Obédience : NC Loge : Le Saint Esprit- Orient d'AGOUE Date : NC

 

RITE ECOSSAIS RECTIFIE (RER)

Permettez-moi d’abord d’adresser toute ma gratitude au GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS pour toute sa Bénédiction, ses Bienfaits et son Amour.

V\ M\ je vous remercie de m’avoir permis de rompre momentanément ce silence initiatique nécessaire et très utile à ma formation spirituelle qui pour moi représente le premier pilier de mon cursus maçonnique. Déférent à vos instructions, le second surveillant m’a instruit de produire quelques réflexions sur la troisième maxime du rituel du grade d’apprenti : « le maçon dont le cœur ne s’ouvre point au besoin et aux malheurs des autres hommes est un monstre dans la société des frères ».

Aucun peuple, aucune nation ne peut vivre en autarcie. Nous sommes donc presque condamnés à se soutenir, à s’entraider, à se donner la main; autrement nous aurions manqué à l’une de nos missions en tant qu’être humain créé à l’image de Dieu et serions traités comme un méchant. Cette maxime se résume à la Bienfaisance, mais aucun acte de bienfaisance n’est possible sans l’Amour. V\ M\, cette maxime soumise à ma réflexion me ramène à étudier la « Bienfaisance ».

J’essaierai d’aborder ce thème en partant des définitions profanes que m’inspire le sujet en passant par les enseignements du rituel de mon grade pour aboutir à ceux tirés du volume de la loi sacrée. Enfin je conclurai mon travail en faisant part de mon vécu personnel.

Selon le dictionnaire ROBERT la Bienfaisance est : « l’inclination à faire du bien à autrui, notamment, du point de vue social. Elle nous permet d’effacer tout sentiment d’antipathie, d’hostilité et de haine afin que la paix et la lumière se répande parmi nous ». Quand à l’amour, c’est : « la disposition à vouloir le bien d’une entité humanisée et à se dévouer à elle ». Le maçon en général est un Bien-Aimé Frère. Il est également coutume d’entendre le célébrant d’une messe dire « mes frères bien aimés » s’adressant aux fidèles.

Dans le volume de la loi sacré, il est écrit dans l’évangile de Saint Jean au chapitre 2, versets 1à 5, je cite : « Bien Aimé, tu agis fidèlement dans ce que tu fais pour les Frères, et même pour des frères étrangers ». La leçon est donnée simplement.La fidélité est ici avant tout, une ligne de rigueur mettant en garde contre la trahison qui impliqua notamment la mort de Jésus. C’est en étant fidèle que nous sommes bien aimés.

Mais notre engagement de bienfaisance ne doit pas se limiter à notre famille mais se porter aussi à l’extérieur. Cette notion de bienfaisance nous amène inévitablement à considérer l’article 4 et 5 des règles maçonniques qui nous enseignent respectivement les devoirs du maçon envers l’humanité en général ; et sur la bienfaisance notemment.

Le 1er paragraphe de l’article 4 nous dit ceci : « Si le cercle patriotique qui t’ouvre une carrière si féconde et si satisfaisante, ne remplit pas encore toute ton activité, si ton cœur sensible veut franchir les bornes des empires et embraser avec ce feu électrique de l’humanité, tous les hommes, toutes les nations ; si, remontant à la source commune, tu te plais à chérir tendrement tous ceux qui ont les mêmes organes, le même besoin d’aimer, le même désir d’être utile et une âme immortelle comme toi, viens alors dans nos temples offrir tes hommages à la sainte humanité ; l’univers est la patrie du Maçon, et rien de ce qui regarde l’homme ne lui est étranger ».

Quant à l’article 5 paragraphe 3 et 5 de nous instruire par ceci je cite : « Tout être qui souffre ou gémit a des droits sacrés sur toi, garde toi de les méconnaître : n’attends point que le cri perçant de la misère te sollicite… » ; « Que ta bienfaisance soit éclairée par la religion, la sagesse et la prudence ; ton cœur voudrais embrasser les besoins de l’humanité entière, mais ton esprit doit choisir les plus pressants et les plus importants. Instruis, conseille, protège, donne, soulage tour à tour ; ne crois jamais avoir assez fait, et ne te repose de tes œuvres que pour montrer une nouvelle énergie… ».

