Obédience : NC Loge : NP 17/11/2007



Meurs et Deviens
  Goethe - Ecrivain et Savant Allemand : 1749 - 1832

Mon F\ Denis, Ma S\ Anne,

Vous avez été admis dans la Chambre du Milieu, car c’est ainsi que se nomme notre Loge au 3ème degré et vous y avez pénétré à reculons, soutenus  par le  Maître des Cérémonies et le Grand Expert.

Votre désarroi a du être profond. Jusqu’à présent, les entrées dans le T\ se faisaient, face à l’Orient. Mais pendant que le Grand Expert examinait vos mains pour savoir si elles étaient pures et s’il n’y avait aucune tache sur  votre tablier et vos gants, pendant que l’on vous demandait des preuves d’innocence sur quelque chose que vous ne connaissiez pas et dont vous ignoriez jusqu’alors  l’importance,  pendant que ce T\ restait plongé dans l’obscurité et qu’il y régnait un profond silence, peut-être votre regard s’est –il attaché à la lueur émise par l’Etoile Flamboyante, cette lumière  qui restait là comme pour vous soutenir dans les épreuves que vous alliez devoir accomplir.

Face à présent à l’Or\  vous avez découvert le sujet de notre tristesse : Un de nos MM\ a été assassiné et nous avions tout lieu de croire que les auteurs du crime étaient des Comp\ .Le F\ M\ que nous pleurions était le T\ R\ M\ qui nous guidait dans nos Trav\,  nous consolait dans nos peines et nous soutenait dans nos difficultés. Il avait périt  sous les coups d’odieux meurtriers.
Vous avez été accusés du meurtre. Mais puisque tous deux, étiez innocents, de ce crime,  vous avez été obligés de nous donner une nouvelle preuve immédiate,  en enjambant le cadavre étendu à vos pieds.

Vous avez ensuite entendu le récit du meurtre de notre Maître Hiram. Ce récit ne repose sur aucun texte authentique. Ce texte populaire, sur un fonds historique,   nous a été transmis et il peut être à la fois, tradition, légende ou mythe.

- Tradition, transmission orale à travers les siècles,
- Légende et comme telle, la légende de la mort d’Hiram est tout à fait acceptable puisqu’elle est purement symbolique, car elle représente le   symbole  de la vie, de notre vie quotidienne, douloureuse, passionnée, affairée, avec les mêmes peines,  les mêmes douleurs, les mêmes déceptions, les mêmes désillusions, mais aussi  les mêmes désirs, les mêmes espoirs, les mêmes réussites.
- Mythe oui aussi car ce mythe universel de mort et de résurrection dans le nouveau maître constitue la clef  de l’élévation au 3ème degré.

Mais tout l’intérêt de ce mythe initiatique se trouve dans la résurrection et donc dans la mort du héros. Ce processus initiatique de ce passage peut être considéré comme constituant véritablement une seconde mort et une troisième naissance. Et cette dernière est alors représentée plutôt comme une résurrection que comme une naissance ordinaire.

« De même qu’une mort volontaire permet seule au profane de renaître à la vie supérieure  de l’initiation, il faut mourir une seconde fois pour conquérir les prérogatives des maîtres immortels » (O. Wirth)

Revivons ensemble un court instant ce mythe : 

Trois mauvais compagnons voulaient connaître le secret des MM\ car s’estimant suffisamment instruits, il avaient vainement sollicité la Maîtrise. Ils résolurent d’obtenir par la ruse ce qui leur était refusé. Mais Hiram refuse avec indignation de leur révéler sur le champ le secret du troisième degré d’où la fureur des 3 compagnons. Pour parvenir à leur fin, ils vont utiliser leur outils, instruments de construction et de perfectionnement et iront jusqu’à tuer Hiram. Les deux Surveillant, transformés en compagnons félons, vont accomplir leur forfait avec les outils spécifiques du compagnon « La règle et le levier »

1° - Le premier compagnon incarnait  l’Ignorance : Non pas celle des profanes, mais celle des maçons qui devraient être instruits et initiés aux mystères de l’Etoile Flamboyante en leur qualité de compagnon.  Ces candidats à la maîtrise toujours prompts à condamner ce qu’ils ne comprennent pas, ce qu’ils ne veulent pas comprendre parce que la Vérité est dérangeante

2° - Le deuxième incarnait le fanatisme, non celle des profanes, mais celle des maçons qui se proclament justes, s’imposent comme modèles eti rejettent ceux qui ne partagent pas leur opinion

           
iram, c’est le 3° - Mais le pire des criminels, le  troisième, puisque c’est celui qui donna le coup de grâce, au moyen du maillet, c’’est le T\ R\ M\ qui jouant le rôle du 3ème compagnon félon, achève Hiram d’un coup de Maillet au front.
Le troisième incarnait  l’ambition, non pas celle des profanes, mais celle des maçons qui veulent mettre  la maçonnerie à leur service, celle qui crée les arrivistes et ceux atteints de « cordonite »

Hiram est mort et son secret a disparu avec lui. Il représentait la Connaissance et la Sagesse.

