OITAR Loge : NC 15/04/2006


Cathares

INTRODUCTION

Il m’a été demandé de plancher sur les cathares, pas sur le catharisme
Comment aborder  l’évocation de ces hommes et de ces femmes disparus depuis huit siècles ?
Comment distinguer les faits historiques des mythes en sachant que l’histoire n’est pas une science exacte et que les sédiments que l’on peut fouiller sont érodés par le temps.

Mon ouvrage comporte  une première partie de recherche se référant à quatre contextes :

Le contexte géographique : qu’entend t on par pays cathare, quels étaient ses habitants
Le contexte historique, l’identité cathare est celle d’une adhésion particulière à une hérésie : quand et par qui ?
Le contexte ethnologique, ces hommes et ces femmes avaient des habitats, des modes alimentaires, des rites, des hiérarchies : comment vivaient t ils ?
Le contexte mythologique, la place des cathares dans l’histoire et dans la société dépend beaucoup des narrateurs et le regain d’intérêt pour ce thème est somme toute récent.

Pourquoi une réflexion sur les cathares concernerait elle la maçonnerie ?

Ces hommes avaient pris une certaine liberté par rapport aux dogmes et aux pouvoirs et cette attitude trouve une résonance particulière  pour un franc maçon.

Les écrits antimaçonniques, dans leur tradition d’amalgame, ont souvent évoqué la maçonnerie comme une forme d’hérésie ou de religion de substitution. Bien que tous les fondamentalistes ne soient pas de farouches adversaires de la franc-maçonnerie, beaucoup d'entre eux y sont opposés en considérant que les principes, les symboles et les rites de la foi chrétienne et ceux de la franc-maçonnerie sont radicalement divergents et donc inconciliables. Adhérer à la  franc-maçonnerie constitue, par voie de conséquence, une faute grave pour le fondamentalisme. Pour légitimer leur combat contre la franc-maçonnerie, les antimaçons fondamentalistes mêlent arguments religieux, philosophiques et politiques, auxquels s'ajoutent un grand nombre de préjugés ainsi que des attaques  injustifiées.

Anagogie :[1]
Toutes les expériences humaines nous sont profitables et le fait que par dérision on surnommait ces hommes des cathares, c'est-à-dire des purs, que eux même distinguaient entre eux des « parfaits » et que leur idéal était un idéal de perfection peut nous stimuler sur le chemin maçonnique.

Sommaire
Les cathares
                   Géographiquement
                   Historiquement
                   Ethnologiquement
                   Mythiquement

Cathares et maçonnerie
                   Le goût de la liberté
                   Hérésie maçonne et hérésie cathare

Anagogie
                   Le désir de perfection
GEOGRAPHIQUEMENT

Pour les Français, Le Pays Cathare et le catharisme recouvrent une vaste région française de la Méditerranée à Toulouse et de l'Aveyron à la Catalogne. Apparu au XIe siècle en Italie du Nord, le catharisme occitan s’organise au concile de Saint Félix de Caraman en 1167. Au cours de ce concile, présidé par l’évêque bogomile Nicétas de Constantinople, le catharisme s’organise en une véritable Eglise avec quatre évêchés (Albi, Agen, Carcassonne et Toulouse).

Les origines du catharisme se perdent dans un labyrinthe d'influences orientales complexes et lointaines, qui se propagèrent aux XIe et XIIe et s'installèrent solidement en Languedoc en 1160. Si le catharisme a autant de secrets on le doit aux parfaits qui formaient le "clergé cathare" et protégeaient avec soin leurs documents. On constate plusieurs variantes de ce mouvement, en Bulgarie, en Grèce, en Italie en Catalogne mais aussi en Rhénanie où il ne dépasse pas le stade de l'implantation. C'est donc au sein du monde occidental et surtout autour des rivages méditerranéens que cette religion a connu une certaine vitalité. Pourchassés en Europe, éliminés méthodiquement, ils trouvent dans le Sud de la France un foyer de relative tranquillité. Ils sont reçus et encouragés par de nombreux petits seigneurs. De grands princes sont soupçonnés de leur être favorable ou de ne rien faire pour les empêcher de prêcher sur leurs terres.

