| GLNF | Loge : NC | 10/12/2012 |
Du trois au cinq et de la puissance de la signification du cinq dans le rituel maçonnique Pour le Maçon, le passage du Trois au Cinq est représentatif d’un premier voyage, annonciateur de tous les voyages à venir. Dans un premier temps, ceux, hautement symboliques, du Rituel de son Passage au Grade de Compagnon (ou augmentation de salaire), mais également tous ceux qu’il sera appelé à effectuer dans l’avenir. En passant du statut d’Apprenti à celui de Compagnon, ce denier change d’âge : il passe de Trois à Cinq ans. De même, il passe de Trois à Cinq pas lors de son entrée en Loge et à l’Ordre. Le Temple, représenté sur le Tableau de Loge, ne comporte plus Trois marches, mais Cinq. A Trois ans, l’on se trouve en Loge pour tenter de se connaître soi-même. La vie profane, au contraire de la Maçonnerie, ne nous a, souvent, pas offert les outils adéquats pour réaliser cette introspection cognitive. La Maçonnerie les place à notre disposition. A Cinq ans, l’on cherche à déterminer sa place dans le monde et dans l’univers. La Maçonnerie nous fournit à nouveau des outils supplémentaires, destinés à nous soutenir dans notre quête de Connaissance et de recherche de la Lumière. Il nous faut rassembler les éléments épars. Le chiffre Cinq revêt, décidément, les atours d'un secret élément qu'il nous faut découvrir et, surtout, apprivoiser : - Cinq, comme l’âge du Compagnon. - Cinq, comme les Cinq Voyages du Compagnon. - Cinq, comme les Cinq branches de l'Etoile Flamboyante et du Pentagramme, dont la réalisation est étroitement liée - nous aurons l'occasion d'aborder ce sujet plus avant – à l’utilisation du Nombre d’Or. Et nous retrouvons bien dans l'image de l'Etoile Flamboyante la Quintessence - ou Cinquième Essence - le feu divin, dynamique du feu transmutateur. - Cinq, comme les Cinq Plaies du
Christ. - Cinq, comme les Cinq Ordres d’Architecture que sont : - le Ionique (voyez la Colonne Sagesse), caractérisé par son chapiteau à volutes, par son fût orné de vingt-quatre cannelures et par sa base moulurée. - le Dorique (voyez la Colonne Force), le plus ancien des Ordres grecs, dont Vitruve, architecte romain du 1er siècle avant Jésus-Christ nous instruit de la manière dont ceux qui l'employèrent les premiers « mesurèrent le pied d'un homme et, trouvant qu'il était la huitième partie de la hauteur du corps, appliquèrent cette proportion à leurs colonnes ». Environ 1.500 années plus tard, Léonard de Vinci dessinera son « Etude des proportions du corps humain selon Vitruve » qui, comme l’indique son titre, reprend scrupuleusement les préceptes de l’Architecte Antique et vise à illustrer son édition moderne du « De Architectura » de Vitruve. - le Corinthien (voyez la Colonne Beauté), qui est le dernier des trois Ordres architecturaux grecs, dont le caractère est surtout déterminé par une grande richesse d'éléments et par un chapiteau décoré de feuilles d'acanthe. - le Toscan, qui est une forme simplifiée de l'Ordre architectural grec Dorique, utilisé par les Romains avant d’effectuer la conquête de la Grèce. - le Composite, qui est un prolongement des trois Ordres grecs évoqués précédemment : Ionique, Dorique et Corinthien. L'ordre Composite est la combinaison d'une base Ionique, d'un fût de colonne Dorique, et d'un chapiteau Ionique ou Corinthien. - Cinq comme les Cinq membres du corps humain : les deux bras, les deux jambes et la tête, le buste représentant le centre de cet ensemble. - Cinq comme les Cinq doigts que nous possédons aux extrémités desdits membres, et qui symbolisent la différence entre l'Homme et la plupart des autres êtres vivants, car, sans ces Cinq doigts, l'Homme n'aurait pu utiliser les outils qui lui ont été fournis au deuxième degré. - Cinq comme les Cinq sens humains: la vue, l'odorat, le toucher, le goût et l'ouïe. - Cinq comme les Cinq mesures utilisées par les bâtisseurs de Cathédrales du Moyen-âge, qui, toutes, s’inscrivent au sein du Pentagone et du Pentagramme – encore le chiffre Cinq et le Nombre d’Or – et qui sont : la coudée, le pied, l’empan, la palme et la paume. Il est à noter que ces mesures – et l’on ne saurait voir là le fruit du hasard – se calculent selon la suite de Fibonacci : - une coudée = un pied
