Obédience : NC | Loge : NC | 08/10/2006 |
Rites de passage et signes du rituel Lorsque je lus le thème de la planche qui m’était proposée pour ces journées d’étude, je ne sais pourquoi je pensais immédiatement au compagnonnage. Sans doute les mots rites de passage m’y ont conduit. Et tout de suite une idée s’est imposée d’elle-même à moi : on demande au maître-compagnon d’accomplir un chef d’œuvre et nous admirons certains de ces chefs d’œuvre dans les divers musées du compagnonnage. Pourquoi ne demanderait-on pas au futur maître-maçon d’accomplir lui aussi un chef d’œuvre, non dans le domaine opératif qui n’est pas le sien, mais dans le domaine spéculatif ? Et quel pourrait être ce chef d’œuvre ? De fait, le plan suivant s’imposa à moi : 1 - En quoi pourrait
consister le chef d’œuvre du
maître-maçon ? 1- Essai de réflexion sur le chef d’œuvre du maître-maçon. × Sa qualification. Elle est limpide et certainement pour cela inquiétante. Elle est simple apparemment et pourrait se résumer ainsi : Trouver l’étroit passage entre : - le monde clos des
Anciens - sans l’aide. Pourquoi sans cette aide ? Il est tellement plus facile de s’appuyer sur un Dieu que l’on prie, que l’on supplie, que l’on aime, que l’on peut accuser, qui est un refuge, un abri, un recours. Je ne veux pas ici choquer ceux qui croient en Dieu. Je veux seulement rassurer ceux qui n’ont pas la foi, qui sont en quête d’absolu. C’est à ceux-ci et non à ceux-là que nos fondateurs ont pensé en instituant les rites de passage et les rituels. On peut formuler l’exigence du chef d’œuvre d’une autre façon : Comment le maître-maçon peut-il se situer, trouver sa place dans le monde post-moderne, monde éclaté, déchiré, désorienté ? Ce monde de la déconstruction, de la dé-création, de la déstructuration ? Ce monde des regroupements sans règle, sans rituel, spontanés, anarchiques ? Les raves parties sont un exemple frappant de ces regroupements. Questions palpitantes pour nous hommes et francs-maçons du XXIème siècle. Nos fondateurs ont eu, eux, à affronter, à l’époque de Kant encore imprégnée de cartésianisme, le passage lui aussi brutal d’un monde clos à un univers infini, à faire cohabiter théisme et déisme. Et pourtant pour nos fondateurs, le passage était plus facile car il s’inscrivait dans un processus de progrès qu’il fallait accompagner d’autant que la finalité de l’homme – pour les Européens du XVIIIème siècle - était le bonheur inscrit comme un droit dans la Constitution de la jeune République américaine fondée par des francs-maçons. Mais pour nous qui avons tout essayé : la démocratie directe, les dictatures, le despotisme éclairé, la démocratie représentative ? Pour nous, qui savons, que le progrès lui-même peut engendrer le meilleur comme le pire ? Comment être franc-maçon après Nietzsche ? Comment être philosophe après Nietzsche ? Sartre a tout de suite jeté l’éponge par une boutade : « Nous savons, nous, que Nietzsche n’était pas philosophe ». Mais une boutade, si elle permet une belle sortie provisoire, ne résout aucun problème. Que répondre nous, francs-maçons, à Nietzsche qui nous invite à briser toute métaphysique à coups de marteau, qui nous incite à « devenir ce que nous sommes », seuls dans un univers vide de signes et de Dieu, seuls contre tous et contre tout puisque même la vie dit-il « Est une nourrice sèche qui ne peut nous allaiter » ? Telle est la question que nous devons poser pour y répondre et cette réponse devrait pouvoir prendre la consistance d’un chef d’œuvre. Les trois piliers fondamentaux de cette œuvre pourraient être pour le franc-maçon : ® La liberté
dans le sens de libre arbitre cher à Saint Augustin. Or, ces trois piliers en rencontrent trois autres que nous connaissons bien : ® La sagesse qui peut