Ce qui a laissé le souvenir de l’épopée cathare est une empreinte de feu et de sang qui a marqué à jamais ce pays d’oc .Béziers qui  avait adopté une attitude bienveillante à l'égard des cathares et des vaudois fut la première victime de l'armée des croisés qui le 22 juillet 1209, la mit à sac, détruisant par le feu la Madeleine et la cathédrale Saint Nazaire qui s'effondra ainsi que les habitants qui s'étaient réfugiés dans la cathédrale .L'épisode est resté dans la mémoire collective sous le nom de grand mazel," la grande boucherie. Lavaur est prise par Simon de Montfort le 3 mai 1211 ; les chevaliers occitans sont pendus, la seigneuresse, dame Guiraude, jetée dans un puits ; un bûcher collectif brûle 400 Parfaits. Simon de Montfort s’empare ensuite du castrum des Cassès, près de Saint Félix dans lequel s’étaient réfugiés de nombreux cathares, entre 60 et 80. Le château est pris et les Parfaits brûlés. La brutalité de Simon frappe de terreur les populations.Les atrocités de Bram, au printemps 1210, sont bien connues ; conduits par la comtesse Alix de Montfort, des renforts importants sont parvenus aux Croisés qui occupent à nouveau Alzonne qui s’était soulevé, puis se présentent devant Bram. Situé en plaine, le castrum circulaire ne bénéficie d’aucune protection naturelle, d’où sa faiblesse et la brièveté des combats ; le premier assaut Croisé emporte la place. Parmi les prisonniers il y avait un clerc français qui, à Montréal, avait trahi la cause des Croisés en livrant la ville au seigneur occitan légitime, mais dépossédé (faidit), Aimery. Simon lui fit payer cher sa trahison en le trainant dans la ville attaché à la queue d’un cheval, puis on le pendit.

Simon voulut encore venger la mort atroce de deux chevaliers français qui avaient été faits prisonniers à Puisserguier par Guiraud de Pépieux ; les deux hommes avaient été atrocement torturés à Minerve en leur crevant les yeux, coupé les oreilles, le nez, la lèvre supérieure et en les renvoyant nus à Carcassonne ; Guiraud sera pendu par les soldats du roi en 1240, à Buc. Simon n’a pas oublié cet acte horrible et il prend une centaine de prisonniers occitans de Bram auxquels on creva les yeux et coupa le nez ; l’un d’entre eux conserve un oeil pour guider ses malheureux compagnons mutilés jusqu’à Cabaret, vers les trois châteaux de Lastours qui refusaient toujours de se rendre à la Croisade. Simon de Montfort s’enferme dans le château de Castelnaudary, situé au sommet de la colline du Présidial ; il compte sur l’arrivée de renforts croisés avec lesquels il affrontera les Occitans en rase campagne ; il les écrasera en utilisant la force redoutable et invincible des Croisés : la cavalerie lourde. Les Occitans remporteront une victoire unique, à Baziège en 1219. Enumérer tous les lieux porteurs de cicatrices : Minerve, Montségur, Carcassonne, Toulouse, Albi, Queribus, Peyrepertuse entrerai dans le cadre de l’évocation touristique. Le bilan géographique de cette période de troubles nous fait constater  de multiples fractures au sein de la communauté occitane et sa colonisation par les barons du nord. Lors de la croisade contre le catharisme, Durban choisira la bannière de Simon de Montfort le pays cathare n’était pas le pays des cathares, c’était le pays où l’on pourchassa les cathares, on les brûla  on les pilla mais comme Carthage, brûlée et rasée, comme les wisigoths écrasés par les francs ils ont laissé une trace indélébile dans l’histoire.


HISTORIQUEMENT
Après le déclin de l'Empire romain, la Gaule fut successivement envahie par diverses peuplades venues de l'Europe centrale ou de l'Est ainsi que d'Asie. Les Wisigoths arrivés en Occident au IVe siècle, après avoir pris l'Italie et Rome, ils s'installèrent à Toulouse en 413. Battus par Clovis en 507 à Vouillé, ils ne conserveront que l'ancienne province romaine de Narbonne et l'Espagne.

