Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
La
marche des 9 maîtres « La mort fut le premier des
mystères, elle mit l’homme
sur la voie des autres mystères ; Elle
éleva sa pensée du visible à
l’invisible, du passager à
l’éternel, de l’humain au divin . » Fustel
de Coulanges Je
crois que c’est la première fois que
l’on me donne un
thème imposé. Toutes
les autres planches que j’ai faite, les sujets
m’avait été proposé parmi
une liste, ou bien je les avais choisi .Et même si
mon choix était parfois guidé par la
difficulté que j’avais à
appréhender un
symbole ou une phrase du rituel, travailler à toujours
été fluide. Avec
La marche des 9 maîtres, je me suis longtemps
heurtée à
un flot de questions et je ne pense pas avoir eu le temps de
répondre et
d’approfondir toutes ces interrogations. C’est pour
cela que je vous propose,
après avoir situé la marche des 9
maîtres dans le rituel
d’élévation à la
maîtrise, une tentative de répondre à
quelques questions : Que
représente cette
marche ? Pourquoi 9 maîtres ? Pourquoi
tournent-ils en rond ?
Que se passe t-il sur le plan
énergétique ? Comment cela
prépare t-il le
relèvement de M Hiram? Quelles sont
mes
interrogations restantes ? Et
comment ce
travail symbolique m’aide t-il
à progresse dans ma
maitrise et ma vie de maçonne ? Le M Hiram vient de mourir… la tristesse imprègne la LOGE La TRM nous dit : Après avoir pleuré, notre M, Arrachons ses restes à ses meurtriers. Rendons à sa dépouille mortelle Les honneurs funèbres qui lui sont dus. Peut-être recueillerons-nous Quelques traces de sa science. Voyager
mes VV SS de l’Occ à l’Or par le
septentrion et de
l’orient au midi jusqu’à ce que vous
ayez découvert le lieu sacré ou
d’infâmes
meurtriers ont déposés le corps de
nôtre M Hiram. » 9
VV MM dont Les VV SS
M des Cér et Exp, le bras droit tendu au dessus du cadavre,
font par trois
fois, dextrorsum le tour de la loge. Que
représente cette marche ? Dans
le rituel, l’on parle de voyage et non pas de marche.
(Pourquoi cette différence ?) Si
voyager n’est pas toujours marcher, (on peut voyager de
plein d’autres façons, y compris dans sa
tête), marcher
est-ce toujours voyager ? Marcher c’est chercher, se
chercher. Cette
marche est différente de la marche formée par les
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pas de la MM, qui symbolique notre vie maçonnique et montre
notre progression
en FM. La
TRM nous incite au voyage et nous demande d’aller de
l’Occident à l’Orient, par le
Septentrion , et de l’Orient au Midi .Elle
nous trace un plan : passer par les 4 points cardinaux, en
formant un
carré, symbole de la terre, de la matière. Les MM
sont à la recherche de
quelque chose : la dépouille de M Hiram .Et de cet
acte volontaire,
concret, elles espèrent également «recueillir
quelques traces de sa science. »
Le but n’est pas seulement altruiste, il
représente une quête intérieure, qui
cette fois ci, contrairement au grade d’App :. et de
Comp :., n’a pas
de limites ni de directions précises. La marche sera longue
et difficile car
c’est de toute la surface de la terre qu’il
s’agit. Dans son
exploration de la vérité, elle recherche
le lieu sacré, son propre lieu sacré ou elle
espère retrouver une parcelle de
la science d’HIRAM, c'est-à-dire une parcelle de
lumière... Ce voyage
symbolique et ésotérique des neuf MM me renvoie
au travail individuel
d’introspection que tout Initié doit accomplir.
