Obédience : NC Loge : NC Date : NC

La Pierre Brute

Dans le monde profane, la pierre fut utilisée de différentes manières. Au temps préhistorique, on s’en servait comme arme pour chasser. Dans un premier temps, l’usage de cette arme se faisait par le lancer en direction de sa proie, puis l’homme a transformé cette pierre en outil qui permit de concevoir d’autres armes. Plus tard, en frottant une pierre appelée silex avec une autre pierre contenant du sulfure de fer, l’homme découvrit comment faire du feu.

Avant mon initiation maçonnique en loge, la pierre qu’elle soit sous son aspect brute ou cubique m’était inconnue. Symboliquement comme le précise le rituel cette Pierre Brute se trouve sur les marches de l’autel du vénérable, à la colonne où se trouvent les apprentis, au pied de l’Orient côté Septentrion.

J’ai découvert cette Pierre la première fois lorsque le F° Expert me fit exécuter mon premier travail d’App°, celui-ci fut d’exécuter à genou, de manière très maladroite 3 coups sur la pierre avec le maillet et le ciseau, le maillet faisant référence au discernement, à la force, et le ciseau à la méthode employée, à la précision. Mon troisième outil la règle à 24 divisions sert à la réflexion, la remise en question, je prends alors conscience de moi-même car, avant tout, cette Pierre Brute c’est moi avec mes défauts, mes blessures, mes tentations causées par le monde profane. Rappelons ce passage dans le rituel : « quelle est donc cette Pierre Brute ? C’est le Profane, produit grossier de la nature, que l’Art de la Franc-Maçonnerie doit polir et transformer » En démarrant ce dégrossissage, ce travail intérieur sur la pierre brute, je suis à la fois sujet et objet de mon travail, un travail difficile, sans relâche et sans fin. Parler de la Pierre Brute, c’est en quelque sorte parler de soi-même, n’est-ce pas une démarche difficile de parler d’un soi sur lequel on travaille depuis son entrée dans la F-M, depuis qu’on essaye de fuir le vieil homme qui est en nous.

En effet, ce midi, je vous parle de moi-même cette Pierre brute sur laquelle je travaille avec force, que je dépouille avec patience. Ce travail nécessite tout t’abord de se mettre à nu, de se débarrasser de ses métaux, afin de se focaliser sur sa Pierre et d’oeuvrer de soi-même et sur soi-même. Cette préparation nous renvoie au cabinet de réflexion, et notamment avec cette inscription que je considère toujours comme mystérieuse voire mystique : VITRIOL : « Visite l’intérieur de la terre et tu trouveras la pierre cachée ». Assistée de l’outil du 2ème surveillant, le Fil à Plomb., se présentera à moi à chaque coup de ciseau une nouvelle Pierre et le travail continue, de nouvelles Pierres en nouvelles Pierres, l’apprenti que je suis renaît perpétuellement, avec un objectif : se perfectionner et ainsi enfouir ses passions et ses défauts. Grâce au fil à Plomb on descend dans les profondeurs tassées par le monde profane, et l’Apprenti creuse, se bat contre lui-même et découvre sans cesse de nouvelles imperfections. Il le sait, ce travail durera toute sa vie, car nul homme n’est parfait.

Durant toute sa vie, le maçon se servira de sa Pierre Brute pour construire son Temple Intérieur. Mais ce maçon n’est pas seul, au contraire il est aidé par ses F°F, lesquels sont également des Pierres Brutes en cours de transformation vers des Pierres de mieux en mieux taillées. Ensemble toutes ces Pierres forment le Temple de la Fraternité, le cercle de l’Amour. L’apprenti ainsi n’est jamais seul, s’il trébuche, si la voie choisie est la mauvaise, un de ses Frères sera toujours à ses côtés pour le relever ou pour l’orienter dans une meilleure direction.

Ensemble nous travaillons tous pour que notre entourage dans le Temple et hors du Temple vivent dans un monde plus sain et plus tranquille.

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