Les Wisigoths en furent chassés par les Sarrasins au début du VIIIè siècle. Ces derniers repassèrent les Pyrénées une vingtaine d'années après Poitiers (732), battus par Charles Martel puis par Pépin le Bref. Charlemagne, leur successeur, reprit le flambeau et rebâtit un vaste empire d'Occident réunissant la Germanie et la France du Nord au Sud. A sa mort, ce vaste territoire se morcela. L'autorité royale déclina constamment en France. Les vassaux devenaient plus puissants que le Roi. Parmi eux, les Comtes de Toulouse. A la fin du XIème siècle, un grand mouvement ébranle toutes les couches sociales de la société médiévale à savoir les Croisades (1ère en 1095) qui visaient en principe à délivrer les Lieux saints de la domination musulmane. Au XIIème siècle, le Comté de Toulouse est une région où le commerce et l'agriculture se redressent. Les croisades et la navigation commerciale vont ramener des terres étrangères des idées nouvelles. Si l'Eglise a pu susciter l'élan des Chrétiens partant guerroyer en Palestine, elle s'est également installée comme pouvoir temporel possédant terres, abbayes et droits de taxation. En Languedoc, la culture, née d'une certaine richesse, et une forme de tolérance fleurissent. Les troubadours  sont prisés. Ils sont à côté des clercs, les intellectuels du Languedoc .

Leurs textes subliment l'amour courtois tout en faisant preuve d'impertinence, par exemple vis-à-vis des prêtres En Languedoc les partisans d'une hérésie dualiste ne sont guère inquiétés. L'esprit méridional plus tolérant et les restes de la domination des Wisigoths, dualistes, en sont des éléments partiels d'explication tout autant qu'une noblesse assez anticléricale. Dès le début du XIIème s., les idées hérétiques qualifiées de cathares  s'implantent plus largement dans les populations languedociennes qui sont séduites par une religion qui ne perçoit pas la dîme ecclésiastique, qui parle la langue du peuple plutôt que le latin et veut montrer l'exemple d'une vie religieuse plus proche de la lettre des Textes sacrés. Ces idées ont peut être été ramenées par des Croisés au retour d'Orient. En 1177, le Comte Raimond V constate que "l'hérésie a pénétré partout. Elle a jeté la discorde dans toutes les familles ... des prêtres eux-mêmes cèdent à la tentation. Les églises sont désertes et tombent en ruine ".L'Eglise de Rome tente des campagnes de reconversion mais sans grand succès. Ses incitations à mener le combat contre l'hérésie ne recueille alors guère d'écho. En 1179, lors d'un Concile de LATRAN, le pape Alexandre III aurait déjà engagé, en vain, le peuple chrétien à prendre les armes contre les hérétiques.

La tragédie cathare sera le résultat de tous ces éléments, mêlés dans le Languedoc, tel un mélange explosif dont l'aspect religieux ne sera manifestement qu'un des éléments. L’histoire ne se répète pas mais souvent elle bégaie. Quand Clovis vainquit Alaric II, Roi des Wisigoths,  à Vouillé en 507 il tuait là un autre chrétien, arianiste. L’arianisme d’Arius considère que Jésus est un homme dans lequel s'incarne la Parole de Dieu, suivant le prologue de l'évangile selon Jean. la contestation entre Trinitaires et Ariens évolue vite vers le domaine politique. Il domine l'histoire de l'Église institutionnelle au IVe siècle. L'empereur Constantin Ier, qui souhaitait éviter les désordres religieux, aida à la tenue du Concile de Nicée I en 325 pour que l'Église unifie sa position. Il favorisa ensuite le parti d'Athanase qui avait procédé à l'excommunication d'Arius (c'est à l'occasion de ce concile que le mot hérésie trouva un sens péjoratif). Le terreau de la terre wisigothe arianiste semblait idéal pour l’accueil du catharisme. La théologie cathare provient d'un travail de recherche scripturaire, centré sur l'Évangile selon Jean, c'est une interprétation très différente des évangiles de celle de l'église catholique. Pour cette dernière, la doctrine cathare est plus pernicieuse que celle des infidèles (juifs et musulmans) : tout en étant chrétiens, les cathares interprètent différemment certains articles de foi et contestent la doctrine des sept sacrements que les théologiens catholiques ont fixé dès le début du XIIe siècle. Quelques points sont communs à l'ensemble des croyances cathares : Dieu a créé uniquement le monde invisible et éternel, ainsi que les créatures qui le peuplent, les anges. Parmi eux, l'un pèche par orgueil en se révoltant contre le Père afin d'égaler sa puissance : c'est le diable. Cet ange déchu est alors expulsé du ciel, entraînant dans sa chute ceux qui l'avaient suivi dans sa révolte. Introduits dans des corps charnels fabriqués par le diable, ces anges deviennent les âmes des hommes et des femmes.

