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Les nombres de l’App\ En tant que cherchant c’est, comme à l’habitude, vers le rituel de l’App\ que mes premières recherches se sont orientées. Avant toute chose, prenons bien la dimension de ce qu’est un nombre. Car ici c’est bien de nombre que nous parlons. En effet il ne faut pas confondre chiffre et nombre. Les chiffres sont les différents signes graphiques qui permettent de former les nombres. Il y a par exemple 10 chiffres arabes et 7 chiffres romains. Les chiffres sont en quelque sorte les signifiants permettant l’existence des signifiés, c’est-à-dire les nombres. Ainsi les 10 chiffres, pris séparément, ont aussi la qualité d’un nombre porteur de sens. D’un point de vue étymologique le mot « nombre » vient du latin « numerus » indiquant que celui-ci a pour fonction de partager, de distribuer, et de diviser. Le nombre est donc symbole de partage, de distribution et de division du temps, de l’espace. A partir de l’unité, point de départ ou de commencement peut se construire la succession progressive des nombres. Et chaque nombre est une individualité qui prend naissance à partir de l’unité, porteur d’une signification propre et distincte. Revenons donc aux différents Nombres de l’App\ et à leur signification. Dans l’instruction au première degré du Rituel Ecossais Ancien et Accepté de 1802, ayant précédé, dans notre R\ L\, celui que nous venons d’adopter, qualifié d’Hiram, il est demandé à l’App\ : Quel âge avez-vous ? Et l’App\ de répondre : S’informer de l’âge maçonnique d’un F\, c’est lui demander quel est son Grade. L’App\ a Trois ans parce qu’il est initié aux Mystères des Trois Premiers Nombres. Quels sont ces Mystères ? Ils se déduisent des propriétés intrinsèques des Nombres. La pensée se base sur des notions abstraites lorsqu’elle s’applique au problème de l’existence des choses. Et c’est bien là que toute la quintessence des Nombres de l’App\ prend ses racines. C'est-à-dire leur signification et les enseignements que tout App\ se doit de comprendre et d’approfondir. Repartant ainsi des propriétés intrinsèques des Nombres, de certaines notions abstraites que ces derniers ont pu faire naître au cours des temps, je vais donc tenter de vous livrer les résultats de mes réflexions, en me gardant bien d’esquisser toute nouvelle cosmogonie, dont les récits philosophiques et les théories scientifiques ne manquent pas. Commençons donc par le Nombre 1, et reprenons le Rituel…Nouvelle question : Qu’avez-vous appris par l’étude du Nombre Un ? Réponse de l’App\ : Que tout est un, vu qu’il ne saurait rien exister en dehors du tout : « Un le tout ». Essayons d’y voir un peu plus clair… En mathématique le 1 est utilisé comme base de référence. Dans les valeurs aussi bien matérielles que spirituelles le nombre Un représente avant tout le symbole de « Dieu », car celui-ci signifie le « commencement ». En d’autres termes le point origine de la création de l’Univers. Le Un est considéré, nous dit-on, comme le Tout.Mais qu’est-ce que le Tout ? Est-il ce point d’origine ? Comment se matérialise-t-il ? Pardonnez-moi, mes FF\, toutes ces interrogations. Comprenez-moi, il m’est difficile d’imaginer ce qu’est le tout. Car si le Tout englobe tout, il englobe forcément le « Rien » puisque le Rien fait partie du « Tout ». Le Tout ne serait-ce, en fait, l’Absolu, Unité de l’Univers ayant permis la Création ?Est-ce l’expression du Grand Architecte de l’Univers ? D’un point de vue scientifique, l’expansion constante de l’Univers laisse à penser que, à l’origine, l’Univers était concentré en un seul et unique point. Et, à partir de ces bases, les scientifiques ont démontré que ce point unique devait avoir un volume nul et une densité infinie. L’effervescence de mes pensées ainsi que l’extrapolation du point de vue scientifique précédent, n’invitent-ils pas à imaginer que ce fameux point, de volume nul et densité infinie, représenterait le « Tout » concentré sur lui même. Certains