Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
La
Symbolique du
Mythe Ce titre, Thème de Travail donné par notre Vénérable Maître nécessite quelques préalables : Qu’est-ce qu’un Symbole ? C’est un moyen d’unir le visible et l’invisible, de le concrétiser. C’est la présence de Dieu, Grand Architecte de l’Univers, dans la Manifestation, c’est à dire de l’Un dans le multiple, afin que le multiple puisse se rendre présent à l’Un. Lorsque quelque chose évoque autre chose, c’est un symbole. Les langages, corporels, gestuels, sifflés, écrits, parlés, tracés, chantés etc....sont un ensemble de symboles. Chaque mot est un symbole d’une idée. Les sons sont symboles, exemple des 3 coups du profane à la porte du Temple et ceux des Officiers qui ouvrent la Loge. Les “ attouchements ” sont des mises en actions de symboles gestuels. Le symbole exige de nous un regard différent. Il nous faut rompre avec notre ordinaire qui ne perçoit que les apparences de la manifestation, que leur extériorité séparatrice, afin d’entrer dans la relation interne qui les rattache à l’archétype, la Réalité du symbole. Il est moitié de “ Réalité ”. L’une est apparente et l’autre est à trouver. => “ Rassembler ce qui est épars ”. Il est réminiscence et appel. Il “ travaille ” la pensée humaine, une invite à l’ascension de l’échelle qui nous relie au divin. Il réactualise la connaissance perdue, le souvenir que nous avions en nous de la Réalité. Il en est la réminiscence, la remise en mémoire de l’Essence. =>“ La Lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde ”. Le symbole est une herméneutique, c’est une voie. Le Sacré n’existe pour l’homme que sous forme de symboles. Symboliquement, l’Homme se sauve de ses déviations et de ses désastres en s’ordonnant, en se convertissant au symbolisme, il retourne ainsi vers le Logos, vers le mythos. Qu’est-ce que la Symbolique ? C’est un moyen d’expression, une écriture. Qu’est-ce qu’un Mythe ? Le langage courant, vulgaire par opposition à sacré, n’en a retenu que le côté “ récits, produits de l’imagination, inventions, fictions, sans rapport avec la réalité et caractéristiques de l’humanité “ primitive ”. Donc pour l’homme moderne, ce sont des histoires fausses car au contenu profane, qui ne nous concerne pas personnellement. Nous ne sommes pas obligés de nous en souvenir. Par contre, dans le sens des sociétés archaïques, c’est une histoire vraie et sacrée (ou sur-naturelle) qui a eu lieu dans le temps primordial, celui du commencement, celui de la Création du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. C’est une révélation primordiale, un modèle exemplaire vivant, qui ne peut être raconté qu’aux initiés que pendant un temps sacré, la nuit. C’est grâce à lui et aux êtres sur-naturels, aux Dieux, que nous sommes ce que nous sommes, vivants, mortels, sexués, organisés en société, avec des règles, etc... Ce qui prouve bien sa véracité. Nous sommes là, donc c’est vrai, c’est Réel même si ce n’est pas historiquement authentique. Connaître les mythes, c’est apprendre le secret de l’origine des êtres et des choses. C’est apprendre à les faire apparaître et réapparaître. C’est apprendre à se retrouver. Pour faire un premier résumé je dirai que le mythe introduit trois concepts : celui de la Création et ceux de l’Exemple Réel. Donc, la symbolique du mythe est l’expression de quelque chose qui s’est réellement passé il y a longtemps. Cette notion de temps est fondamentale, car le mythe se passe dans un espace-temps qui n’est pas le nôtre, sinon il aurait totalement et définitivement disparu. Le mythe se déroule dans une période identifiée, celle de la Création, il y a bien longtemps, au commencement, en ce temps-là, à une époque où les hommes étaient différents et où toute la Création était encore pure. Dans un lieu paradisiaque, sacré. Or le temps sacré est cyclique, donc reproductible, alors que le temps profane est linaire et donc fini. Un espace-temps de rêve qui ne peut que nous apporter la nostalgie et l’envie d’y retourner. La notion de cycle est fondamentale, car elle réactualise la Création du monde. Particulièrement au Nouvel An et donc à la Saint-Jean d’Hiver, début du nouveau cycle cosmique. “ C'est un cercle autour du Monde ” disent les Dakota, le Monde étant la hutte initiatique. Rappel du cercle pointé du Rite d’York. Par la même, l’Exemple, le Modèle, l’objectif est ciblé. Il ne nous reste plus qu’à essayer de reproduire ce modèle dans la mesure de nos moyens. Les dieux l’ont fait...nous devons le faire, ne