ETHNOLOGIQUEMENT
Le contexte ethnologique, ces hommes et ces femmes avaient des habitats, des modes alimentaires, des rites, des hiérarchies : comment vivaient t ils ?

Dans son ouvrage Montaillou village occitan, L’historien Leroy Ladurie  nous décrit un village du XI eme siècle on peut y lire la vie quotidienne, l’habitat, les habitudes alimentaires de l’époque. Les cathares se devaient de vivre une règle particulière quand il décidaient de s’engager comme « parfaits ».Étant ordonnés, les parfaits entrent dans un ordre religieux, mais sans sortir du siècle. Ils sont en effet astreints au travail manuel pour vivre, ce qui leur donne un avantage considérable pour leur prédication, en les maintenant au contact de la population qu'ils vont chercher à convertir. Cela leur rapportera également, tout simplement, l'argent du produit de leur travail, argent qui leur permettra par exemple de se déplacer et, avec les dons et les legs, de créer les conditions de l'existence d'une hiérarchie. Par contre la pauvreté personnelle était prescrite.
Les cathares vivaient dans des « maisons de parfait(e)s », intégrées aux villes et aux villages, qui leur permettaient de rencontrer la population et de prêcher, et leur servaient d'atelier. Des jeunes y étaient envoyés par leurs parents simples fidèles ou déjà ordonnés, pour leur formation en vue de leur propre ordination.

Tout parfait rejoignait une maison de parfaits, et y travaillait de ses mains, y compris par exemple les nombreuses épouses nobles et leur progéniture qui firent partie des rangs des cathares. Le sacrement de mariage n'étant pas reconnu, elles se séparaient simplement de leur mari, généralement lui-même simple croyant.
Le consolament des mourants pouvait être conféré dans les maisons des parfaits, dans laquelle le consolé était transporté et y mourait.
Lorsque vint le temps des persécutions, les parfaits durent se cacher chez des fidèles, mais ils y payèrent toujours leur nourriture par le travail manuel, plus le prêche et l'enseignement.
Se rapprochant des premiers chrétiens, les cathares croyaient que le salut passait par une vie de religion. Ils étaient astreints à la chasteté, et devaient constamment aller par deux personnes du même sexe : chacun avait son sòci, ou compagnon, ou sa sòcia, pour les femmes. Cette prédication au coin du feu de deux personnes de même sexe conduira à l'accusation de bougrerie (homosexualité) fréquemment enregistrée dans les registres de l'Inquisition.

