GLDF Loge : NP - O d'Evry Corbeil 09/03/2009

Cette version, de Compagnon, est une refonte du même sujet : 3001-2 , exposé deux ans auparavant.

Que venez-vous faire en Loge ?

ou
Peut on se construire seul ?


Préambule
A l’exposé de la planche d’un F.·., que celle-ci soit pessimiste, un peu à côté du sujet, ou se termine sur une grande question, on peut penser que sans s’en rendre compte, ce F.·. s’est égaré, arrêté sur son chemin ou plutôt à côté de son chemin.
Dans ces cas, il lui a manqué quelques éléments pour donner optimisme à son travail.
Vous faites alors des apports et posez des questions.
Vous éclairez de vos lumières et vous remettez l’orateur sur le chemin.
C’est ce que vous apportez, à ce moment là, que nous venons chercher en Loge.
Oui, c’est cela, …….. mais pas seulement.

Que viens t‘on faire en loge ?
Cette planche, ne contient pas moins d’une cinquantaine de verbes qui le précisent. C’est dire si les motifs de venir en Loge sont nombreux.

Mais commençons par définir ce qu’est une Loge.
C’est un lieu ou des AA.·. des CC.·. et des MM.·. s’assemblent et travaillent, inspirés par le savoir-faire de la F.·.M.·., tous guidés par le V.·.M.·.

Il n’y a pas de F.·.M.·. sans Loge dit le manuel de l’apprenti.
Chaque Frère doit donc appartenir à une Loge, se soumettre non seulement à son règlement particulier, mais aussi aux règlements généraux, participer à sa vitalité et respecter son esprit particulier.

Dans la Maçonnerie opérative, une Loge était un lieu ou l’on entreposait les pierres taillées dans l’attente d’êtres assemblées.
Dans la Maçonnerie spéculative n’êtes vous pas, vous les Maîtres, les pierres taillées de la Loge ?

En venant en Loge, je viens prendre modèle sur les pierres taillées que vous êtes.
Ce faisant, j’avance sur mon chemin, j’avance vers la lumière.
Au début, j’étais comme un aveugle et maintenant,
  -         A force de parler de la lumière, j’oublie ma cécité,
  -         A force de croire à la lumière, je crois que je vois,
  -         A force de chercher la lumière, je vais bien finir par la trouver.
Je sais que si je persévère, je vais m’affranchir des ténèbres. La lumière finira par m’éclairer Mais au fond de moi et comme le dit Jean Gabin: « Je sais que je ne saurais jamais ». 

En Loge, nous venons nous motiver et le rituel est là pour nous y aider.

Pour moi, le déroulement d’une tenue dans le temple se déroule avec une concentration croissante.

D’abord, le noir est fait pour mieux parvenir à la lumière car celle-ci ne brille que dans les ténèbres.
L’illumination progressive du temple est ponctuée par des demandes :
  -         Que la SAGESSE préside à la construction de notre édifice,
  -         Que la FORCE le soutienne,
  -         Que la BEAUTE l’orne.
L’équerre formée par les 3 piliers éclaire alors le Temple. La Loge est concentrée et cette concentration devient palpable.

Qu’avons nous demandé lors de notre première entrée dans le temple ?
La question nous a été posée et nous avons répondu :
« La lumière, V.·.M.·. »
C’est ce que l’on vient rechercher, que cette lumière éclaire à en rendre les étoiles visibles.

Et les étoiles, nous les voyons.
Mais nous voyons aussi tous les autres symboles.
Ceux que nous avons dèja étudié ou ceux que nous allons étudier pour découvrir leurs significations et ce qu’ils nous proposent.

Un de ces symboles, est l’ouverture du Tableau de Loge.
Il résume ce que chaque Frère présent ici en Loge, en plus des symboles qui dèja l’entourent, doit appréhender.

Ce symbole qui en représente beaucoup d’autres est un concentré. 
L’Expert, qui a charge de mettre en lumière ce concentré, est notre délégué : Il déroule au centre du temple, ce que nous déroulons au centre de nous même.
Il nous faut dérouler ce tapis pour être en harmonie avec les FF qui décorent les colonnes.

Il me semble à chaque tenue, qu’arrivé à ce moment, l’attention en Loge est au maximum :
Nous avons l’age, tout est conforme au rite et nous entrons dans les voies qui nous sont tracées.
Le travail peut alors commencer et si nous sommes attentifs, nous allons en retirer Profit et Joie.

Si un Frère visiteur est présent, il peut lui est demandé ce qu’il vient faire en Loge et celui-ci de répondre alors :
   -         Soumettre ma volonté,….. au V.·.M.·. et au rituel,
   -         Vaincre mes passions,….. qui pour un apprenti pourrait être de vouloir parler,
   -         Faire des progrès en Maçonnerie,….. par l’étude des symboles qui nous entourent

C’est tout cela que l’on vient faire en Loge.

Mais c’est aussi travailler à l’œuvre.
Il est Midi plein, l’heure du travail est arrivée. L’heure de l’enrichissement de tous.

C’est le moment, pour ma part, que j’attends avec impatience.

Les orateurs du jour peuvent parler, sans retenue. Dire ce qu’ils pensent des sujets imposés ou choisis. Exposer leur vision de ces sujets de l’endroit du chemin ou ils sont.
Chacun ensuite pourra :
  -         Enrichir le débat,
  -         Apporter sa pierre à l’édifice,
  -         Demander que la pensée de l’orateur soit précisée.

