Obédience : NC | Loge : Le Rameau d'Argent | 15/03/2012 |
L'Étoile Flamboyante Les ornements de la Loge sont le Pavé Mosaïque, l'Étoile Flamboyante, et la Houppe dentelée. Mon Maître me demande de vous dire ce soir de l'Étoile Flamboyante. Au Rite Français l'étoile est un pentagramme. Ce pentagramme est, à l'origine, un terme qui concerne l'écriture. Il se réfère à un caractère calligraphié composé de cinq graphèmes (1) élémentaires. Plus généralement, le mot pentagramme s'applique à un graphique ou un objet qui représente une figure à cinq éléments, telle notre étoile à cinq branches. Dans le répertoire symbolique chrétien le pentagramme signifie les cinq plaies du Christ. Il s'agit donc d'une étoile à cinq branches avec une pointe dirigée vers le haut. Son origine est égyptienne voire assyrienne. Les plus anciens usages du pentagramme ont été retrouvés sur des fragments de poteries babyloniennes remontant à 3.500 ans avant notre ère. Il figurait parmi les emblèmes du pouvoir royal ou impérial (2). On y a inscrit l'homme et ses 4 membres aboutissant aux extrémités, c'est la représentation connu sous le nom de « l'homme de Vitruve » (3) réalisée par Léonard de Vinci aux alentours de 1492. Oswald Wirth (4) dans « Les Mystères de l'Art Royal » expose l'idée que les bâtisseurs ont dû l'emprunter à l'école de Pythagore. Les Architectes du Moyen Âge attachaient, en effet, une importance particulière à cette figure en raison des proportions mystérieuses qu'elle leurs fournissait et telles que nous les admirons dans les cathédrales gothiques. Moins soucieux de géométrie pratique, les Francs-Maçons spéculatifs s'écartèrent des formes rigides du Pentagramme dont ils ont animèrent les contours, en les ondulants selon l'usage du style flamboyant. Leur primitive Étoile Flamboyante devait ainsi flamboyer par elle-même en ses quintuples pointes. C'est sous cette forme du pentagramme flamboyant qu'elle m'apparait « Sur le tableau de loge, figurée au dessus du temple, elle annonce l'alternance des formes, créations et destructions jusqu'à ce que la révélation de l'Être élève le disciple à la réalisation de la conscience la plus accomplie, à un état de confondement (5) céleste tel qu'aucun temple n'a plus alors de raison d'être » (6). Lors de mon passage, il me fut dit en instruction, que « l'Étoile Flamboyante était au milieu qui éclairait le centre, d'où part la vraie Lumière qui éclaire les quatre parties du monde. L'Étoile est l'emblème du GADLU qui brille d'une lumière qu'il n'emprunte que de Lui Seul ». Elle est l'emblème d'un double feu, d'une double lumière blanche ou noire, bénéfique ou maléfique, de la Vie de la Mort ? Elle est aussi considérée comme étant l'étoile de Bethléem qui conduit le Cherchant (et avant lui les Rois Mages) vers la lumière... Il se fait que mon étoile flamboyante me guide, dans ma vie, mes rencontres et les rencontres qui me sont aujourd'hui des plus précieuses sont artistiques, littéraires. Mon étoile me guide dans mon écriture et mes lectures, qui sont une seule et même chose : une trame de pensée. Voici en allégorie mon Étoile Flamboyante, inaccessible étoile : Lune pleine en son
zénith, La quête de L'Étoile mon aventure solitaire, dans une solitude princière. Sa découverte est une aventure intérieure. Sa compréhension, une lumière indéfinissable et infinie, la lumière des origines et l'Origine des lumières, lumière originelle et finale, puisant dans les forces profondes la nourriture. C'est au cœur de l’hiver, que j'ai connu les substances et le Principe rayonnant dans ses ornements : pavé, étoile et houppe. « Le monde n'est qu'un seul cœur. Hormis ce cœur, il n'y a pas d'autres existants. Le cœur, l'initié et les êtres, entre eux trois il n'y a pas de différence ». (7) Le triple monde n'est que le cœur ! Et le cœur est du principe et l'Étoile flamboyante est Ce Principe : commencement et aboutissement de toute chose, de tout être, du tel quel, ici et maintenant : l'emblème radieux du GADLU. Point zéro du grand
voyage, au rouge foyer, Point zéro, centre du grand cercle de la vie, l'unité, la monade (10). Par la juste et divine proportion (ou section dorée) il donne la Vie, l'étoile à cinq branches, la pintade, le chiffre cinq, le chiffre du Compagnon, ma main, mes cinq sens : ~ 5 Sens ~ Mon amour est une couleur ! Cinq dis-je, mon chiffre ! Voici révélés le pentagramme et l'architecture de l'Univers : la présence du plus petit dans le plus grand, tracée d'un seul trait. Symbole protecteur gage de puissance et d'invulnérabilité : Ma Force est en Dieu ! Terre d’envol, vers un