serait-ce que pour les invoquer et ainsi leur demander de reproduire ce qui est bénéfique pour nous. Mais il faut le faire dans des formes conformes à la recréation de l’événement, en suivant un Rituel Traditionnel, c’est à dire conforme à ce qui c’est passé à l’origine et qui nous a été laissé par les anciens. C’est là que la symbolique du mythe entre en jeu. Le mythe sert à prendre conscience de soi et à départager forces et faiblesses, afin de les maîtriser. Pour arriver à réactualiser un événement primordial, il faut avant tout reproduire cet espace-temps mythique, et pour cela, il y a plusieurs possibilités imaginées par l’homme. La première consiste à réciter, purement et simplement le mythe, sans en changer un “ iota ” puisqu’il nous vient des dieux. Cette imitation, ce mantra pourra s’appeler prière. (La lecture de la Bible était considérée comme un sacrement du temps de Saint Augustin). C’est pourquoi nous répétons les gestes de l’Initiation, tels qu’ils nous ont été transmis. Nous sommes concernés directement. Nous devons réactualiser le mythe en permanence. La seconde condition est la rupture d’avec l’espace-temps profane. Le Vénérable Maître en ouvrant la Loge, créée la rupture. On pourra encore améliorer cette récitation en la faisant dans un contexte qui veut reproduire l’espace-temps sacré. Pour nous Francs-Maçons, c’est le Rite, mise en action du Rituel, mythe et symbole à la fois, pour capter les influences de l’Invisible. Les rites sont des voies pour accéder à la Réalité. Le Vénérable Maître en dirigeant ses Travaux, renoue et réactualise le Mythe de la Création du Monde, du Cosmos, archétype de la perfection, chef-d’œuvre des dieux. A ce moment, le Vénérable Maître est le Grand Architecte, qui recrée l’organisme harmonieux par excellence, l’Univers. La loge est alors entre le Ciel et la Terre, et entourée des quatre directions cosmiques. Ciel et Terre sont des preuves de l’existence de Dieu mais racontent sa Gloire. Ils montrent et “ sont ” Sa manifestation par Ses attributs. La Loge est orientée. A noter également que le Vénérable Maître œuvre avec le Premier et le Second Surveillants, représentants des Compagnons et Apprentis. En ce sens, tous les membres de la communauté sont représentés et la récitation du mythe est donc bénéfique à tous, le VM représentant les Maîtres et les “ absents ” . Le Volume de la Loi Sacrée, Univers (Liber Mundi) et siège de la Parole de Dieu en mode symbolique, donne le signal du déroulement cosmique, suivi immédiatement de l’ouverture du Compas (Donc mobile, actif, dynamique) qui mesure sous l’inspiration céleste le cycle des Travaux à accomplir, et de l’Equerre (Statique, passive, réceptive) avec laquelle “ on ” vérifie que toute la Volonté du Ciel est appliquée avec rectitude. Mais revenons au mythe. Le mythe s’adresse à l’homme dans sa globalité, pas seulement à son imaginaire ou à une quelconque partie de son être, intellect, sensibilité, etc. Le symbolisme du mythe est donné par son contexte qui dévoile l’intention réelle. C’est un récit symbolique qui a un autre sens que ce qu’il dit, ... il suggère. Pour aller droit au but, j’ajouterai que peu importe les détails de l’histoire, car ce qui compte c’est son Esprit, son “ tout ” contenu dans une enveloppe facilement compréhensible par tous. Il ne doit pas faire l’objet d’une décortication, d’une analyse détaillée, mais au contraire il doit être reçu sans “ réserve mentale d’aucune sorte ” car il “ est ” par lui-même, et par sa récitation, et indépendamment de toute compréhension mentale, un acte rituel, une véritable invocation, parce qu’ils imprègnent la mémoire et la langue d’une forme sacrée douée par elle-même d’une vertu divine et déifiante. Ils constituent une “ invocation sacrée et symbolique ”, une vertu secrète qui telle une initiation entraîne vers la divinité l’âme convenablement préparée. Dans beaucoup d’initiations il existe le mythe du “ retour en arrière ” qui se traduit par une cérémonie de “ regressus ad uterum ”, c’est à dire de retour dans la matrice. Autre façon de recommencer un cycle, de régénérer le Profane, de le préparer à une nouvelle naissance, différente de la première. Le Cabinet de réflexion, durant lequel le Solve et le Coagula sont l’équivalent de la respiration embryonnaire et du travail alchimique de méditation nécessaire pour un retour à l’unisson avec le souffle primordial, suivi du passage par la porte étroite, dans les ténèbres prénatals qui correspondent à la nuit d’avant la Création. Il ne s’agit