Dans un projet pour une Académie, Descartes dit :
«  Chacun de ceux qui seront reçus dans cette assemblée aura son tour pour proposer la question et pour l’expliquer.
Et tous retiendront le même ordre, entre eux, afin d’éviter la confusion.
L’on écoutera parler les uns les autres, avec douceur et respect, sans faire paraître jamais de mépris pour ce qui sera dit dans cette assemblée.
L’on ne s’étudiera point à se contredire mais seulement à chercher la vérité. »

Ce projet d’Académie s’adapte parfaitement à la manière dont nous travaillons ici.
C’est aussi cela que nous venons faire en Loge.

Pour ceux qui ne sont par encore Maîtres, nous sommes ici dans un modèle binaire :
Apprentis - Compagnons et Maîtres.
Vous parlez, les Apprentis se taisent,
Vous donnez, nous recevons,
Vous émettez, nous réfléchissons,
Vous enseignez, nous apprenons,
Vous créez, nous cherchons à comprendre,
Vous agissez, nous subissons,
Vous voulez, nous nous soumettons.
C’est aussi cela que viens subir en Loge.
Si on réfléchit à ce modèle et si nous le méditons : dans le silence de l’apprenti et celui relatif du Compagnon, il devient un modèle créateur.

La Loge est indissociable de l’esprit de la F.·.M.·. qui l’inspire.
« Bien au-dessus des soucis de la vie matérielle que nous avons quitté au dehors, s’ouvre pour le F.·.M.·. le vaste domaine de la pensée et de l’action. »
Cette phrase, extraite du rituel maçonnique montre ce que nous trouvons ici. 
La Loge aide à passer de la conjugaison du verbe avoir, à celle du verbe être.
Autrement dit, elle nous sert à cesser d’être quelque chose pour devenir quelqu’un, à abandonner la condition d’objet pour devenir sujet.
Pour cela, la Loge utilise la F.·.M.·. et son savoir-faire par rapport à cette finalité.
Elle nous aide dans la construction de notre histoire personnelle.
Elle nous place dans un contexte indispensable pour faire émerger du sens à notre quête.
Car nos compétences ne sont ni de l’ordre de l’avoir, ni de l’ordre de l’être, ni même de l’ordre du faire mais de l’ordre de l’homme qui se sait en devenir.
C’est aussi à cela que me sert la Loge.

Il y a aussi ce que l’on vient donner en Loge.
Nous donnons notre fraternité, à tous, sans demander celle de personne.

Pour l’Apprenti tout est profit, hors sa fraternité, ils prend sans cesse et beaucoup.
Il est confortable d’être sur les colonnes du Nord……Seulement pendant un temps.
Ce bon temps de ne pas avoir à prendre la parole.

Pour le Compagnons, c’est presque pareil, à cette différence près qu’il peut demander à prendre cette parole qui circule, pour prendre part, enrichir le débat, apporter sa pierre à l’édifice.
Mais cet art est difficile. Le mot « Maîtriser » ( la parole ) indique que c’est là un travail de Maître.
Il faut mettre en place dans sa tête ce que l’on souhaite dire, demander la parole et qu’on ne vous la donne pas trop tard. C’est parfois fois le cas.
Et si le Compagnon avait priorité de parole ? Ce n’est qu’une idée, un pas de côté sur la règle établie.

Tout indique dans ce qui précède que nous avons besoin les uns des autres et que nous ne pouvons pas nous construire seul.

L’homme seul est un leurre.
Robinson sur son île, Saint Jérôme dans son désert, Tarzan dans sa jungle sont autant de fictions et de vues de l’esprit.
Physiquement et mentalement, nous sommes dépendants de notre hérédité, de notre éducation, du milieu social dans lequel nous vivons.
Nos progrès se font par l’imitation et par l’enseignement.
Gardons-nous toutefois de ressembler à l’autre. Aidons-nous à nous construire, mais soyons : Nous.

La Loge est un laboratoire dans lequel se fabriquent des hommes.
Nous sommes ici pour, individuellement, nous sublimer.
Nous n’y parviendrons qu’ensemble parce que nous poursuivons tous le même but :
Trouver la pierre cachée qui est en nous en rectifiant.
Changer ce vil plomb en or.

Beaucoup de gens se disent lettrés.
Un lettré aujourd’hui n’est pas celui qui a appris à lire, mais celui qui a pas appris à apprendre.
La signifiance, cette capacité à faire émerger le sens des choses doit nous aider à extraire les sens des symboles qui nous entourent et cela ne se fait pas seul.

Si l’on ne peut pas se construire seul, il est toutefois nécessaire de s’aider soi-même : Savoir travailler seul et étudier seul.
Mais là aussi, nous nous faisons aider par les autres.
Les documents que nous étudions, les livres que nous lisons, sont autant de travaux réalisés par d’autres et dont nous profitons.
Si je ne m’étais pas aidé d’Internet, du contenu des livres que j’ai acquis, des documents de la bibliothèque de la Rue Puteaux, cette planche n’aurait pas été conséquente. 

Avec toutes ces aides, ces repères, cette fraternité, en résumé, tout « ce que nous venons faire en Loge », nous venons ici, avancer vers la lumière.

J’ai dit V.·.M.·.

M\ B\ 

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