ailleurs étoilé, Ainsi guidé par l'Étoile, par le principe, ce soir je suis venu, tel quel, vous parler du principe. Le principe est, fait et renaît encore et encore, il se vit de lui même, sur lui même, en lui même. L'étoile flamboyante ce peut être moi ! Ce peut être vous mes frères ! Ce peut être l'Univers ! Mais elle ne peut être dite flamboyante qu'à son apogée, au bout de l'échelle de Jacob, quand suffisamment lumineuse pour éclairer le monde. (11) Ainsi « du parfait sort le parfait ». Si du parfait on soustrait le parfait, il reste (toujours) le parfait (12). « Une chose naît de toutes choses, et d'une chose naissent toutes choses ». (13) Je vous le disais plus haut, mes biens aimés frères, mon étoile flamboyante me guide, dans ma vie. Toujours pour vous le révéler, voici ce que j'ai trouvé et ai souhaité partager avec vous ce soir, pour votre plaisir. Le dernier prix Goncourt est un premier roman, celui d'un auteur inconnu auparavant, Alexis JENNI, dans l'Art français de la guerre il écrit page 300 : « Pour que cette vie sorte, il faut regarder en face la terrifiante promesse de l'écrasement ; on peut comprendre que cela soit insupportable. La souffrance a fait jaillir la vie ; davantage de souffrance, davantage de vie. Mais c'est trop dur, on préfère s'enrichir, faire alliance avec ce qui a voulu nous écraser. La vie ne vient pas de la matière, ni des machines, ni de la richesse. Elle jaillit du vide matériel, de la pauvreté totale à quoi il faut consentir. Vivants, nous sommes une protestation contre l'espace encombré. Le plein, le trop-plein s'oppose à notre plénitude. Il faut laisser vide pour que l'homme advienne à nouveau ; et ce consentement au vide, qui nous sauve in extremis de la menace de l'écrasement, est la peur la plus terrible qui puisse se concevoir ; et il faut la surmonter. L'urgence de la guerre nous en donnait le courage ; la paix nous en éloigne. - les communistes ne disent-ils
pas la même chose, qu'il n'est que l'homme ? Vous l'entendez dans ce passage, de cet auteur au nom prédestiné JENNI, « L'Étoile Flamboyante est l'emblème de la pensée libre, du feu sacré du génie qui élève l'homme aux grandes choses » (14). Et je termine cette lecture en vous disant mon bonheur : Cœur plein en son
zénith, J'ai dit, Très Vénérable Y\ B\ Note :(1) Graphème : unité graphique minimale entrant dans la composition d'un système d'écriture. (Le graphème est un élément abstrait se réalisant concrètement par ses allographes : ainsi A, A, a, a sont des allographes du même graphème). - Dictionnaire Larousse. (2) Le Code Secret – Priya Hemenway – Ed. Evergreen – ISBN # 978-3-8365-0710-3. (3) L’« homme de Vitruve » (ou homme vitruvien) est le nom communément donné au dessin à la plume, encre et lavis sur papier, intitulé Étude de proportions du corps humain selon Vitruve et réalisé par Léonard de Vinci aux alentours de 1492. Ce dessin apparaît en 1509 dans l'ouvrage Divina proportione de Luca Pacioli. (4) Oswald Wirth (1860, Brienz, Canton de Bern – 1943). (5) Synonyme de destruction. (6) In « La formation maçonnique » - Christian GUIGUE -ISBN #978-29506708-9-X. (7) Kegon kyô (Huayan jing), Libre citation du Sûtra de l'Ornementation fleurie in Shôbôgenzô de Maître Dôgen. (8) Thalès de Milet. (9) Guillemain de Saint Victor, Recueil précieux de la Maçonnerie Adonhiramite, 1787. (10) De la racine menein, « être stable » et de monas, « unité » in Le Code Secret – Priya Hemenway, ed. Evergreen. (11) La symbolique maçonnique du troisième millénaire – Irène Mainguy – 3ème édition, p.300. (12) Isha Upanishad ou Isa Upanşad (Upanishad du Seigneur) est l'une des plus courtes des upanişad majeures ou principales, composée de 18 versets au total. Celle-ci est considérée comme faisant partie de la Sruti par diverses traditions au sein de l'hindouisme. Ce texte court associé au Shukla Yajur-Veda (blanc) aborde certains aspects relatifs à la philosophie, la religion, le rituel et la métaphysique. (13) Héraclite, fragment 10. in « Le Code Secret » de Priya Hemenway, Ed. Evergreeen, ISBN #978-3-8365-0710-3. (14) Petit Memento maçonnique, p 48. |
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