être assimilée à la liberté. Car l’univers infini créé par Dieu est beau pour les théistes comme était beau en soi l’ordre naturel (le cosmos) des Anciens, cet ordre naturel issu du chaos grâce à un démiurge pour Platon ou au logos pour Aristote. Et ce merveilleux mot logos qui, pour les Anciens, est en même temps monde, discours, parole, pensée, organisation, ordre, démonstration, calcul, ce mot présent dans toutes nos loges symboliques au REAA puisqu’il est le premier mot de l’Evangile de Jean, livre ouvert sous nos yeux pendant tous les travaux aux 3 premiers degrés du REAA. Si nos fondateurs avaient à régler pour eux ce passage d’un monde ancien, clos, harmonieux, à un monde ouvert et infini, pour nous la tâche est encore plus difficile : - Allons-nous donner à
la triade sagesse, force, beauté, la
préséance sur la triade liberté,
volonté, universalité, au risque de faire un
retour en arrière régressif et
passéiste ? L’enjeu est de taille, l’expérience cruciale et met le franc-maçon dans une position instable, de déséquilibre si difficile à vivre qu’elle a provoqué l’éclatement de la franc-maçonnerie universelle en plusieurs rites et plusieurs obédiences si l’on prend ce dernier mot dans le sens qu’il avait à l’origine et qui est : « Obéissance et reconnaissance par un groupe humain d’une autorité spirituelle ou morale déterminée ». Nos fondateurs avaient non seulement la tâche plus facile, mais ils s’activaient dans le sens de l’Histoire. Ils pouvaient tout à fait imaginer faire dans le domaine spéculatif ce que les hommes des métiers avaient fait dans le domaine opératif. Ils avaient surtout comme modèles des hommes comme Diderot, Rousseau, Montesquieu en France, Kant en Allemagne, Vico en Italie, Hume et Locke en Angleterre et même Thomas Reid et son « sens commun » en Ecosse. Ils savaient encore ce qui signifiait le mot cathédral ! Mais nous ? Entendez-vous les coups de marteau de Nietzsche qui brise toute métaphysique aussi bien religieuse que philosophique ? Entendez-vous les lamentations de Sartre qui constate qu’il est « condamné à être libre » et que cette liberté le ballotte dans le monde et lui donne la nausée ? Entendez-vous Cioran qui nous dit dans son Traité de décomposition son « regret d’être né » ? Entendez-vous la grande voix de Heidegger qui – outre Rhin – préconise à l’Europe la philosophie nazie comme retour à la métaphysique ? Entendez-vous le « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous » de Marx qui – influencé par Feuerbach et Engels – trahissant les idéaux saint simoniens, fouriéristes, proudhoniens, nous invite à construire une société sans classe où l’arbitraire le plus pur tient lieu de loi universelle ? Pour nous FF\ MM\ du XXIème siècle que nous reste-t-il à faire ? Sur quels décombres construire notre chef d’œuvre ? Sur quelles fondations ? Sur quel terreau ? Sur quelle roche ? Sur quel roc ? Peut-on encore mettre nos pas dans ceux de Descartes qui nous invite à faire table rase de façon théorique alors que tant d’autres se sont chargés, eux, de faire de façon concrète et pratique plus que table rase ? Si notre univers n’est plus un champ clos, s’il est ouvert à tous vents, il est devenu un champ de ruines ! C’est sur ces ruines que le FM du XXIème siècle doit réunir ce qui est épars, disloqué, jeté en vrac de par le monde. Comment ? En suivant la voie préconisée par Guénon qui, sous prétexte de retrouver une tradition primordiale hypothétique, non seulement combat toute post-modernité mais lance ses assauts les plus violents contre la modernité et ses idéaux, cette modernité qui a enfanté la F\ M\ spéculative et a donné au monde la démocratie et les droits de l’homme et du citoyen ? En suivant l’appel pressant des religions révélées ? Mais nous savons depuis saint Augustin et Pascal que la foi, contrepartie de la grâce, est réservée à quelques élus, pas nécessairement ceux qui s’épuisent à la chercher ? Faire - comme trop de FF\ MM\ le font - comme si la post-modernité n’existait pas et que - par un miracle qui se renouvellerait quotidiennement - la splendeur des Lumières était encore intacte ? Aucune de ces trois voies ne me semble satisfaisante. Alors ? Tout est-il perdu ? Eh ! bien non ! Il nous reste à voir ensemble si nos rites et nos rituels, nos rites de passage et les signes du rituel, nous donnent les matériaux de base nécessaires à une reconstruction du monde, une refondation de ce monde. Cette refondation, à laquelle je donne le nom de chef d’œuvre, nous permettrait de retrouver l’harmonie du Cosmos des Anciens sans perdre pour autant les qualités et les atouts indéniables d’un univers ouvert et infini dont la loi qui le régit ne peut avoir qu’un caractère universel. 