Obédience : NC Loge : NC 2014

 

Le Vénérable et l’intello

Préambule : Le personnage du V\ M\ est un personnage composite, il est fait d’observations faites pendant 48 ans ; Mais ce n’est pas moi bien qu’ayant été V\ M\ trois fois dans ma vie maçonnique. Idem pour les autres apparitions dans le texte.

Tout le monde le sait que la composition sociale d’une loge devrait être à l’image de la société à savoir dans la mesure du possible être une photographie de notre société et de la diversité sociale de la vie profane.

Donc dans une Loge située entre ciel et mer, la Loge concernée avait quelque peu réussi sa mixité sociale afin que les échanges maçonniques ne soient pas confiné dans une sorte de corporatisme et de monotonie, il y avait donc de la diversité dans les échanges et en fait de l’enrichissement pour tous.

Notre intello devint suivant la forme accoutumée, BOAZ et pendant le temps utile à son imprégnation de l’atmosphère de l’atelier, il observa, écouta et prit ses repères. Quand il devint JAKIN, il senti en lui une joie profonde ; enfin il allait pouvoir prendre la parole et utiliser son savoir et son vouloir briller.

Dans un premier temps, il observa, jugea et jaugea avant de prendre la parole, il observa la réaction de ses F\ F\ après son intervention. Réaction qui fut normale dans un atelier maçonnique, ni plus ni moins, mais notre jeune compagnon considéra les réactions comme une approbation à son intervention.

Vint le temps où Jakin devint Tubalcaîn et comme il se devait, il dû faire une planche pour son premier travail de Maitre maçon : faut-il observer les lois naturelles ou obéir aux lois de nos sociétés ?

Pendant trois quart d’heure, avec un langage plutôt digne d’un notaire, Tubalcaîn développa son sujet ; sur les colonnes les plus anciens somnolaient, d’autres faisaient semblant d’être attentifs et pour les plus nombreux, leur attention avaient laissé la place à leur imagination. Les interventions, furent très courtes… !

La Parole circula, et Tubalcaîn fut déçu du peu de questions. Il rumina et pensa intérieurement que les F\ F\ ne sont pas à sa hauteur, mais pas une seule fois il ne se remis en cause, ceux qui avaient tort c’était les autres. Tubalcaîn est orgueilleux.

Pour le plus grand malheur de la Loge, bien des années près son initiation, il devint V\ M\, de par sa formation de professeur, il dirigea la Loge comme on dirige une classe d’élèves, il joua les pédagogues en oubliant que le rôle de Vénérable n’est pas une fonction profane, mais un dispensateur de LUMIERE. Donc, un soir de Tenue c’est un charpentier qui plancha. En phrases concises le Frère parla de ses outils de la matière, du savoir-faire, du travail bien fait, des copeaux qui tourbillonnent en de nombreuses spirales, et de l’odeur du bois et de la sueur. Comme de coutume le V\ M\ libéra la Parole en intervenant le premier, il fit peu d’éloges, et même, par une moue montra son désaccord avec ce « mais » démolisseur, et il finit par dire que lui était un intellectuel s’intéressant aux choses de l’esprit et non au travail manuel ? La Loge dans un silence digne d’un monastère plongea dans la perplexité, mais un vieux de la vieille en Maçonnerie prit la Parole : « V\ M\ je me permets de te rappeler que une Loge, il n’y a pas d’intello ou de manuel tout comme il n’y a pas de pauvres ou de riches, il n’y a, lorsque les travaux sont ouverts simplement des Maçons, et si tu avais été attentif au travail de notre Frère, tu serais à même de comprendre la métaphore qui sourd de son travail, que sa main obéit à son cerveau et même à son cœur et qu’en réalité il en harmonie avec lui-même ».

L’ancien garda son calme et après la formule consacrée repris place sur la colonne, celle des apprentis ; Bis répétas !

Lors d’une chambre du milieu, un Frère proposa une planche sur le Mythe d’Hiram, elle fut donc inscrite à l‘ordre du jour pour la prochaine chambre du milieu ; Arrive le jour en question, ayant pris place à droite du V\ M\ et le MDC ayant mis à sa disposition le lutrin, l’orateur du jour n’eut pas vraiment le temps de proposer son travail, car peu de temps après le début de sa planche le V\ M\ intello interrompit le Frère en question en le sommant d’interrompre la lecture de son travail et lui disant qu’il continuerait une autre fois (fait authentique). MDC veuillez raccompagner notre Frère sur sa Colonne puis notre V\ M\ intello remplaça ce qui aurait pu être instructif pour les M\ M\ présents, par un long discours ou il parla de lui, encore de lui, surtout de lui et davantage de lui… Une Chambre du Milieu sans intérêt !

Le Frère humilié fut de plus en plus absent de cette Loge, mais il fréquenta d’autres Orients, d’autres Obédiences, à la recherche du diamant vert, qui lui donnerait pleine et entière satisfaction où il pourrait s’épanouir, travaillant vraiment à son initiation. Patience et longueur de temps… Notre Frère cherchant, trouva tablier à sa taille, frappa et on lui ouvrit les portes d’une Loge où il chassa sa mauvaise impression, en se disant qu’un tablier et un cordon même de Vénérable ne font pas forcément un Initié digne de ce nom !

Quant au V\ M\ qui sur les parvis avait considéré que d’arriver au 3ème degré était un challenge à gagner, comme si le chemin initiatique était une conquête vis-à-vis des autres ou il se devait de briller en oubliant cette aphorisme soufi : les tambours font du bruit, mais à l’intérieur ils sont creux ! Donc notre intello continue de mijoter dans son jus d’ignorance ?

P\ L\


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