Obédience : NC Loge : NC 12/11/2010



Approche de la symbolique de la croix Celtique 

Pour les Celtes, être un sage, c’est savoir communiquer avec l’esprit de la nature, c’est comprendre le langage des plantes et des animaux, c’est percer le mystère des étoiles et des cieux. L’antique culture celte regorge de symboles, symbolisme des arbres, des animaux, ou encore des motifs qui ornent les armes, les bijoux et les œuvres d’art.

Dans les symboles les plus courants on trouve le Tribann /|\.
C’est un emblème et un symbole lumineux qui représente le plus couramment la pensée druidique contemporaine. Le Tribann est représenté par trois rayons de lumière
Il évoque l’absolu celtique, le Principe universel. Dans les conceptions spirituelles des druides, on l’appel IOW.
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Analogiquement, le Triskel devient la mise en mouvement des trois rayons du Tribann.
Tribann et Triskel sont par la même occasion des symboles de la trilogie chère à la culture celtique.

Mais, c’est la Croix Celtique qui est le plus magnifique et le plus complet des symboles de la cosmogonie (création du monde) Druidique.
La cosmogonie celtique ne comporte pas une genèse a proprement parlé. L'une des explications est que pour les Celtes il n'y a pas de réel "commencement" : "la création est une réalité, mais une réalité de tous les instants"

La croix celtique est le livre vivant grâce auquel, durant les siècles de clandestinité, la science et la philosophie Druidiques ont pu se transmettre intacte, et dans lequel tous ceux qui ont appris à en lire le langage, peuvent se retrouver les continuateurs des Druides antiques.
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Approchons le symbolisme de la croix Celtique.

Au 2e millénaire av. J.C, les Celtes se sont répandus en Europe occidentale, où ils ont apporté leur savoir, tout en recueillant celui des Atlantes, dresseurs de mégalithes.
Ils étaient détenteurs d’une révélation occidentale, pendant de la civilisation biblique.
L’arrivée en occident du christianisme va rassembler les deux courants en une synthèse dont la croix celtique est le meilleur symbole.

La croix est l'un des symboles fondamentaux de l'humanité et cela bien avant l'arrivée du christianisme.
Les chrétientés Celtiques d'Irlande ont, dès le IIIe s, développé le symbolisme de la croix cerclée, synthèse intime et parfaite entre la tradition Celtique et le christianisme.
Le cercle, à la fois magique et céleste, symbolise le ciel, les branches de la croix représentent les quatre éléments l'air, la terre, l'eau, le feu et également les points cardinaux de l'espace, les quatre saisons, la division Celtique traditionnelle d'un territoire en quatre.

Le centre est un lieu de passage et de communication symbolique entre ce monde et l'autre, les entrelacs, présents sur les pieds des croix, expriment le mouvement sans fin de l'évolution et de l'involution (opération qui a son propre inverse) des faits cosmiques et humains.

Les croix celtiques sont souvent ornées d’entrelacs, de nœuds, symboles de vie, mais aussi des représentations du serpent, symbole de renaissance.
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La forme la plus connue de nos jours reste néanmoins la croix celtique ornée d'entrelacs.
Elle rappelle fortement le travail du métal et la frappe des pièces de monnaie.
Dans le dessin des entrelacs, les “nœuds” correspondent à autant d'états ou de modalités d'un état que l'être doit parcourir avant de rejoindre les états supérieurs ou le Centre.
La corde relie en effet les états d'être et leurs modalités entre eux et au Principe qui les unit.
Il arrive que le cheminement le long de cette corde nous ramène à un “nœuds” proche de notre point de départ à l'image du parcours des labyrinthes des églises. L'être croît alors être revenu au point d'où il est parti sans prendre toute la mesure du chemin ou des états parcourus.
Il peut aussi s'élever le long de la branche verticale et la redescendre soudainement ou s'approcher du centre de la croix et s'en éloigner désespérément.
Ces va-et-vient suggèrent que rejoindre le Centre passe par un saut dans le vide de l'existence, par une brusque rupture dans la déambulation de l'être durant les pérégrinations et péripéties de la vie.
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La croix celtique se retrouve dans beaucoup d'endroit (essentiellement des cimetières) car le christianisme a récupéré au travers de la croix chrétienne (croix simple) une partie de la symbolique "païenne".
La croix celtique ou druidique fait la synthèse des représentations symboliques de nos ancêtres. Elle associe le temps et l'espace

On la retrouve partout où les Druides ont laissé leur empreinte.

