Obédience : NC | Loge : Les disciples de saint André d'écosse - OIrient de Bordeaux | Date : NC |
L'usage du compas «
La science
maçonnique est toute entière dans le symbolisme
des outils »
J.
Corneloup
Le compas, symbole
de l'exactitude dans la réalisation, capable d'une
révolution de 360 degrés
dans un plan, mais aussi dans tous les autres plans à partir
de son centre
engendre à lui seul le macrocosme dans lequel l'humble F\M\ que je suis
essaie d'y revendiquer et d'y faire valoir les principes
élémentaires de notre
république auxquels je suis très
attaché et qui sont aussi ceux de la
F\M\, « Liberté,
égalité, fraternité ».La F\M\ apprend
à descendre du ciel sur la terre, voire dans la terre ! Elle
a dans son dessein
la vertu de vouloir aider les hommes à mieux s'assumer,
à esquisser leur vie
avec l'équerre et le compas, c'est à dire la
rectitude avec l'équerre et dans
l'ouverture avec le compas. C'est
apprendre à
maîtriser sa vie dans toutes ses dimensions, depuis le
centre, point de
conjonction des 5 points de la maîtrise, qui ont permis de
relever notre maître
Hiram du tombeau dans lequel il avait été
enseveli après son assassinat et de
permettre ainsi la quête de la recherche
perpétuelle de la parole perdue. Pour
en revenir à
la genèse du compas dont il est question de faire usage dans
ce travail, il
faut se souvenir que « Dédale » un
Athénien issu d'une famille royale de
Cercops a inventé l'équerre, c'était
un architecte, sculpteur mais aussi versé dans
les arts
mécaniques, qui savait allier le génie
esthétique a l'ingéniosité. On dit de
Dédale qu'il sculptait des statues tellement vivantes qu'il
fallait les
enchaîner pour éviter qu'elles ne
s'échappent ! On peut noter ici le paradoxe
entre effectivement la rigidité, l'orthogonalité
de l'équerre et l'impression
de mouvement dont sont dotées les statues et qui sont aussi
celles du compas. Le
compas serait
attribué à Talcs, neveu de Dédale.
Raoul Berteaux nous dit que le compas est au
ciel ce que l'équerre est à la terre. En effet
chacun de ces deux outils est
muni de deux branches, celles du compas sont effectivement mobiles et
concrétisent l'université du macrocosme et
capable d'exprimer son ouverture
d'esprit, alors que l'équerre est là pour nous
rappeler à la rectitude. Pour
en terminer
avec l'équerre, symbole du charpentier et du tailleur de
pierre, associée au
compas sur le volume de la loi sacrée,
représentent les 3 grandes lumières de
notre loge et comme il nous est souvent rappelé,
l'équerre et le compas ne
peuvent être efficaces que s'ils sont bien assis, Ils
sont ainsi le
concret et l'infini, le mesurable et l'abstrait, la Terre et l'Univers.
Devenir
M\M\ c'est passer de l'équerre au compas,
lequel devient un outil divin qui
doit permettre d'accéder au spirituel. Sur
la planche à
tracer, le compas permet de dessiner une ovoïde l'oeuf symbole
de la
procréation et de la vie. En effet Harvey prétend
que l'homme et tous les
animaux viennent d'un oeuf, qu'ils soient ovipares ou vivipares, les
premiers
prenant vie dans la nature, les seconds dans le corps de la
mère ! Le
grand oeuvre
s'est produit à partir de l'oeuf philosophique,
préparé par les alchimistes. L'homme
naît bien
d'un oeuf. Jules
Boucher dans
son livre sur la symbolique maçonnique dit que
l'initié doit pouvoir briser sa
coque mentale, c'est-à-dire s'évader du
rationalisme stérilisant pour parvenir
enfin à la transcendance et que c'est seulement en brisant
cette coque qu'il
lui sera possible d'accéder à l'initiation. Le
Premier Travail
du nouveau M\ qui vient de naître, de sortir de sa
coque est effectivement
d'utiliser le compas afin d'inscrire son premier cercle sur la planche
à tracer
qui lui est présentée par le F\ Expert. Le
cercle est une
figure qui exerce toujours une fascination réelle sur
l'imagination. Ce fait ne
peut être réduit à une simple dimension
subjective, il reflète d'autant plus
une dimension objective, constituant lui même l'un des
archétypes les plus
universel. C'est
au travers la
relation de sa forme que Parémide a fondé la
métaphysique occidentale en
s'appuyant sur l'intuition de l'être et de se
connaître. De fait le symbole du
cercle semble avoir joué le râle d'un support de
médiation pour les rapports de
l'apparaître, du connaître, et de l'être.
