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La Marche du Maître


Pour débuter ces quelques lignes il m’est difficile de ne pas à évoquer la réception du nouveau Maître, qui commence par une entrée rituelle bien surprenante.
Introduit sans ménagement dans le Temple à reculons, le récipiendaire se voit contraint de justifier son innocence, à des méfaits qui ne lui sont pas encore connus.
On peut considérer que la marche à reculons ne se fait pas à l'initiative de l'homme, elle lui est imposée par une force extérieure à la sienne. Elle implique un retour dans un état antérieur. C'est une sorte de purification nécessaire, un dépassement de sa condition, avant que ne se produise l’entrée dans un nouveau domaine de compréhension, dans une autre dimension. On peut voir dans ce symbole l’idée de reculer pour mieux sauter, de ne pas craindre les ténèbres pour mieux percevoir la Lumière, d’admettre la mort pour mieux apprécier la vie… Je m’arrêterais là pour ce thème qui pourrait en soi, faire l’objet d’un Travail à part entière.

Marche et démarche

Les premiers pas en Franc-maçonnerie son hésitants. Trois pas glissés par lesquels l’apprenti avance avec maladresse rectifiant sans cesse son attitude et sa tenue quand il se tient à l’Ordre. Devenu Compagnon il découvre que la véritable marche ne fait que commencer. Toujours hésitante, la marche se complique c’est un pas sur le côté qui lui suggère de voyager, de s’aventurer hors des sentiers battus, ce quatrième pas exécuté sur sa droite est une invitation à la recherche de nouveaux horizons, de nouvelles compréhensions. Les outils dont il dispose à présent, le ramèneront sur le droit chemin par le cinquième pas dans l’axe des trois premiers.

La marche est importante car elle intègre dans sa progression les difficultés et les changements d'états que cela implique. Le Maître va rencontrer sur son chemin une difficulté de taille. Trois pas supplémentaires lui seront imposés. Mais ceux-ci ne sont pas exécutés sur un plan horizontal comme pour les cinq précédents. Ils forment une courbe du bas vers le haut (du Débir au Zénith) et sont destinés à franchir symboliquement par trois fois le corps gisant au sol de Maître Hiram.
La symbolique du cercle explique sans doute le mieux, la marche particulière du Maître quand il circule en chambre du Milieu.

Il s’agit du passage de l’équerre au compas, la courbe se traçant précisément avec cet outil, ces pas indiquent que du monde des sens, on s’élève à celui des idées. Ainsi se trouve rappelé le grand mystère de la mort, thème fondamental du 3ème degré. Cette marche se rapporte également à la course du soleil, exécutée sans marquer de temps d’arrêt, elle est aussi l’image de la vie terrestre qui se déroule d’un seul élan de la naissance jusqu’à la mort.

Le passage du carré au cercle, symbolise le voyage de la terre vers le ciel. La courbe du cercle évoque une idée de mouvement, de changement d'ordre ou de niveau. Le cercle inscrit dans un carré est un symbole bien connu des kabbalistes. Il représente l'étincelle du feu sacré, cachée dans la matière et animant celle-ci du feu de la vie.
Le cercle est symbole de perfection et d'homogénéité. Il est le mouvement circulaire parfait, immuable, sans commencement ni fin, il préfigure le temps.

Il ne me semble pas inutile de rappeler qu’au premier degré de notre rite, la circulation dans le temple s’exécute en partant du pied gauche, tout en prenant soin de marquer les limites du carré Long. En effet, l’apprenti à besoin d’assurer ses pas ainsi que la trajectoire hésitante de sa marche. Il s’arrête et marque un angle en formant l’équerre avec ses pieds il reprend ensuite son parcours, toujours par le pied gauche.

La déambulation du Compagnon au deuxième degré symbolique diffère légèrement. Habitué aux voyages, il a acquis une certaine aisance et se déplace plus facilement. Sa marche dans le temple forme le Carré Long sans s’arrêter aux angles qui le délimitent.

Au troisième degré, les déplacements dans le temple se font sans temps d’arrêt et sans marquer d’angles, de fait le Maître donne à son parcours une figure circulaire.

La cérémonie d’élévation comporte d’ailleurs cette déambulation particulière appelée également circumambulation qui signifie « Marcher autour de ».
Le martèlement des pas autour du néophyte étendu au sol et recouvert de son linceul lui fait percevoir qu’il est au milieu d’une ronde incessante réalisée par des ombres qui tournent en cercle et dont le cheminement semble exprimer : Il y a un centre, tu es au centre. Pour autant, l’homme en tant qu’individu ne peut pas croire qu’il est le centre du monde, il doit admettre qu’il existe une force supérieure, un centre d’où tout émane, et vers qui tout revient.

Trouvant ses origines dans le monde primitif où nos lointains ancêtres déambulaient les uns derrières les autres formant un cercle autour d’un feu central, le rituel de la circumambulation met en évidence, et crée en quelque sorte le centre.
Le sens de ces déplacements se fait généralement comme la course du soleil de l’Orient vers l’Occident il est associé au passage symbolique de l’inconscient vers le conscient.

La Circumambulation s’effectue à l’intérieur du temple et nous rappelle le long voyage initiatique que nous avons entrepris. La marche du Maître continue à l’extérieur du temple, ce long cheminement est là pour nous rappeler que notre travail commence en loge et doit se poursuivre au dehors.

Elle nous montre aussi, que même devenus Maîtres, nous restons d’éternels apprentis devant la quête de vérités. A tous les degrés, nous poursuivons notre chemin initiatique dans le but de parfaire notre "temple intérieur" et cela afin de pouvoir construire le "temple extérieur", c’est-à-dire une société juste et fraternelle pour tous les Humains.

J’ai dit

A\-D\. J\

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