Si nous entourons d'un cercle l'intersection des branches d'une croix familière, nous obtenons une croix celtique. Sa dénomination découle principalement de son apparition dans les contrées celtiques britanniques entre le VIIe et le IXe siècle, notamment au pays de Galles, en Écosse et en Irlande.

Le cercle peut aussi bien orner une croix aux branches égales qu'inégales.
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Le débordement des branches de la croix celtique par rapport au cercle nous laisse subodorer l'immense potentiel du développement de l'être au-delà de la sphère humaine:
- La croix celtique à branches égales représente toute l'étendue des possibilités contenues dans le centre d'un certain état d'être qui se déploie de manière égale dans toutes les directions du plan horizontal;
- La croix celtique à branches inégales symbolise à la fois toute l'étendue horizontale des possibilités associées au centre d'un état d'être déterminé et l'expansion verticale des centres de tous les états d'être depuis les plus ordinaires aux plus spirituels.

Il s'ensuit que le point d'intersection des branches inégales de la croix (celtique) représente le centre associé à un état d'être spécifique qui se déploie horizontalement. Les points de la branche verticale correspondent aux centres associés à la multitude indéfinie des états d'être.
Quant à la verticale proprement dite, elle est générée à partir d'un point unique, le Centre ou Principe impossible à spécifier.
Pour des facilités de représentation, le Centre est parfois assimilé au point d'intersection des branches de la croix, c'est-à-dire au centre d'un état quelconque (spirituel ou non). Il est vrai que l'être peut à tout moment rejoindre le centre d'un tel état et de là atteindre le Centre.

Elle se compose schématiquement de trois cercles concentriques dont les diamètres ont entre eux les rapports 9, 27, 81 et de quatre branches.
Le cercle de 81 correspond au cercle Divin, ou Keugant.
Le cercle de 27 correspond au cercle des Migrations ou Abred.
Le cercle de 9 correspond au cercle de la Lumière blanche ou Gwenwed.
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Ces trois cercles désignent les différents cheminements des âmes vers l’ascension suprême:
Au commencement, les âmes errent dans le cercle du chaos (Keugant) où rien n’existe que Dieu, puis s’incarnent dans le cercle Abred, cercle de la vie terrestre, où elles doivent accomplir leur destinée. Si elles échouent, elles retournent dans le chaos (Keugant) et attendent que Dieu leur permette de se réincarner à nouveau en Abred dans une autre vie et un autre corps pour enfin accéder au cercle final, Gwenwed.
Là, elles jouiront de sa présence dans l’éternité. Gwenwed est le « lieu»  affranchi du temps et du changement. Il est également le cinquième élément, l’éther, la lumière divine.

Sur le cercle d'Abred, le cercle intermédiaire (27), il y a la présence de huit petits cercles tangents, de même taille que le cercle central (9), de Gwenved. 
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Quatre sont situés aux angles de la croix et viennent l'évider.
Les quatre autres sur la croix qui dessinent le Symbole de la Croix et figurent les quatre éléments, l’Eau, l’Air, le Feu et la Terre. Ils sont unis à un cinquième: l'Ether.  
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Description des différents cercles:
Il s'agit des 8 planètes de notre système solaire, dont le soleil serait représenté par le cercle de Gwenved, au centre de la croix, le cercle lumineux et blanc par excellence.