2 - Contribution des rites de passage et des signes du rituel à l’élaboration du chef d’œuvre du Maître-Maçon. Avant d’analyser en quoi
rites de passages et signes du rituel peuvent contribuer à
l’élaboration du chef d’œuvre
du Maître-Maçon, il faut que nous
précisions ce que nous entendons par ces deux locutions. Je
ne reviendrai pas sur ce qui a été dit depuis
hier sur le rite et le rituel dans le cadre
général des rites de passage. Je
préciserai simplement, car cela a une importance capitale
pour la suite de notre propos, que : Le rite est au rituel ce
que l’éthique est à la morale. Je
rappellerai aussi que, pour moi, la meilleure définition des
rites de passage est celle de Van Gennep en 1909 : Le signe vient du sanscrit sek qui signifie « déclaration publique ». Le signe est une marque distinctive, une empreinte. Il permet de manifester l’existence d’une chose absente. Le meilleur exemple que je puisse vous donner est le fameux : « Ralliez-vous à mon panache blanc » d’Henri IV. Rappelons les faits : A la mort d’Henri III, en août 1588, assassiné par le moine Clément, l’héritier désigné, à la fois par le roi défunt et par l’usage, c’est Henri, roi de Navarre. Or, Henri est huguenot. En 1572, il avait abjuré la religion protestante pour épouser Margot, sœur d’Henri III. Mais dès 1576, il s’était rétracté et avait été choisi comme chef du parti protestant. A la mort d’Henri III, il est donc roi sans couronne et sans royaume. Il ne peut être sacré puisque hérétique. Sûr de son droit, il va conquérir par les armes son royaume. Or le roi en campagne, sur le champ de bataille, a un fanion de commandement appelé cornette qui est de couleur blanche. Roi non reconnu par les catholiques majoritaires, Henri n’a pas droit à la cornette blanche. En demandant que l’on se rallie à son panache blanc c’est dire : « reconnaissez-moi comme votre roi, votre souverain ». Voilà ce qu’est un signe. Nous allons voir que le rituel contient un certain nombre de signes, certains visibles, d’autres cachés et ce ne sont pas les moindres. Nous allons voir aussi que rites de passage et signes du rituel sont en dialogue permanent. Ils se répondent et se fortifient. Gardons en mémoire, pour la suite du propos, ce qui est fondamental : Les rites de passage concernent l’individu, les signes du rituel le groupe auquel cet individu appartient. Reprenons maintenant l’objectif que nous nous sommes fixés : Trouver le passage, la jonction, entre le monde clos des Anciens qui a vu fleurir et s’épanouir les sociétés initiatiques anciennes et notre monde post-moderne. Ces deux mondes se caractérisent essentiellement par : ® La
primauté donnée dans le monde ancien au collectif
et au social (nous sommes dans le rituel). Rappelons que nos fondateurs n’avaient perçu, eux, que l’émergence de cet individu qui allait prendre dans le cosmos toute la place comme Léonard de Vinci l’avait pressenti dans la représentation qu’il fait de l’homme, microcosme, qui emplit complètement le macrocosme représenté par un cercle. Et que le maître-maçon, nous le savons, est au centre de ce cercle. Au centre donc du microcosme et du macrocosme. Avant de développer les relations des rites de passage et des signes du rituel, rappelons que le F\ M\ est du monde et dans le monde. Sa mission est circonscrite au monde ici et maintenant. Ce qui n’exclut pas, bien