Obédience : NC Loge :  NC Date : NC

 
La chaire du VM.

 

Pour chaque maçon ici présent, elle là, à l’Orient, mais bien peu s’en sont approchés pour l’observer de près, c’est pourquoi je vais me faire leurs yeux, et un peu leur cœur, car c’est assez connu, ‘’on ne voit bien qu’avec le cœur’’.

Si dans d’autres rites, on parle de plateau, (cette notion à l’adresse de nos frères visiteurs) au RER, le fauteuil, (quelque fois il est même fait, à tort, mention de ‘’trône’’ du VM), le fauteuil donc, et l’Autel, (Il faut comprendre le mot autel , non pas en son sens religieux comme ‘’table sacrée’’ mais en son sens étymologique (altar latin) contenant les notions de hauteur et de nourriture-spirituelle s’entend-), le fauteuil donc, et l’Autel, tous deux, placés à l’Orient, dans la plupart des cas, comme ici, sur un gradin élevé de trois marches, ajoutés à tout ce qui les touchent, constituent la chaire du VM.

L’objet de ce travail !

Dans la suite de ce discours, en lieu et place du mot plateau, le mot chaire occupera donc les lignes. Car de ce que l’on peut comprendre avoir la responsabilité d’un plateau ailleurs, et, ou s’occuper d’une chaire au RER, doit sensiblement signifier la même chose : C’est avant tout, ‘’agir en tant que VM’’.

Chaire, donc ! Et petites précisions ; ‘’chaire en loge d’apprenti’’, pour la tenue d’une assemblée ordinaire ! Par analogie au Temple de Salomon, et au tapis de loge, elle serait dans le sanctuaire.

Chaire comprenant, le mobilier, les décors, l’activité, la fonction, la charge, la personne, l’Espace, et au RER, les emblèmes et les symboles qui s’y trouvent, et ……très probablement, pas rien que cela.

Je vais donc vous entretenir des éléments constitutifs de cette chaire, indissociables dans le rituel et…………indissociés dans la présentation qui suit.

Située en loge à l’Orient, et terme d’un cheminement autant physique qu’initiatique allant de la sombre chambre de préparation aux trois grandes lumières, la chaire du VM est ce qu’il y a de plus visible en loge mais aussi de plus mystérieuse puisque rarement et vraiment approchée, et encore moins réellement regardée.

Une chaire, en son sens usuel, c’est tout d’abord : le siège élevé, (siège comme fauteuil bien sûr), presque adossé au mur d’Orient (on se souviendra que lors des réceptions doit exister derrière une circulation possible), où s’installe le VM, et c’est ensuite l’endroit, la tribune d’où il peut voir toute l’assistance, à qui il dispense ses lumières, comme le précise le Rituel au grade d’Apprenti : ‘’ le VM, se place à l'Orient pour mettre les Frères à l'ouvrage et éclairer la loge de ses lumières.’’

Ces deux acceptations viennent de la redéfinition par Alec MELLOR dans son ‘’ Dictionnaire de la FM et des FM’’, qui y parle du ‘’siège présidentiel du chef d’atelier’’.

En son sens métonymique (qui introduit un emploi issu d'un autre emploi par cette figure), la chaire est à la fois, la fonction et l’autorité du VM toutes deux, issues de la charge de la place qu’il occupe.

En sons sens figuratif, elle sous-entend, la transmission de la connaissance, et plus profondément encore dans certaines religions, la lumière émanant du Divin : Il en est ainsi dans les acceptations telles que ‘’La chaire évangélique ou la chaire de vérité’’ qui est la chaire où l'on prêche l'Évangile.

Il pourrait en être aussi, ainsi au RER, où la lumière émise par le VM de l’Orient, s’étend sur les colonnes du Nord et du Sud, jusqu’à l’Occident.

Alors qu’en son sens sociétal, elle indique la haute position occupée dans la hiérarchie correspondante, comme par exemple ‘’ une chaire magistrale d’enseignement’’, en FM, et plus particulièrement au RER, il convient de comprendre, que ‘’celui qui la désire ambitionne une dignité qu’il ne possède pas encore, et qu’une fois installé, il ne reçoit aucune dignité nouvelle mais seulement l’opportunité, le devoir, ainsi que la permission de transmettre son savoir’’. (Extrait de ‘’Le thomisme : introduction à la philosophie de Saint Thomas d'Aquin’’.)