Et  son cadavre qui gisait sur le sol, près d’une branche d’acacia est relevé par ces mêmes officiers après que les  mots sacrés des appentis, compagnons et MM\ aient été prononcés.

Le Maître est retrouvé et avec lui, éblouissante reparaît la Lumière.

Pour assimiler toute la mise en scène de cette cérémonie, il faut vous rappeler, mon F\ Denis,  ma S\ Anne que le rôle d’Hiram a été tenu par vous-même et qu’après avoir figuré le cadavre, le compagnon que vous étiez,  est ensuite relevé pour recevoir la lumière du Maître.

Vous êtes vous demandé, lorsque vous jouiez votre part dans ce drame, pourquoi « vous » personnellement étiez appelés à y participer ? pourquoi, il  ne vous était pas permis de vous asseoir, au milieu de nous, comme simple spectateur ?

Vous étiez appelés à y participer, Mon F\ et ma S\,  pour vous faire comprendre que c’était votre drame qui se déroulait sous vos yeux et non celui d’un autre.

Et vous êtes vous demandé pourquoi les ennemis d’Hiram venaient de son entourage et non de l’extérieur. C’est parce que les ennemis que nous devons craindre le plus sont toujours les ennemis du dedans, nos propres défauts, et qui ne sont pas autre chose que sa propre ignorance, ses désirs, ses passions et ses vices.

Oui, Meurs et deviens, mon F°. Denis, Meurs et deviens, ma S\ Anne, et comme dit Johann Wolfand Von GOETHE, tant que vous n’aurez pas compris ce « Meurs et Deviens » vous ne serez qu’un hôte obscur sur la terre ténébreuse.

Conservez en vous ce symbole de la métamorphose qui vient de s’opérer en vous. Il rappelle la dualité morale de l’homme car en notre nature s’emmêlent et se combattent les impulsions mauvaises de l’esprit du mal et les impulsions bonnes de l’esprit du bien.

Ce qui a péri avec Hiram c’est l’esprit du mal, mais même s’il en reste quelques débris dont il faudra sans cesse vous en défaire,  l’esprit du bien est resté en vous.
Un seul orgueil vous est à présent permis : l’orgueil d’être un maçon qui vous obligera à vous comporter toujours en maître responsable.

En en vous voyant, bien vivants parmi nous, nous pouvons dire : « Non,  Hiram n’est pas mort, non Hiram ne peut pas mourir, car Hiram est éternel, il a vécu à travers votre initiation, il vit en chacun de nous et il nous invite à vivre, à vivre pleinement comme lui. »

Faites revivre Hiram, mon F\ Denis, ma S\ Anne, dans l’amour du bien, du beau, de la vérité, de la justice et du progrès.
 
Redevenez l’apprenti que vous étiez, redescendez au fond de vous-même, rentrez en vous  et écoutez cette voix intérieure qui parle à tous, cette voix de la raison, cette voix de votre conscience de maçon.
Apprenez pour comprendre et comprenez pour aimer.

Oui, aimez mon F\ ma S\ Aimez parce que nous sommes tous enfants d’une même humanité parce que tous les hommes sont FF\ , qu’ils sont égaux parce qu’ils naissent, vivent et meurent de la même façon.

Aimez, mon F\, ma S\ Aimez en initié, car un  initié, c’est un Maître qui s’efforce de rayonner l’amour sur tous les hommes, c’est un homme qui parle le langage du cœur plutôt que celui de l’intellect.
 
     Il ne force pas les autres à lui ressembler, sous prétexte de Liberté,
     Il ne cherche pas à mettre tous les hommes dans le même moule sous prétexte d’Egalité
     Il ne cherche pas à endoctriner ses semblables, sous prétexte de Fraternité.

Ayez toujours à l’esprit que l’acacia que nous avons  trouvé près du cadavre d’Hiram vous rappelle : « Qu’exister, c’est Mourir sans cesse à Soi même pour Renaître autre encore plus que Soi même ».

Alors si :
            - à l’ignorance du 1er Compagnon, tu opposeras la Connaissance,
            - au fanatisme du second compagnon, tu opposeras la Tolérance
            - à l’ambition du 3ème Compagnon, tu opposeras la Sérénité et le Détachement
tu seras, un Maitre, mon F\ Denis, tu seras un Maître , ma S\ Anne.
                       
C\ G\                                                                

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