A gauche : Couleur rouge, Chiffre 5, Planète Mars ou Teutates, associée à l'élément terre.
Angle supérieur gauche : Couleur orange, Chiffre 9, Planète Lune ;
Au sommet : Couleur jaune, Chiffre 8, Planète Mercure ou Lucellos, associée à l'élément feu.
Angle supérieur droit : Couleur vert, Chiffre 7, Planète Vénus
A droite : Couleur bleu, Chiffre 4, Planète Jupiter ou Esus, associée à l'élément air.
Angle inférieur droit : Couleur violet, Chiffre 1, Planète Neptune ou Don
A la base : Couleur ultra-violet, Chiffre 3, Planète Saturne, associée à l'élément eau.
Angle inférieur gauche : Couleur infra-rouge, Chiffre 2, Planète Uranus
Le cercle central, Gwenwed : Couleur la lumière blanche des huit radiations, Chiffre 6, Planète Soleil
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La croix permet donc de faire apparaître 8 périodes, associées à 8 planètes...
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Ces huit cercles symbolisent le cycle octopartite druidique.

Depuis l’avènement des Lumières, notre culture est porteuse d’un message linéaire : nous naissons, nous vieillissons et nous mourons. La notion ancestrale du cycle de la vie dont l’humanité avait une connaissance intuitive depuis l’aube des temps et dont elle a gravé les symboles dans la pierre sous forme de cercles et de spirales sur toute la terre, a cédé le pas a une ligne droite, symbole d’une vision du monde masculine linéaire et scientifique dont la distorsion a abouti à un culte du progrès et du résultat concret au détriment de la sagesse et de l’authenticité.

Cette évolution de la conscience collective d’une conception cyclique vers une conception linéaire a eu pour effet de provoquer une rupture avec une des plus riche source d’inspiration spirituelle : la nature.

La tradition druidique nous fait découvrir une façon de voir la vie qui, ne s’étant jamais coupée de la nature, reste porteuse d’une conscience de l’immanence divine en toute chose.
Le druidisme cultive la communion avec Dieu dans « le temple non bâti par les hommes », sous « l’œil du soleil ».

La vision cyclique de l’univers de cette tradition a pour exemple le cycle annuel octopartite qui se traduit par les huit festivals.

Se basant sur ce rapport profond et mystérieux entre la source de la vie individuelle et celle de la vie de la planète, le druidisme distingue huit points du cycle annuel chargés d’une signification particulière et les marque par des célébrations spécifiques.
Quatre sont de nature solaire, quatre autres de nature lunaire, d’où un calendrier équilibré de cérémonies masculines et féminines.

Orientation et fêtes celtiques.

Conformément à la correspondance usuelle entre espace (ou points cardinaux) et temps humain (ou saisons), le soleil se lève précisément à l'Est et se couche exactement à l'Ouest aux équinoxes de printemps et d'automne (aux environs du 21 mars et du 21 septembre). De sorte que les solstices d'été et d'hiver (aux environs du 21 juin et 21 décembre) correspondent respectivement au Sud et au Nord.

Selon cette analogie, le “carré solsticial” peut être rapproché du calendrier des “fêtes” celtiques irlandaises.

Un décalage s'ensuit entre la position du soleil couchant au solstice d'été et le début (ou la fin) du cycle annuel fixé au 1er novembre. Ce décalage pourrait avoir des origines simplement pratiques liées à la précision des observations astronomiques de l'époque. Plus vraisemblablement d'origine symbolique, il tiendrait à la “période close” à l'occasion de la “fête” coïncidant avec le début ou la fin du cycle annuel au cours de laquelle le monde d'en “bas”, monde du renouveau, fécondait le monde d'en “haut”.
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Dans la tradition celtique, l'obscurité vient avant la clarté, la nuit avant le jour et la période sombre et froide de l'année annonce la période claire et chaude.
Autrement dit, le monde des morts et des dieux prend le pas sur le monde des vivants.
Les solstices et les équinoxes sont liés à la course du soleil. Ils sont donc fixés à des dates précises et sont de nature solaire. Ils sont également liés au symbolisme des points cardinaux, des éléments et de certains animaux.

A ces fêtes solaires s’ajoutent quatre autres moments du cycle annuel considérés comme sacrés.
Ces fêtes celtiques de Samain, Imbolc, Beltaine et Lugnasad sont elles liées aux évènements de la vie terrestre; en particulier à la vie végétale et animale.
Ce sont des fêtes liées à la Déesse Mère, donc plutôt de nature lunaire.
Les dates de ces fêtes sont données à titre indicatif, car les évènements varient dans le temps d’une année sur l’autre en fonction de l’avancement ou du retard de la nature. Il s’agit donc plutôt de « périodes » de fêtes.