En plus du ‘’fauteuil-siège’’, l’Autel y occupe une place remarquée (puisqu’en théorie), au RER, sous un dais ou baldaquin, (fauteuil, autel, et dais -tous trois décorés de tenture bleue galonnée et frangée d’or) une place remarquée donc, et une grande place, par le volume certes, mais surtout par la profusion de ce qu’il supporte :

‘’Sur l’autel (nappé donc d’un tissu bleu à frange et galons d’or), est placé un chandelier d’or (de couleur dorée ?) à trois branches, la Bible ouverte au premier chapitre de l’évangile selon Saint-Jean, (texte lisible de l’Occident), un compas et une équerre entrelacés (la branche droite du compas au-dessus de l’équerre, la branche gauche, au-dessous, posés à la droite du VM, entre la Bible et le Chandelier à trois branches ; la tête du compas tournée vers l’Orient.), une truelle, un maillet, et le rituel du grade d’apprenti’’, nous dit le Rituel. (Un petit renvoi en bas de page informe le lecteur que ‘’Cette formulation s’avère inexacte, car lorsque tous les Frères garnissent les colonnes de la loge et attendent l’entrée du VM, la Bible est fermée, le compas et l’équerre ne se trouvent point entrelacés mais simplement posés l’un à côté de l’autre et qu’il revient au VM de les ajuster et les placer’’) et le chandelier n’apparait que le précédant à son entrée en loge.

Pour faire un rapide et forcément incomplet-exposé de la symbolique de ces objets, je vous dirais :

·           Un Rituel (dans le sens d’ouvrage décrivant la succession des étapes de la tenue) du grade d’Apprenti, au RER, à la disposition du VM, pour lui permettre de respecter au mieux le rituel (dans le sens d’ensemble de règles et habitudes déterminées pas le fondateur du rite) ….

·           Une Bible, ouverte au prologue de l’évangile selon Saint-Jean - 1er chapitre et versets de 1 à 18, bible qui n’est pas un emblème mais destinée à enseigner aux FM, La Loi, conservée dans le sanctuaire du temple, donnée à méditer à tout FM.

·           Un chandelier à trois branches, allumé avant l’entrée en loge par le VM lui-même, dans un ordre précis (centre, gauche et droite – je ne sais pas encore pourquoi) chandelier qui fait allusion, à la triple puissance, qui ordonne et gouverne le monde (sagesse, force et beauté), et qui est exprimée, dans les loges, par le Vénérable Maître et les deux Surveillants.

·           Le Compas qui sert aux Maîtres, à tracer des plans avec de justes proportions, et qui représente le Ciel, ou les Cieux, de fait Un Etat élevé. Il est un emblème des limites de l’Homme, des dimensions non pas infinies mais non finies du GADLU.

·           La Truelle, qui sert aux FM, pour élever des temples à la Vertu, emblème de la fraternité en FM, de la tolérance et de la bienveillance envers les hommes.

·           Le Maillet qui sert aux Apprentis, pour travailler sur la pierre brute ; aux Compagnons pour mettre en œuvre les matériaux déjà préparés. Et il est entre les mains du VM l’emblème de l’union et de la fermeté qui doivent diriger les travaux des ouvriers.

Tous trois, (Compas, Truelle et Maillet) constituant les 3 meubles emblématiques mobiles de la loge.

A la chaire du VM se trouve encore un autre objet particulier, non pas posé sur l’autel, mais porté en bijou par le VM :

Une équerre, emblème, en FM, de la régularité et de la perfection des travaux d’une loge, dont il doit diriger tous les plans, et, qui représente dit-on, la partie matérielle du Cosmos, la matière, devenant alors l’emblème de l’Homme.

La présence de l’équerre est, ici, rapportée en dernier lieu, car d’une part combinant la verticale et l’horizontale, elle fait le lien avec les 2 FS, et d’autre part, en tenue, travaux ouverts, elle est associée au compas de façon très particulière : branche droite du compas au-dessus de l’équerre, branche gauche en dessous, posés à la droite du VM, entre la Bible et le Chandelier, tête tournée vers l’Orient, la combinaison obtenue, représentant ainsi la FM en général.

Sur son devant, l'autel est généralement disposé de manière à recevoir des tableaux mobiles, contenant l'emblème particulier de chaque grade et en celui qui concerne les Apprentis le tableau représentant une colonne brisée et tronquée par le haut mais ferme sur sa base, avec cette inscription : ‘’ADHUC STAT’’ (symbolisant pour le fondateur du Rite, JBW, la chute de l’homme, une image de l’homme dont la nature a été abimée par la chute). On peut y trouver aussi un document symbole de la légitimité de la loge, ici au GPDG, le ‘’Code Maçonnique’’, et ailleurs une patente octroyée par la Maison du Rite ou l’Obédience.

La description de cette chaire, serait incomplète, si ne venait s’y inscrire celui sans quoi rien ne se ferait : Le VM !

Elément de la loge, investi d’une double légitimité, d’une part, élu de la Loge, et d’autre part, installé par l’Ordre, simple maillon d’une chaîne sans commencement réel, ni fin, qui après avoir solennellement promis, tout en restant lui-même de maintenir la Loge fidèle à la Sainte Religion, et de remplir avec zèle et dévouement les devoirs de sa charge, d’aimer tous ses Frères, entre autres, et qui outre sa tenue vestimentaire chargée de symboles tels le tricorne, les gants blancs, un tablier enrichi du sautoir de son grade , manie, porte ou dépose sur la bible, une épée.

Cette épée, avant tout symbole de la Force, terminera la série des objets présents en chaire.

