Obédience : NC Loge : NC 31/01/21005


De l'Equerre au Compas

1 INTRODUCTION

Dans l'instruction au troisième degré Il est dit : (page 73)
« Comment êtes-vous devenu Maçon ? »
« EN PASSANT DE L'EQUERRE AU COMPAS » 

Plus loin il est dit encore (page 78)
Par quels instruments d'architecture avez-vous été éprouvé lors de votre élévation à la maîtrise ?
PAR L'EQUERRE ET LE COMPAS
Si un maître était perdu, où le retrouverait-on ?
ENTRE L'EQUERRE ET LE COMPAS ou bien AU CENTRE DU CERCLE.

Entre l'équerre et le compas, au centre du cercle, mes Frères nous sommes nous en Chambre du Milieu !
Alors cherchons ensemble ce qu'est ce passage, cette découverte qui fait que nous sommes des Maîtres Maçons !

Je vais en premier lieu faire un petit retour sur le symbolisme de l'équerre et du compas pour ensuite associer ces deux outils. Après je reprends les pas aux 3 degrés, pour continuer en quelques lignes sur la quadrature du cercle.
Pour finir je conclurai.

2 L'EQUERRE
L'équerre est un outil fixe qui symbolise le matériel, la terre, le temple.
L'équerre c'est l'union de deux branches, l'une verticale, l'autre horizontale formant un angle droit.
Cet outil sert à tracer des angles droits, des carrés et à construire des cubes.
Il sert à tracer, oui, mais, c'est aussi un instrument de contrôle. Il permet de vérifier la rectitude des angles et la qualité des faces d'une pierre.
La verticalité et l'horizontalité de cet outil, sont un lien entre ses deux contraires. Cette association, cet équilibre est aussi un symbole d'équité et de tolérance.
Ces valeurs sont celles du Vénérable Maître qui, lui, porte à son sautoir une équerre avec des branches de dimensions différentes.
Le rapport de ces branches est de 3 sur 4, ce qui nous renvoie à PYTHAGORE et à son théorème sur le triangle rectangle.
Le bijou du Vénérable Maître d'Honneur est identique, mais pour lui, entre les branches de l'équerre se trouve la représentation de ce théorème.
Ce symbole représente la rigueur, la sagesse, la droiture et la justesse, dans les actes ainsi que dans les propos, qui sont les vraies valeurs du Vénérable Maître.

3 LE COMPAS
Le compas est un outil mobile formé de deux branches articulées reliées par un axe.
Il sert à tracer des cercles, mais aussi à comparer, reporter et mesurer.
Le Compas c'est l'image de la pensée, du spirituel, du champ des connaissances.
L'écartement de ses branches pourrait figurer les divers modes de raisonnement, qui peuvent être larges, précis, mais toujours clairs. Cet écartement peut aussi symboliser l'ouverture de l'esprit, la compréhension et l'étendue de la connaissance.
Lors de l'initiation, le récipiendaire est éprouvé par le compas.
Une pointe posée sur le coeur pour vérifier la sincérité de l'impétrant tant dans la démarche que dans la volonté de persévérer dans la voie de l'initiation.
Le compas est un outil actif, dynamique représentant la capacité d'invention, l'esprit et la créativité.
C'est l'outil du Grand Architecte De l'Univers.

4 L'EQUERRE ET LE COMPAS ASSOCIES.
Ces symboles sont pour le maçon généralement associés. Ils sont les 2ème et 3ème grandes lumières de la Franc Maçonnerie. Avec le volume de la Loi Sacrée, symbole de la tradition, ils font partie des principaux outils de notre ordre.
Au premier degré le compas, ouvert à 30°, est placé sous l'équerre.
Notre esprit s'éveille, mais il est encore placé sous le joug de nos passions, de nos émotions. Le monde profane n'est pas loin. Nous devons d'être rigoureux et droits avec pour fil conducteur l'équerre.
Pour le passage au 2ème degré l'Apprenti demande à être éprouvé par l'équerre.
A ce degré le compas est ouvert à 45° et l'équerre est maintenant entrecroisée avec le compas.
Le champ des connaissances  s'agrandit, l'ouvrier évolue. Le spirituel arrive à un équilibre avec le matériel. Mais attention, nos passions peuvent à tout moment reprendre le dessus ; nous devons encore persévérer.
Au 3ème degré le Compagnon est éprouvé par le compas pour vérifier si sa démarche est pure et sa volonté intacte.
A ce degré le spirituel est placé sur le matériel. Le compas est sur l'équerre.
Par son travail le Maître Maçon évolue vers un monde plus spirituel. Des travaux opératifs du premier degré à dégrossir la pierre brute, aux travaux plus fins de parfaire et de polir sa pierre de Compagnon, il est maintenant en mesure de s'élever et de créer avec tous les savoirs qu'il a acquis depuis son initiation. Il commence maintenant un travail plus spéculatif. Il s'élève.

