Obédience : NC | Loge : NC | 1618 |
Le Livre des Douze Portes d’Alchimie Premièrement, BERAVLT SAMATITAIN dit, Que le Soleil & la Lune, sont occurrents en Mercure, & après deux préparations Mercure s’y est mort. HETHOMEDES dit : « Le jaune est moyen entre le blanc & le rouge. Le Mercure & le Kibric font rougeur de cuisson de feu rougi. Le Soleil avec la Lune & Mercure font Lune. » HERMES dit : « Mercure monte de terre au ciel, & si va du ciel en terre, & ainsi se mortifie, & reçoit la vertu haute & basse. Son père si est Soleil, sa mère est la Lune. » L’HORTULAN dit : « L’art d’Alchimie est donné fans mensonge ; par lequel Art le Soleil est engendre & meilleur que le Soleil naturel, en toutes propriétés. » ORTHOPHALES : « Notre pierre est chose minérale, & par art composée de choses contraires, des pures & subtiles parties de Mercure ; lesquels parties sont chaud & humide, froid & sec & ces choses sont contenues en Soleil & en Lune avec Mercure & la pierre est entrant & fixe, & converti Mercure & les autres corps imparfaits en Soleil & en Lune selon l’art de Musique. » GEBER dit : « Il
y à une pierre, une Médecine en quoi nous
n’ajoutons rien d’étrange. PLATON dit, Qu’il y a blanc Soufre en toute Lune, & en chacun Soleil y a Kibric rouge. AVICENNE dit, Que on ne se trouve
pas sur terre Kibric blanc ni rouge, hors tant seulement en Soleil
& enLune ; lesquels font les
rayons pour teindre les autres métaux en vraie
& pure blancheur & rougeur. Mercure est
mêle avec Soleil Lune, & est fixe avec eux. Il
n’entre chose en notre pierre qui ne soit de sa nature. Qui
sait Mercure teindre avec Soleil & Lune, il sai le secret du
Soufre blanc & vermeil. TIMOTHEE AFRODITES dit,
que le moyen qui divise, & qui
conjoint les natures & les teintures, est l’eau de
Mercure, car il est la perfection de toutes médecines, soit
corporelles, ou spirituels.
En tous métaux nuls corps qui demeurent en leur propre
nature, congèlent Mercure nin’adhèrent
avec lui & ainsi Mercure tout seul ne
guérit pas les corps malades, donc faut
il que le corps soit fort subtile
& clair, rendant à la nature de Mercure,
à fin que la médecine soit de plus
légère fusion que n’est le corps par
soi, aussi quelle soit plus fixe que n’est Mercure. La médecine du Soleil est
fixe en plus bref temps, & puis après
médecine de la Lune & puis
celle du Soleil & de la Lune ensemble. Si tu prends la
médecine simple, & que tu recommences
l’ouvrage avec eau de Mercure, si comme fais au
commencement, moyennant le corps, la médecine fera
plutôt faite que la première : & par ce
manière sera multiplié la médecine. Et
saches que là teinture de l’eau doit concorder
à la teinture de la médecine. POMPEIUS dit. Pourris huit
parties de Mercure, avec deux parties de pur Sol, en chaleur
de fièvre, par 90jours, en hochant plusieurs fois
à fin qu’il soit plutôt dissout. Et ainsi comme tu as ouvre au vermeil avec le Sol, par semblable manière pourras ouvrer au blanc avec Lune & Mercure. La médecine de là Lune est faite rouge, au manifeste, mais néanmoins elle est blanche par-dedans. Et si comme la médecine de Sol est jetée sur la Lune, par semblable manière la médecine de la Lune est jetée sur Vénus. Le temps de chacune médecine est de 10 mois, moins 10 jours. Chacun mois est de 30 jours pour la médecine sur Mercure, & sur les autres métaux malades, c’est à savoir, Saturne, Jupiter, Vénus, &Mars. Faites putréfaction des deux luminaires chacun par soi, comme il est dit devant par 90 jours & puis mêle tous les deux ensemble ; & ainsi fait le mariage du mâle & de la femelle pour la grand pierre & puis distille le tout ensemble & divise ce qui est distillé en neuf parties si comme devant est dit, pour la médecine de Sol. Car après trois imbibitions tu auras blancheur ; & est chacune imbibition de 90 jours. Et les autres six tendant à rougeur & sont ordonnées trois par la manière baillée en la médecine simple, fors tant que chacune imbibition soit de 50 jours. Et s’il advient que en la fin, quand la médecine serait fixe, elle ne fut pas de bonne fusion, prends des deux Luminaires, avec le poids de notre eau, & pourris, & distille, comme dit est devant, & cette eau distillée, baille à la dite médecine qui est fixe, broyés & abreuvez, petit à petit, tant qu’elle en pourra boire, jusqu’à tant qu’elle ait bonne fusion, & qu’elle soit bien entrante sans fumée. La projection de cette
médecine sur Mercure se fait par telle manière.