Ces différents paragraphes ci-dessus nous rappellent l’aptitude que doit avoir tout homme désirant entrer dans la maçonnerie face à ces vertus sublimes à savoir la bienfaisance et la fraternité. Pour cela donc l’homme a besoin aussi d’aimer et d’être aimé, ce qui le distinguera de l’animal, et de ce monstre dont-on parle dans cette 3ème maxime.

Jésus a toujours enseigné à ses disciples de faire de bonnes œuvres. Dans l’évangile selon Saint Luc, chap 14, verset 12-14, il dit : « Lorsque tu donnes un déjeuner ou un dîner, ne convie ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins, de peur qu’eux aussi ne t’invitent à leur tour et qu’on ne te rende la pareille. Mais lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu alors de ce qu’ils n’ont pas de quoi te le rendre ! Car cela te sera rendu lors de la résurrection des justes ». Aux condamnés qui auraient manqué de faire du bien aux autres, Jésus dira : « Car j’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger, j’ai eu soif et vous ne m’avez pas donné à boire, j’étais un étranger et vous ne m’avez pas accueilli, nu et vous ne m’avez pas vêtu, malade et prisonnier et vous ne m’avez pas visité. Ils répondront aussi : Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé ou assoiffé, étranger ou nu, malade ou prisonnier, et de ne point te secourir ? Et il leur répondra : En vérité je vous le dis, dans la mesure où vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait ».

Tous ces enseignements tirés du volume de la loi sacré nous interpellent en tant que maçons à la pratique continuelle de ces deux vertus (Bienfaisance et Amour) contenues dans cette maxime salutaire.

En m’appuyant sur les enseignements tirés de mon rituel du grade d’apprenti, je reste convaincu que le Rite Ecossais Rectifié est fondé sur la Bienfaisance. Mais attention ; que cette dernière reste éclairée donc avec prudence pour éviter les deux extrêmes (tout dépenser dans la bienfaisance, ou renoncer complètement aux bonnes œuvres qui aussi ne nécessitent pas toujours de l’argent). C’est ainsi que parfois les autres ont plus besoin de notre temps ou de notre expérience.

Ainsi notre réception au premier grade  nous permet d’entrevoir ces vérités qui visent à notre réintégration dans cette condition dont nous étions séparés et l’acte de Bienfaisance et d’amour est le point focal pour y parvenir. Il faudra donc pour nous francs-maçons d’ouvrir notre cœur aux besoins et aux malheurs des autres hommes.

Les trois questions d’ordre attirent notre attention sur l’existence d’un Dieu créateur, de s’approprier des vertus pour rester utile aux hommes en leur offrant nos divers services pour leur bien être.

De même la présentation du tronc des aumônes au candidat pour son premier geste de bienfaisance reste et demeure un exemple symbolique doté d’une forte et grande portée spirituelle que nous devons toujours pratiquer.

Dans la salle de préparation ,le jour de réception, le frère préparateur présente la Franc-Maçonnerie comme un Ordre ancien et respectable voué principalement à une bienfaisance active et universelle, laquelle doit s’étendre à tout ce qui peut être utile aux hommes, soit aux individus, soit à la société en général. Voila tant d’exemple qui invite le candidat aux devoirs et aux obligations qui seront les siennes après sa réception dans l’Ordre. En outre, avant que le candidat n’amorce les trois voyages pénibles et mystérieux qui lui procureront la lumière, le Vénérable Maître lui rappelle ce qui suit : « …Etes-vous également décidé à pratiquer, selon votre pouvoir, envers tous les hommes, qui sont aussi vos Frères, les actes d’une bienfaisance douce, consolante et universelle ? »

Dans notre rituel, il nous est aussi rappelé que le Maçon apprend à se taire au premier âge de la vie. Dans le silence il ouvre les portes de sa conscience pour transformer les aspérités de son cœur et recevoir l’enseignement qu’il transformera en vertus. Mais il doit aussi apprendre à donner ce qu’il a reçu. Il doit porter au dehors la lumière qui lui a été transmise en Loge et les hommes doivent ressentir cette lumière, source de chaleur et d’amour. Ce qui signifie simplement que le maçon gardera ce silence pour mieux comprendre, et ensuite mieux agir.

