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Les
Métamorphoses d’Hiram
ou les Opérations du soleil Beaucoup
de francs-maçons connaissent la légende ou le
personnage d’Hiram,
cependant, très peu se donnent la peine de comprendre la
réalité initiatique
qui constitue le fond de la légende et du personnage
lui-même. Connaître la
Légende d’Hiram revient à dire que le
Néophyte que l’on a été, il
y a quelques
années, est devenu mature, car il s’est
initié véritablement au sens
traditionnel que l’on donne au concept initiation, i.e. se
connaitre soi-même
par la méditation et l’analyse en profondeur.
Autrement dit, l’Initié est celui
qui parvient à la connaissance du mystère de son
être, en passant par la
cérémonie de la Mort Initiatique pour
découvrir le coté caché de
celui-ci. C’est ce qui fait de lui
un maître, ce qui signifie
qu’il est habilité à orienter quiconque
dans la Voie initiatique parce qu’il a
lui-même accompli son cycle initiatique et qu’il
est entré en possession des
mystères de l’être. En terme
d’interprétation, la légende
d’Hiram peut être lue
à plusieurs niveaux, si on tient compte des acteurs qui
entrent en scène, de la
symbolique des nombres qui y figure et du décor que le drame
a inspiré etc.
C’est ce qui nous pousse à faire une analyse
herméneutique de la question afin
de faire ressortir notre compréhension et la
portée initiatique qui en a
découlée.
Quelle
est la démarche appropriée pour aborder la
Légende
d’Hiram ? A
mon sens, pour aborder la légende d’Hiram, il faut
prendre un certain
recul épistémologique par rapport aux
idées reçues, aux clichés
traditionnels
et à la mystification habituelle que certains
frères font des degrés par manque
de connaissance ou d’attitude réflexive, il faut
changer de paradigme
d’analyse. Il faudra, pour appréhender la
dimension initiatique de la légende
d’Hiram, mettre en tout premier lieu en quarantaine la
tendance à l’étudier a
la lumière de l’épisode biblique. Une
légende peut s’inspirer de n’importe
quel
événement ou fait historique, de même
qu’elle peut également prendre ses appuis
sur des légendes plus anciennes, c’est ce que
l’on appelle faire un palimpseste
initiatique. La légende d’Hiram part
donc d’un texte biblique prétendant
raconter l’histoire de la construction du temple pour aller
vers la mise en
scène d’un drame-rituel, mettant en
scène des forces cosmiques personnalisées
sous les traits d’Hiram, de Salomon etc. On part de quelque
chose d’existant
pour aller vers l’imaginaire que l’on souhaite
décorer avec des images-modèles.
Autrement dit, c’est comme un enfant à qui on lit
des contes de fées en vue de
lui donner des repères afin de le guider dans les choix
qu’il aura a faire a
l’avenir. Il est en conséquence
nécessaire de comprendre que le personnage
qu’on nous décrit est un archétype de
la perfectibilité humaine au sens
que la franc-maçonnerie l’entend, i.e.
l’Homme vertueux. Autant dire que le
personnage de la légende bénéficie des
traits d’exaltation que l’on accorde en
général aux héros des mythes, des
cosmogonies etc. En
deuxième lieu, toute légende ne met pas forcement
en scène un événement
historique, elle peut tout aussi bien mettre en scène des
forces cosmiques ou
élémentaires qui sont alors
personnifiées comme par exemple la planète Mars
que
l’on transforme en Dieu de la Guerre, Venus en
Déesse de l’Amour etc. La
légende était la meilleure façon pour
les Anciens d’enseigner certaines
vérités
cosmiques, sous forme de drame-rituel, i.e. un
scénario, une mise en
scène, une pièce de théâtre
dont les personnages principaux peuvent être
imités
dans leurs gestes, paroles par des acteurs en faisant le jeu
de rôle. A
ce moment, il existe un phénomène d’identification
psychologique qui
s’établit entre la personne qui fait le jeu de
rôle et l’archétype de la
légende, ou encore un phénomène
mystique que l’on connaît sous le nom de l’adombrement.
En un mot, il y a ce que l’on appelle
l’imprégnation en profondeur de la
personnalité. Comment
peut-on maintenant interpréter la Légende
d’Hiram ? La
légende d’Hiram comprend de manière
évidente une dimension astrologique
importante parce qu’elle met en scène
l’ensemble des éléments constitutifs de
notre système solaire, à savoir, le Soleil
principalement et les Neuf autres planètes
qui lui tournent autour. C’est à la
lumière de cette dimension astrologique que
l’on doit regarder le Conseil des Neuf Maitres entourant le
mausolée d’Hiram.
Dans ce contexte, Hiram est la synthèse astrologique des
équinoxes et des
solstices vu qu’il personnifie le Soleil passant par les
différents points
saisonniers. Le personnage d’Hiram comprend aussi plusieurs
dimensions, il est
à la fois Bronzier-Fondeur, Architecte-Artisan, il
apparaît aussi comme
incarnant le processus de la Mort-Résurrection ou encore
Mort-Réincarnation. La
Légende d’Hiram peut aussi être
regardée d’un point de vue kabbalistique. A ce
propos, Hiram en tant que personnification du
soleil dans le cycle des
saisons a pour racine kabbalistique les lettres He et Resch, exprimant
la
première l’idée de
réceptacle et la seconde l’idée du Feu.