C'est ainsi que les grandes
oppositions catégoriales, à commencer par celles
liées au temps et à l'espace
ont été mises en ordre sur des schèmes
circulaires (rose des vents,
calendriers, zodiaques etc). A
lire ce qu'a
écrit Platon dans « Le Timée
», le cercle constitue comme une double face, une
sorte de Janus morphologique. Il est ce qu'il se donne à
voir : une forme
pleine, homogène, statique, parfaitement fermée
sur soi, une image de clôture
ontologique ! Le
cercle de
l'autre : il est autant ce qui n'apparaît pas, un
abîme cachant en soit un
chemin invisible, principe de toute ouverture de la « forme
» sur la « non
forme ». Platon a bien noté cette nature
paradoxale du cercle, intermédiaire
entre le Même et l'autre, le visible à
l'invisible, substance biface à
circularité étrange, paradoxale, lien du monde et
de l'âme qui deviendra dans
l'hermétisme hellénisant, puis dans l'alchimie le
« mercure philosophale ». En
méditant sur le
cercle, l'âme reprend conscience de cette création
de soi et retrouve le chemin
du centre caché devant l'apparente
homogénéité de la
périphérie. Chacun
de nous a
son propre centre du monde, il se déplace avec nous, comme
une ombre. C'est
avec cette image du centre qu'il nous faudra continuer le chemin
initiatique. Le
centre de la
chambre du milieu et son axe vertical sont
représentés dès le premier
degré par
le fil à plomb. L'apprenti est invité
à en suivre la direction résultante et
à
faire une introspection en lui « le bon sol »,
devenir un bon terreau. Cette
signification peut être confortée par
l'élévation à la maîtrise,
le terme même
d'élévation doit inciter le nouveau M\ à lever les yeux vers le point virtuel
d'accrochage du fil à plomb, c'est le passage du domaine du
plan à celui de
l'élévation. Les premières
étapes d'une construction sont les bases et sont les
plus importantes. Seules celles assez solides n'imposeront pas de
limite à la
hauteur. Comment aborder les quadratures du cercle ? Qu'en est-il
exactement ?.
Enfermé dans le carré logique, le chemin de
connaître doit rejoindre le cercle,
opérer une transformation du sujet connaissant lui
même. Tel est bien le but de
l'alchimie et de l'hermétisme comme l'atteste la
célèbre formule du Trismégiste
« Un cercle dont le centre est partout et la
circonférence nulle part ». (Jung
a montré comment dans l'alchimie, l'oeuvre philosophique se
montre toujours
comme circulaire). Un traité Taoïste ( le
taoïsme est le principe régulateur de
l'univers et par extension le système absolu de la
perfection en toute chose)
dit que si on laisse circuler la lumière en cercle, toutes
les forces du ciel
et de la terre, de la lumière et de l'ombre se
cristalliseront ! Atteindre
le centre
du cercle, c'est rejoindre l'origine et la fin c'est se
libérer de sa situation
terrestre. Le centre du cercle, le point, est défini
effectivement par
l'intersection de deux droites chacune d'entre elles pouvant
être soit
l'origine et la fin où bien la verticale et l'horizontale.