récits philosophiques et cosmogoniques assimilent ce point à « l’être du non être ». Pour d’autres, il s’agit du « Néant dans l’Infini » …Quoi qu’il en soit, pour tout App\, le Nombre Un lui enseigne le rôle primordial du Grand Architecte de L’univers dans la création de son œuvre. C’est donc l’Unité primordiale, que l’on peut initialement qualifier de statique, et renfermant ce que l’on prénomme le « Tout ». Ce nombre Un est donc hors de toute manifestation. Intéressons nous maintenant au Nombre 2. Revenons au Rituel… Nouvelle question : « Comment formulez-vous les principes que vous révèle l’étude du nombre Deux ? » Réponse de l’App\ : « L’intelligence humaine assigne artificiellement des bornes à ce qui est, en réalité, un et sans limites. Nous ne percevons qu’en différenciant l’objet observé de son milieu. A ce point de vue, Deux est le Nombre de la Science. Mais en même temps, il représente un antagonisme qu’il convient de concilier ». Explications : C’est en se
dédoublant que l’Unité primordiale
(c’est-à-dire le Un) crée ainsi la
dualité. C’est en se subdivisant que l’Unité génère toutes les paires d’opposés, sources de conflits, de complémentarités, etc. Le Nombre 1 qui était à la fois : Tout et Rien, Etre et non Etre, Néant et Infini, Substance et Essence, en se dédoublant donne naissance au Nombre 2 qui n’est autre que deux moitiés ou deux pôles d’une même réalité. Or l’intelligence humaine ne représente-t-elle pas la faculté de percevoir ? C’est-à-dire cette faculté que tout Homme a de percevoir ce monde créé et bien réel afin de mieux l’appréhender, le dimensionner, le comprendre, le penser, le faire grandir... Le dédoublement ainsi généré, symbolisé par le Nombre 2, instaure des limites, des bornes permettant à l’esprit humain de créer et développer ses propres repères. Et toute cette dualité émergente peut être porteuse d’aspects négatifs dans l’expression d’oppositions, de confrontations, comme d’aspects plus positifs au travers de complémentarités. Nous ne pouvons comprendre que ce qui donne prise à nos facultés mentales et intellectuelles. C’est bien là, la source des nombreuses questions qui se posaient précédemment lors de l’enseignement du Nombre Un. Pour percevoir les éléments qui nous entourent nous devons les différencier de leur milieu d’existence. La différentiation est donc indispensable à la perception et donc à la connaissance. C’est ce qui fait du Nombre 2, le nombre de la Science. D’un point de vue Maçonnique, pour chaque candidat, lors de son initiation, ou App\ lorsqu’il fait par la suite face au V\ M\ afin de s’exprimer, l’enseignement du Nombre Deux prend toute sa dimension. Placé entre les deux colonnes, face au pavé mosaïque noir et blanc, le candidat ou l’App\ est en proie aux doutes et aux idées contradictoires. Le fil à plomb au milieu du pavé mosaïque symbolisant l’axe du monde reliant « microcosmos » et « macro-cosmos » est là pour lui permettre son éveil spirituel. C’est ainsi que tout App\ peut comprendre et découvrir l’importance du Binaire dans son chemin initiatique : « le Binaire délimitant ses champs de perception, qui associé à la troisième dimension lui ouvre les portes d’un apprentissage constructif indispensable à la réalisation et solidité de ses futurs travaux ». Ainsi, le Nombre 2 représente le discernement, cette faculté de percevoir, base à toute évolution et progression. Ce qui nous porte vers le Nombre 3 : Revenons à nouveau au rituel. Nouvelle question : « Que concluez-vous de là ? »Réponse de l’App\ : « Qu’il y a lieu de ramener le Binaire à l’unité par le moyen du Nombre Trois ». Le ternaire, synthèse de ce qui apparaissait opposé, constitue pour nous la représentation intelligible de l’Unité. En raison de cela, la F\ M\ rappelle la Loi du Ternaire par ses principaux symboles. Avec le Nombre Trois, les aspects négatifs d’opposition précédemment décrits s’estompent. A partir du terreau constitué par le Binaire, de comparaisons et d’analyses, germe la