Ils ne devaient pas mentir, s'abstenir de tout vice, de toute méchanceté, être simplement de Bons Chrétiens selon les Évangiles, ce qui conduisit inévitablement à l'édification des chrétiens, bien que le catharisme toucha essentiellement une population bourgeoise ou noble, sauf dans la dernière période. Les parfaits ne devaient évidemment pas tuer, mais cela s'appliquait également aux animaux.
Ils devaient également ne pas mentir, ce qui en conduisit plus d'un au bûcher. En effet, les inquisiteurs apprirent à utiliser cette règle, ainsi que l'interdiction de jurer.
Dernière obligation faite surtout aux hommes : la prédication. Les parfaits devaient prêcher le salut par l'ordination du consolament et la morale évangélique. Cette prédication se faisait dans les maisons ateliers, mais également étant invités par des fidèles ou sur la place publique.
Finalement, trois carêmes annuels étaient pratiqués
Sur le modèle de l'Eglise primitive, les Eglises cathares étaient administrées par une hiérarchie d'évêques et de diacres. Les évêques revendiquent en droite ligne des Apôtres le droit d'ordonner. Chaque évêque est assisté par deux coadjuteurs : ses fils majeur et mineur qui lui succèdent à sa mort. Le territoire de l'évêché est réparti en un certain nombre de diacres qui servent de relais entre les fidèles et l'évêque.
Les prêtres cathares (ou " Parfaits ") qui ont reçu le consolament se qualifient eux-mêmes de " bons chrétiens " ou de " bons hommes ". Ils ont le pouvoir de baptiser et de transmettre la doctrine cathare aux fidèles (" les croyants "). Lorsqu'un croyant rencontre un Bon Homme ou une Bonne Femme, il les salue d'une triple demande de bénédiction en s'inclinant trois fois devant eux : c'est le melhorier (amélioration). Les fidèles appartiennent au peuple chrétien de base. Ils ne renient en rien leurs engagements catholiques antérieurs mais ont le sentiment d'accéder à un meilleur état de chrétien grâce au sacerdoce des Bons Chrétiens.

MYTHES CATHARES
Certains pensent que des Parfaits ont relancé la pratique cathare
Après l'éradication des hérétiques par l'Inquisition, à la fin du XIIIè siècle, des Parfaits originaires d'Italie ont prêché de nouveau. Avant de connaître le même destin que leurs frères dans la foi : le bûcher. Les derniers Parfaits dissimulèrent leur foi derrière la façade du christianisme. Belibaste, l'ultime Parfait, fut brûlé en 1321 à Villerouge-Termenes, suite à la trahison dont il a été l'objet lors de sa fuite en Catalogne.
Les Cathares ne  menaient pas tous une vie d'ascètes
L'ascèse était réservée aux Parfaits, l'élite cathare, appelés également "les élus" ou "les purs".
Pour se libérer du monde, ils pratiquaient le jeûne, l'abstinence sexuelle, et ne mangeaient pas de chair animale. Même les évêques, élus par les Parfaits et administrateurs des diocèses, n'étaient pas soumis à une telle rigueur. Les autres adeptes, eux, étaient autorisés à la plus grande liberté dans leur comportement.

Les défenseurs cathares face aux croisés ne furent pas  les Templiers, les Templiers vivaient à la même époque que les Cathares mais pas du tout au même endroit. Créés en 1118, ils avaient pour mission d'assurer la protection des pèlerins en Terre sainte. Ils devinrent vite riches et puissants, au point de gêner Philippe le Bel. Ce dernier les fit arrêter et leur grand maître, Jacques de Molay, fut brûlé en 1307. Certains passionnés d'ésotérisme supposent que quelques-uns auraient pu s'enfuir avec leur trésor, le Saint Graal, qu'ils auraient dissimulé ... en pays cathare.
Si des mythes ont magnifier le souvenir des cathares, d’autre mythes eux les ont dénigré et même contesté leur existence.
Comme tous les événements de l'histoire, le catharisme n'est pas figé dans sa compréhension. L'étude des multiples manières d'appréhender un sujet historique s'appelle l'historiographie, l'histoire de l'histoire. Celle du catharisme est particulièrement importante pour bien comprendre la diversité des points de vue auxquels on peut se raccrocher quant à la définition même du catharisme.
"Les groupes humains produisent des représentations d'eux-mêmes qui ne reflètent pas un donné objectif mais ressortissent au champs de l'imaginaire social.... Il existe également une légende du catharisme intégrant constamment le passé dans le présent où elle se déploie."[2]
Charles Schmidt a le mérite d'avoir écrit et publié en 1849, Histoire et doctrine de la secte des cathares ou albigeois . Le catharisme était alors considéré comme une secte dualiste, fort éloignée du christianisme. C'est d'ailleurs de cette vision que s'inspirent encore de nombreux dictionnaires...