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Ces deux jeux de cérémonies représentent beaucoup plus que des moments choisis par nos ancêtres pour célébrer les cycles de la vie animale et végétale.
Ils illustrent nos liens profonds avec ces deux domaines, la profonde interdépendance entre la vie du corps, de la psyché et celle de la planète, du soleil, de la lune, car chacun d’eux signale la puissante conjonction du temps et de l’espace.

Les fêtes druidiques d’aujourd’hui expriment donc une vision cyclique du temps, et une des fonctions de ces célébrations est d’inscrire le cycle humain dans le grand cycle de la nature ; d’harmoniser les rythmes de l’homme sur les plans physiques, psychologiques et spirituels.

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Le cycle commence le 1er novembre par Samain « Réunion »,
C’est le début d’une nouvelle année celtique, mais c'est un temps qui se situe hors du temps. A cette période, toutes les forces de la nature sont descendantes et convergent vers le centre de la Terre. Ce moment où tout meurt dans la nature est le mieux choisi pour se relier à la mort.
Le rituel a lieu la nuit.
On symbolise le passage nécessaire par la mort en éteignant le feu, puis en le rallumant. Pendant ce moment où le feu est éteint et où on est plongé dans l'obscurité la plus complète, on peut ressentir et prendre conscience de l'absence de la Lumière, de la réalité et de la consistance de la Nuit, de notre nuit intérieure.
Puis, par le feu rallumé dans l'obscurité l'on peut percevoir notre Feu intérieur renaissant.
Ce moment hors du temps est un seuil entre l'ancienne et la nouvelle année.
Il nous permet de nous débarrasser de ce qui nous entrave, de nos "branches mortes".

Le 21 décembre, le solstice d’hiver «  Le Nord » marque le triomphe de la Lumière sur les Ténèbres.
Lorsqu'on essaie de ressentir le Nord, nous viennent à l'esprit le froid, l'immobilité, le silence, la nuit....C'est pourquoi le solstice d'hiver est associé au Nord.
Il est également associé à la Terre, car en cette période, elle est dépouillée, immobile, mise à nue, inerte.
Mais pourtant, en son sein se produit l'alchimie de la vie.
Au cœur de la nuit la plus longue, dans le silence de la Terre endormie, La Terre protège et nourrit la graine qui répondant à l'appel de la vie, commence à germer, annonciatrice des futures moissons.
Tout comme la graine qui ne trouve son énergie qu'au centre d'elle-même, c'est au plus profond de nous que nous devons chercher la Force et la Lumière.
C'est à cette époque que le gui fleurit alors que les dernières feuilles tombent et que toute la nature prend l'apparence de la mort.
Il exprime la survie de l’âme, la continuité de la vie après la mort apparente de la nature qui suit la chute des feuilles.
C’est le symbole du retour à la lumière solaire originelle, c’est le temps de la renaissance après la mort.
L'ours est associé au Nord, car c'est à cette période qu'il se terre au fond de sa caverne et hiberne. En préparant son corps à la renaissance du printemps, il symbolise dans le règne animal ce qui s'accomplit dans le règne végétal. Il représente à la fois la force et l'intuition.
On retrouve ce symbolisme dans l'Etoile Polaire, étoile emblématique de la Grande Ourse qui nous guide au cœur de la nuit.
Dans le corps humain, l'élément Terre et matérialisé par les os, le calcium, les chairs, les différents oligo-éléments...C'est notre élément de "base".
L'hiver est une période où le corps a également besoin de s'économiser, besoin de repos. Et pourtant, paradoxalement, l'homme moderne, dans l'ignorance de son corps et des cycles de la vie, a fait de l'hiver une saison où l'activité professionnelle est à son maximum.

Le 1er février c’est Imbolc « Lustration », purification physique, ménage intérieur.
C’est le moment où la vie reprend.
On sent les premiers frémissements du Printemps, les nappes phréatiques sont gorgées d’eau.
Les débris de l'hiver sont balayés par les rivières gonflées d'eau.

