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La mort d’HIRAM
Qui est Hiram : Hiram est un personnage légendaire. Artisan de génie, mentionné dans la bible. Il apparaît sous le règne de Salomon et joue le rôle le plus important dans la décoration du Palais Royal et du Temple de Jérusalem, dont il coule toutes les parties métalliques. C'était le fils d'une veuve de la tribu de Nephtalis, mais son père était Tyrien ouvrier en airain (bronze). Il était rempli de sagesse, d'intelligence, il était plein d'habileté, d'adresse et de savoir pour exécuter tout travail d'airain. Il exécuta tous les travaux du roi Salomon (I,rois,7, 13-14). C'est notamment lui qui a coulé les deux colonnes du Temple de Jérusalem, "Boaz et Jakin". Ses chefs-d'œuvre achevés, le maître disparaît de l'histoire. Mais la légende s'en empare et transforme sa vie et sa mort en mythe initiatique. La légende d'Hiram: On raconte que les ouvriers employés à la construction du Temple étaient au nombre de cent quatre-vingt-trois mille six cents (183600). Cent cinquante trois mille trois cents (153300) selon la bible (I,rois,5, 15-16). 70 000 hommes qui portaient les fardeaux (apprentis), 80 000 qui taillaient les pierres (compagnons) et 3300 chefs chargés de surveiller les ouvriers (maîtres). Il eut été difficile de les gouverner sans un ordre établi par Hiram. Chaque classe d'ouvriers avait un signe et un mot secret, que l'ouvrier devait donner au trésorier pour recevoir son salaire; de sorte qu'aucun ne pouvait avoir que la paie qui était attribuée à sa classe. Les travaux du Temple de Jérusalem s'achevaient, mais les compagnons d'Hiram n'avaient pas tous été initiés aux secrets merveilleux du Maître. Trois d'entre eux décidèrent de les lui arracher. Postés chacun à une porte différente du Temple, ils sommèrent tour à tour Hiram de leur livrer ses secrets. Le Maître répondis successivement à chacun d'eux, en fuyant d'une porte à l'autre qu'on n'obtiendrait pas sa parole par des menaces et qu'il fallait attendre le temps voulu. Alors ils le frappèrent, l'un d'un coup de règle sur la gorge, l'autre d'un coup d'équerre de fer sur le sein gauche, le troisième d'un coup de maillet sur le front qui l'acheva. Puis ils se demandèrent l'un à l'autre la parole du Maître. Constatant qu'aucun d'eux ne l'avait obtenue, ils furent désespérés de leur crime inutile. Ils cachèrent le corps, l'inhumèrent dans la nuit près d'un bois et plantèrent sur sa tombe une branche d'acacia. Hiram et la Franc-Maçonnerie: Pour nous, Franc-Maçon, ce crime fût une grande calamité, nous pleurons toujours Hiram. Il était le Maçon qui nous éclairait dans nos travaux, qui nous consolait dans nos afflictions et qui soutenait notre courage dans les difficultés. Lors de notre élévation au grade de Maître, nous devons nous identifier à Hiram. Les 3 coups de la légende symbolisent la triple mort, physique, sentimentale et mentale. Mais, comme toutes les morts initiatiques, cette phase prélude à une renaissance physique, psychique, mentale en un nouvel Hiram. Nous retrouvons le Maître qui est en nous, et il reparaît aussi radieux que jamais. Hiram et moi "Je vous reçois et constitue Maître-Maçon avec pouvoir de commander désormais aux compagnons et aux apprentis!" C'est sur ces mots que le VM m'a confirmé mon état de Maître. Cela signifie nullement que je suis investi d'un pouvoir temporel permettant de commander, de diriger mes FF dans le commun, c'est à dire ce qui relève du profane. Ma mission est tout autre, elle fait appel au devoir de transmission, au devoir d'orienter les AA et les CC vers la direction qui est, désormais, celle de l'esprit. Il s'agit d'élever les FF. Comment un Maître mort peut-il symboliser la connaissance ? Parce qu'il est appelé à revivre ? Connaissance suprême du plus grand mystère de la vie ! Sans métempsycose : seul l'esprit est capable de voler d'un homme à un autre. J'ai appris dans le 1er degrés à me déplacer mentalement et physiquement sur la ligne droite, dans le 2ème sur le plan, maintenant ma progression se fait dans l'espace. Il s'agit de l'espace contenant mon évolution future. Ce chemin que j'ai parcouru depuis mon initiation n'a pas de retour, arrivé au centre de ce chemin, la seule voie est celle de l'Elévation. J'ai