Napoléon Peyrat, avec ses trois volumes de l'Histoire des Albigeois a d'orienté les nouvelles visions du catharisme, dans un courant plus romantique. C'est lui qui donne un rôle clé à Montségur, qui n'avait pas d'importance particulière auparavant. C'est également lui qui "invente" Esclarmonde, fille du comte de Foix, qui aurait pris une forme de colombe lors de son trépas. Des ossements de la nécropole préhistorique de Lombrives, il fait les restes des derniers faydits, murés dans la grotte sur l'ordre du sénéchal de Carcassonne. Aujourd'hui, notre vision analytique nous oblige à ranger les ouvrages dans des catégories et celui-ci se voit donc tout naturellement dirigé vers celle de l'imaginaire romantique. Peu avant 1900, Joséphin Péladan ressuscite l'ordre de la Rose + Croix et intègre le catharisme à l'occultisme. Il greffe sur Montségur la légende du Graal et identifie la montagne sainte de l'Ariège et le Montsalvat de Lohengrin et de Parzifal. La spécificité cathare a nourri la revendication occitane comme la spécificité « bogomile » les revendications bosniaques
« Dans l’histoire serbe il y a peu de problèmes qui seraient sortis du cadre scientifique dans la même mesure que l’invention des soi-disant «bogomile » ou «patarins» dans la Bosnie médiévale ou Hum. Il semble incroyable que, sur base de si peu d’éléments initiaux, on a construit un système grandiose des non- et semivérités, qui était jusqu’à ces derniers temps une vérité «scientifique» officielle et intangible, répétée à la perroquet depuis l’école élémentaire jusqu’ à l’université. »[3]
La prudence doit nous inciter à se méfier des jugements sommaires.


CATHARES ET FRANC MACON
Un extrait d’une Lettre pastorale et mandement de Monseigneur l’Evêque de Carcassonne  relative à la Franc-Maçonnerie  ,signée Félix Arsène Billard et datée de 1884 pose le problème.
Il s’agit d’un avertissement adressé aux paroissiens du diocèse de Carcassonne afin de les mettre en garde contre cette relativement nouvelle société humaniste qu’est la Franc-Maçonnerie.
Mgr Billard identifie la Franc-maconnerie comme l’héritière du catharisme et, de fait, elle doit être
combattue comme l’a été cette religion au XIIe siècle: « Pourquoi les Francs-Maçons qui descendent en ligne directe de l’hérésie Albigeoise et qui ne sauraient renier leur filiation, ne seraient-ils pas aussi désarmés, vaincus, ou plutôt convertis ?
Les cathares théorisaient l'existence d'un principe "mauvais" à l'origine du monde matériel. Au Dieu bon qui règne sur le monde spirituel, s'oppose le monde matériel gouverné par Satan. L'homme n'est qu'un esprit enfermé dans la matière par la ruse du Malin. Les cathares veulent libérer l'homme de la matière et lui rendre sa pureté divine. Avec le "consolament", les cathares sont ramenés à la lumière.
Le catharisme prétend être l’authentique christianisme. Ses livres saints sont la bible (Nouveau Testament, uniquement) et les évangiles, principalement celui de Saint Jean.

Le catharisme pose comme principe de base que Dieu, infiniment bon, créateur de l’univers, ne peut être à l’origine du mal. Celui-ci est l’œuvre d’un ange déchu, le démon, qui aurait entraîné dans sa chute d’autres anges et le tiers des âmes créées par Dieu (cf. Apocalypse de Saint Jean). Les cathares pensent que ces âmes, tombées à terre, s’incarnent dans le corps des hommes. Elles ne pourront retrouver leur place au ciel qu’après s’être purifiées. Cette théorie dualiste s’oppose au dogme de l’Eglise officielle, où Dieu est seul créateur du monde. Pour un cathare, l’homme ne peut échapper à l’emprise du mal et accéder au spirituel qu’en se détachant du monde et de la chair. La mort représente l’anéantissement du mal.
L’exercice de la liberté est une revendication maçonnique , l’appellation franc maçon en anglais est sans équivoque : free masson : maçon libre. Chacun a pu entendre cette affirmation :Un maçon libre dans une loge libre.