Le 21 mars ; l’équinoxe de Printemps « l'Est » est un symbole de renaissance à la vie, de vitalité, de joie et de bonheur.
Tout comme le soleil en se levant à l'Est annonce le jour naissant.
Symboliquement, c'est de l'Est que vient la Lumière que recherchent ceux qui s'engagent dans une démarche spirituelle.
L'élément Air, associé à cette période, symbolise l'inspiration l'intuition, l'intellect, la communication.
L'Oiseau est associé à l'Est et à l'Air car, lorsque les hommes ne pouvaient pas voler, les oiseaux étaient considérés comme les messagers des dieux, leur apportant l'inspiration.
Dans le corps humain, l'élément Air est celui qui permet la respiration et qui est en relation permanente avec l'extérieur de notre corps.
Le jour est de même durée que la nuit.
C'est une porte qui s'ouvre et nous sommes invités à la franchir et à accueillir l'énergie nouvelle qui se présente.
C’est la fête du temps des semailles, le temps de faire de nouveau projets, de renouveler ce qui doit l’être.

Le 1er mai c’est Beltaine « Le Feu de Bel ».
Cette fête est la fête du feu, de la lumière solaire, de l’énergie radiante, de la victoire définitive de la lumière solaire sur les ténèbres de l'hiver.
C'est le début de la période lumineuse qui ira jusqu'à Samain.
Le feu de Bel à Beltaine est le pendant de la lumière de Lug à Samain.
Dans la mythologie celtique, Beltaine est le jour où les dieux prirent pied sur le sol d’Irlande et brûlèrent leurs vaisseaux pour ne pas être tentés de revenir en arrière. Beltaine marque ainsi l’engagement définitif, irréversible, et par là, la confiance dans l’avenir et dans la destinée.
Cette purification par le feu succède à la purification par l’eau d’Imbolc.

Le 21 juin, c’est le solstice d'été « le Sud ».
Le Sud, direction qui évoque le soleil à son zénith, la chaleur, la vitalité, l'expression bruissante de la vie.
C’est le jour où la lumière solaire atteint sa plénitude, son rayonnement maximal.
L'élément Feu est naturellement associé à cette fête. Il symbolise l'énergie, l'action, la réalisation; mais aussi la spiritualité.
Le cerf, animal solaire, roi des animaux de nos forêts, symbolise l'énergie et la vitalité propres au Sud et au Feu. Il symbolise également la force, la fertilité, l'indépendance spirituelle et physique.
Dans le corps humain, l'élément Feu est représenté par la chaleur du corps résultant de l'activité du vivant. L'été est la période où le dynamisme du corps est à son maximum.
Dans certaines traditions, c’est le moment où le jour est le plus long que les prophéties peuvent s’accomplir, car elles ne sont plus voilées par le ténèbres, mais révélées à l’éternité.
Cette fête solaire nous rappelle aussi le Centre, l'Axe.
Bien que changeant au fil des saisons, le soleil demeure toujours dans son axe.
C'est l'axe de la Grande Roue du temps, le Centre d'où tout vient et vers lequel tout converge. C'est également la célébration du Cycle; du cycle des jours qui s'inscrit dans le cycle des saisons; du cycle des saisons qui s'inscrit dans le Cycle de la Vie.
C'est également une apogée, à partir de cette date, les jours raccourcissent et les ténèbres l'emportent à nouveau sur la Lumière.
Cette fête nous incite à rester vigilant par rapport à nos propres ténèbres tout en sachant apprécier la Lumière.

Le 1er août, c’est Lugnashad «Assemblée de Lug ».
Chez les Celtes, Lug est le dieu de la Lumière. C’est un dieu "multiple", au-dessus des dieux.
Lugnasad est une fête solaire présidée par le roi. C’est la fête du blé et des moissons, placée sous le regard bienveillant de Lug qui promettait la paix et la prospérité. Il assurait l’éternité des cycles de mort et de renaissance.
C’est le temps du maximum de fructification de la végétation.

