Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
JAKIN
Conduit
par les trois
pas d'équerre des Apprentis et par la voie du nord, à la demande du V
M,
jusqu’à
l’Orient, lors de la cérémonie de réception, peu après que j’ai été
reçu comme
maçon, j’y avais reçu de ses mains, en plus des vêtements de mon grade,
les
signes, attouchements et mots, destinés à me faire reconnaitre parmi
les
Frères.Succédant à l’obtention du signe d’attouchement et précédant le mot de reconnaissance, dont je ne ferais pas ici état, parmi eux, le mot d’Apprenti, au RER: J’aurais pu le prononcer, mais le catéchisme d’apprenti impose de ne le donner, comme mot d’apprenti s’entend - que comme on l’a reçu. C’est ce que précise l’Instruction au grade d’apprenti : A la question : · Quel est le mot d'Apprenti ? La réponse du FA ne peut être que : · Je vous le donnerai comme je l'ai reçu. · Donnez-moi la première lettre, je vous donnerai la seconde, · Le FA et le MM épelle alors le mot : Jakin. · Que signifie ce mot ? · Dieu m'a créé. En l’épelant donc ! Et encore …………. pas toutes les lettres par la même personne. Cependant en cérémonie de réception, cette transmission du mot est décrite différemment dans le rituel : Le VM, je cite, ‘’lui donne le mot du grade en lui apprenant à l’épeler lettre à lettre et ensuite par syllabes’’, ‘’Et le mot que vous avez reçu vous rappelle le principe créateur de toute chose’’, me dit l’Instruction morale du grade d’apprenti. En toutes tenues, le principe d’appartenance à la religion chrétienne m’avait été, de différentes manières, rappelé, et les trois derniers mots de l’extrait précédent - Dieu m'a créé- nous l’affirme : avec l’évocation de ce mot d’apprenti, la foi EST omniprésente. J’ai eu maintes fois, en tant qu’apprenti, l’occasion de comprendre le caractère théiste du RER, et la nécessité d’une croyance en un Dieu révélé par les paroles rapportées dans les évangiles et plus particulièrement dans l’Evangile selon Saint Jean. Pour revenir au mot J…n, compte tenu de la signification donnée, on imagine déjà l’origine du mot attribué aux FA : S’il se rapporte au nom donné, dans la Bible, à l’une des deux colonnes qui étaient situées à l’entrée principale du Temple de Salomon pendant que de même dans le temple maçonnique qui en est la représentation, elles sont placées en deux endroits tout aussi symboliques. Dans la Bible, Livre sacré de toute la FM, Il y apparait : · dans la Genèse, (1) · dans l’Exode, (2) · dans les Nombres, (3) · dans les Chroniques (X 3 fois) (4) et · dans Néhémie(5) ainsi que · dans le Premier livre des Rois Les Chroniques, II – 3 – 17: « Il – Le Roi Salomon - dressa les colonnes sur le devant du Temple, l’une à droite, l’autre à gauche : il nomma celle de droite Jakin, et celle de gauche Boaz…» Le temps qui m’est imparti ne laisse pas beaucoup de place à leurs descriptions, pourtant de grande importance dans la franc-maçonnerie, car je crois savoir que chaque détail possède une importante signification ésotérique, aussi je n’en ferais pas état sauf à résumer en une impression générale : Les deux colonnes semblent être disposées par leur situation de chaque côté de l'entrée pour agir comme un sas destiné à filtrer les passages, comme un ''portail conduisant aux Mystères''. Vers un endroit sacré. Dans la ‘’Kabbale’’, (Loi orale et secrète en même temps que Loi écrite et publique du Judaïsme), ce sont Deux, des colonnes de l'Arbre de Vie, qui lui peut être vu comme la représentation du processus de création mettant à l'œuvre, tant dans le macrocosme (ou monde cosmique) qu'est l'Univers que dans le microcosme (ou monde individuel) qu'est l'Être Humain, des énergies ou des puissances créatrices émanant du Créateur, et dont, la mystique commune utilise l'Arbre de Vie. Pour tenter de distinguer l'Essence Infinie d'un Dieu Unique et Créateur, de la manière dont il a créé à partir du vide (ex nihilo) ce monde fini qu’est le nôtre. En FM, de ces deux colonnes, dans le Temple, celle qui intéresse en premier lieu le FA est celle située dans le prolongement de la colonne du septentrion. Colonne de la réflexion, la colonne du nord est celle du silence. Elle figure l’homme debout, à l’écoute de l’Univers, tendu vers la verticalité pour atteindre la parcelle de divinité qui est en lui. Colonne du nord, colonne de la lune, astre peu lumineux qui réfléchit la lumière du soleil pour présider à l'obscurité de la nuit, de celle où se tiennent les FA, par précaution : pour les préserver d’une lumière trop vive, et, ou ‘’ils s’y rassemblaient pour recevoir leur salaire’’ nous indique le catéchisme Q/R du Rituel de l’Apprenti. Colonne du reflet du VM sur les apprentis, qu’est le FSS, instructeur, initiateur, et guide. Qui les oriente, telle l'étoile du berger, l'étoile du nord, en une quête progressive de la Lumière. Cette colonne, au RER, est nommée ‘’J…n’’ et repérée par la Majuscule ‘’J’’. Au grade d’Apprenti, ce mot, peut avoir, outre le sens donné par le rituel, ‘’Dieu m’a créé’’, plusieurs sens en lien direct avec les consonnes qui le composent : il ‘’établira’’ ou ’’il érigera’’, du verbe hébreu ‘’koun’’, il était debout. Du point de vue opératif, le mot ‘’J…n’’ signifiant ‘’il établira’’, le mot établir venant lui, du latin ‘’stabilire’’ (installer solidement, fixer, construire), où l’on parle