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La Colonne d'Harmonie
« Ut queant laxis, Resonare fibris, Mira gestorum, Famuli tuorum, Solve polluti, Labii reatum, Sancte Iohannes ». « Afin que tes serviteurs puissent chanter, avec des voix libérées, le caractère admirable de tes actions, ôte, Saint Jean, le péché de leur lèvre souillée ». Dès le début de la codification de la musique, celle-ci fut placée, comme la franc-maçonnerie, sous le patronage de Saint Jean. C’est en effet Gui d’Arezzio, au XIème siècle, qui choisit les premières syllabes des hémistiches de l’office de Saint Jean Baptiste pour désigner les notes de la toute première gamme ; « Ut ré mi fa sol la ». Le « Si », initiales de « Sancte Iohannes » fut ajouté à la fin du XVIème siècle par Anselme de Flandres et le « Do » apparut en 1673 avec l’italien Bononcini et devint synonyme « d’ut ». Nous nous attacherons, au travers de cette planche, à dégager la caractère symbolique de la musique et à discuter de la place qu’elle occupe dans nos loges par rapport à celle qu’elle pourrait prendre.
Qu’est-ce qu’un son ? Le son est le fils de la matière. En effet, la physique nous apprend que le son est une onde, une vibration qui se propage telle les rides concentriques à la surface de l’eau lorsque l’on vient d’y jeter une pierre. Cette onde, fruit d’une source oscillante, s’étend de proche en proche, tant qu’elle rencontre de la matière solide, liquide ou gazeuse. Mais est irrémédiablement arrêtée par le vide. Nous avons plusieurs mots de
vocabulaire pour désigner les sons. Deux se
détachent particulièrement et se rapportent
à notre propos ; le « bruit »
et la « musique ».
Faisons encore appel à la physique pour
différencier l’un de l’autre.
Qu’est-ce qui caractérise un bruit ? Un ensemble
d’ondes comportant chacune une hauteur (la Tonie) qui
dépend de la fréquence, une intensité
physiologique (la Sonie) dépendante de l’amplitude
des vibrations, et le timbre, lié à la forme de
la vibration. Le paradoxe est que la musique a, physiquement, la
même définition. Le son exprime
« Dieu »
tout en étant « Dieu »
lui-même. « Aum »,
le son des origines, est un symbole ternaire. Composé de
trois lettres, il symbolise les trois divinités
suprêmes du panthéon Hindou ; Brahma, Vishnu,
Shiva.
Nous venons de voir que le son
à une forte importance symbolique pour la religion Hindou.
Un peu moins pour nous. Existe-t-il une symbolique d’un
élément dérivé du son ; la
musique ? Boèce distingue trois
types de musiques symbolique :
4-1-1- La « colonne » Quelle définition peut-on donner de la colonne d’harmonie ? Comme nous le verrons plus avant, cette dernière à évolué au fil du temps mais aussi en fonction des lieux. On peut généraliser le terme en disant qu’il s’agit d’une formation d’instruments, de chanteurs, ou bien même des deux réunis propre à produire de la musique ou des chants lors de tenues maçonniques. De nos jours, on peut dire que la colonne d’harmonie est l’ensemble des moyens propres à reproduire de la musique. A noter que le cœur formé par l’ensemble des F\ d’un atelier et chantant a capella ne peut être qualifié du terme de « colonne d’harmonie ». 4.1.2. Le chant On trouve la présence de chants et de chansons très tôt dans l’Histoire de la maçonnerie. En effet, les constitutions de la Grande Loge d’Angleterre, parues en 1723 fut agrémenté de 4 chants maçonnique dont 3 avec musique. Il faut toutefois noter dès de le départ que ces chants trouvent place après les lettres d’approbation de la Grande Loge, ce qui signifie qu’elles n’appartiennent pas aux constitutions elles-mêmes, mais qu’il s’agit d’un ajout. Ces chants de 1723 sont ; la « chanson de l’apprenti », la « chanson du compagnon », la « chanson du (vénérable) maître », et la « chanson du surveillant ». Déjà, dans la structure de ces chants, des strophes sont précédées du mot « Chœur », ce qui démontre que l’ensemble des F\ répondait à un soliste. Les premières chansons ne tardent pas à franchir le « channel ». Mais sur le continent, les habitudes vont devenir vite différentes de celles