L’errance devient alors traversée
du monde, orientée de soi vers l’autre
puis de l’autre vers soi pour retrouver
son moi profond. Voyager
c’est partir loin de chez soi, loin de soi. Voyager
c’est ce mettre
en danger. (Ne dit –ton pas : voyager,
c’est mourir un peu ? Je
préfère la formule de Victor HUGO :
« voyager, c’est naitre et
mourir à chaque instant ».) Chacun
de nos pas nous conduit vers ce que nous sommes vraiment en
profondeur et je peux grâce à cette
quête incessante et grâce aux SS qui
m’accompagnent sur mon chemin maçonnique
rechercher mes véritables secrets,
tout m’évertuant à maintenir le contact
avec ce point immobile à l´intérieur de
moi, d´où émanent la sagesse et la
compassion. Les
MM sont au nombre de neuf : Irène
Mainguy écrit :
« le nombre, en apparence hermétique, est
au-delà des mots, tant il est
éternel et stable, entrouvrant une porte sur
l’infini, qui exprime à chacun les
limites de sa conscience ». Ce nombre neuf
évoque pour moi la racine carré du 3, nombre de
l’apprentie, et les neuf mois
de la gestation humaine, représentation
s’il en est, de la création. Ce
nombre 9 c’est la première fois que la future MM
le
rencontre. ( Mis à part les 9 cases de la planche
à tracer ) Le
neuf a la curieuse propriété de toujours se
reproduire lui-même lorsqu'on le
multiplie par tout autre nombre, il symbolise donc la
matière ne pouvant être
détruite. Et
9
étant le dernier de la série des
chiffres, n’annonce-t-il pas à la fois une fin et
un recommencement,
c’est-à-dire une transposition sur un nouveau
plan, mais à l’infini ?
Symboliquement, il est associé au cercle et exprime la
perfection terrestre et
cosmique. C’est le nombre de la patience et de la
méditation. .Le
neuf évoque aussi les neufs planètes
(à noter que
planète veut dire errant en grec)
qui
tournent autour du soleil. Système héliocentrique
(car les MM tournent dans le
sens de la course du soleil) à la recherche du
défunt Maître, circumambulation,
rite universel, qui engendre par la répétition,
la création du cercle. Ce
cercle, qui avec son point central sera le premier travail
effectué par la MM. Les
9 MM font par 3 fois le tour de la loge, le bras tendu
au dessus du cadavre. Elles font
« cercle »autour de
récipiendaire
pour recréer l’unité de la
LOGE : 9 +1=10 =1. Pour
Pythagore, 10 était le symbole de
l'univers et il exprimait également l'ensemble
des connaissances humaines. Le nombre dix est
considéré comme le plus
parfait des nombres, parce qu'il contient l'Unité qui a tout
fait, et le zéro,
symbole de la matière et
du Chaos
duquel tout est sorti; il comprend le Créé et
l'incréé, le Commencement et la
fin, la vie et le néant. Avec
la perception de
ce centre apparaît la notion d'un axe, comme remontant le
long de la colonne
vertébrale et permettant l'élévation
vers d'autre niveau de perception. Grâce à
cette alchimie du mouvement éternel de la roue qui tourne,
par 3 fois, nombre
de l’apprentie, de notre delta lumineux, emblème
de la connaissance, Les 9MM,
vont rassembler ce qui est épars par
l’énergie centrifuge et centripète du
cercle. 9,
racine carré du 3, que l’on peut entendre, dans la
langue
des oiseaux, comme enracinement d’un carré,
symbole de la matière qui se
transforme en cercle, symbole de l’esprit. Est-ce cela que
l’on appelle la
quadrature du cercle ? L’image
de la roue s’impose donc à moi. Symbole qui permet
de graver en notre intérieur le cercle infini des
possibilités régénératrices
de l’être auxquelles l’homme
accède à partir de son propre centre. Cercle
mouvant, la roue comme cycle éternel de la vie. Le
bras tendu représente Le rayon : le lien permanent
entre la circonférence
est le centre ; le rayon donne une direction, indiquant le
plus court
chemin qui mène au centre. Le centre est symbole
d’unité et de globalité, et
représente Un, image du principe d’où
naît toute création, la circonférence
représente la multiplicité. René
Guenon commente
« l’initié à la
tête au
centre du cercle et les pieds à la
périphérie »La tête
au point central
(symbolisée par la main : représentation
la plus importante en surface sur
notre cortex cérébral, la main est
l’organe du toucher, du tact qui ouvre la
porte au toucher spirituel) et les pieds à la
circonférence, à la
périphérie,
moteur, matière, voyages. Et de ces 9 mains tendues vers le
centre, je visualise
cet axe vertical de la roue, cet axe qui servira, je pense, de guide
pour le
relèvement de M HIRAM. Les philosophies
