Le tronc de la Veuve

Horus naquit d'une veuve, Isis, selon la légende égyptienne d'Osiris.

Ces mythes, ces héros grandissent sans avoir à être confrontés avec l'image du père.

Seth qui est le frère d’Osiris veut le faire assassiner. 

Une fois assassiné par son meurtrier le corps est caché.

Sa veuve Isis qui est aussi sa sœur le cherche et découvre la dépouille mais Seth remettra la main sur le cadavre pour le découper en petits morceaux pour qu’il soit impossible de le reconstituer.

Et c’est dans l’espace exiguë de cet « arbre de vie » qu’à lieu un miracle avec son défunt.

Isis le découvrira dans un tronc creux d’un vénérable tamaris, acacia ou sycomore selon les cas.

Elle reconstitue le Corps d’OSIRIS dans sa totalité qui reprend force et vigueur grâce aux soins attentionnés et au réconfort moral de sa femme accompagnés de dons généreux qui leur permettront ainsi de donner naissance au futur Pharaon d’Egypte Horus.

Veuve se dit VIDUA en Latin soit le vide un emplacement vacant un lieu où il manque quelque chose un lieu en attente d’être occupé. La nature a horreur du vide disait Descartes.

De la nait l’origine du tronc de la veuve (appelé aussi Tronc de la solidarité ou tronc de la bienfaisance).

Le tronc de l’arbre de vie est devenu la bourse des aumônes dans la Loge.

D’où le nom de la caisse autonome administrée par l’hospitalier « le tronc de la veuve ».

En Franc Maçonnerie chaque Loge entretien un fond de bienfaisance.

Des Associations ou fondations lui sont parfois liées avec des actions pour nos F. en difficulté comme le Noël de la fraternité qui a été organisé le 7 décembre dernier à la GLF

Chaque Loge gère de manière autonome le tronc de la veuve qui circule dans l’océan énergétique de la Loge aux côtés du sac aux propositions pour recueillir les oboles de nos Frères symbolisant ainsi matériellement notre action.

Un tronc qui commence toujours par être présenté à notre Vénérable Maître qui est le 1^er sollicité pour montrer l’exemple de la fraternité.

Un Tronc qui s’ouvre comme une bouche devant chaque frère pour lui rappeler que ce qui est offert nourrit la veuve et la féconde.

L’attouchement du tronc est un rappel initiatique de l’engagement de tout donner y compris son existence car la veuve ne peut qu’accepter une globalité et rejette ce qui est partiel car il n’y a pas d’autre solution pour reconstituer l’homme universel.

Elle reconnait au travers de ce geste que tous les initiés présents sont bien ses fils.

C’est pourquoi lorsque le tronc circule, c’est vers votre cœur qu’il se dirige.

Chaque tenue faisant notre cœur s’ouvre pour semer du blé.

Chaque tenue faisant cette semence est le fruit d’une fraternité pour nos F. en difficultés.

A la fin de la récolte donné avec cœur par nos Frères de la Loge le tronc revient vers notre Vénérable Maître qui le transmet à notre Frère Orateur qui en fera le décompte et qu’il remettra ensuite à notre Frère Hospitalier.

Un tronc qui garde au secret nos largesses ou déficiences lors du décompte. 

" Donner avec ostentation, disait Pierre Dac, ce n'est pas très joli, mais ne rien donner avec discrétion, ça ne vaut guère mieux"

Les oboles recueillies font l’objet d’une comptabilité séparée de celle du Trésorier puisque les fonds gérés sont destinés uniquement à aider nos F. dans la détresse.

Lorsque cette Fraternité se réalise pour l’un de nos Frères en difficulté, elle doit l’être en toute discrétion car nous pourrions blesser un frère dans la nécessité en voulant l'aider maladroitement, celui-ci pouvant se sentir gêné voire dévalorisé dans cette situation. 

M.T.C.F., nous sommes voués au don permanent et total. Nous sommes au cœur de la pratique altruiste.

Pouvons-nous imaginer ou l’assistance à autrui serait absente de nos Loges ?

Nous sommes tous des Hospitaliers en puissance. 

Cette générosité qui s’exerce en vase clos s’exerce aussi à l’extérieur de la Loge.

Un texte de 1773 signé Enoch insiste sur le devoir de bienfaisance. Il souligne le rôle de « la fraternité grâce à laquelle les francs-maçons essaient de s’entraider et de secourir les autres citoyens dans le besoin. »

C’est pourquoi dans le monde Profane, le tronc circule aussi avec des journées dédiées aux personnes qui sont en difficultés (Croix Rouges, Téléthon, Sidaction, etc…).

Un tronc tout aussi symbolique soutenu aussi par de nombreux Frères Maçon qui travaillent en toute discrétion au dehors ce que nous avons accomplis au-dedans.

D’ailleurs M.T.C.F. je dois vous avouer un paradoxe qui m’a toujours étonné.

Pourquoi sommes-nous toujours plus enclins à payer une cotisation et faire des dons en Franc Maçonnerie et, dans le monde Profane, sommes-nous aussi réticents à payer nos impôts ?

Impôt qui est le fruit du travail de la collectivité redistribué pour les plus démunis et pour des œuvres communes avec une différence à noter c’est que le prélèvement est obligatoire.

Un pot (épeler le mot Pot) qui pourrait se nommer un Tronc. Tout comme le fisc était à l’origine un petit panier pour presser les raisins et non le blé.

Nous pourrions nous poser la question et même peut être en faire une planche ?

Si le F. Hospitalier représente le cœur rayonnant de la Loge il l’est en partie grâce aux dons donnés par les F.de la Loge qui lui permettent de redistribuer les dons fait au Tronc de la veuve.

Il est vrai que nous recevons uniquement ce que nous savons donner.

Cette origine du don viendrait de Maçons, Tailleurs de pierre, de charpentier qui, lorsque l’un des leurs se tuait accidentellement sur un chantier, collectait de l’argent pour sa famille.

Ainsi, la Fraternité maçonnique qui se matérialise ici sous forme de don implique d’une part, la non ostentation, principe que soutiennent les initiés, de l’acte de bienfaisance, et exalte d’autre part les vertus du don sacrificiel, marque ultime de son propre investissement et engagement fraternel.

Donc lorsque je ferai circuler le Tron de la veuve sachez que ce n’est pas pour Entretenir ni la loge ni mon Vénérable.

Sachez mes très chers frères que la bienfaisance est l’une des vertus dont la pratique est la plus chère aux francs-maçons. Il ne faut pas la confondre avec l’aumône qui abaisse celui qui la reçoit sans élever celui qui la donne.

Une veuve et ses enfants, c’est ainsi que l’on désigne la franc maçonnerie, et ses membres réclament constamment notre assistance

Vous donnerez donc votre offrande à nos œuvres de solidarité selon vos moyens et discrètement, car les actes de bienfaisance d’un franc maçon ne doivent jamais être des actes d’ostentation ni de vanité propre a enorgueillir celui qui donne comme a humilier celui qui reçoit.

Ils doivent être uniquement l’accomplissement d’un devoir et rester ensevelis dans le secret.

J’ai dit Vénérable Maître