entendu, toute échappée spirituelle dans un monde contemplatif. Mais le F\ M\ est un actif. Il agit dans le monde. Sa méditation n’est qu’un rechargement d’énergie. Le F\ M\ ne peut s’extraire du monde qui est le sien. Il ne peut enjamber les siècles et faire comme s’il vivait dans une société antique ou moyenâgeuse ou même moderne. Il naît, vit et meurt dans une société post-moderne. C’est clair et irréversible. Nous pouvons être des utopistes mais pas des chimériques. Nous ne poursuivons pas des idéaux sans consistance. Nous sommes, comme Platon le suggérait, des idéalistes réalistes. Et surtout, nous l’avons dit en commençant, nous n’avons personne à invoquer, nous ne pouvons attendre aucun appui extérieur. Nous sommes seuls sur le chemin et nous sommes en chemin. Nous ne pouvons sous aucun prétexte nous arrêter. Nous sommes condamnés à aller de l’avant. Nous sommes en marche. Nous pélerinons sans cesse. Idéalistes, nous ne courrons après des idées. Au contraire, nous avons en nous quelques idées forces que nous nous efforçons de rendre réelles : perfectibilité de l’homme, citoyenneté universelle, libre arbitre, amour dans le sens de philia auquel nous donnons un caractère universel. Nous sommes des pontifes : des constructeurs de ponts et des briseurs de frontières, de toutes les frontières, surtout celles qui sont invisibles aux yeux des profanes. Nous sommes des auditeurs, dans le sens que nous devons écouter et entendre le monde et pour cela percevoir les signes qu’il nous envoie. Nous devons être des passeurs d’un monde à un autre, d’un état à un autre. Mais à l’état brut – avant l’initiation primordiale – nous avons besoin d’être formés à ces deux missions essentielles d’auditeur et de passeur. C’est en cela que les rites de passage et les signes du rituel prennent toute leur importance. Ils vont faire de nous des conciliateurs qui mettent en communication le cosmos des anciens où le collectif domine et le monde post-moderne où l’individu a pris toute la place et se pense à lui seul comme maître et roi du monde. Or, mes frères, à chaque tenue, grâce au rituel, nous réunissons le collectif et l’individuel qui dans le monde profane s’opposent constamment. Le collectif c’est la loge constituée en corps unique, dès l’ouverture des travaux. « Mes frères, dit le V\ M\, nous ne sommes plus dans le monde profane… Nous avons laissé nos métaux à la porte du Temple… ». L’individuel est chaque F\ M\ qui garde son libre arbitre dans la loge, qui peut s’exprimer, que l’on écoute sans l’interrompre, avec lequel l’on ne dialogue pas. C’est avec le corps de la loge représentée par le V\ M\ que le F\ M\ dialogue. La loge est une structure libre, mais une structure libre est toujours une structure. Malgré cela, l’individu F\ M\ garde à l’intérieur de cette structure sa totale liberté. J’ai bien dit « à l’intérieur de cette structure » alors que dans le monde profane la structure est toujours extérieure à l’homme et l’écrase le privant de toute liberté. La loge, au contraire, est un espace de liberté. C’est le seul lieu où l’expression est totalement libre. Se taire est même revendiqué par certains qui ne prennent jamais la parole. Certains pourront me rétorquer : « Mais le rituel est une contrainte. Le F\ M\ dans sa loge, quand les travaux sont ouverts, ne peut faire ce qu’il veut, ses mouvements sont réglés… » Je répondrai que le rituel organise la loge. Il en est le corpus des lois. Rousseau disait : « J’aurais voulu vivre et mourir libre sous l’honorable joug des lois ». Le rituel représente ce corpus des lois acceptées par tous et sous lesquelles nous sommes vraiment libres, d’une liberté qui n’a pas sa correspondance dans le monde profane où tout est immuable : la hiérarchie, les fonctions, les honneurs. En F\ M\ ils n’ont qu’un caractère aléatoire et surtout éphémère. Combien parmi vous, aujourd’hui devant moi, ont été vénérables maîtres et se retrouvent confondus avec la