orientales placent le long de cet axe les centres d'énergie
appelés chakras,
qui signifient roue en sanscrit. Et l’on retrouve toujours
les mêmes
symboles : le 1° chakra situé au niveau du
sacrum est représenté souvent
par un carré, et le dernier chakra, le 7°,
situé au dessus de la tête
est symbolisé par un cercle. Comme une
mandala mouvant, Chaque MM va abandonner son individualité
pour se fondre dans
l'entité spirituelle ainsi créée et
dans la communion, s'élever vers des plans
supérieurs de manifestations. Ce
point central du cercle, dont il est dit que le centre
est partout est la circonférence nulle part
contient toute le vide, ou plutôt toute la
vacuité qui est l’axe secret
autour duquel tournoie librement notre cœur. Tout au fond de notre cœur,
comme au centre du cercle
s’étend un vide sans limite, un espace sans
frontière, qui est à la fois
partout et nulle part. Car de la tête aux pieds,
l’énergie passe par nôtre
cœur. Lao
Tseu dit poétiquement : « Le
vide est ce qui
nous permet de jouer avec le monde, traverser toutes les
frontières, danser
entre terre et ciel. » Le tapis de loge a été remplacé par le cadavre, c’est à moi de recréer la loge, ma loge intérieure, représentation cosmique d’un monde en marche. Représentation
du macrocosme et du microcosme, symbole de l’unité
du
vivant, de l’atome à l'univers en passant par la
future MM. Ce
mouvement tournoyant, universel (planètes atomes, cycle
de vie et de mort, recommencement éternel), cette
quête symbolisée par la
marche des 9 maitres permet le passage sur un autre plan, et entre
équerre et
compas entre rationalité et spiritualité, entre
matière et esprit, entre
immanence et transcendance, il prépare le
relèvement de M Hiram. Grâce
à cette recherche de l’unité au plus
profond de la
matière, et grâce ensuite à mes VV SS
et aux 5 points parfaits de la maîtrise,
la récipiendaire pourra être à nouveau
vivifiée, exaltée.
(au sens
alchimique L'exaltation est l'augmentation de l'activité
d'une substance après
qu'elle a été purifiée et rendue ainsi
plus subtile...) Atteindre
l’essence de l’être, ce que Jung appelle
le soi,
dépasser le moi individuel, voila ce que nous propose cette
cérémonie
d’élévation. Comme
dans l’initiation, le récipiendaire est aveugle,
le
tablier sur son visage, il y a passage
dans la terre, de l’obscurité à la
lumière. Mais au 3° grade, le passage se
fait sur un autre plan, le plan de la spiritualité, de la
verticalité,
symbolisé par la position des 2 branches du compas sur
l’équerre :
l’esprit a-t-il vaincu la matière ? C’est
l’acacia qui reverdit sur la tombe qui indique le
cadavre .D’où vient cette énergie
source de vie ? Est- ce que l’on
appelle l’âme ? Ce
qui est
achevé
est mort. Le mouvement, la vie et notre recherche des Mots
Substitués et des
Secrets Véritables permettent-ils la suspension du
temps et
l’affranchissement de la mort ? Au
cours de ma vie maçonnique, il y a un symbole que
j’ai
vraiment intégré, compris au sens symbolique
du terme c'est-à-dire que je le ressens
et peut m’en servir de façon
très concrète dans ma vie de tous les
jours : c’est le fil à plomb ; Comme
dit Claude Delbos dans le maillon de ce mois-ci, la
réflexion sur les symboles équilibre la
démarche de la raison et permette une
connaissance de soi et de l’humain. Il me suffit de
visualiser le fil à plomb
pour le connaître au sens ésotérique du
terme. Immédiatement il me permet de me
recentrer, de
descendre dans mes
noirceurs pour éliminer les scories du mental et de
m'élever vers mon moi
profond, ma spiritualité, ce que je pourrais
aujourd’hui appeler
mon maître intérieur. Après
ce travail, le cercle et son point central vont me
permettre de connaitre ma place dans l’univers, de continuer
ma recherche de la
lumière sans me perdre dans la
périphérie du monde profane, dans mes
pensées,
mes gestes et mes actions, car j’aurais toujours à
l’esprit la quête du centre,
point immobile où mon être intérieur
« est », espace de
vacuité ou
mon cœur pourra s’ouvrit aux autres et au monde. La complémentarité de ses 2 symboles m’apparaît soudain, l’un sur le plan vertical, l’autre sur le plan horizontal, mais mouvant sur cet axe, créant l’espace infini de la matière et de l’esprit. Et l’harmonie de cette image ne fait que renforcer mon pilier beauté, dont je découvre aussi l’indispensable nécessité pour transporter au dehors la Lumière qui éclaire nos Travaux. D\
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