La ronde des 9 Maîtres

Lors de notre Elévation au Grade de Maître Maçon, lorsque nous entrons à reculons dans le temple, le premier ressenti qui m’est apparu est la surprise, l’étonnement, nous le ressentons comme à l’initiation sous le bandeau. Une atmosphère silencieuse, sombre, un sentiment de tristesse, que se passe-t-il. Cette cérémonie d’élévation est la reproduction de la légende de la mort de notre « Maître HIRAM ».

Le psychodrame, la mort symbolique de notre Maître Hiram, dont je vais vous confier mes impressions est celle,après l’assassinat, la recherche de son corps. « La ronde des 9 Maîtres ».

Je décortiquerai cette expression en 3 thèmes : La ronde, les 9, les Maîtres, pour ne pas trop me disperser, pour essayer dans donner, je pense, une réflexion à peu prêt juste.

Je laisserai de côté :

- La découverte de l’acacia, l’arbre funéraire, symbole de pureté et d’imputrescibilité, et par là, symbole de l’esprit immortel et de la renaissance de l’âme.

- L’étonnement de la putréfaction du corps, la chair qui quitte les os (Macbenae) au rite français, ou Moabon au REAA « Pourri sont les os », symbole d’horreur.

- L’équerre symbole de la rectitude - Le compas symbole de l’ouverture.

-Le relèvement par les 5 points parfaits de la maîtrise, la régénération d’un plan vers un autre plan. La projection vers un autre espace.

- La transmission du mot substitué murmuré à l’oreille du nouveau Maître.

Les différents voyages effectués pendant l’élévation sont assimilables à des danses rituelles. Pour nous ce soir ; par c’est la faute grave de l’assassinat d’Hiram, que l’on nous signifie sans forme de procès, l’arrachement brutal et inattendu de notre tablier, comme peine, comme un non mérite de le porter. Puis au cours du dernier voyage la « relaxe » le pardon, dans l’espérance de devenir meilleur par le travail, les connaissances prescrites. Quel rôle joue la ronde ?

La ronde : Au rite Français des Flandres après avoir placé le compagnon sous le linceul, le Vénérable Maître va diriger la recherche.

« Voyagez mes frères pour découvrir le corps de notre Maître Hiram. Explorez, cherchez ». Or nous savons que voyager c’est aussi voyager dans sa tête, c’est chercher, ou encore se rechercher.

Au cours du 1er voyage le 2ème surveillant et les 2 frères désignés passent par le nord, sens des apprentis.

Au cours du 2er voyage le 1er surveillant et les 2 frères désignés passent par le sud, sens des compagnons.

Au cours du 3ème voyage le Vénérable Maître aidé de 2 frères désignés de son conseil, comme le rappelle le rituel « seul, nous ne pouvons rien », accompagnés par les 2 autres groupes tournent dans le sens Dextrorsum. La finesse des cliquetis de leurs épées symbolise la recherche du corps. Au REAA, les 9 Maîtres, sous la direction d’un des leurs, martèlent au rythme de leurs talons la circumambulation. Une fois la ronde terminée, le futur nouveau Maître est alors prêt à être relevé. J’analyse cela comme la prise de conscience par le récipiendaire qu’il est le centre de la ronde, qu’il devrait ressentir comme une spirale vers l’élévation de l’âme, vers le saint des saints, la lumière, comme un passage de l’horizontalité à la verticalité, une route vers le divin, le passage du temple extérieur au temple intérieur, le dépassement du corps, de l’esprit, en quelque sorte de la pierre taillé elle-même.

Il y a aussi la et les lumières. Au début de la cérémonie, les lampes et les 9 bougies sur les 3 colonnes sont éteintes sauf la lampe du plateau du Vénérable Maître pour plus d’obscurité symbole de deuil. Les 9 bougies seront rallumées quand le nouveau récipiendaire prendra place sous le linceul, ainsi que les lampes des plateaux surveillants, pour que le nouveau Maître retrouve la lumière lorsqu’il est relevé. Au REAA, ce relevage s’accompagne de l’allumage complet des lumières et de l’ouverture du rideau qui cachait le delta lumineux, le Saint des Saints.

Dans les rituels, le passage de grade en grade, tous les voyages, quels qu’en soit le sens, se déroulent au tour du tableau de loge. On va partout, on cherche partout, on va contre le temps pour symboliser le cheminement de chacun.

