Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Le Maître Les éléments qui constituent le rituel du 3eme degré, et en particulier la légende d'Hiram, proviennent essentiellement des mystères égyptiens avec de légères modifications et superstructures Eleusiennes, avec par-dessus une couverture Hébraïque. L'Initiation au troisième degré, consistant dans la mort symbolique du candidat et sa renaissance à une nouvelle vie, a sa première et effective Genèse dans la mort d'Osiris, tué par la main de son frère ennemi Seth. Dans la recherche des membres d'Osiris faite par Isis, sa sœur et son épouse et dans la recomposition et résurrection du cadavre, faite par Isis avec 1'aide de Thot et d'Hermès Trismégiste. L'idée mère du mystère maçonnique est la même antique idée mère occultée dans les mystères Egyptiens et dans les mystères successifs qui trouvèrent leur origine dans une source commune, laquelle s'acheminait vers la palingénésie de l'homme, qui s'obtenait à travers la mort mystique ou initiatique. Au Moyen-âge cette idée mère, à cause des persécutions de l'Eglise, a été cachée par les alchimistes sous le manteau de la recherche de « l'élixir de longue vie », « de la panacée universelle », « de la pierre philosophale », et de « la transmutation des métaux en or très pur et incorruptible ». Les alchimistes dans leurs très obscurs livres, nous ont dit que pour obtenir la pierre philosophale, il est nécessaire de faire pourrir dans l'œuf philosophique, le mercure des métaux, en le cuisant à feu lent. La signification de putréfaction est renfermée dans la parole sacrée du 3ème degré, que je m'abstiens de prononcer en raison de la présence des frères du 1er et 2ème degré. Les alchimistes disaient aussi « qu'il fallait tuer le vivant et vivifier le mort ». Hiram en hébreu, signifie « se relever vivant ». Hiram est donc le maître maçonnique, qui après avoir été frappé par la mort, se relève vivant. Conformément à la doctrine alchimique, Hiram est trouvé putréfié par les maîtres qui le cherchaient, avec la chair qui se détachait des os. De même Osiris est fait des morceaux de Seth. De même le Christ après trois jours – c'est la mort mystique des initiations égyptiennes et esséniennes qui duraient trois jours ressort vivant. Cette résurrection, se relever vivant n'est pas à considérer seulement dans ses effets sur le corps qui passe de la position horizontale du sarcophage à celle érigée de l'homme vivant. Ici, au terme résurrection, nous devons donner l'acception du mot grec Anagogia, c'est à dire élévation. L'initié est mort en tant qu'homme et s'élève à la puissance de Dieu immortel. Ceci est confirmé par le symbolisme maçonnique dans lequel le passage du grade de compagnon à celui de maître est indiqué dans la phrase « on passe de l'équerre au compas ». L'équerre, servant de mesure pour l'équarrissage de la pierre, indiquait le travail que devait effectuer le compagnon sur lui même pour se perfectionner. Le compas, instrument qui trace le cercle est la pratique que doit faire 1er maître pour devenir immortel, pour autant que le cercle symbolisé aussi par le serpent qui se mord la queue étant une ligne courbe sans début ni fin, représente l'éternité de la vie, c'est à dire l'immortalité obtenue en se soumettant à la mort mystique. De l'extrême orient jusqu'au dernier bord de l'occident, en passant par le bassin de la Méditerranée, creuset des plus fameuses écoles initiatiques, tous les cultes et les mythes obscurcissent le même mystère. Le taoïsme enseigne, comment on peut, avec un processus auto créatif spécial, devenir divin, créer dans l'organisme humain une âme immortelle. Les brahmanes en Inde disaient la même chose. Idem les grecs, les latins, les incas, les aztèques du Mexique. La même chose est rapportée dans la Genèse, où le serpent dit à Eve en lui montrant la fameuse pomme. « Vous ne mourrez absolument pas, parce que les Elohim savent que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des Dieux, en ayant la connaissance du bien et du mal » et la chose faite, les Elohim s'exclamèrent : « Voici ADAM devenu un des nôtres ». Selon les témoignages des même Elohim (eux les dieux), Adam est devenu ensuite un Dieu. « Qui vult capere, capiat ». Dans les textes sacrés de l'antique Egypte, nous trouvons qu'il était possible d'obtenir un sort analogue si, de même qu'Osiris l'homme savait revenir de la mort comme RA le soleil, qui chaque matin se lève à l'orient après être mort le soir à l'occident. Orient, résurrection. Occident, mort. Selon la doctrine hermétique égyptienne l'homme était constitué : 1 D'un corps matériel physique dit Khat, correspondant au latin corpus et au grec soma. 2 Un corps plus subtil, une espèce de projection du premier un double dit KA, équivalent au latin imago, et au grec eïdolon. 