compris qu'au cours de la cérémonie d'Elévation, qu'il se passait quelque chose de différent : une entrée à reculons, face à l'Etoile Flamboyante, comme si je l'avais traversée et puis le drame inexplicable où je suis passé de l'état de coupable, assassin multiple, artisan de ma propre mort, à celui de victime, mort physiquement pour renaître aussi radieux que jamais. Cet état de coupable m'a fait prendre conscience que rien n'est jamais acquis. Que ces 3 assassins vivent constamment à l'intérieur de nous-mêmes, et qu'il suffirait de peu de chose pour qu'ils ne se réveillent. J'ai appris la connaissance de Dieu auteur de tout ce qui est ! Je peux préciser auteur de tout ce qui est beau, bon, bien, vertueux. Par le récit de la mort d'Hiram, je viens de prendre connaissance du "génie des ténèbres", auteur donc de tout ce qui est mal, du vice. Il est le maître de la mauvaise volonté et de la désobéissance, qui nous fait toujours tomber dans l'abîme. Il nous guète afin de nous détourner du sentier de l'initiation. Ce sentier qui nous guide vers le chemin de la Lumière afin que nous sortions des ténèbres. En revivant cet événement tragique, c'est symboliquement moi-même qui traverse les turpitudes et la mort. En occupant ces multiples rôles, qui reflètent la complexité de l'âme humaine, où le meilleur et le pire peuvent se manifester avant le triomphe de la Lumière d'une rédemption. Le meilleur, c'est l'Homme juste, fidèle au devoir jusqu'à la mort. Hiram est donc capable de mourir pour une idée, et quelle idée ? Son devoir. Hiram est donc un homme de devoir. Il se profile là, une notion de sacrifice, de Sacrum facere, faire le sacré. Hiram est donc quelqu'un qui s'engage dans le combat de la vie pour faire le sacré. Est-ce que par mes pensées, par mes actes, je m'approche ou je m'éloigne de son but, qui est de faire le sacré ? (ou mieux: de réaliser le sacré). Le pire se sont les infâmes meurtriers, les scélérats qui n'ont pas su vaincre leurs passions, qui possèdent le poison de l'envie et de la jalousie. Ils ont voulu obtenir le mot sacré, sans avoir complété leurs temps, sans être suffisamment instruit, mais ce mot qui donne la connaissance a été perdu avec la mort du Maître. Avec lui l'essentiel a été perdu. Le devoir des Maîtres désormais est de rechercher cette Parole Perdue, de l'occident à l'orient, et sur toute la surface de la terre, c'est à dire dans tous les domaines de la connaissance. Ainsi la légende d'Hiram, c'est le déroulement d'un conflit intérieur; nous avons voulu devenir Maître, heureusement la voie initiatique indique la victoire finale sur des passions funestes. Avec la mort d'Hiram et sa renaissance, le 3ème degré renouvelle et confirme l'initiation du 1er. Dans le 1er degrés, c'est le cabinet de réflexion ainsi que le testament brûlé, qui effectuent la purification des passions. Dans le 3ème c'est la mort et la mise en terre qui l'effectuent, ce lieu où tout se désuni. La Lumière et le Maître ne font plus qu'un; elle est intégrée par le Maître qui renaît plus radieux que jamais. Comment suis-je devenu Maître-maçon? En passant de l'Equerre au Compas sur la tombe de notre Respectable Maître Hiram Jusqu'à présent la Règle et l'Equerre me suffisaient pour implanter le Temple sur le plan terrestre en respectant l'harmonie de la géométrie plane grâce à la Règle et à la Mesure notamment. Pour prouver mon innocence, j'ai dû passer sur le cadavre à peine refroidi de notre Maître, entre l'Equerre et le Compas. La position de travail du Compas, c'est la verticale. C'est ainsi que nous sommes élevés au sublime grade de Maître Maçon, mis en position verticale d'ascension. Le Compas est l'un des outils les plus importants. Il représente la vie de l'esprit qui, à l'aide de la raison et du jugement, construit. L'ouverture du Compas n'étant pas définie d'avance, il implique une nouvelle liberté du Maître, une nouvelle responsabilité, celle de bien juger et de donner au Compas le bon angle de vue en accord avec l'Harmonie Universelle, en accord avec la justice. Hiram était un Homme juste, donc tout comme lui, en bon maçon, je ne dois pas m'écarter de la justice. Les trois grands coups portés à Hiram: Le crime s'est déroulé en Chambre du Milieu: le nom est explicite, c'est le milieu du