alors d’établir des lois, de l’ordre, des pierres pour un édifice - ‘’Stabilis’’ signifiant ferme, solide, durable et ‘’stabilitas’’ donné comme synonyme de ’’fortia’’, les choses fortes, les actes de bravoure. Du point de vue spéculatif, le mot ‘’J…n’’ signifiant ‘’stabilité’’, ‘’résistance’’, ‘’fermeté’’, qui sont là les qualités essentielles que l’AM doit s’efforcer d’intégrer, en faisant preuve d’une volonté efficiente pour entreprendre et persévérer dans sa quête. Le plus grand intérêt de ce mot est qu’il ne se prononce pas, ou plutôt ne se prononce que par les MM (Maçons Maîtres) alors qu’il est attribué aux MA (Maçons Apprentis) qui ne peuvent que l’épeler : Épeler ! C’est seulement commencer à lire, à balbutier, ce sont les premiers jalons intelligibles de l’acquisition du langage, de la connaissance, de la perception de la lumière. La manière de communiquer ‘’ce mot’’: ‘’Donnez-moi la première lettre et je vous donnerai la seconde’’ enseigne au FA, que l’Initiation est faite de plusieurs étapes, dont l’une venant de l’apport de la Tradition, l’autre résultante du travail personnel. On notera, que dans cet échange de lettre après lettre, le FA se trouvant dans un processus d’acquisition de la parole, du verbe conçu comme principe créateur, ne prononcera que des consonnes en commençant et terminant le mot, et que Le MM ne prononcera que des voyelles (1), On notera également qu’en lecture courante, et en particulier en apprentissage de lecture, les consonnes ne se font pas entendre, la sonorité est mise sur la voyelle pour la parfaite compréhension auditive de la syllabe, de même pour souligner l’aspect important de la transmission en cours (Du MM vers le FA) les voyelles sont prononcées par celui qui instruit. Sans omettre une extrapolation personnelle : Le fait de commencer, peut être associé au besoin, à la demande, alors que le fait de terminer peut signifier le contentement de ce besoin, une réponse satisfaisante à cette demande. Si le mot ne se prononce pas, c’est qu’il fait allusion à ce qui est inexprimable et ne se prête à aucun exposé systématique ou doctrinal. C’est ainsi, que le FA a été mis sur le chemin, pour faire l’effort de penser, d’écouter avec attention, et de trouver en lui, ce tout, qui selon la théorie platonicienne de la réminiscence (6) où tout est en soi, se retrouve dès qu’on se met à l’écoute. Les termes épeler, lire et écrire font appel à la science des lettres et à l’art de mémoire : Cette parole qui a été communiquée par bribes, lettre après lettre et qui, ajoutées ou assemblées les unes aux autres, donne la méthode initiale pour assembler ce qui est épars, rassembler ce que la chute a brisé, retrouver la Lumière perdue. Car, ’’C’est par sa faute, monsieur, que l’homme a perdu la lumière…’’ a dit le FP en chambre de préparation avant de découvrir le premier tableau. C’était donc là, la première phase de l’apprentissage. Le début de la vie maçonnique. La genèse individuelle. Pour mémoire, la Genèse (avec un grand G), est liée à la manifestation du verbe créateur : Sur un plan initiatique, apprendre à lire et à écrire, a donc consisté à retrouver la trace du Principe dans les phases éparses de la manifestation : Le mot qui se compose en assemblant les lettres l’une après l’autre représentant le processus initiatique dans sa globalité, fait que cela demande de faire l’effort d’en rassembler les éléments épars selon la méthode du puzzle. Il en est ainsi, aussi, de La Lumière livrée à l’entendement du maçon : chapitre après chapitre, verset après verset, éparse et épars dans le Livre sacré de la FM. Où trouver et y accepter, les rais de Lumière, les parcelles de la Vérité. Commencer à apprendre comment rassembler ce qui épars ! René Guénon, aborde cette notion, relevée pour la première fois dans les Constitutions d'Anderson, considérées comme l'un des textes fondamentaux de la FM moderne, en avançant que ‘’le Maçon qui n’est pas parvenu au grade de Maître est encore incapable de rassembler ce qui est épars et c’est pourquoi il ne sait qu’épeler ’’. Cependant, in fine, si l’on se réfère à la langue hébraïque, les voyelles n’existant pas, le fait pour L’AM, de ne donner que les consonnes en épelant, J-K-N, implique qu’il donne le mot entier, en accordant une importance particulière à la 1ère lettre (Le J) puisque c’est le iod, la lettre qui désigne Dieu (J « KouN ») (0) C’est là une progression attendue du FA, apprendre comment rassembler ce qui épars, après avoir, grâce à son travail sur lui-même, été ré assemblé en un être spirituel apte à entamer le chemin menant à La Lumière. La Lumière ! La connaissance ! Dans l’Evangile selon Saint jean – Ch 8 V 12 : Jésus leur parla de nouveau. Il dit : « Je suis la Lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la Lumière de la vie ». Entre le ‘’Dieu m’a créé’’ du début de ce travail, et l’extrait des Evangiles ci-dessus, la nécessité d’avoir la foi, et plus précisément de garder la foi, en la Parole du Christ rapportée dans les évangiles, est des plus évidente. De son chaos intérieur, en son état d’ignorance, le FA, a seulement commencé, à entrevoir la somme de travail restant à fournir, l’immensité du chemin à parcourir. Pour seulement espérer y parvenir. VM, J’en ai terminé. |
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