5 LES PAS AUX 3 DEGRES
Le Maçon dès le début de son parcours initiatique est complètement sous le signe de ces outils, dans ses pas, ses déplacements et postures.
Tous les déplacements sont à l'équerre, pieds, bras et mains sont encore et toujours à l'équerre !
Au premier degré, les trois premiers petits pas de l'Apprenti, sont bien droits, dans l'axe occident/orient de la loge. Le nouveau maçon apprend à marcher et commence à évoluer sous la houlette de ses pères.
Au deuxième degré le nouveau Compagnon sait maintenant marcher !
Il peut maintenant faire un pas de coté pour découvrir et progresser encore.
Il est parti vers de nouveaux horizons, et par ce pas de coté, il est invité à agir, à apprendre par lui-même pour grandir encore et évoluer sur le chemin de la vérité et de la lumière. De ce pas de coté, il revient ensuite dans l'axe de son chemin que le Compagnon ne doit jamais perdre de vue.
A ce stade il est maintenant devant l'équerre placée devant le cercueil de l'architecte.
Le premier pas de Maître, le 6ème, le place maintenant après cet outil juste sur le coté droit du cercueil.
Le 7ème pas, va le mettre complètement entre l'équerre placée à la tête et le compas placé aux pieds. Ce déplacement se fait en  décrivant une courbe pour enjamber le cercueil, comme pourrait le faire un compas!  Ce 7ème pas, d'enjambement, le premier à ne pas être sur un plan horizontal est une invitation à s'élever. Par ce pas sur le cercueil, chose peu commune, le
Maître montre une pureté, une maîtrise personnelle et une volonté de s'élever. Il ne craint pas le passage sur le corps de l'Architecte. Il est pur, sans culpabilité.

Le 8ème et dernier pas le ramène aux pieds du Maître assassiné juste devant le compas.
Ces trois derniers déplacements du degré de Maître ont été faits entre l'équerre et le compas, lieu spirituel, non matériel. C'est une porte ouverte vers l'infini, où l'on passe de la matière à l'esprit, de l'équerre au compas, de la terre au ciel, du carré au cercle.

6 DE LA QUADRATURE DU CERCLE
Alors comment ne pas vouloir associer ces deux formes géométriques et tenter de résoudre la quadrature du cercle comme a voulu déjà le faire Hippocrate 5 siècles avant notre ère, à savoir construire avec règle et compas un carré et un cercle de périmètre ou d'aire identiques.
Il a fallu attendre le 19ème siècle pour être certain que sur un plan purement mathématique, ce fameux problème n'était pas réalisable.
Mais est-ce là vraiment le fondement, la raison de cette quête ? N'y a-t-il pas au delà de la recherche mathématique, rassurante, la quête d'un idéal de perfection inaccessible mais tellement espéré.
Et pourquoi alors ne pas chercher et chercher encore pour nous permettre de passer du matériel au spirituel! Relier les deux mondes pour rassembler ce qui est épars et s'approcher de l'unité et réussir le mariage du matériel et du spirituel.

7 DE L'EQUERRE AU COMPAS - EN GUISE DE CONCLUSION
Cette remise en question continuelle, nous enseigne l'humilité et la rigueur, car quelque soit son grade le Maçon se sert de ces outils.
Même après plusieurs années, il rectifie et vérifie pour parfaire sa pierre.
En travaillant sur la pierre brute l'Apprenti cherche la perfection en oeuvrant à la rectitude des angles et des surfaces.
Le Compagnon, en rectifiant et vérifiant continuellement la construction de la pierre cubique continue son chemin.
Le nouveau Maître va maintenant accomplir son premier travail. Des travaux d'Apprenti et de Compagnon accomplis un genou à terre, il va travailler maintenant debout, signe évident de maîtrise et de savoir. Il prend le compas, l'ouvre selon son champ de connaissance, de lui seul connu et, trace un cercle. Par ce cercle il délimite son champ d'action qui correspond à ses capacités de travail. C'est pour cela qu'il n'y a pas qu'un centre, chacun doit trouver son centre et travailler selon ses capacités, ses compétences et son aptitude.
Par cette action il tend à s'approcher de la perfection, de la construction de son chef oeuvre, sa propre construction . lui-même, mais cette fois au 3ème degré, sous un aspect purement spirituel.
Lors de la cérémonie du passage au grade de Maître, le Compagnon est éprouvé, et, par sa pureté, il va être amené après avoir enjambé le corps de l'Architecte à prendre sa place.
Les coups des trois mauvais Compagnons renvoient au savoir et à la connaissance.
Le dernier, porté au front, siège de l'intellect, du troisième œil, qui est l’œil de la connaissance nous confirme que la bêtise, le fanatisme, la convoitise, l'ambition et l'ignorance sont nos lots quotidiens.
Seul le travail, le dépassement de soi nous permet de passer ces épreuves.
La mort nous permet de renaître et d'accepter de nous couper encore une fois de notre ancienne vie.
Des deux premiers degrés régis par le connais toi toi-même au dépassement de soi du troisième degré, le Vénérable Maître, par son sacrifice, va affronter la mort. Plutôt que de trahir ses secrets il préfère mourir. Chemin hautement initiatique, mais cette mort n'est pas une fin. Ce contrôle de soi est un véritable espoir d'un avenir pleins de conquêtes et de savoir faire.
Cette mort permet la re-naissance par le pouvoir des 5 points parfaits de la Maîtrise d'un nouvel homme encore plus radieux.
De cette nouvelle naissance le Maître est maintenant préparé à accomplir son travail, encore mieux avec une vision nouvelle, une vision qui n'est plus ordinaire de notre monde. Il peut reconstruire, perfectionner et créer en aidant les hommes du monde profane ainsi que ses Frères.
Il n'a plus simplement le sentiment d'Exister, il a la conscience d'Être.
Il vient de passer de l'Equerre au Compas, il est au centre du cercle.

Très Vénérable Maître et vous tous Vénérables Maîtres,

J'ai dit.

A\ R\ 

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