masse des frères ? Combien occupent ailleurs de hautes fonctions et se retrouvent ici maîtres-maçons parmi des maîtres-maçons ? En loge d’apprentis, nous sommes tous apprentis et c’est le tableau de loge d’apprentis qui nous fédère. En loge de compagnons, nous sommes tous compagnons et le tableau de loge qui nous unit est celui du 2ème degré. Au 3ème degré, en chambre du milieu - comme ici ce matin - nous sommes tous maîtres-maçons, nous sommes tous couverts, nous sommes unis autour du tableau de loge au 3ème degré qui recouvre les tableaux des 2ème et 1er degrés. A chaque tenue, la loge se reconstitue selon son degré et son rituel. Ce que je viens de vous dire là, mes frères, ce sont des signes et ces signes ce sont nos rituels qui nous les donnent, rituels d’ouverture et de fermeture des travaux, rituels d’initiation, rituels d’instruction, rituels d’affiliation, rituels d’intégration, rituels de reconnaissance conjugale, rituels d’adoption, rituels de tenues funèbres. Eh ! bien mes frères, les signes du rituel (comme le panache blanc d’Henri IV) sont des injonctions pour nous FF\ MM\ au ralliement et au rassemblement : . Signe de
reconnaissance. . Pour
l’apprenti, la main sur la gorge, évoque la parole
et « je garderai le secret ». . Initiation au 1er degré. Le retour au centre de la terre dans le cabinet de réflexion, les épreuves de l’eau, de l’air, du feu, nous mettent en présence des quatre éléments qui constituent le cosmos. Vous l’avez reconnu, c’est notre premier monde, le monde clos et harmonieux des anciens - le profane vient de passer sans transition du monde post-moderne qui est le sien à ce monde ancien que l’on veut lui faire connaître. Monde du silence pour lui apprenti au milieu d’apprentis qui sont devenus ses frères. . Initiation au 2ème degré. Préfiguration du monde moderne par les arts libéraux (opposés aux arts mécaniques du monde antique), par « la gloire au travail » alors que le monde antique et médiéval privilégie l’otium sur le negotium. Mais en même temps références aux grands initiés, tous du monde antique, aux ordres d’architecture essentiellement grecs et à la gnose comprise entre autres symboles dans la lettre G. Passage dans la même cérémonie initiatique d’un monde à l’autre. . Initiation au 3ème degré. L’entrée
à reculons dans la chambre du milieu, signe que nous allons
découvrir un autre monde sans perdre des yeux
l’ancien. « Nous entrons dans
l’avenir à reculons »
disait Paul Valéry. Comme nous dans la chambre du milieu.
Mais la mort nous y attend. La mort au monde moderne,
découvert en loge de compagnons pour entrer dans le monde
post - moderne, le nôtre, le monde mortifère par
excellence, le monde où la mort a pris les formes les plus
horribles. Nous voyons combien tous ces signes, pourtant
cachés, nous sautent aux yeux, pour utiliser une expression
du langage commun - pendant les rites de passage. Nous constatons
combien rites de passage et signes du rituel sont liés,
dialoguent entre eux, communiquent, nous renvoient des uns aux autres
pour mieux nous éclairer. Mes frères, si nous entrons en nous-mêmes, si nous écoutons notre être le plus intime, celui que certains appellent « le maître intérieur » nous ne pouvons pas ne pas percevoir les tressaillements des trois mondes qui nous habitent : le cosmos des anciens que nous avons vécu comme apprenti, le monde moderne, monde des Lumières qui nous est apparu comme l’étoile flamboyante en loge de compagnon, et le troisième monde, ce monde post-moderne, monde de la destruction et de la mort que nous revivons lors de toute initiation au 3ème degré. Ce sont les rites de passage qui nous ont fait passer (au sens fort du terme) d’un monde à l’autre. Si nous sommes capables maintenant de percevoir tous les signes - et il y en a - du rituel nous aurons les outils nécessaires pour élaborer notre chef d’œuvre de maître-maçon. J’ai dit, J\ M\ |
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