Hiram est donc
l’habitacle du soleil et signifie feu vivifiant
i.e. celui qui contient
la vie. On comprend donc le rapprochement étroit qui existe
déjà entre le
soleil, astre qui donne et maintient la vie dans notre
système et le personnage
d’Hiram qui n’est autre que la transcription
littérale de la Force vitale de la
nature, donc de l’énergie du soleil i.e. la
lumière. Les
métamorphoses d’Hiram ou les opérations
du soleil Les
Travaux maçonniques sont tous orientés selon le
principe du soleil. En
effet, l’ouverture et la fermeture des travaux en loge
constituent le drame
allégorique de la marche du soleil pendant une
journée, i.e. le travail qu’il
exécute selon une horloge symbolique mesurée avec
la symbolique de la règle de
24 pouces. Hiram est pour nous l’archétype du
soleil, le soleil sous des traits
humains qui apparaissant a l’Orient, court au Midi, poursuit
sa course vers
l’Occident et se régénère au
Septentrion. A chaque point de passage dit crucial
(aux angles droits), le soleil émet une énergie,
une couleur différente. C’est
ce que l’alchimie voile dans le symbolisme de la Pierre qui
se transmute en
passant par trois phases et qu’elle nous donne par trois
pierres
différentes : Brute, Cubique et Cubique
à pointe(Pyramide). Nous
avons donc, en ce qui concerne les métamorphoses
d’HIRAM, la
nomenclature suivante :
Dans
la Table d’Emeraude, Hermès Trismégiste
conclut son discours
alchimique en faisant référence à
l’œuvre Solaire, aux opérations du
soleil. En fait, ce
qu’il exprime est
exactement ce que Hiram réalise dans sa légende
où il imite l’astre du jour
dans son parcours journalier et/ou sidérale. A chacun de ses
moments critiques,
le Soleil, qui est la plus Grande Source de Lumière dans
notre système et que
l’on personnifie sous le vocable Hiram, exécute,
une opération transmutatoire
de son être comme l’a exprimé
Hermès. Et
c’est ce qui explique que le concept Hiram
prend tous ces dérivés i.e.
Hiram, Hiram-Abif, Abhiram, AdonHiram. Ils expriment en
réalité une qualité
transmutatoire du soleil aux points cruciaux de son parcours
céleste i.e.
l’EST, le SUD, l’OUEST et le NORD comme le
réalise Hiram dans la légende. A
l’Orient, il est appelé tout simplement Hiram
qui prend les
significations de « feu
vivifiant » dans le sens qu’il
fait
réapparaître la Lumière et en
même temps qu’il réanime la Vie sur
toute la
surface de la terre. Le soleil qui était en-dessous de
l’Horizon, donc dans les
ténèbres, fait son apparition pour permettre une
nouvelle fois les
manifestations de la vie. De manière cosmogonique, cette
réapparition brusque
du soleil est interprétée comme étant
une simulation par la nature de ce
« Commencement » qui est toujours
indescriptible à la conscience
humaine et que les humains appréhendent
confusément. Dans l’Antique Tradition
Kamite, le soleil est appelé « Astre du
Double Horizon », nous
rappelons que ce mot « Horizon »
tout comme celui de « Heure »
provient du nom du Dieu solaire égyptien Horus,
qui dans la mythologie,
est celui qui est revenu victorieux du combat contre les
ténèbres. C’est dans
cette perspective que l’on considère Hiram comme
le Maître qui illumine, qui
dispense sa Sagesse et rend intelligibles les choses du monde. Au
Midi, le soleil met en branle une autre phase de son œuvre
dit
alchimique ou transmutatoire, il est appelé Hiram-Abif.
En effet, le Sud
ou midi est le lieu où le soleil engendre
l’énergie créatrice avec laquelle il
alimente notre région du cosmos. D’un point de vue
géocentrique, la Terre à ce
moment se trouve fécondée jusqu’au
noyau i.e. à la neuvième voûte
où elle va
entrer en cycle de gestation (9ème). Voilà pourquoi
Hiram-Abif est traduit par l’expression «Hiram mon
Père». Ceci nous amène à
comprendre que l’adepte qui a été
séjourné dans les
entrailles de la terre au sein du cabinet de réflexion, est
né de l’énergie
solaire que celle-ci retient en sa neuvième (9ème)
arche ou voûte.
Dans ce contexte, le concept de Père auquel on fait
référence équivaut à
l’archétype du Père céleste
que représente le soleil pour
l’humanité. C’est le
Dieu Très-Haut, dont évoque
l’ascendance majestueuse dans le ciel en trois
points lumineux cruciaux Est-Sud-ouest, dont nous invoquons la
puissance
fécondante en disant « Notre
Père qui Es au Cieux » en
référence
à la voûte céleste. Hiram Abif est donc
l’expression du Père qui donne la vie
et constitue le modèle
éternel de
Sagesse, de Force et de Beauté pour ces fils spirituels que
sont les Francs-maçons.