Lors de l’élévation au grade de Maître, la ronde rappelle que malgré leur diversité, quel que soit leur parcours, les hommes peuvent se retrouver autour d’un point précis. Et ainsi surmonter leur diversité, constituée éventuellement ainsi en nous la quatrième colonne manquante. Comme la chaine d’union est un moyen aussi de rassembler ce qui est épars.

Au REAA, à la différence des rituels que je voie lors de mes visites, la présence du fil à plomb, sous lequel le récipiendaire est couché dans son linceul, symbolise encore plus ce centre, « l’Axis Mundi », et rappelle qu’à la différence dans les autres grades, ce n’est pas le récipiendaire qui tournent autour du tableau de loge, ou dans la loge, mais ce sont les 9 maîtres qui tournent autour de lui.

La ronde par les 9 Maîtres forme un cercle qui délimite l’espace sacré, avec en son centre le cercueil. Le Maître est sous le linceul le visage couvert par un drap ensanglanté qui personnalise notre Maître Hiram. Pour la plus part d’entre nous et comme à l’initiation, dans le cabinet de réflexion, le récipiendaire est dans l’attente de ce qui va se passer, réflexions sur la mort est l’abandon de la vie avant. Le silence et de nouveau le cliquetis des épées, ou les talons sur le sol. Dans le silence, nouvelles recherches de ce qui c’est passé dans l’évolution de nos précédant grades. Somme nous capable de digérer cette émotion ?

La circumambulation qui forme un cercle avec son centre, cercle ou y réside son invariable milieu forme une partie très importante en Frac Maçonnerie, pour ses symboles. Le cercle par sa fabrication avec le compas qui par son centre dans la loge est le tableau de loge, le fil à plomb, la chambre du milieu.

Le cercle exprime un espace, au dessus, il y a la Voûte Etoilé, l’infini le Très Haut, le fil à plomb en son centre. Il y a un intérieur, la réflexion, la vertu et les connaissances, et l’ouverture vers le monde vers la lumière, vers la découverte de soi. Vers l’extérieur on trouve souvent les vices, ignorance, l’avarice, la jalousie, le fanatisme, mais par notre travail, par la persévérance, nous pouvons essayer de changer cela. Le centre ou tout s’organise et se retrouve. Cela peut vouloir dire que ce que l’on voit n’est pas forcément, nécessairement, mauvais ou négatif, de l’ombre à la lumière. L’orientation du temple et du linceul signe de deuil, symbolisme du couché vers le levé du soleil des ténèbres vers la lumière. De la pierre brute à la pierre polie, des angles aux surfaces planes, de l’horizontalité à la verticalité.

Ou pouvons nous voir des symboles de la ronde et de l’élévation ? Sur le tableau de loge du degré, les outils équerre et le compas. Le crâne, les tibias la mort physique. La branche d’acacia comme toute vie doit mourir pour mieux renaître, saison après saison, solstice d’hiver et d’été. Sur le tablier Les initiales MB du mot substitué.

Le corps est orienté dans la loge, de l’occident vers l’orient, levé et couché du soleil. Dans la mort, le nouveau Maître renait dans un corps, un cœur, un esprit nu et meilleur. L’homme possède sa propre règle il s’identifie au GADLU. Les 3 grades sont des points fondamentaux pour acquérir les connaissances pour notre évolution.

Le 9 les 9 : Le chiffre 9 c’est la première fois que le récipiendaire le rencontre.il est le nombre de la perfection, il signifie aussi régénération, résurrection.

Le 9 est le dernier nombre de la série pour aboutie au 10, et recommencer au 1, l’unité, dieu. Par les 3 pas de l’apprenti, les 3 du compagnon et les 3 du maître au dessus du linceul. Cela fait 9.

Les 9 mois de gestation pour un enfant.

Il y a les neuf rayons du delta lumineux au REAA.

Les 9 maîtres envoyés par le Roi Salomon qui ont cherchés 9 jours à 9 lieux.

Le 9 représentés par les 9 étoiles sur la Voûte Etoilé au rite français.

Les multiples de 9 : 3 compagnons qui assassinent notre Maître par les 3 coups, qui le recherchent par les 3 voyages. Les 3x3 acclamations au degré de Maître.