Dotée de significations particulières, elle y tient une place particulière, et signifie lorsqu’elle est posée sur la Bible, ‘’la force de la foi en la parole de la Vérité’’, le symbole du pouvoir qui est confié au VM, lequel pouvoir, étant fondé sur La Loi, sert de base aux travaux des Frères, et signifiant lorsqu’elle est tenue point haute par le VM, la manifestation d’un pouvoir ‘’venu d’en haut’’ et ‘’agréé par Dieu’’, ainsi que le symbole d’une justice divine déléguée. Elle est de plus symbole axial, qui ne peut être mis en œuvre que par celui qui a unifié en lui les 2 Colonnes, en plus d’être symbole du Verbe car lorsqu’en tenue, au RER, le VM tient son épée à la verticale, le pommeau appuyé sur l’autel, celle-ci représente le Logos et, alors, le V.M. en devient le médiateur dont l’épée est le symbole.

Il a été fait ci-dessus état du ‘’visible au toucher’’, reste d’une part, le non perceptible au cinquième sens : l’espace occupé ! Et d’autre part l’anagogie (cf Nota 2) (latin ecclésiastique anagogicus, du grec anagôgikôs, en un sens spirituel) générée par l’ensemble.

L’espace occupé est un point unique !

A la croisée de l’axe horizontal terrestre et de l’axe vertical divin, où il est donné à celui qui y siège la faculté d’entrer en communication avec l’énergie inhérente à l’autorité spirituelle. Une autorité dont il se trouve dépositaire par une transmission, régulière, ininterrompue, par-delà le temps et l’espace. Il y reçoit, en effet, la possibilité et le pouvoir d’initier, au RER, il se dit ‘’recevoir’’; avec le devoir de devenir le moteur de la Loge.

De ce tour d’horizon, sur la chaire du VM, comprenant, l’Espace, les mobiliers, les décors, l’activité, la fonction, la charge, et au RER, les emblèmes et les symboles, et …….probablement pas rien que cela, comme dit au commencement, la signification profonde de tout et du tout a-t-elle été définie ?

Ayant déjà une petite idée de l’immensité de le la symbolique en FM, chacun peut en douter.

En ai-je terminé ?

Pas sans faire le rapprochement avec La Sainte Religion : en effet,

Architecturalement, dans une église qui est avant tout, une grande salle pouvant recevoir un public nombreux, massé dans la nef (la partie longue de l'église), la chaire est un point d'où on pouvait s'adresser à ce public, à une époque où le microphone et les hauts parleurs n'existaient pas : C’est-à-dire porter La Parole au plus grand nombre, voir à tous les présents. Elle se trouve généralement au milieu de la nef, le long d'un mur ou contre un pilier, pour que l’orateur puisse être entendu par le plus de monde possible.

Traditionnellement, elle est ‘’du côté de l'évangile’’ dans les églises normales (donc à gauche pour l'observateur, côté nord si l'église est orientée). En revanche, dans les cathédrales, sa position normale est à l'opposé du trône pontifical, donc à droite (sud de la nef). Depuis le concile Vatican II, les chaires des églises ne sont plus utilisées. Elles ont été remplacées par l'ambon qui en religion, est le pupitre, placé à l'entrée du chœur, où est posé la Bible. Il désigne aussi une tribune fixe d’où sont lus les textes sacrés, porteur de lumières, même si maintenant on y voit plus souvent un lutrin, servant à poser le, ou les Livres saints.

C’est de là que se fait le prêche par l’officiant du culte en soulignant que dans un contexte religieux, un prêche est un sermon, une homélie ou …..un discours généralement fait devant une assemblée de personnes pour le bien, l'édification et l'instruction des fidèles en religion. On voit bien là, le rapprochement avec la chaire du VM et le rituel qui s’y déroule.

Mais le plus important, pour le RER, est, ce qui ne se voit pas mais qui se ressent. Abstraction faite de tout ce qui est, et qui s’y trouve, la chaire du VM, comme dit plus avant, est à la croisée de l’axe horizontal terrestre et de l’axe vertical divin, lieu de convergences de toutes les énergies des membres de la Loge, transit du Logos au profit des Frères. En son immatérialité, elle figure la croisée des transepts du temple de Jérusalem qui représentait la maison même de Dieu, et dont la perception du sanctuaire changea avec la venue du Messie.

Grâce à la compréhension de l’allusion que fit Le Christ rapportée dans l’Évangile selon saint Jean (Ch 2, Versets 19 et 21) : (je cite ); ‘’Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai’’, Jésus parlait, dit l'Évangéliste, ‘’du sanctuaire de son corps’’, le temple immatériel de Dieu, lieu de transit vers le Père, affirmé par le Christ lui-même, où il se présente, dans cet extrait célèbre du quatrième évangile, comme étant le seul chemin possible vers Dieu, Père de l'humanité et/ou GADLU. Ses paroles sont sans équivoque :’’Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi’’ (Ch 14, Verset 6)…

Je le citerai encore, ‘’Vous savez ou je vais, et vous en savez le chemin‘’, pour résumer par ce chemin d’espérance, tout le travail du Maçon rectifié.

VM J’en ai terminé !

F\ R\


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