3 L'essence vitale dite BA correspondant au latin anima, et au grec psyché. 4 Un principe inné, ou chaleur interne dite KHU, correspondant au latin spiritus, et au grec noùs. 5 Le complexe de notre mentalité pensante, magasin de nos idées et de nos passions, ou bien la conscience, représentée résidant dans le cœur et dite AB, correspondant au cor des latins, et à la cardia des grecs. 6 La volonté créatrice, dite Sekhem, correspondant à la Virtus latine et au Hiemos grec. 7 La projection dans le champ astral de l'être, dite Khaibit, correspondant au latin Umbra et au grec Schia. 8 Le nom intérieur dit Ren correspondant non au Nomen mais au Verbum latin et au grec Logos. Ce nom intérieur, qui était le vrai nom de l'individu, était imprononçable même par les familiers qui entre eux avaient l'habitude de s'appeler avec un second nom ou pseudonyme. 9 Le dernier, le corps spirituel, lumineux, éternel et incorruptible, dit Sahu, correspondant au grec Pneuma et pour sa fonction spécifique, au Soma Pneumaticon de saint Paul, et au périesprit des spirites modernes. Ce dernier, le Sahu, le corps lumineux éternel et incorruptible, selon les Egyptiens était formé par Khat ou bien naissait du corps matériel, comme enfanté après une pratique particulière, laquelle constitue le petit Arcane des philosophes que tous les sages ont toujours tenu secret sous des noms et des symboles variés, dans toutes les très obscures œuvres alchimiques et magiques qui nous sont parvenues. Ce secret incommunicable est renfermé dans la fameuse table d'émeraude d'Hermès Trimégiste, dans la Bible et dans les premiers versets de l'Evangile de Saint Jean. Et c'est la raison pour laquelle, cette page de vie est ouverte sur l'autel de la Loge. De plus cet Arcane est renfermé, dans les quatre lettres du nom de Dieu, le tetragrammaton Iod, He, Vau, He. C'est la Pierre Philosophale qui change les métaux vils en or très pur ; c'est l'Elixir de Longue Vie des alchimistes ; c'est le secret des secrets, qui nous est transmis, à l'insu des prêtres officiants de l'église catholique romaine et orthodoxe, dans le sacrifice de la messe. La conception archaïque Egyptienne de la résurrection consiste donc dans la naissance par endogenèse du corps physique, du Dhu ou corps divin. Le mort resurgit dans Sahu, qui est le corps lumineux avec lequel le Christ, le jour de l'ascension, monte au ciel pour s'unir au père céleste. C'est la même chose pour les Taoïstes, le corps physique devient un alambic d'alchimie organique qui élabore sa propre immortalité, construisant en lui même une âme qui survit à la décomposition du corps. C'est à cela que concourent le petit Arcane philosophique et le grand Arcane sacerdotal qui dans le symbolisme alchimique, est appelé aussi « principe humide et principe igné » ; et l'étoile de Salomon, constituée par deux triangles équilatéraux opposés l'un à l'autre, représente justement l'Initiation complète, parce que dans le triangle avec le sommet en bas, est représentée l'eau ou principe humide, et dans le triangle avec le sommet en haut, est représenté le feu ou principe sec. Pour compléter le nombre des quatre éléments dits simples dans la tradition – il suffit de rapporter l'homme à la terre, qui de Humus est terre. Rappelez-vous qu'Adam fut formé par Yaveh avec du limon. L'air ou souffle vital versé par Javeh dans Adam air en grec anemos, du quel Anima, souffle de vie, égal dans toutes les créatures vivantes dans l'univers entier. De telles palingénésies dites par les égyptiens osirification sont fondamentales en maçonnerie, où est présent le 20ème Landsmark dans lequel il est dit que chaque maçon libre doit croire en la résurrection, à une vie future. Evidemment, Anderson, ou tout autre sage de son acabit, dans sa compilation des « Pietre Termini », ne se référait pas à la résurrection entendue dans le sens Pasolinien, mais bien à celle qui constitue le plus grand des secrets, incommunicable aux profanes, et duquel la maçonnerie universelle est la gardienne jalouse et c'est la résurrection du compagnon initié à l'état de maître. Bien que cette résurrection soit essentielle dans la cérémonie du 3ème degré, celle-ci a des traces dans les trois grades écossais, où on pense que le frère terrible introduisant le candidat dans le temple, dit : c'est un aveugle qui demande la lumière, pour le profane initié, alors que dans les autres