8+1. Le 9ème qui est resté, à trouvé avec la branche d’acacia, grâce à sa persévérance, son non abandon. Travail sur lui-même que nous devons appliquer tout au long de notre évolution profane ou maçonnique. Le 9ème qui reste garde ses opinions et ne se laisse pas influencer.

Le 9ème du Régius de nos textes manuscrits veut que le Maître ait la savoir, les connaissances et l’autorité sur les Apprentis et les Compagnons pour les transmettre.

Les 9 maîtres avec le bras tendu, dès l’entré du nouveau maître dans la loge, montre le cadavre ; cette image des rayons de la lumière peut représenter une roue sa circonférence, délimitant ainsi l’intérieur et son centre afin de rassembler ce qui est épars.

Les Maîtres : L’apprenti est voué au silence et au travail du dégrossissement de la pierre brut donc de lui-même.

Le compagnon est voué au travail intellectuel à l’aide du Maître pour polir la pierre cubique pour la mettre en place à l’aide de ses outils.

Le maître, à l’aide de la planche à tracer, rassembler ce qui est épars, montre l’aboutissement de ce que nous cherchons.

Le Maîtres montre une ferveur particulière à retrouver Hiram, ce peut être interprété comme un non abandon ; persévérance et régénération d’une nouvelle voie pour acquérir des connaissances qui seront acquises et transmisses progressivement. Le Maître avec tous ses acquis, doit renaitre et communiquer avec l’aide de ses outils de l’équerre et le compas, sa propre expérience, de sa propre entreprise. La régénération se rapproche de l’élévation des 2 st jean, solstices d’été et d’hiver, de la naissance à la mort, du passé à l’avenir, régénération vers Dieu, vers le saint des saints.

Le nouveau Maître solidement tenu par la griffe, renait de l’horizontalité à la verticalité entre l’équerre et le compas par les 5 points parfaits de la maitrise, le mot substitue murmuré à son oreille, le processus de renaissance peut s’activer, de la graine de l’arbre en hiver vers le fruit en été, du profane à notre vie de maçon. Par cette régénération nous renaissons ; à nous de le construire.

Conclusions : Dans cette recherche j’y est vu un chemin de la vie de tous les jours dans tous ses aspects. Cette mort symbolique prouve que par le travail, la persévérance nous pouvons nous améliorer en réformant nos vices. Tant dans la vie profane que dans la vie maçonnique. Un chemin vers la lumière que nous avons demandée lors de notre initiation, et qui, je pense, m’aidera dans ma quête. Je compte beaucoup aussi sur le symbole de la fin de travaux qu’est la chaine d’union, cercle, présentant en son centre le tableau du grade et le fil à plomb. Dans la vie maçonnique tout est fait de mots de passe, de secret et aussi de sacrifices, symbolisme mystique de notre Maître Hiram qui est mort pour un mot de passe. Nous devons nous sacrifier pour comprendre. Tout est naissance et mort. L’initiation nous fait évoluer d’une vie profane à une vie maçonnique ou le travail nous guide vers la connaissance. C’est en vivant ensuite la mort symbolique d’Hiram que nous allons nous régénérer, afin d’expérimenter d’autres situations. Lorsque nous sommes dans les ténèbres, il ne faut pas attendre, il faut réagir pour ne pas s’habituer à l’obscurité afin de découvrir la lumière.

Je pense que dans chaque travail il y a une part de copié collé, fruit des recherche effectuées sur le web ou dans la littérature (livre Hiram, la clé d’Hiram, dictionnaire F\ M\ et d’autres). Nos connaissances transmises doivent provenir de nos expériences, de nos réflexions, de nos visites dans les différents ateliers, de notre vécu du Rituel. D’autre par je chante dans un « chœur d’hommes » ou les différents chants m’interpellent par leurs textes et me donnent bien des réflexions.

Il y a une phrase de Georges Braque « le peintre » qui dit « il faut se contenter de découvrir, mais se garder d’expliquer ».

Je pense aussi qu’il faut faire attention à son égo lorsque l’on se prend pour le centre du monde. Cela amène souvent à de gros gâchis. J’ai lu il n’y a pas longtemps « qui se tient en son centre n’est pas troublé par sa périphérie », voilà tout le symbole de ce que nous venons chercher dans nos ateliers.

J’ai dit Vénérable Maître.

M\ W\