Obédience : NC Loge : NC 02/11/2009



Entre l'Equerre et le Compas
Planche destinée à servir de base de réflexion lors de la Tenue d’instruction au 3ème degré

Lors de l’ouverture des travaux au 3ème degré, à la question du V.M. Par quels instruments d’Architecture demandez-vous à être éprouvé ? Le 2ème Surveillant répond Par l’Equerre et le Compas et positionne ces symboles si importants en Franc-Maçonnerie.


C’est pourquoi, je me suis permis de rappeler certaines de leurs significations symboliques qui, même connues de tous, permettent d’éclairer notre thème d’instruction, et mériteraient chacune un plus long développement.

L’EQUERRE
-L’équerre représente l’action de l’homme sur la matière, mais aussi sur lui-même,
-Elle rend les corps carrés- Elle représente l’équité, elle ordonne, elle rectifie,
-Elle est la réunion de la verticale et de l’horizontale,
                "                       de l’actif et du passif,
-Le côté actif figure sur le côté droit, le côté passif sur le côté gauche : sur l’équerre du V\M\, la branche la plus longue est à droite… ce qui marque la prépondérance de l’actif sur le passif.

LE COMPAS
-Il trace des cercles, mais sert aussi à prendre et à reporter des mesures,
-Il est formé de deux branches articulées, reliées par un axe,
-Il décrit des cercles en indiquant clairement leurs centres,
-Le compas est l’image de la pensée dans les différents cercles qu’elle parcourt,
-L’écartement de ses branches symbolise l’ouverture de l’esprit, la compréhension et l’étendue de la connaissance,
-Si l’on considère que l’écartement du compas comprend plusieurs niveaux de connaissance, l’on constate que les maçons limitent son ouverture à 90° ; cela indique la volonté d’affirmer les limites de l’homme,
-L’équerre est fixe et le compas est mobile. L’un représente le principe passif, l’autre le principe actif,
-L’homme tient l’équerre de la main gauche et le compas de la main droite, symbole de la raison lors de l’action,
-La 1ère figure que peut tracer un compas est le cercle avec un point en son centre, l’emblème solaire par excellence, qui combine l’infini du cercle et le début de toute chose figuré par le point.

Il convient de remarquer que l’emblème même de l’Ordre Maçonnique n’est pas pas formé par les outils traditionnels des tailleurs de pierre, mais par des instruments, ceux de la Géométrie, cinquième Art libéral, le compas et l’équerre.
Avec le Volume de la Loi Sacrée, équerre et compas forment les « trois grandes lumières » qui éclairent la Loge.

L’équerre et le compas sont donc dotés de nombreuses significations symboliques d’ordre moral ou spirituel, plus ou moins en rapport  avec les principes géométriques ; l’équerre est naturellement symbole de rectitude, le compas, de mesure, d’impartialité, de sagesse, etc… .

Dans le tuilage et l’instruction au 3ème degré, à la question de V\M\. Comment êtes-vous devenu Maître Maçons, le récipiendaire répond en passant de l’Equerre au Compas.

En ce qui concerne la symbolique maçonnique,

« Entre l’équerre et le compas »

a une signification précise.
Dans le Rituel au 3ème degré, il est dit qu’on retrouvera un maître perdu entre l’équerre et le compas, ou au centre du cercle.
René Guénon précise « qu’un Maître se trouve toujours entre l’équerre et le compas » ; cette aire géographique désigne la chambre du milieu. C'est-à-dire au lieu même où s’inscrit l’étoile flamboyante. Le Maître se trouve placé au centre du monde. Il est assimilé à l’homme véritable placé entre la terre et le ciel et exerçant la fonction de médiateur. Ceci paraît d’autant plus exact que symboliquement et rituellement, la maîtrise représente l’achèvement des « petits mystères » dont l’état de « l’homme véritable » est le terme même.
René Guenon défini les petits mystères comme étant la perfection de l’état humain : l’invariable milieu autour duquel s’effectue la rotation de la roue et dont l’axe central est l’arbre de vie du jardin d’Eden, axe reliant le ciel et la terre (symbolique du centre du cercle), qui procure l’état édénique qui est le fruit spirituel que peut goûter l’homme véritable.
Il estime d’ailleurs fondé, dans la perspective de la Franc-Maçonnerie de tradition, de faire une analogie entre, d’une part, les petits mystères et équerre et, d’autre part, grands mystères et compas.

Cet espace entre l’équerre (matière) et le compas (esprit) est conflictuel. Pour l’apprenti, les 2 bras de l’équerre ont le dessus sur ceux du compas. Le compagnon verra des relations équilibrées. Au stade du Maître, le compas est vainqueur par 2 bras à 0… Au-delà de l’aspect guerrier, cette prédominance du compas sur l’équerre, c’est la progression qui illustre la maturation de l’apprenti, pierre brute. Cette victoire du compas marque aussi celle de la spiritualité.

Lors de la cérémonie de l’élévation, le récipiendaire est relevé, c’est une résurrection, mais aussi une naissance. Cette naissance est le fait de la puissance de la parole créatrice.
(Peut-être, pourrait-on parler de libération entre l’équerre et le compas ; comme la libération lors de l’accouchement…)
Cette puissance peut susciter une certaine vanité de la part du Maître, mais une limitation existe ; le mot sacré nous est interdit, la parole est perdue. Seuls les mots substitués nous sont permis. Ce manque nous amène à rester à notre place car la connaissance de la parole sacrée pourrait nous faire prendre pour Dieu.
Cependant, la véritable limitation, c’est la Loge elle-même. Le Maître y trouvera la possibilité de s’exprimer, d’être écouté, et ne sera pas contredit.

C’est cette possibilité, cette liberté individuelle en sorte, qui permet et garanti le perfectionnement de chaque Frère.

J\P\ B\

Sources :
La symbolique maçonnique - Jules Boucher
Planche de l’Equerre au Compas, quelle liberté - anonyme
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