Le 21 septembre, c’est l’équinoxe d'automne « l'Ouest ».
L'équinoxe d'automne est associé à l'Ouest car c'est là que se couche le soleil.
Cette direction où le jour se finit est également associée à la fin de la vie.
C'est là que le corps trouve le repos "au crépuscule d'une vie bien remplie".
Pour les Celtes, c'est également à l'Ouest, dans les îles "au-delà de la mer" qu'ils situaient le séjour des âmes défuntes.
C'est aussi pourquoi l'équinoxe d'automne est associé à l'élément Eau qui symbolise le psychisme, les émotions, l'affectivité, les eaux de l'inconscient dans lesquelles ont s'enfonce au moment du Grand Passage.
Le saumon, en remontant le courant vers la source, symbolise la quête spirituelle de l'homme. C'est depuis l'Ouest que l'homme chemine symboliquement en quête de la Connaissance, qui est symbolisée par la Lumière de l'Est.
Dans le corps humain, l'eau est présente à 80% sous la forme du sang, de la lymphe,...

C’est le jour de la partition entre le haut, le monde des vivants et le bas, le monde des morts.
C’est l’alternance de Lug et de Taranis, qui nous incitent à bénéficier de la lumière solaire, mais sans refuser le tonnerre, le vent et la brume.
C’est une invitation à accepter en nous notre lumière sans renier nos ténèbres, pour concilier toutes les facettes de notre être.
C’est un jour de remerciement à la Déesse-Mère pour les cadeaux de la moisson et les fruits de la terre qu’elle nous a procurée.
C’est aussi un moment de préparation à la pénombre de l’hiver, l'occasion de nous débarrasser de ce qui nous entrave, nous retient à un passé qui n'est plus, l'occasion de couper nos "vieilles branches".
C'est aussi une période qui favorise l’évocation, la réflexion, la synthèse de l’expérience de l’été.
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L’allégorie qui est l’illustration d’une idée par une image concrète.
Le symbolisme est le contraire, il n’impose rien et ouvre les possibilités de conceptions illimitées.
C’est pourquoi, il est le langage initiatique par excellence reliant le présent au passé et au futur.

La vision cyclique de monde et de l’homme se matérialise dans la tradition druidique par huit festivals qui rythment l’année.

Une représentation de cette vision cyclique se retrouve dans la symbolique de la croix celtique.
Elle fait apparaître 8 périodes, associées notamment aux 8 planètes, quatre de ces périodes sont de nature solaires, liées aux solstices et aux équinoxes, les quatre autres périodes sont intermédiaires et de nature lunaire : Samain, Imbolc, Beltaine et Lugnasad sont elles liées aux évènements de la vie terrestre; en particulier à la vie végétale et animale.
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On peut remarquer aussi que trois catégories d’hommes sont particulièrement honorées chez tous les peuples gaulois : les barbes qui sont chanteurs et poètes, les ovates, devins et philosophes tandis que les druides, également philosophes de la nature étudient aussi la morale.

Cette symbolique, ces rituels rapprochent l’homme d’une des plus riche source d’inspiration spirituelle : la nature.

Aujourd’hui, la croix celtique fondamentale a été galvaudée. On la voit utilisée par toutes sortes de mouvements.
Beaucoup sont issus du stato-nationalisme héritier de la philosophie des « lumières», du gallicanisme, du rationalisme, du matérialisme biologique quand ce n’est pas tout simplement du hooliganisme. Leur philosophie cartésienne prônant la « raison latine»  ou le jacobinisme néo-darwinien est à l’opposé de l’esprit celtique.

A cause de ce détournement, beaucoup de gens aujourd’hui ne connaissent plus ni son origine ni sa signification, et ne l’associent qu’à l’extrémisme et au folklore douteux d’une poignée de marginaux.

Il convient donc de rappeler que la croix celtique est un résumé de la cosmogonie celtique, un symbole celto-chrétien propre aux nations celtes et une expression de l’esprit de celles-ci.
Elle ne peut en aucun cas appartenir à des groupes ou des individus n’ayant aucun lien, ni culturel ni national, avec la celtitude.

R\ L\

Bibliographie
Initiation à la culture druidique. - Philip Carr-Gomm - Edition du rocher 1995
Croix et bestiaires celtiques  - David Balade - Edition Ouest-France 2007
Le livre des Symboles Celtes - Joules Taylors - Edition Contre-Dires 2007
Le Chant du Roitelet - Raphaël Zander - Edition du Grand Chêne 1998

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