C'est aussi renaître
à l'image d'Hiram puisque les forces pour le relever
appartiennent au centre du
cercle. Contempler le cercle c'est aussi faire l'expérience
de soi, atteindre
l'éveil, c'est une forme de divinisation. Ainsi
le compas,
après avoir été dominé par
la matière, devient au cours du chemin initiatique
dominant à son tour, il a les pointes découvertes
et n'est plus protégé. Il est
apte à agrandir son parcours. Il est donc la
liberté et doit conduire à la
pratique de la vertu dans la cité ; combattre
l'égoïsme, l'aveuglement et
l'orgueil ou plus précisément les trois
fléaux que sont le fanatisme,
l'ignorance et l'ambition. L'aveuglement,
vertu ténébreuse, consiste dans la perte parfois
du discernement du bien et du
mal, de la lumière et des ténèbres, et
dans l'impossibilité de percevoir sous
des espèces et des objets matériels, aussi bien
que dans les des êtres vivants
eux-mêmes ce qui les relie à ces deux
pôles opposés. Pour le M\, cette
dégradation pourrait se traduire par l'obturation du sens
caché des mots, elle
lui voilerait inexorablement l'ésotérisme des
rites et des symboles, le sens
supérieur des rituels et des expressions, la
portée intellectuelle et morale
des catéchismes et des instructions maçonniques. Le M\M\ se doit
de combattre l'ignorance en répandant la lumière
et opposer au fanatisme
aveugle la tolérance pleinement
éclairée et, lorsque l'ambition perverse se
fait jour une coalition de saine volonté se doit de ranimer
« l'idéal » dont à
besoin la société. L'intelligence,
première vertu philosophale, est l'attribut de ce qui
correspond à la vision,
l'intuition, la pénétration et l'information des
êtres et des choses. On
comprend alors pourquoi elle est associée au symbolisme du
compas
investigateur, lequel englobe déjà la
clairvoyance. Comme telle, l'intelligence
est donc la connaissance (gnosis en grec), la science du bien et du
mal. C'est
elle qui au contraire de l'aveuglement nous donne la
possibilité de percevoir
sous des espèces, des objets ou des êtres
matériels ce qui les relie aux pôles
opposés du bien et du mal, de la lumière aux
ténèbres. Elle nous fait quasi
instantanément saisir la valeur réelle d'une
doctrine politique, sociale ou
philosophique et son accord ou son opposition avec la tradition
maçonnique. L'intelligence
doit nous faire pénétrer le sens profond des
termes du langage, l'ésotérisme
des textes, leur signification supérieure, le rôle
réel d'un rite ou d'un
symbole dans la rituélie maçonnique. Elle
doit conduire
l'homme à La Liberté, à son
Indépendance et à sa Béatitude. En
d'autres termes,
là où il y a la pratique des vertus ça
implique aussi la lutte contre les
passions, apprendre à laisser ses métaux
à la porte du temple prend ici tout
son sens ! La
vie
philosophique n'appelle elle qu'au loisir et au détachement
des soucis
matériels ; le premier désir de l'homme, cet
animal doué de raison, n'est-il
pas la connaissance, mais aussi la recherche perpétuelle de
la vérité
?„.L'homme ne vit plus alors en tant qu'homme, mais en tant
que possédant
quelque chose de divin !!! Aristote nous dit que le sommet du bonheur,
la
vision de la vérité n'est accessible à
l'être humain que dans des rares
moments. Peut être vivons nous ce rare bonheur en sachant
nous évader du monde
profane et en laissant nos métaux à la porte du
temple. Le
reste du temps
l'homme est condamné à se contenter d'un bonheur
inférieur qui consiste à
chercher passionnément. Ne doit-on pas en conclure
à ce moment là que la boucle
est bouclée et qu'il n'y a plus à
démontrer la quadrature du cercle ! Le
compas est aussi
celui qui guide, qui compare avec justesse, et le cercle quoique
résolument
fermé reste ouvert à toutes les digressions sur
lesquelles nous aimerions «
surfer » ; le cercle vertueux, le cercle d'amis, le ying et
le yang pleinement
contenu à l'intérieur du cercle et aussi capable
par sa philosophie d'assurer
la plénitude de l'être. Un fait
d'actualité, avec deux cercles concentriques on
génère un anneau, lequel peut être
celui de l'olympisme... Reliés entre eux,
ils symbolisent cette magnifique chaîne d'union
intercontinentale, capable
d'universalité et la fraternité ou chacun doit se
transcender et donner aussi
le meilleur de lui-même pour mettre de la joie dans le coeur
des hommes et
apporter la paix dans le monde.... Pour
conclure,
cette pensée de Charles de Gaulle : Quand
un jour, tôt
ou tard il faut qu'on disparaisse V\M\ j'ai dit. J\M\
M\ |
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