+ un empan Et tant d’exemples encore qu’il est impossible d’en dresser une liste exhaustive... Evoquons maintenant de facon plus approfondie le pentagramme, intimement lie au chiffre cinq, et le nombre d'or. Le chiffre Cinq, appliqué à la géométrie pure, attire immédiatement notre pensée vers le Pentagone et le Pentagramme – ou Etoile à Cinq branches, qui devient Etoile Flamboyante – cette dernière s'inscrivant en leur sein et symbolisant l'ouverture du cœur sur l'extérieur, et surtout vers la LUMIERE... La tradition Maçonnique veut que nous tracions l’Etoile d’un seul trait, et ceci n’est pas un hasard. Celui qui la dessine démarre de l’extrémité de l’une de ses branches, et après avoir réalisé un tracé ordonné et dirigé, revient au point de départ. Ce tracé terminé, il peut être répété à l’infini sans jamais lever le crayon. On peut comprendre dans ce processus la métaphore d’un voyage qui doit ramener celui qui l’entreprend dans le droit chemin, c'est-à-dire dans une rigoureuse rectitude de pensée. En Grec, « Orthos doxa », la « droite opinion », ou « juste opinion », dont nous avons tiré le mot « orthodoxie », trace la limite entre la pensée exacte, conforme, et celle qui diverge de l'exactitude. En fait, dans cet exercice, nous contournons notre centre sans jamais l’atteindre. Le Pentagramme est issu du tracé du Pentagone, ce dernier nécessitant l'utilisation du Nombre d'Or, qu'Euclide désigne sous les termes de « découpage en extrême et moyenne raisons », que les Compagnons Bâtisseurs, les Maîtres d'Œuvre, dénommaient « SUBLIME Proportion », et que les Moines et Ecclésiastiques, les Maîtres d'Ouvrage, dénommaient « DIVINE Proportion ». Examinons ce Nombre d'Or qui revêt deux aspects fondamentalement différents. - En premier lieu, un aspect purement rationnel, géométrique et mathématique : le Nombre d'Or est simplement défini comme l'unique rapport entre deux longueurs telles que le rapport de la somme de ces deux longueurs sur la plus grande soit égal à celui de la plus grande sur la plus petite. Pour les plus « scientifiques » d'entre nous : « si nous considérons que le segment A est supérieur au segment B, « A+B/A » doit être égal à « A/B ». La seule et unique manière de résoudre cette équation est définie par l'unique solution positive de l'équation « x2=x+1 », soit « x=(1+rac5)/2 », soit, approximativement, 1,618033989… », et permettez-moi de vous faire grâce de l’infinité des décimales suivantes... - En second lieu, un aspect « naturel », totalement inexplicable autrement que par la volonté du Grand Architecte de l’Univers, a voulu que ce Nombre d'Or soit un vecteur permanent de certains ordonnancements directement vérifiables. Examinons de plus près quelques exemples, parmi d'autres, innombrables : - La fleur de tournesol, par exemple... On distingue sur cette fleur, mais aussi sur de nombreuses autres ainsi que sur de nombreux fruits, comme par exemple l'écorce d'ananas ou l'écorce de pomme de pin, des spirales sur lesquelles apparaît une représentation précise de la Suite de Fibonacci. En effet, une fleur de tournesol est constituée de deux groupes de spirales. Différents chercheurs ont expliqué ce phénomène par le processus de croissance des plantes et ont utilisé pour leurs démonstrations des modèles informatiques et des expériences de laboratoire. D'après ces mêmes chercheurs, l'apparition des spirales est fondée sur l'Angle d'Or, égal à approximativement 137,51, l'Angle d'Or dérivant