du côté anglais. En effet, les premiers chants continentaux font partie des chansons à boire et des chansons de banquet d’ordre dont la qualité laisse à désirer. « Des actes ? Des actes de la F\ M\ ? Je n’en connais pas d’autres que leurs discours et leurs chansons qui sont général mieux imprimés qu’ils ne sont pensés et exprimés ». Suivant Gotthold Ephraim Lessing en 1778. En Angleterre, les chants sont très vite intégrés au rituel lui même. Dès 1740, le livre de la « loge de l’amitié » à Londres démontre que les chansons historiques, contenant les mêmes messages que les constitutions, remplacent de manière plaisante la lecture obligatoire de ses dernières. Sur le continent, ces chants restent assez exceptionnels, réservés aux tenues de commémoration ou d’une importance particulière. 4.1.3. Perception de la colonne dans l’ancien temps. Dans toute l’Europe, les musiciens professionnels sont très demandés par les loges. Il n’est pas rare qu’ils soient exemptés de capitation en échange des services qu’ils rendent aux ateliers. On les appelle les « F\ à talent ». « Le F\ (Henry) EVERY recommanda monsieur Stephen Harrison, de la cathédrale de Lincoln, maître de musique, comme personne digne d’être admise membre de cette société, et il proposa de donner une Guinée pour contribuer aux frais de son admission. Le sieur Cecil Wray proposa aussi de donner une Guinée, le sieur christopher Hales, une demi-guinée, et le sieur Cecil Wray ajouta une autre Guinée. Et considérant que monsieur Harrison pourrait être utile et divertissant pour la société, la loge accepta de l’admettre pour ladite somme de 3 livres, 13 shillings et 6 pence ». (N.B. La cérémonie coûtait à la loge de Lincoln dans les années 1730 la somme de 5 livres et 5 shillings au néophyte). On assiste aussi à la création de véritables loges de concerts, tant à Paris qu’à Berlin. Mes ces ateliers ne rentrent pas dans le cadre d’une simple colonne d’harmonie. Que pourrait-on penser aujourd’hui de ces F\ dont l’entrée en loge était, au minimum, facilitée par leur talent, et au maximum, en était la seule cause ? 4.1.4. Géographie de la colonne d’harmonie. C’est en Allemagne que la colonne d’harmonie et, par extension, la musique maçonnique, prend son essor. Cet intérêt pour la musique fut présent en premier lieu dans l’armée, puis, les loges militaires étant très bien représentées, la musique entra tout naturellement en maçonnerie. Pourtant, on notera que la colonne d’harmonie fut bien moins accueillie et représentée en France, pourtant traditionnellement patrie des arts et des lettres. Nous y reviendrons plus avant, mais cette différence perdure encore de nos jours. 4.1.5. Mozart et la musique maçonnique. On ne peut parler de musique et de maçonnerie sans parler de Wolfgang Amadeus Mozart. Celui-ci composa 3 cantates à l’attention des loges viennoises mais la majorité de ses œuvres maçonniques sont perdues. Il nous reste aussi 3 lieds (sorte de cantiques) formellement identifiés. A noter que la musique maçonnique était avant Mozart et Liszt d’une qualité proche du zéro absolu. Je laisserai à d’autres F\, autrement plus « calés » que je ne le suis en musique et en solfège, le soin de décortiquer chacune de ces œuvres pour y découvrir tous « messages maçonniques » secrets inscrits entre les notes. 4.2. La musique et l’art. « -
Que signifie le deuxième voyage ? Certains se souviennent de ce que je disais à l’époque ; « Ne pas passer du Mozart en tenue, ce n’est pas forcement faire insulte à Mozart. Ne passer que du Mozart, c’est faire insulte à tous les autres ». La question reste toutefois en
suspend ; selon vous, mes F\, y-a-t-il des musiques à passer
ou à ne pas passer en Loge ? Je vous laisse deviner de quelle
cassette il peut bien s’agir ! Et puis les derniers, qui ont
une grande palette de musiques.
Ce soir, mes F\, la colonne
d’harmonie est restée muette. Vous avez depuis
longtemps l’habitude de la musique en loge. On m’a
souvent dit que l’on appréciait ce qu’on
avait une fois qu’on l’avait perdu. |
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