Prends de cette médecine une partie, &
l’amalgame avec autant de Mercure cru, puis chauffe
d’autre Mercure cru, tant qu’il
s’en veuille fuir & jette la médecine
devant dite & elle le congèlera en vrai Sol
& si tout était frangible, tu la doit, amalgamer
derechef avec l’autre Mercure cru, & puis la jette
encore sur autre Mercure cru ; si est toujours
médecine & ce fait toujours,
jusqu’à tant qu’elle ne soie plus
frangible ; & jusqu’à tant que la couleur,
& la maléation te plaise. JULLIUS FERINA dit, Prends un poids defucille de Sol très pur, & très délié & douze poids de Mercure : coule, & faites un corps de ces deux, en dissolvant le corps du Sol avec le Mercure, tant que tout passe par le drape très délié & puis cuit tout à lent feu par 20 jours & soit le feu si grand que le Mercure ne s’enfuie pas du Sol : & en chacune semaine broyé très bien tout ensemble ; puis à la fin des six semaines lamatière sera noire, & pourrie, & congelée en un corps : & s’il n’est ainsi continue le feu, devant dit, tant qu’elle soit ainsi & puis le broyé tout le mets au feu, car petit à petit il blanchira, de semaine en semaine, en six semaines & en autres six semaines il rougira plus fort feu, c’est-à-dire, à très fort feu & autres six semaines il se fixera, à plus fort feu c’est-à-dire a très fort feu & ainsi se fait l’ouvrage en 90 jours, & puis jette sur une lamine presque rouge, un petit de là médecine, & si elle est fondante, colorée, & entrant sans fumée, tu as le ferment delà pierre & un poids fondu avec autant de Soleil rougit 1000 poids de Lune, par fusion de feu. Et s’il advient que la médecine fut fixe & non pas fondante, broyé-la, & si l’arrose avec eau de Mercure, devant dit, jusqu’à tant qu’elle en boive son poids & puis mets au feu de semaine en semaine, en tentant la fusion si elle est bonne. Et si ne te déplaise pas de la prolixité, car la prolongation est profitable. Et sache que chacune incération est de douze jours. Et sache que sept incérations, & putréfactions font la médecine très forte ; car chacune incération vaut douze fois plus que celle de devant car si la première fois chet sur 10, la seconde cherra sur 100 & la troisième sur 1000. Avec Lune & Mercure
pourras-tu faire par semblable manière la
médecine au blanc sur Vénus. SAUBATIUS DE TOLETTE dit, qui ne dissout les corps, il laboure en vain. La solution n’est autre chose que de les convertir en eau, de quoi ils furent premièrement engendrez, laquelle chose est Mercure. Sai donc que le corps sont Mercure corporel & qu’il soit fait eau mercuriale, & se fait par eau de Mercure : & ainsi fait la chose incorporelle devenir corps ; car en la commixtion Mercure devient corps, & ainsi converti les natures & tu trouveras ce que tu demandes. Toute notre maîtrise se fait avec eau de Mercure, car elle dissout les corps calcinez, & les converti en terre, & blanchit la cendre. Le père de notre maîtrise est le Sol, sa mère est la Lune, car le Sol est le corps parfait & la Lune est corps imparfait. Le sperme d’eux est Mercure vif, qui est nourri de lait de l’arbre par imbibition : par plusieurs fois, fais qu’il en boive tant qu’ils pourront. Et toutes choses crées sont les quatre éléments manifestement & parce les Philosophes par amitié des éléments ont baillé cette science & disent qu’ils oeuvrent de sang, de os, de vers, d’œufs, de vin & de plusieurs autres choses, mais toutefois qu’ils n’ouvraient lors que d’une matière seule, par distillation, en extrayant les quatre éléments, premièrement eau, air, feu, & puis demeurait au fonds du vaisseau la terre noire & puis premier rendaient à la terre son eau, & puis après l’air, & puis le feu, tant que tout était un corps & puis de cette médecine ils jetaient sur les corps malades qui étaient de leur espèce ; car il est certain que naturellement l’homme engendre l’homme, ainsi des autres bettes, & par semblable manière les métaux ne sont engendrés seulement que de leur propre sperme de Mercure, & de Kibric dedans la terre, car le Kibric est le père acteur sur la terre qui est Sol, & la Lune est la mère patiente, & Mercure est le sperme de l’un & de l’autre, & c’est la génération des métaux, selon le témoignage des douze Philosophes de cet Art. Pour multiplier la pierre ou minière que tu sais, prends trois parties de Mercure accoutre par sublimation, comme tu sais, & les mets avec une partie de corps approprie, comme tu sais, mettant tout dedans un matras, sur cendres, à lent feu, par un jour ou deux & le tout refroidi, casses le matras & broyée votre matière dedans un marbre, puis cuisez-la, dedans le vaisseau que savez par 3 jours, à lent feu, ayant mis ce que dessus, & mêlez avec la médecine, & pierre première faite, le tout dedans le dit mortier de marbre ; après les trois jours la faut purger ainsi que savez en après la faut mettre à cuire par trois autres jours, avec un peu plus de feu, & au troisième lui faut rendre son esprit, comme à la première fois, puis la remettre encore trois jours en son vaisseau en augmentant le feu de degré en degré jusqu’à ce que tout soit demeuré au fonds. Cela fait ajouterez trois parts d’eau de Mercure, accoutré comme dessus & ferez les cuire, comme devant, en l’honorant de chacun trois jours, comme devant, comme sachez, & continuerez jusqu’à l’infini. Ou bien, prenez corps & esprit en pareil nombre & faites les cuire comme devant, & mieux vaudra. Faites bien, & vous trouverez qu’il est vrai. |
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