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Le Chemin Initiatique

Comme le dirait Monsieur de La Palisse, le chemin initiatique passe obligatoirement par l’initiation.

Il faut bien admettre, aujourd’hui, que ce terme s’est généralisé pour signaler le fait de mettre au courant un individu d’une science, d’un art ou d’une profession, alors qu’il signifiait primitivement l’ensemble des cérémonies par lesquelles on était admis à certains mystères.

Il est donc facile de comprendre pourquoi on est passé d’un sens ancien à un sens moderne : la pratique de certains métiers étant gardée secrète par les Maîtres qui ne les révélaient que peu à peu à leurs apprentis.

Premier constat : on retrouve déjà une règle immuable, les organisations initiatiques se fondent TOUJOURS sur un mystère intérieur, celui de la TRANSMISSION.

En approfondissant la question, on se rend compte que l’initiation, au sens où nous maçon l’entendons, peut prendre trois formes différentes.

·        L’INITIATION TRIBALE, qui a pour but de faire entrer les adolescents dans le monde des adultes.  
·        L’INITIATION RELIGIEUSE, qui ouvre l’accès à des sociétés secrètes.   
·        L’INITIATION MAGIQUE, qui permet d’abandonner la condition humaine normale pour accéder à des pouvoirs surnaturels.

On constate que l’ INITIATION TRIBALE comporte une partie religieuse et fonde son rituel sur des archétypes mythiques. Elle constitue, donc, un rite de PASSAGE PROFANE, qui a pour fonction d’intégrer l’individu dans la société, alors que l’INITIATION MAGIQUE à pour but de le séparer de cette société.

Quand à l’INITIATION RELIGIEUSE –dont la Franc-Maçonnerie fait partie- c’ est un phénomène de désintégration et de réintégration, car les idées et les pratiques se détachent du système social auquel elles ont appartenues.

Deuxième constat : un point commun à ces trois types d’initiation évoqués plus haut : nous retrouvons la même séquence de leur Rites ou de leur Symbolisme (mort/résurrection).
On peut alors se demander si, historiquement, les initiations religieuses ou magiques, n’étaient pas, à l’origine, des initiations tribales.

Troisième constat : l’initiation dans ces trois formes, prè-citées, suivent un ordre commun et déterminé.
  • 1./ Les RITES DE PURIFICATION : les individus souillés, par souillé, il faut entendre les criminels, les voleurs etc…. ne peuvent s’approcher des mystères.
  • 2./ L’initiation proprement dite se fait dans le secret d’une caverne, d’une grotte, ou en maçonnerie, dans le Cabinet de Réflexion. Le candidat devra sortir vainqueur ; sortie d’une forêt, d’une matrice ou d’une porte étroite, ce passage peut-être considéré comme un RITE DE FERTILITE.
Dans certaines tribus on inscrit à même la chair du candidat un signe, preuve de sa consécration et de son appartenance.

A Kilwinning, cette coutume est pratiquée, moins douloureuse, que dans certaines sociétés initiatique, mais d’une façon symbolique. Cette pratique peut-être considérée comme un RITE DE FIDELITE, un peu comme les indiens d’Amérique du Nord qui mélangeaient leur sang, après que les protagonistes se soient entaillés les poignets.
  • 3./ Subir des épreuves qui en fait constituent « à tuer » l’individu pour le faire ressusciter à une vie nouvelle. Thème que nous retrouvons dans la légende d’Osiris.
Nous allons, maintenant, nous intéressé plus particulièrement à l’INITIATION MACONNIQUE, à son chemin initiatique, à son enseignement.

Tout d’abord une question fondamentale nous vient à l’esprit :  
-         Qu’est ce qui différencie profondément l’enseignement initiatique de l’enseignement profane ?

Essayons de voir les choses objectivement, nous ne sommes pas entré  en maçonnerie pour nous délivrer des certificats de satisfaction, nous ne sommes pas ici pour surdimensionné notre ego. Une des règles fondamentale de notre Ordre étant l’HUMILITE . Voyons les choses telles qu’elles sont , sans complaisance et ce n’est qu’après analyste individuelle de la situation que, peut­-être, nous ferons quelques pas en avant.