plus d’une naissance physique mais d’une re-naissance mystique, spirituelle, naissance à l’Esprit. Le mythe en soi exprime l’inexprimable, il est à la fois parole et silence. (Canteins) Il dit ce qui ne peut être dit. Le mythe dans ce qu’il dit est symbole. C’est dans son silence, du grec muthos, que l’on retrouve dans “ muet” ainsi que dans le “ Mutus Liber ” cher aux hermétistes, dans notre silence intérieur, que nous devons nous plonger et revivre le mystère, le “ myste ” qui est exprimé mais non dévoilé. Le fait de déshabiller partiellement le Profane, c’est symboliquement le mettre à nu, c’est à dire le rendre à sa pureté, donc être lui-même, autonome et détaché de tout. Lors de la cérémonie d’initiation, le candidat sera assimilé à une pierre. Symboliquement, La pierre est la réalité concrète humaine. Elle est divine non par sa grâce, mais par sa nature. Elle en est l’Esprit. L’Homme provient de la Terre, au commencement. Le Rite de la nouvelle naissance est celui utilisé lors de l’initiation en Franc-Maçonnerie. Grâce au retour à l’origine, on espère naître de nouveau et se débarrasser ainsi de toutes les impuretés, les maladies, accumulées au cours de notre vie précédente. La vie ne peut pas être réparée, mais nécessite une re-Création par retour à la source. Pour aller plus loin, lors d’un trouble quelconque, il est bon de réciter le rituel, qui normalement contient toutes les solutions à tous les problèmes de la vie humaine. Le fait de venir en Loge et de participer au Rite doit permettre de guérir ce qui ne va pas, tout ce qui ne va pas, sans exception. Mythe de l’anéantissement du Monde suivi d’une nouvelle Création et de l’instauration de l’Age d’Or. Toute action visant à préparer à ce moment, est un acte religieux. Ces actions se modifient aux cours des temps et s’améliorent, mais le mythe des “ primitifs ” reflète encore sa valeur “ primordiale ”. Notre tracé du Tableau de Loge peut être assimilé à celui des dessins de sables des indiens Navajos, qui symbolisent les différentes étapes de la Création et de l’histoire mythique des dieux, des ancêtres et de l’humanité. Ces dessins, ces mandalas réactualisent l’un après l’autre les événements qui ont eu lieu dans les temps mythiques. En écoutant et en contemplant, on est transporté hors du temps profane et inséré dans la plénitude du Temps Primordial, ramené en arrière jusqu'à l’origine du Monde et l’on assiste ainsi à la Cosmogonie. Il faut que le cycle précédent soit totalement épuisé pour que le nouveau cycle puisse commencer. Peut-être est-ce pour cela que lors du premier voyage de l’Initiation au REAA, le profane retourne une dernière fois (Sinistrorsum) au plus profond de la Terre en chutant du haut de la bascule. Seulement à partir de là, il pourra reprendre le cours normal (Dextrorsum) de la progression dans le nouveau cycle de son Initiation. De même, le fait de faire un repas Rituel n’est pas gratuit. Il s’agit de manger les mets que les dieux ont créés et ainsi de participer au premier repas, celui que les premiers hommes ont mangé, celui de l’origine. C’est pour cela qu’il se situe en début de cycle, donc à la fin d’un autre, le commencement étant lié à une fin. La Création est donc lié au Chaos. L’origine de tous ces cycles, la Source, est le temps du Paradis, le Temps d’Avant, le Temps Original dans le Lieu Original. Il est important de noter que tout venant de la Création, il est nécessaire de répéter, de rappeler l’origine de tout afin de se rattacher en tout à l’origine. Seule la première apparition d’un événement est significative, les autres ne sont que des répétitions. Par exemple, il ne peut être fait allusion à un élément si l’on ne donne pas l’origine de cet élément. Lors de la cérémonie d’Initiation, il est nécessaire de purifier par la Terre, l’Air, l’Eau et le Feu, éléments de la création du Monde. Conclusions : Les symboles qui indiquent une opération mentale à faire, ne sont que les reflets d’une Réalité supérieure. Ils ne sont que l’effet de la cause. Ils deviennent de plus en plus significatifs au fur et à mesure de NOTRE évolution. La symbolique doit permettre à celui qui entreprend de la travailler, de transcender sa pensée et par là même de se dépasser et donc de rejoindre l’Origine de toutes les causes. Platon : “ Si nous y ajoutons foi, le mythe peut nous sauver nous-mêmes”, car “ Le sauvetage du mythe induit le salut de celui qui y croit ” J’ai dit V\M\ G\B\ (Attitude religieuse = religare) |
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