Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Planche inspirée par « Les feux d’artifice » de CALOGERO Vénérable Maître et, vous toutes et tous, mes Sœurs et mes Frères en vos grades et qualités, Notre travail en loge étant terminé et ayant porté ses fruits, nous vivons ce soir un moment de paix, de joie et d’harmonie. Il nous revient maintenant de poser nos outils pour profiter d’un repos bien mérité. Profitons de cette douce chaleur bienfaisante du soleil à son point le plus haut. Laissons-la envahir en plénitude nos cœurs et nos esprits. Qu’elle nous apporte la joie et la beauté, fruits de notre travail et de notre assiduité pendant cette année maçonnique qui vient de s’écouler. En fêtant le solstice d’été, nous fêtons également Saint Jean Baptiste. Voilà tout un symbole, simplement en examinant la manière dont cette fête est arrêtée dans le calendrier des Saint. Je m’explique. De coutume, les saints sont fêtés à la date anniversaire de leur mort, appelée « deis natalis », c’est-à-dire jour de leur naissance à dieu. C’est une manière pour l’Eglise de témoigner que c’est leur vie qui leur permet de rentrer dans la « communauté des saints ». Il n’existe que deux exceptions à cela : la Vierge Marie et Saint Jean Baptiste qui sont fêtés, quant à eux, à la date anniversaire de leur naissance terrestre, soit respectivement le 15 août et le 24 juin. C’est une manière de signifier que ce n’est pas leurs actions et leurs vies qui sont sanctifiées, mais ce qu’ils annoncent. Saint Jean Baptiste, il annonce la Lumière nouvelle. Avec lui, nous vivrons le baptême de l’initiation. Comme le témoigne notre rituel du solstice d’été, « il a consacré son temps à donner la connaissance à ceux qui en étaient privés et sa vie tout entière fut un long effort vers la Lumière ». De par le témoignage de sa vie, il illustre ainsi le combat spirituel intérieur que chacun doit mener contre ses tendances négatives. Ce combat contre nos tendances négatives nous renvoi au rouleau que nous venons de bruler. Souvenez-vous ce que nous disait notre Vénérable Maître : « Par l’apposition de nos noms, ce rouleau contient toutes nos pensées, tous nos désirs, toutes nos paroles, toutes nos actions. Nous espérons que toute trace du mal que nous avons pu connaître disparaîtra et qu’il ne subsistera que ce qu’il y a eu de beau dans nos pensées, dans nos paroles, dans nos actions ». Puis, il continue en disant : « Je brûle le rouleau. Que cet acte soit le symbole de notre libération de tout ce qui entravait notre marche vers la Lumière ». A lecture de ce passage de notre rituel, je vous propose de mettre en miroir, l’un des sujets de l’épreuve du bac philo de cette année : « Le désir est-il la marque de notre imperfection ? ». Ainsi, je vous le demande à tous, pour nous maçons, le désir est-il la marque de notre imperfection ? Ce sujet peut-il rester sans résonances pour nous qui venons d’apposer nos noms sur ce rouleau afin que seul le beau subsiste de nos pensées, de nos actions et de nos désirs ? Nous qui nous nous inscrivons dans une démarche de perfectionnement, deviendrons nous meilleurs si nous renonçons à certains désirs ? Plus que le moyen de notre perfectionnement, le désir n’est-il pas plutôt la marque de notre perfectibilité ? Voilà une bonne base de travaux nourris à venir au sein de notre Atelier entre ceux d’entre nous qui seraient plutôt stoïciens et ceux qui seraient plutôt épicuriens. Pour ma part, et en reprenant la pensée du philosophe Epictète qui appartenait, quant à lui, à l’école stoïcienne, il me semble que la liberté réelle de l’individu est le résultat, la récompense, de l’effort que nous sommes capables de faire sur nous-même, afin de nous délivrer de l’esclavage dans lequel nous tiennent nos désirs. En d’autres termes, c’est notre travail sur nos désirs qui nous permettra de grandir, de devenir meilleur, de nous perfectionner et ainsi de marcher vers la lumière de la liberté. Avec la Saint Jean d’été, un nouveau chemin s’ouvre à nous. En effet, le solstice d’été n’est pas seulement une fête, c’est également une nouvelle étape dans notre cheminement spirituel. Le solstice d’été marque une fin, mais également et surtout il annonce le travail d’une nouvelle année pour l’initié. En brulant le rouleau qui contient nos désirs, nous allons ensemencer le travail de notre nouvelle année. Tel le futur apprenti, nous allons suivre la courbe descendante du soleil jusqu’au solstice d’hiver, nous allons descendre dans la Cabinet de réflexion pour une période d’introspection et de méditation. C’est par le feu de la Saint Jean que notre travail maçonnique à venir sera purifié et fécondé. Ce feu marque le triomphe sur les ennemis de la Lumière. Ce feu a nourri notre Atelier durant l’année qui vient de s’écouler. Aujourd’hui, nous lui offrons notre travail, afin de réactiver sa puissance de passeur dans le façonnage de l’Œuvre. En évoquant le feu salvateur de la Saint Jean, comment de pas se souvenir que dans des temps immémoriaux, cette fête de la Saint Jean d’été se déroulait autour d’un grand bûcher autour duquel dansaient et chantaient de joie tous les enfants. De nos jours encore, des enfants vont admirer ces feux de la Saint Jean ; ils vont admirer ces feux d’artifices qui dessinent dans le ciel des bouquets multicolores, des symphonies de comètes roses et vertes, des étoiles qui naissent, qui brillent et puis qui glissent vers l’horizon. Voilà des moments de pur émerveillement qui remplissent de bonheur les yeux des enfants. Ces moments sont certes éphémères, mais qui ne s’en souvient pas alors qu’il est devenu grand ? Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne, lorsque je viens en tenue, je ressens la même joie que lorsque enfant j’assistais à un feu d’artifice. Hissé sur les épaules de mon père, le sourire rivé sur le visage, je tentais d’attraper ces étoiles multicolores qui formaient des constellations éphémères dans le ciel. Des dessins dans le ciel qui ensuite illuminaient longtemps mes nuits et mes souvenirs. Aujourd’hui, lors de nos travaux, hissé sur les épaules de maçons plus expérimentés que moi, c’est la même joie, le même sourire rivé sur le visage, lorsque j’écoute nos planches tellement éphémères, mais qui apportent de la chaleur et qui nous montrent le chemin de la Lumière. Des planches partagées ensemble qui ensuite illuminent longtemps ma réflexion et guident mes pas. Mes Très Chers Sœurs et Frères, au moment où nous venons de bruler dans un feu de joie le rouleau sur lequel nous avons apposé nos noms, en signe d’offrande de notre travail, gardons en mémoire que : « Nous
sommes comme des feux d’artifice.
Vu qu’on est là pour pas longtemps Faisons en sorte, tant qu’on existe, De briller dans les yeux des gens. De leur offrir de la lumière Comme un météore en passant Car, même si tout est éphémère, On s’en souvient pendant longtemps ». J’ai dit |
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