites n’incommodent pas le malade ou causent quelque gêne ou dérangement dans les soins que sa maladie exige.

En cas de mort d’un Frère de la Loge, le Vénérable Maître indiquera une assemblée particulière, dans laquelle il rendra compte des qualités du défunt, en s’étendant surtout sur celles qui constituent le bon Maçon. Il ne taira pas même ses défauts, mais il n’en parlera que pour en gémir et avec tout le ménagement possible, et saisira cette occasion pour exciter les Frères à la pratique de la vertu, qui seule survit au Maçon. Tous les Frères de la Loge seront invités à ce service maçonnique et auront une (sic) crêpe autour du bras gauche. La loge sera tendue en noir et si tous les Frères sont au troisième grade, on pourra se servir de la décoration de Maître.

Dans toutes les occasions où un Frère sera réjoui ou affligé par quelque événement heureux ou malheureux, la Loge lui députera quelques Frères pour lui témoigner l’intérêt qu’elle y prend.

Si un Frère se marie, la Loge lui enverra par une députation un bouquet et une pièce de ruban bleu avec une paire de gants blancs pour la nouvelle mariée. Lui-même recevra une paire de gants blancs la première fois qu’il viendra en Loge. C’est le seul cas, hors les réceptions, où la Loge donne des gants à un Frère.

Chaque Loge est invitée à faire graver ou frapper une médaille, sur laquelle se trouvera d’un côté les armes de la Loge, en entier ou en partie, et au bas le nom de la Loge ; et de l’autre l’emblème général des Loges rectifiées de France, qui est un phénix renaissant de ses cendres avec la légende Perit ut vivat et au bas les lettres initiales de la province, du Directoire et de la Grande Loge Écossaise, dans le district desquels La Loge est située.

Tout Frère membre de la Loge portera cette médaille à un ruban bleu à la troisième boutonnière. Les Maîtres Écossais l’auront à un ruban vert liseré de rouge.

La médaille sera d’argent pour tous les Frères, elle sera d’étain pour les Frères servants.

Tout membre de la Loge reçoit cette médaille à sa réception ou affiliation, et la renvoie dès qu’il n’en fait plus partie.

Le bijou d’Écossais sera en vermeil ; le Maître et le Député Maître le porteront en or. Tous les deux pourront porter par dessous un ruban bleu, au bas duquel le Vénérable Maître attachera le bijou de sa place.

Les bijoux des dignités et charges de la Loge sont une équerre pour le Vénérable Maître, un niveau pour le Frère Premier Surveillant, une perpendiculaire pour le Frère Second Surveillant, un livre pour l’orateur, des plumes pour le Secrétaire, une clef pour le Trésorier et pour l’Elémosynaire un cœur enflammé dans un triangle.

FIN.

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