Tout d’abord, nous observons qu’il y a plusieurs catégories de maçons, ce qui est, en fait une chance, car nos différences nous sont bénéfiques, toutefois, force est d’observer que : 
-         Bon nombre d’entre nous envisagent les choses d’une façon superficielle, s’arrêtent aux apparences et aux formes extérieures et de ce fait ne voient rien de plus dans notre chemin que l’emploi du symbolisme.  
-         D’autres supposent que l’enseignement initiatique n’est, en fait, qu’une « philosophie » comme les autres, certes un peu différente par sa méthode, mais rien de plus.  
-         Enfin, il a ceux qui consentent à reconnaître à l’enseignement initiatique quelque valeur d’un point de vue et pour des motifs qui n’on rien d’initiatiques.

On peut supposer qu’il font, tout simplement, une sorte de prolongement de l’enseignement profane, réservé à une élite relative.  

Il est évident que ces façons désolantes d’envisager l’enseignement initiatique n’est due, après tout, qu’à l’incompréhension de sa vraie nature. Une autre erreur grave consiste à opposer enseignement initiatique à enseignement profane.

Alors, soyons clairs, si l’enseignement initiatique n’est : 
-         Ni le prolongement de l’enseignement profane,
-         Ni son antithèse,
-         Ni un système philosophique,
-         Ni une science,

QU’EST-IL VRAIEMENT ?

En donner une définition est pour moi, impossible, par contre je peux essayer de comprendre en quoi consiste sa nature ; mais comprendre sa nature c’est aussi impossible de la définir sans la déformer. Je vous laisse le soin d’apprécier dans quelle situation je me suis mis.

Mon unique secours est de faire appel au raisonnement : si on admet que l’emploi du symbolisme dans la transmission de cet enseignement, n’est en fait qu’une façon différente de s’exprimer par rapport au langage ordinaire, que l’initié doit avoir un langage moins borné, des conceptions qui ne se laissent pas traduire, uniquement, par des mots, en fait un langage plus universel, on se rend compte que le symbolisme est la forme sensible de tout enseignement initiatique et de ce fait devient un langage plus universel que les langages vulgaires.

Le symbolisme est le PILIER, la CLEF de VOÛTE de l’enseignement initiatique, tous les symboles sont susceptibles d’interprétations multiples, non pas contradictoires, mais complémentaires, dans l’ensemble toutes vraies, tout en émanant de point de vue différents.
En fait, c’est à la fois le schéma et la synthèse de tout un ensemble d’idées et de conceptions que chacun pourra saisir en fonction de ses aptitudes intellectuelles, à la condition expresse qu’il soit préparé à leur intelligence .

Il est indéniable que celui qui parviendra à pénétrer la signification profonde du symbolisme pourra faire concevoir bien plus que tout ce qui est possible d’exprimer par les mots, ce qui est, à mes yeux, le seul moyen de transmettre tout ce côté inexprimable qui est réservé au domaine de l’initiation. 

Nous savons tous, que l’initiation au 1° degré n’est que la base ou le support de l’initiation véritable et effective.

Ici un énorme paradoxe apparaît ; l’initiation maçonnique est la seule qui puisse être données par des Maîtres Maçons qui n’en comprennent ni le sens, ni la portée. Il suffit que les symboles soient maintenus intacts pour qu’ils soient susceptible d’éveiller l’attention du nouvel apprenti.

En fait c’est cela le véritable secret initiatique, inviolable de sa nature.

Le chemin initiatique ne peut-être qu’une préparation de l’individu à recevoir le véritable instruction initiatique par l’effet de son travail personnel.

On peut indiquer à nos jeunes frères la voie à suivre, le plan à réaliser, l’assister, le guider, mais c’est tout, car nul autre, fût-il un Maître dans l’acception la plus complète du mot, ne peut faire le travail à sa place.

L’initié doit acquérir cette méthode initiatique par lui même, car aucun d’entre nous ne peut lui communiquer, c’est d’ailleurs ce qui échappe, par sa nature,  à toute curiosité profane. 

La fin des instructions du premier degré, conseille aux apprentis, mais aussi à nous tous de TRAVAILLER et de PERSEVERER .

« Il semble….que l’histoire de l’esprit se puisse se résumer en ces termes : il est absurde par ce qu’il cherche, il est grand par ce qu’il trouve «  (Paul Valéry)

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