Dans cette maxime : les « Malheurs et les besoins » couvrent ici l’ensemble de la détresse. Ainsi le Maçon éclairé se devra d’être le réceptacle de la douleur de ce monde pour tenter par l’édification et l’action de faire acte de bienfaisance. La mise en garde dans cette maxime est qualifiée par un terme particulier mais non dénué de portée symbolique : le terme « Monstre ». Le Monstre, ici, est le contraire du bien, c’est-à-dire le mal. Ne pas cultiver l’amour, la bienfaisance et la fraternité nous ramène donc au rang d’animal, de monstre au sein de notre société de frères et c’est là l’un des messages importants que nous transmet la 3ème maxime et qui nous renvoie encore dans la poursuite de l’article 4 des règles maçonniques disant ceci : « …consacre ton activité et toute ta vie à la bienfaisance ; ennoblis, épure et fortifie cette généreuse résolution, en travaillant sans relâche à ta perfection et te réunissant plus intimement à la Divinité ». Ceci nous interpelle qu’en plus des aptitudes à la fraternité à avoir, nous devons travailler intensément toute notre vie pour notre perfection, afin d’espérer un jour retrouver notre nature divine ; but ultime de notre raison d’être.

Ce que nous deviendront sans la Bienfaisance, nous le savons maintenant : « un monstre dans la société des frères », Saint Jean nous le rappelle encore dans la 1ère épitre de Jean, chap. 3, versets 14 à 22, je cite : « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort dans la vie, puisque nous aimons nos frères. Qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un meurtrier. Et, vous le savez, aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui. C’est à ceci que désormais nous connaissons l’amour : Lui, Jésus a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. Si quelqu’un possède les biens de ce monde et voit son frère dans le besoin, et qu’il se ferme à toute compassion, comment l’amour de Dieu demeurerait-il en lui ? »

Et il poursuit en disant : « Mes petits enfants, n’aimons pas en paroles et de langue, mais en acte et dans la vérité ; à cela nous reconnaitrons que nous sommes de la vérité, et devant lui nous apaiserons notre cœur, car, si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur et il discerne tout. Mes Bien Aimés, si notre cœur ne nous accuse pas, nous nous adressons à Dieu avec assurance et quoi que nous demandions, nous l’obtenons de lui ».

Avant de conclure, il me plaît de nous rappeler que la Bienfaisance est si recommandée aux maçons qu’elle ne peut pas passer inaperçu au cours d’une tenue maçonnique où le Vénérable Maître invite l’assemblée à observer lors de la clôture ce qui suit, je cite : « Mes Frères, puisque tout est fini sur les deux colonnes, et que votre travail de ce jour est achevé, vous recevrez la récompense qui vous est dû. Frère Eléémosynaire, veuillez présenter le tronc des aumônes à tous les Frères ». Ceci nous permet de prendre l’exemple afin de se familiariser très tôt à la leçon de bienfaisance qui constitue le premier devoir du maçon.

Je ne pourrai finir ce sujet sans parler de mes expériences personnelles depuis ma réception dans l’ordre. J’ai redoublé désormais d’attention envers mes frères, mes amis et mon entourage en subvenant davantage à leurs besoins de manière raisonnable et en étant plus présent à leurs côtés. J’ai pris l’engagement de supporter les ordonnances pharmaceutiques à la maman d’un ami étudiant en quête d’emploi. Je suis rassuré, fier et presque aveuglé toute les fois que je me mets à la disposition des Hommes pour toute sollicitation. J’éprouve énormément de joie et de plaisir à rendre si possible davantage services à mes frères et ceci très sincèrement.

V\ M\, T\ R\ F\, R\ F\,

T\ V\ F\, V\ F\, Et vous tous mes Bien Aimés et T\ C\ F\,

Je n’ai pas la prétention d’avoir cerné tous les contours de ce travail, du fait de la densité du sujet et tenant compte de mon niveau. Pour cela, je voudrais humblement solliciter votre indulgence et votre clémence dans vos pertinentes et profondes contributions à l’égard de ce travail de recherche afin que je puisse mieux appréhender le thème et de l’exploiter tout au long de ma carrière maçonnique.

Merci pour votre fraternelle attention.

J\ V\ D\ N\ G\


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