lui-même du Nombre d'Or, puisque égal à 360°/(1+phi), phi étant la dénomination dudit Nombre d’Or. La croissance de la plante forme deux séries de spirales tournant en sens inverse. Le nombre de ces spirales correspond, dans chacun des cas, à deux termes consécutifs de la suite de Fibonacci. - Abordons également le règne animal, puis l'Homme... Il est aisé de retrouver une représentation du Nombre d'Or chez des animaux dont la structure ou la forme sont liées au Pentagone Régulier Etoilé, comme l’étoile de mer ou l’oursin, et nous en revenons ici à notre chiffre Cinq. Mais c'est surtout à propos du corps humain et du visage que l'on invoque le Nombre d'Or. On avance généralement que, dès la plus lointaine antiquité, les observateurs avaient remarqué : - Que le nombril divise le corps humain suivant cette Règle, c'est à dire que le rapport de la hauteur totale du corps humain à la hauteur du nombril par rapport au sol, est égal au Nombre d'Or. - Que le rapport de la première phalange à la deuxième (ou de la deuxième à la troisième) est égal au Nombre d'Or. Là encore, les exemples sont innombrables, et nous ne nous y attarderons pas. Afin de résumer, notons simplement que ce chiffre Cinq revêt un rôle important en tant que Principe d'Ordre, nous l'avons vu avec le Pentagramme, nommé Pentacle lorsqu'il ne comporte pas de segments de lignes intérieures. Ce même Pentacle représente la sphère, la matière et la vie, puisqu'il est composé du premier chiffre pair et du premier chiffre impair : « deux + trois », c'est à dire le mâle et la femelle. Il s'agit également de la représentation des Cinq éléments: le feu, l'air, la terre, l'eau et l'éther, des Cinq doigts de la main, des Cinq planètes traditionnelles (Mars, Mercure, Saturne, Jupiter et Vénus). C'est le Pentagramme Pythagoricien auquel est associée la Section Dorée, ou Module Doré, improprement appelés Nombre d'Or. Oswald WIRTH, Franc-maçon et grand symboliste, né en 1860 en suisse alémanique, « assimile le chiffre Cinq à la Quintessence, c'est-à-dire à l'âme même des choses. Les quatre éléments doivent être envisagés comme les agents coordinateurs du monde matériel... Mais les forces extérieures, si puissantes soient-elles, doivent être dominées par l'énergie qui trouve sa source dans sa personnalité. C'est parce que l'homme est appelé à développer en lui un principe plus fort que les Eléments qu'il entre en lutte avec eux au cours des épreuves initiatiques. Tant qu'il combat, il s'affirme Apprenti, mais, une fois vainqueur, il devient Compagnon, ou Initié Définitif. Ce qui triomphe à ce moment, c'est le principe de l'hominalité. L'homme proprement dit surmonte l'animal. Cinq s'est opposé à Quatre, la cinquième Essence ou Quintessence a prévalu sur le quaternaire des Eléments ». En réalité, le chiffre Cinq est, ainsi que le souligne la Kaballe, le chiffre de l'Homme parfait, débarrassé du côté animal. C'est le chiffre de l'harmonie et de l'équilibre. C'est aussi le chiffre de la grâce divine. Selon la Bible, il est le symbole de l'Homme-Dieu, de par les Cinq plaies du Christ en Croix, que nous avons précédemment évoquées. Afin de conclure, mes Frères, je souhaite simplement vous faire part d'un profond ressenti. J'ai été émerveillé par le chiffre Trois. J'ai été ébloui par le chiffre Cinq. De quoi sera constitué l’avenir ? Certes, je n'ai aucune hâte dans ma quête, car si je devais ne retenir qu’une chose de mon court passé Maçonnique, il s’agirait de la suivante : Quel que soit le chiffre qui le symbolise, le Maçon se doit en permanence de rechercher activement la Lumière et doit se placer, sa vie durant, en position de quête de connaissance et d'amélioration de soi. Tel est mon vœu. Le Maçon ne serait-il pas un éternel Apprenti... ? J'ai dit, Vénérable Maître. T\ S\ |
| 6017-K | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |