Obédience : NC Loge : NC Date : NC



Les Colonnes


Le sujet du travail demandé étant les colonnes, je vous parlerai donc de mes modestes connaissances ainsi que de ma propre sensibilité.

La traduction du « LAROUSSE » évoque un support de maçonnerie isolé, élevé pour recevoir une charge.
Sur un plan étymologique, il me semble difficile d’établir une différence entre colonne et piliers dont les emplacements et fonctions sont pourtant clairement distingués dans notre espace sacré.

En franchissant le seuil du temple, les frères pénètrent dans un cosmos ou la lumière naît d’elle-même sur la magie des rites. Nous découvrons ces 2 colonnes et 3 piliers que nous appellerons colonnettes et nous tenterons d’intégrer le rôle de ces dernières au sein du rituel.

Le temple possède en fait 2 portes. La première porte, profane, condamne matériellement l’entrée du temple. Elle concrétise la séparation qui existe entre le parvis du temple, entre le monde profane et le lieu sacré.

Lorsque nos travaux vont commencer, la porte profane s’ouvre et à l’entrée du temple, les deux colonnes, avec l’espace qu’elles délimitent, réalisent une porte sacrée. Cette porte sacrée nous indique que nous allons
Avoir la possibilité de transmigrer d’une vie profane vers une renaissance sacrée. Franchir ces colonnes, c’est se purifier, c’est accepter d’abandonner nos pensées et nos comportements négatifs, c’est s’ouvrir au sacré et travailler afin de tracer sa voie.

Lorsque nous entrons dans le temple, il est midi et nous débutons nos travaux. Le soleil illumine la colonne du sud à la lettre « j ».Dans la cosmogonie chinoise, le sud est symbolisé par le ciel. Le ciel est le créateur, l’origine. C’est le ciel qui nous donne l’impulsion créatrice et nous oriente dans la voie avec force et persévérance.

Le ciel nous donne la force de nous modifier, de devenir conforme à la voie que nous essayons de tracer. Le ciel n’est pas la voie, il établit en nous la possibilité d’avancer par le travail et ce dernier s’inscrit dans le temps.
En apercevant la colonne du sud, nous pouvons débuter nos travaux avec l’énergie initiale suffisante.

Lorsque nous entrons dans le temple la colonne « J » se trouve à droite. C’est dans la main droite que nous recevons l’énergie créatrice. Ce coté nous donnera la dextérité pour manipuler habillement nos outils. Nous travaillons désormais sur la pierre cubique à pointes et nous recevons notre salaire sur cette colonne

Puis nos travaux commencent. Nos regards, nos cœurs sont réceptifs et tournés vers l’orient. Dans le yi-king, l’orient, c’est le feu, celui qui illumine.
Le feu irradie, chauffe, imprègne et féconde. Pendant la tenue nous sommes ouverts à l’orient .Notre graine peut germer.

Dans le livre des transformations, le nord représente la terre. La terre est le réceptif, c’est le complément du créateur, du ciel. La terre représente le don de soi absolu. Pendant nos travaux nous sommes devenus perméables, réceptifs à la beauté et à l’harmonie. Nous sommes devenus souples, nous sommes devenus terre. C’est pour cela que nous pouvons recevoir un salaire à la colonne B. Le salaire est ce que nous avons gagné en pénétrant et en travaillant dans le temple. Si notre cœur a pu s’ouvrir, nous pouvons percevoir ce salaire, cette bénédiction.

Après vous avoir parlé des 2 colonnes, les compagnons cheminent sur la voie sacrée avec la force, fondée sur la mise en proportion juste des différents éléments, source à la fois de stabilité et de dynamique.

Aussi, vais-je vous parler des 3 piliers, que dis-je, des 3 colonnettes visibles autours du pavé mosaïque. Elles nous montrent le chemin de la lumière. Le trois est la première formulation visible de la lumière. Ces trois colonnettes forment le principe invisible qui est le soutien réel de la loge. Chaque colonnette est considérée comme un lien direct entre la terre et le ciel.

Le manuel d’initiation au grade de compagnon va me permettre de vous re-plonger dans ces quelques voyages qui ont tant émotionné mes sens. Je vous parlerai donc de ces trois colonnettes en tentant de signifier leur place dans le temple.

A l’ouverture des travaux le vénérable maître nous dit : « que la sagesse préside à la construction de l’édifice, que la force l’achève et que la beauté l’orne.

C’est au premier voyage que nous découvrons la colonnette corinthienne correspondant à la beauté.
Elle se trouve devant le second surveillant et c’est à ce point qu’à lieu la purification par l’air. Il nous faut ainsi concilier les contraires en préférant discerner les choses pour ne pas les confondre. Elle fait appel à l’émotion de nature esthétique et par conséquent subjective en nous faisant pénétrer dans le monde de la connaissance. Nous découvrons une nouvelle façon de penser le monde. La loge est ainsi un monde ou tout est ordre et beauté.
Cette dernière se construit entre frères avec des êtres qui prit individuellement sont loin d’être parfait. Cependant l’œuvre est belle pour ceux qui ont participé, ceux qui ont cherché à servir plus grand qu’eux sans y vouloir laisser d’empreinte individuelle.  

Ce n’est qu’au deuxième voyage et sur la colonnette dorique que nous allons naturellement exprimer la force et la simplicité.
La force est une arme efficace pour livrer le combat contre les ténèbres, contre la fatalité soit pour ce qui est non éternel. Elle active le potentiel vital de chaque chose en permettant sa création. Cette force est l’addition de l’efficacité divine, de la clarté scintillante et de l’humidité vivifiante. En loge l’action utile et porteuse de vie est le canal parfait de la force symbolisée par le pilier portant le même nom. Ainsi une nouvelle démarche se fait jour qui nous conduit au pilier beauté.

Au troisième voyage l’expert nous ramène devant la colonnette ionique correspondant à la sagesse en nous faisant remarquer les 7 arts libéraux.

La sagesse est l’attribut par excellence de la divinité, l’homme ne peut que participer à la sagesse au nom du divin. Elle est omniprésente en EGYPTE  ancienne en affirmant que la sagesse fait partie intégrante du principe divin lorsqu’il crée le monde. Dès avant la création du monde, la sagesse était présente puisqu’elle existe depuis toute éternité et c’est à cette sagesse que le grand architecte de l’univers s’unit pour créer, car sans elle , sa création serait vide de sens.

En conclusion, si nous occultons les étoiles par le biais du maître des cérémonies, il faut que le chemin reste toujours visible et c’est par cela que nous balisons sur terre une demeure qui soit de la nature du ciel , c'est-à-dire le temple. Nous continuons au dehors l’œuvre entreprise en dedans.

Ces trois piliers nous amènent transcendentalement à re-donner l’énergie reçue et à nous sentir sur un plan osmotique en accord avec soi-même.
Nous apportons le meilleur de nous même, nous n’avons pas besoin d’individu parfait mais d’être complet ayant le goût de l’harmonie.  L’animation des trois piliers ne serait –elle pas l’acte fondateur de la tenue ?

J’ai dit vénérable maître

B\ B\

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