Parmi les diverses façons de concevoir la liberté, on peut en distinguer quatre, auxquelles, croyons-nous, toutes les autres se ramènent: le libre arbitre, tel que le conçoit Fénelon en s'inspirant des thèses scolastiques; la liberté de perfection; la liberté comme attribut fondamental de l'esprit; et enfin la liberté comme faculté de choix transcendantal.
Il apparaît que c’est cette dernière qui guidait les parfaits.
«Par-dessus l'infinité de l'espace et du temps, l'amour infiniment plus infini de Dieu vient nous saisir. Il vient à son heure. Nous avons le pouvoir de consentir à l'accueillir ou de refuser. Si nous restons sourds il revient et revient encore comme un mendiant, mais aussi comme un mendiant, un jour il ne revient plus.»[4]

On peut convenir que la conception de la liberté est une adhésion individuelle et que le libre arbitre est celle qui est le plus souvent revendiquée dans les loges.
Pour les maçons du rite écossais rectifié de la GLTSO, la liberté comme faculté de choix transcendantal semble possible mais n’apparaît que chez quelques frères qui nous semblent « parfaits ».
N’ayant pas de loges de « perfection » nous avons le devoir de porter parmi les hommes les vertus dont nous avons promis de donner l’exemple, chose plus facile à dire qu’a faire.
Peut être  quelques lignes lues dans les pages précédentes ont elles provoqué chez certain un phénomène d’écho comme :

Le catharisme prétend être l’authentique christianisme. Ses livres saints sont la bible (Nouveau Testament, uniquement) et les évangiles, principalement celui de Saint Jean.
Que l’on trouve ouvert sur le plateau du vénérable
Le catharisme pose comme principe de base que Dieu, infiniment bon, créateur de l’univers, ne peut être à l’origine du mal. Celui-ci est l’œuvre d’un ange déchu, le démon, qui aurait entraîné dans sa chute d’autres anges et le tiers des âmes créées par Dieu (cf. Apocalypse de Saint Jean).
Thèse que l’on rencontre dans le traité de la réintégration de Martinez de Pasqualy
Les cathares théorisaient l'existence d'un principe "mauvais" à l'origine du monde matériel. Au Dieu bon qui règne sur le monde spirituel, s'oppose le monde matériel gouverné par Satan
Ce que l’on peut illustrer par un pavé Mosaïque.

Anagogie
Le désir de perfection
Parfait et parfaite

Etaient parfaits ou parfaites ceux qui avaient reçu le Consolamentum. Les parfaits ne mangeaient pas de viande ou dérivés sauf le poisson. Selon eux, le fait de manger de la viande animale revitalisait ses instincts brutaux. Ils ne devaient pas influencer la justice humaine (par exemple siéger dans les tribunaux, à la différence du clergé catholique, très impliqué dans les affaires temporelles).

Sorte de pasteur de l'Eglise cathare, les parfaits et parfaites ne se sont jamais appelés de cette manière mais se présentaient comme des Bons-Hommes et Bonnes-Femmes, ou Bons chrétiens et Bonnes chrétiennes.

Les parfaits se devaient de respecter scrupuleusement un mode de vie d'ascète :
. ne pas avoir de liaison charnelle
. ne pas consommer d'aliments carnés (ils se nourrissaient exclusivement de poissons et de légumes et faisaient de nombreux jeûnes)
. ne pas pratiquer l'homicide y compris des animaux (considéré comme le péché le plus grave)
. ne pas succomber à la lâcheté devant la souffrance et la mort
. ne pas mentir ni jurer
. et surtout consacrer leur vie au spirituel (nombreuses prières, aider les autres, ...).

Et puis chercher toujours
Sans regret ni remord pour l’or d’un mot d’amour

VM J’ai dit
P\ G\

[1] du grec "anagôgé" qui signifie "action d'emmener en haut" . Il s'agit d'une interprétation analogique de la Réalité sensible, des signes et des phénomènes
[2] Jean-Louis Biget "Mythographie du catharisme"
[3] Đorđe Ćapin Mythe des bogomiles
[4] évangile de vérité

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