Au midi, le soleil plonge directement ses rayons dans les entrailles de
la
terre où elle se trouve fécondée par
cette toute-puissance solaire. En réalité,
la nature reçoit du soleil l’énergie
qui lui permettra de galvaniser la sève
des plantes exactement au Midi lorsque le soleil est à sa
plus haute
manifestation de lumière et d’énergie,
c’est ce que l’on appelle la
photosynthèse. Cabalistiquement, l’Iod
Créateur est descendu dans les
entrailles de la Vierge-mère qu’est la Terre et
celle qui va bientôt devenir
veuve porte en son sein l’énergie reproductrice,
la semence du Père céleste. A
l’Occident, le soleil à son couchant est
envisagé sous le concept Abhiram.
Mot que l’on traduit littéralement par
« Assassinant le
Père ». D’après
les anciens rituels Kamites, l’ouest est
considéré à la fois comme un lieu de
réflexion, de sérénité et
de paix profonde. Ceci explique que l’Initié de
l’Ancienne Egypte, à ce moment, se retire de la
vie active et commence sa série
de rituels purificatoires tout en récitant les Confessions
Négatives de Mâat
comprenant 42 commandements. Pourquoi une telle attitude ? En
fait, la
mythologie nous apprend que le soleil se prépare
à descendre en-dessous de
l’horizon occidental, donc dans les
ténèbres qui sont synonymes de mort et de
disparition de la Lumière. On comprend donc
l’angoisse que ce phénomène apporte
s’il arrive à l’idée que la
lumière du soleil ne réapparaisse plus. Autant
dire
que l’Initié qui est Fils du soleil ou de la
Lumière se recueille au plus
profond de lui-même pour pouvoir entretenir symboliquement
cette flamme reçue
lors de l’initiation. Il est écrit dans la
Mâat que personne ne doit empêcher à
la flamme de la lampe de briller de peur que la lumière
disparaisse par sa
faute. Ce qui est synonyme de malheur et que l’on
interprète comme un acte
d’assassinat, d’homicide. L’Ouest est
donc une région fatidique qui voit la
Beauté solaire de l’horizon occidental
disparaître dans les ténèbres de la
Mort. Le Maître ou encore le Père est mort et
l’angoisse de la Veuve a commencé
d’autant plus qu’un tel acte d’assassinat
est susceptible d’être commis par un
de ses Fils. Au
Septentrion, la lumière œuvre à sa
renaissance en entreprenant la
purification de son être sous le label AdonHiram.
Cette expression
traduite par « Renaissance
solaire » montre que
la
lumière provient des entrailles de la terre i.e. dans les
ténèbres les plus
profondes. Des quatre points cruciaux des opérations du
soleil, l’œuvre
entreprise au point cardinal Nord est celle qui est la plus sensible.
Dans la
mythologie égyptienne, le Nord n’est pas
considéré au même titre que les autres
points de manifestation du soleil en raison du fait qu’elle
marque l’absence
prolongée de la Lumière. C’est la
période ou le soleil livre un grand combat
contre les Forces ténébreuses pour pouvoir
réapparaître à l’Horizon
oriental et
continuer son œuvre d’illumination du monde.
C’est dans cette perspective
qu’elle est considérée comme un lieu de
transformations profondes, de grand
changement. En effet, l’IOD Créateur qui a
été introduit dans les entrailles de
la terre poursuit sa germination dans l’adepte
nouveau-né en dépit des
obstacles et des carcasses ténébreuses dont il
est recouvert. L’enfant solaire
désormais orphelin qui devra naitre de la Vierge est attendu
par les Forces
Obscures de la Nuit que la Mythologie figure sous l’image du
dragon ou du
serpent, c’est cet aspect
non-révélé de la légende
que l’on retrouve dan
l’Apocalypse 12. Il est appelé à
poursuivre l’œuvre de son Père
spirituel, qui
en pressentant sa disparition avait engendré un fils
à la Veuve. Le
troisième degré de la loge symbolique nous livre
par le biais de cette
dernière la dimension alchimique de cette
première classe de degré. Le
potentiel de naissance que nous appelons l’âme se
trouve libérée des emprises
de la matière et est désormais
habilitée à gravir les échelons des
mystères
majeurs a travers la loge de perfection et/ou autre chapitre.
L’Œuvre solaire
étant complète et parachevée, le
Maître est donc habilité à prononcer la
formule sacrée que l’on trouve écrite
dans les temples kamites : « ABA!
RA! KA! DA! ABA! RA ! » (Abracadabra) « Soleil
de Minuit ! Soleil de Midi !
Energie vitale donnée aux créatures par les deux
soleils ! Principe
relateur universel ! Soleil de Minuit ! Soleil de
Midi !». "La Lumière attire la Lumière par affinité, que par ces liens d'affinité la lumière solaire imprime à mon âme son Eclat et son Omnipotence". Qu'il en soit ainsi!! J\G\ M\ |
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