Temple, le Saint des Saints, le Chœur. Le Temple représentant l'architecture psychique de tout homme, la chambre du milieu est le centre où s'élaborent en secret toutes décisions vitales. Les 3 meurtriers sont des compagnons. Les instruments du crime sont des outils de compagnons, plus précisément la Règle et le Levier. Le Maillet quant à lui est l'instrument du Maître. L'instrument du premier coup porté est la Règle. La Règle donne la ligne. Elle permet de tracer les plans et indique le sens de l'infini, la droite, qui n'a ni commencement ni fin. Elle figure l'imagination, outil de l'homme, à la fois mémoire et capacité de projection prospective. Portée lors des 3 voyages de compagnons, elle est toujours accouplée à un autre outil: avec le Compas, qui la délimite et lui donne sa véritable mesure, qui circonscrit son champ d'action; avec le Levier, qui lui indique sa véritable finalité, la maîtrise des choses, du monde, avec l'Equerre qui rappelle la manière de s'en servir : avec rectitude. Seule, sans contrôle, sans but, et sans souci des exigences de la droiture, elle s'emballe et s'affole. Elle devient l'instrument et le signe de l'imagination exaltée. L'instrument du deuxième coup est un Levier ou une Pince. Nous avons vu ci-dessus le Levier accompagné d'une Règle, mais seul, il représente un instrument de domination qui peut devenir monstrueux, si l'ouvrier s'en sert sans frein et sans scrupule à des fins personnelles, en ignorant les ravages qu'il provoque sur son entourage. Le troisième coup porté au front et qui tue Hiram est son propre Maillet. Signe d'autorité et instrument de commandement du Sage et du Juste, cet outil, dès lors qu'il n'est plus accompagné de l'Epée Flamboyante, ni contrôlé par l'Equerre et le Compas, devient au contraire symbole de l'impétuosité instinctive et dominatrice, au service des pulsions les plus frustres, ou de l'ambition la plus égoïste. Après avoir vu que le vice peut vivre en chacun de nous, nous devons prendre garde également à l'utilisation des outils dont nous disposons…. Quelles sont les conséquences de la mort d'Hiram? "La parole est perdue". Nous avons vu qu’Hiram ayant préféré mourir plutôt que de révéler le mot de Maître, La Parole, une fois le Maître tombé sous le troisième coup mortel, ne peut plus être transmise : "La Parole est Perdue". "Qu'êtes-vous venu faire ici ? " Est-il demandé aux Maîtres, lorsqu'ils pénètrent en Chambre du Milieu. - Chercher la Parole du Maître, qui était perdue. - Comment la Parole du Maître fut-elle perdue? - Par trois grands coups. Qu'est-ce donc que cette Parole dont l'importance parut telle à notre Maître Hiram qu'il préféra la mort plutôt que de la donner ? Cette énigme est une des plus difficile à élucider. La connaissance du mot dépend à la fois de son mode de transmission et également de notre aptitude à le recevoir. "Insensé" dit Hiram au premier compagnon félon avant que celui-ci ne le frappe, "ce n'est pas ainsi que je l'ai reçu, ni qu'il doit se demander. Travail, et tu seras récompensé". Le mot de maître ne se prend pas, il se reçoit. La connaissance du mot de Maître c'est la vraie connaissance, celle qui nous ouvre la voie vers la connaissance de Dieu. Je ne puis m'empêcher de songer à NIETZSCHE, qui déclarait : " La maîtrise féconde et vivifie la science du relatif péniblement acquise par le Compagnon, d'une part, en reculant ses horizons jusqu'au seuil du surhumain, de l'autre, en rendant sa connaissance"sociable". Aux uns, elle ouvrira le féerique royaume des hypothèses rationnelles, chez les autres, elle engendrera plus simplement une sublime prédilection pour tout ce qui rapproche et unit. Mais, à tous, elle donnera le détachement, la confiance, la persévérance et l'amour comme vertus." N'est-ce pas vraiment en elles, plus encore que dans la connaissance, que réside la vivante Sagesse ? La légende d'Hiram est, avant tout, l'image de la Vie. C'est pourquoi elle apparaît à notre intelligence, à la fois si ingénue et si profonde. Consciemment ou non, nous sentons que seul celui qui a "vécu" le drame accède à la Maîtrise, car, chaque jour, il revivra et, chaque jour, il ira puiser dans son souvenir la force de se surmonter. J'ai dit. M\ G\ |
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