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NOTRE DAME DE PARIS : le médaillon de la Sagesse

 
 
Je vous propose ce midi, dans le cadre des « 5 minutes de Symbolisme », la découverte virtuelle d’un des trente-trois médaillons hermétiques de la Cathédrale Notre Dame de Paris.
La symbolique de la cathédrale est inspirée par la mystique, sans laquelle elle ne serait qu’une simple œuvre architecturale. Elle est une invitation à découvrir le sens caché de ses symboles dans notre processus d’éveil.
 
A l'entrée de la cathédrale, au cœur même du pilier majeur du portail central, dit encore « du jugement » à la place d’honneur, l’on découvre le médaillon intitulé « le Médaillon de la Sagesse », qui, pour un regard profane, n’est rien d’autre qu’un bas-relief.
 
Il s’agit d’un ajout tardif du 19e siècle par Viollet-le-Duc (1814-1879), le grand restaurateur des constructions médiévales. C’est lui-même qui ajouta cette figure lors de la restauration de Notre-Dame, entreprise en 1845.
 
En réalité, cette statue, discrète mais magnifiquement rendue, est pour certains, une représentation de « Cybèle », déesse phrygienne de la nature sauvage, et « Gardienne du Savoir », ou encore « Santa Sophia » déesse des philosophes et de la Sagesse, voire « Notre Dame d’Alchimie ».
 
Elle trône en majesté assise sur un trône ; elle tient de la main gauche un sceptre ; Solidement installée, sa tête touche le ciel ; devant elle, entre ses genoux, une échelle à neuf barreaux implantée dans la terre ; dans sa main droite, elle tient deux livres, l’un ouvert, l’autre fermé.
 
Essayons d’y voir un peu plus clair :
 
Selon que l’on se base sur des principes ésotériques et/ou alchimiques, nous pouvons donner le sens suivant à la statue ainsi qu’à chacun de ses ornements :
 
LA POSITION ASSISE : La position assise sur un trône est une caractéristique ancienne qui n’est pas sans rappeler celle de la déesse égyptienne « Isis », qui a d’ailleurs été relayée par Cybèle à l’époque grecque.
 
LE SCEPTRE : qu’elle tient dans la main gauche, est un symbole de puissance, le signe de sa royauté « la Philosophia Perennis » (Philosophie Éternelle) couronnant et coiffant tous les savoirs, ainsi que l’accès à la conscience cosmique, l’embout de son bâton touchant le ciel.
SA TETE : est dans les nues, ce qui atteste de sa valeur divine et de sa spiritualité.
 
L’ECHELLE à 9 barreaux : Elle est implantée dans la terre, reliant le haut et le bas, et montrant que toute démarche initiatique commence par une visite sous la terre où règnent les ténèbres, mais que l’on peut s’élever. Chaque barreau est une étape à franchir sachant qu'il faut respecter une progression, un cheminement.
En bas est le plomb (l'homme brut de décoffrage) et en haut nous avons l'or (l'homme épanoui).
Ces étapes sont pour les alchimistes, l’Œuvre alchimique. Il s’agit de la « scola philosophorum » (échelle des philosophes) qui évoque la « patience » que doit posséder l’alchimiste, au cours de neuf opérations successives qui constituent le labeur hermétique. C’est un pèlerinage sur la verticalité.

Cybèle représentait l’archétype de la « Grande Mère Nature ». C’est pourquoi les philosophes la choisirent pour représenter l’Alchimie.
 
LES DEUX LIVRES : tenus dans la main droite représentent le savoir, les deux voies d’accès à la Connaissance d’ailleurs prônées par l’alchimiste.
 
L’un est ouvert représentant la connaissance visible ou exotérisme, qu’apportent les textes, et que tout le monde peut lire ; c’est la connaissance accessible à tous.
Le secret est là, à portée de tous, pour qui a su apprendre à lire, au cours du Voyage Alchimique.
On dit que les quatre doigts de la main droite qui tiennent le livre, expriment l’action des « quatre éléments » seuls capables de provoquer cette ouverture.
 
D’autre part, le livre fermé, situé au-dessous de celui qui est ouvert, évoque l’ésotérisme, la connaissance invisible, secrète, à laquelle l’initié parvient naturellement par sa quête intérieure. Cette démarche portera le novice jusqu’à la Sagesse.
La révélation d’un « secret ésotérique » est inutile vu que le secret se défend tout seul, en restant hors de la portée de la compréhension de l’ignorant, le « profane ».
 
La présence de Cybèle nous rappelle que la vraie sagesse doit être recherchée au cœur de la « matière ». Son mythe est inséparable de celui d’Isis, Isis étant associée à Demeter, et renvoie à la terre, à la matière première.
 
Quant à « Santa Sophia », elle est une déesse de justice, de sagesse, de bienveillance, de connaissance et d’honnêteté. La nature de Sophia y est présentée comme la connaissance intérieure plutôt que la connaissance acquise par le monde extérieur.
SOPHIA est aussi associée à ISIS. Son nom signifie littéralement « Sagesse » ; elle fut la déesse des philosophes pendant des siècles.
On dit aussi qu’elle a trois filles : « Foi, Espoir et Charité ». Ce sont des outils bien précieux pour affronter les épreuves de la vie humaine.
Sophia est la source du sens donné à sa vie, et permet de comprendre que même les expériences les plus traumatisantes sont sources de grandes leçons.
 
Que ce soit Cybèle, Santa Sophia ou Notre Dame d’Alchimie, ce médaillon représente la vertu de la Sagesse et notre quête spirituelle.
 
J’ai dit

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