troisième dimension source de conciliation et entendement. Ainsi le Ternaire fait naitre la voie médiane conciliatrice du Binaire, par une prise de conscience de la relativité de l’Univers, du jeu vivant des alternances et des contraires, et du nécessaire besoin de recherche d’équilibre… Le Nombre Trois correspond à ces équilibres, ô combien recherchés, tels que le Bien et le Mal, le Vrai ou le Faux, etc. d’où émergera un aboutissement : l’aboutissement entre le 1 et le 2. Symboliquement, et par analogie avec ce qui précède, le Nombre 3 n’est donc pas égal à 1 + 2mais à1 + 1. En effet le Nombre Deux n’étant que la division du Nombre Un, le Nombre Trois représente la reconstitution du Un et formalise ainsi son aboutissement. Il est devenu créateur de développement, d’évolution et de progression. A titre d’exemple : l’homme se complétera à la femme pour donner naissance à un enfant, cet enfant correspondant ainsi au nombre 3. L’enseignement pour l’App\ est donc le suivant : « Deux révèle Trois et le Ternaire n’est qu’un aspect plus intelligible de l’Unité ». Et les exemples permettant d’illustrer la richesse de ces enseignements relatifs aux Nombres sont nombreux pour l’App\. Par exemple, plaçons-nous d’un point de vue de la géométrie. • Le 1 n’a pas de forme. C’est, comme vu précédemment, le symbole de l’Absolu sans aucune limite et qui contient Tout. C’est le point, le germe initial…• Le 2 quant à lui, représente l’apparition de l’information mais aussi de la division. C’est une ligne, figure géométrique considérée comme inaboutie, sans réelle signification… • Quant à lui, le 3 devient créateur car il donne naissance à la première figure géométrique possible : le triangle. C’est pourquoi le triangle est représenté sous une forme de pensée complète et aboutie, établie à partir de 2 termes antagonistes et d’un troisième, conciliateur. C’est notamment la forme du Delta Lumineux, symbole important et prestigieux du Grand Architecte de l’Univers. Le Nombre Trois est donc archétypal, de par la pureté et l’idéal qu’il incarne. Et au-delà de la simple géométrie, tous nos référentiels de vie les plus fondamentaux reposent sur d’importants ternaires : • Le ternaire du temps :
Passé, Présent, Futur. En Franc-Maçonnerie, ces trois ternaires sont essentiels, car directement connectés à l’espace et au temps sacrés, et au cycle initiatique de tout Maçon. C’est pourquoi, les expressions du Nombre Trois sont nombreuses. Et chacun des ternaires maçonniques sont porteurs de significations riches d’enseignements. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer : • Signes, paroles et
attouchements sont les vecteurs de reconnaissance entre les
maçons ;
Associé au cabinet de réflexion où le néophyte subit sa première purification, celle de son corps physique par la mort et la renaissance symboliques de ce dernier des entrailles de la terre, les quatre éléments se trouvent ainsi réunis laissant au futur App\ entrevoir les portes du Quaternaire… A la lumière de cette esquisse, les différents enseignements des Nombres de l’App\ pourraient, à mes yeux, se résumer ainsi : Le Nombre Un représente le Principe, l’Unité renfermant la multiplicité, le Grand Architecte de l’Univers… Le Nombre Deux représente la manifestation des contraires, des complémentarités, des opposés, des extrêmes, du ciel et de la terre, et donc du compas et de l’équerre posés sur le Volume de la Loi Sacrée… Le Nombre Trois représente le retour à l’unité, à l’être primordial né de la jonction du ciel et de la terre, de l’esprit et de la matière c’est-à-dire l’homme divin qui se doit d’être le référent de tout Maçon… V\ M\, et vous tous mes F\, Pour moi, humble App\, ces trois Nombres représentent les trois premières notes dessinées sur la partition d’une complainte, guidant harmonieusement les pas du Cherchant, toujours plus loin sur l’un des chemins les moins fréquentés : Le chemin de la spiritualité… J’ai dit |
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