grades on dit : c'est un cadavre qui demande la résurrection. Tel est le contenu ésotérique du rite initiatique, et il est opportun de préciser aussi que Initiatio et le neutre Initia, utilisés par les classiques latins dans la révélation des mystères, sont les deux mots étymologiquement liés au terme mourir. En fait le terme in-ire, aller à l'intérieur, s'éloigne peu de inter-ire qui a le même sens littéral et signifie mort, d'où interrare, mettre dans la terre, et in-umare, in-humation, mettre dans l'humus. Mais la mort initiatique consiste à mettre sa propre conscience, ou son propre esprit ou entité pensante, dans les conditions dans lesquelles elle vient à se trouver naturellement dans l'état de mort physique, même en restant vivant et conscient. En d'autres termes, il s'agit d'expérimenter la mort en la vivant en pleine conscience, de mortifier le vivant, pour en suite vivifier le mort, selon le langage alchimique, d'où traverser en pleine conscience le fleuve Lethe, le fleuve de l'oubli, puisque c'est l'oubli qui produit la vraie mort, qui dans un tel cas est effectivement létale. Létale et délétère viennent de Lethe. Ceci est le sens secret des obscures paroles que Dante lit au fronton de la porte de l'enfer. « Laissez toute espérance, vous qui entrez », parce que celui qui entre mort dans le royaume des morts n'a plus d'espérance de retour, parce qu'il ne peut plus se rappeler. En effet, puisque la loi karmique est réincarnative, il retourne ici bas, en ne se rappelant pas, il pense être là pour la première fois. Les égyptiens envisageaient une double hypothèse sur le sort des âmes, comme il apparaît dans la scène de la « psycostasie » dans laquelle, si dans la pesée des âmes, il résultait qu'elle était légère comme la plume de Maat, de la vérité et de la justice, alors elle rejoignait le disque de Ra ; si au contraire, elle était lourde, elle finissait dans la gueule du monstre Apap, « le dévoreur d'éternité ». De même l'Hades grec avait deux vies : une pour les âmes immortalisées, et une autre pour celle qui suivaient le destin de leur poids spécifique. La source de la mémoire, ou Mnemosine, donne au contraire, la vertu de se rappeler, qui en grec se dit Anamnesis. Amnésie c'est oublier. Anamnésia d’alpha, négation, signifie non-oubli, c'est à dire se rappeler comme nous le confirme l'étymologie du mot grec àleteia qui veut dire vérité. En fait, puisque c'est l'initiation qui nous permet de connaître les vrais principes et les vraies causes des choses, il est plus que naturel que la vérité soit dite en grec àleteia qui de alpha, privatif, et de lethe, oubli, signifie sans oubli, c'est à dire conserver la mémoire, conserver la conscience de son propre être. D'autre part, un autre voile se soulève du mystère duquel nous parlons où l'on pense à l'étymologie du mot grec anagoghé d'où dérive le mot français anagogie qui veut dire élévation. Anagaghé signifie aussi, sortir en haute mer, selon la terminologie marine grec. Pourquoi « sortir en haute mer ? » De quelle mer, de quelle eau parle t-on ? C'est peut être ce que Dante disait : « per correr miglior acqua alza vele,omai la navicella del moi ingegno che lascia dietro a sè mar si crudele ? » Dante qui parle souvent dans un sens anagogique ou analogique, représente son esprit comme une nacelle sur les eaux de la mer et le Christ est l'Ictus, le poisson qui vit dans l'eau, comme Moïse, il est sauvé des eaux. Eau...mer... O mes très chers amis, cette eau, cette mer n'est rien d'autre que l'océan ou zone astrale des occultistes et hermétistes : c'est la mare magnum de nos passions, ce produit fluidique qui nous submerge comme dans un océan, et ne nous fait pas voir la Lumière. Cette zone astrale n'est pas une fantaisie : c'est une réalité, et l'initié y entre et en sort en dépassant ses limites avec des pouvoirs de mobilité que les religions représentent sous la forme angélique d'anghelos, grec, angélus latin, qui signifie messager, envoyé. Et dans cet état, à l'intérieur de la conscience, se projette l'Essence des Choses, dans un fond de Lumière, comme celle que le néophyte à travers l'enlèvement rituel du bandeau devrait d'abord entrevoir incertaine et puis voir fulgurante de splendeur. C'est la lumière du Fiat divin qui soutient le fond de chaque vie et qui émerge des recoins cachés de l'être, l'inonde d'éternité, cette éternité qui a pour symbole la croix de l'antique Egypte que nous de la R\ L\ Ankh avons prise comme notre signe distinctif lequel seul, constitue le but que nous nous proposons. |
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