Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Le Secret des Secrets ou les Arcana Arcanorum Pour ceux qui étaient des nôtres en février 2015, ce sujet fut déjà abordé notre frère Michel Rémy et vais donc essayer de ne pas répéter ce qu’il nous avait dit à l’époque. Il y a néanmoins un certains nombres de choses que je me dois de reprendre afin de situer le sujet, en particulier sur le déroulement d’un processus que j’aurai l’occasion de vous (re) présenter. Il faut savoir que ce sujet du « Secret des Secrets » concerne en fait notre maître spirituel des Arcanes, j’ai nommé Guiseppe Balsamo plus connu sous le nom de Comte Cagliostro, Pour l’histoire, Guiseppe Balsamo est né en 1743 dans une petite rue appelée « vicolo della Perciata » d’un quartier assez mal famé de Palerme en Sicile. Il fut arrêté par l’Inquisition sur les ordres du Pape Pie VI lui-même le 27 décembre 1789, qui le voyait comme un danger pour l’église catholique. Il mourut en 1795 dans une geôle infâme de la citadelle de San Leo dans la région des Marches alors l’un des Etats Pontificaux en Italie. Cagliostro fut tout à la fois un homme de cœur, un guérisseur qui a soigné gratuitement des milliers de malades dans de nombreuses villes d’Europe, un franc-maçon bien sûr, mais aussi un chaman, un prophète auto-déclaré, un manipulateur hors pair – un peu le « David Copperfield » de son époque - un voleur[1], un menteur, un escroc, un parasite et on lui prête au moins un assassinat à son actif[2]. De plus il n’hésitait pas à se servir des charmes de son épouse Seraphina pour arriver à ses fins, ce qu’elle lui fit d’ailleurs payer sur la fin en facilitant son arrestation. Mais, ce serait erreur d'assimiler ce personnage si célèbre et décrié, à rien d’autre qu’un charlatan de haut vol. Sans dissocier Cagliostro, le vrai Maître Inconnu, de Joseph Balsamo, son état civil extérieur d'aventurier, l’homme se révèle néanmoins d'une haute stature spirituelle, avec des ambitions initiatiques fortes. Ce « Secret des Secrets » était le nom qu’il avait donné à un ensemble de pratiques et d’enseignements connus sous le nom « d’Arcana Arcanorum » dont je vais vous faire une courte présentation aujourd’hui. Ce sujet est abordé dans les grades ultimes du rite traditionnel de Memphis-Misraïm pour ceux et celles qui auront l’opportunité d’aller jusque-là. Je vous confirme que ce n’est pas mon cas et que je me sens parfaitement le droit de parler aujourd’hui de ce que je considère être un sujet du domaine public bien que relativement occulte. Il n’en reste pas moins que les Arcana-Arcanorum, ou « Mystères des Mystères » constituent le corpus pratique et doctrinal de la Haute Maçonnerie Egyptienne fondée par Cagliostro dans les années 1780 qui n’est d’ailleurs égyptienne que partiellement tant elle emprunte ses sources ailleurs. Pour Cagliostro, son rite est égyptien car il se réfère idéalement à l'Egypte copte, l'Egypte des premiers chrétiens. On gardera donc à l’esprit qu’un rite maçonnique dit « égyptien » est un rite qui recourt à la mythologie en général mais aussi l’imagerie grecque et biblique. Par ailleurs, il est raisonnablement établi que le Rite n’a guère survécu à la mort de Cagliostro et dans la seconde partie du présent exposé, j’essaierai de vous faire un bref résumé historique du sujet. On retrouve la spiritualité de Cagliostro dans les rituels de la Haute Maçonnerie Egyptienne, dans lesquels on découvre en effet ces passages : » Par les connaissances que m’a données le fondateur de notre Ordre, je sais que la Première Matière a été créée par Dieu avant de créer l’Homme et qu’il n’a créé l’Homme que pour être immortel ; mais l’Homme ayant abusé des bontés de la divinité, Elle s’est déterminée à ne plus accorder ce don qu’à un fort petit nombre : pauci sunt electi[3] ». On trouvera plus loin cette phrase : « Moïse, Enoch, Elie, David, Salomon, Hiram, roi de Tyr, et différents autres grands, tous chéris de la Divinité, sont parvenus à connaître et jouir de la Première Matière ainsi que de la philosophie naturelle ». Cagliostro n’hésitait pas, on le voit à se revendiquer d’une très haute lignée. C’est dans le courant des années 1750 alors qu’il vivait à Londres que Cagliostro mit la main sur un obscur texte maçonnique écrit sous la plume d’un certain Georges Crofton et qui affirmait les origines égyptiennes de la Franc-Maçonnerie[4]. Selon ce document, la franc-maçonnerie était née à l’âge des pyramides, fondée par un énigmatique prêtre égyptien appelé le Grand Copte et ses buts n’étaient rien de moins que la régénération physique et morale complète de l’Humanité par une réunification avec les esprits divins. Les Arcana Arcanorum sont un ensemble d’enseignements et de pratiques théurgiques et alchimiques que Cagliostro rencontra lors de ses nombreux voyages en Europe. Ceci lui donna la matière dont il avait besoin pour en fabriquer sa propre version qu’il appela « Secreto Secretorum » et qui sont un ensemble de deux choses : 1. Une théurgie, c'est-à-dire une mise en relation avec des éons-guides qui aideront l’initié à comprendre un processus de régénération. J’expliciterai ce terme plus loin et ; 2. Une voie alchimique très fermée dite voie interne. Cet ensemble de pratiques a pour objectif – et je paraphraserai ici notre frère Michel – « rien de moins que de régénérer l’Homme, physiquement et spirituellement, de lui construire un corps de lumière… l’Humain retrouvant son innocence primitive en purifiant sa partie physique et sa partie spirituelle ». Si l’on saisit aisément que la théurgie est d’origine judéo-chrétienne, le concept « d’alchimie interne » nous vient quant à lui de Chine. En effet, l’alchimie interne est déjà citée par un cherchant durant la dynastie Song nommé Zhang Boduan[5]; aux alentours de l’an 1000 de notre ère qui parle de « Nei Tan ». L’alchimie chinoise fait en effet cohabiter deux concepts : un concept exotérique (Wai Tan) où les substances sont considérées comme bien réelles, et un concept ésotérique (Nei Tan) où l’on considère l’âme de ces substances : leur essence. Dans une version plus maçonnique et plus récente, l’Alchimie Spirituelle[6] est un chemin intérieur qui est construit sur un parallèle avec l’Alchimie Métallique et qui représente pour l’adepte une voie dans la recherche de sa réintégration c-à-d de sa régénération et qui peut se résumer de la façon suivante : Cette voie consiste donc en une pratique de l’alchimie métallique de laboratoire et une pratique de l’alchimie dite interne, utilisant les processus et qualités substantielles du corps physique considéré comme athanor, ce « four à température constante » des alchimistes. Dans cette dernière, chaque élément, chaque étape de l'alchimie métallique trouve sa correspondance dans le corps de l'adepte qui effectue un aller-retour permanent entre l'Œuvre extérieure et l'Œuvre intérieure. Cagliostro quant à lui fait reposer son « Secret des Secrets » sur deux « quarantaines ». La première - théurgique - s'attache une régénération « morale », c'est-à-dire psychologique et spirituelle, et la seconde – alchimique - a pour but la régénération du corps. Bien entendu, ces quarantaines, empruntées à l'imagerie biblique, ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Il ne s'agit pas de quarante jours successifs au cours desquels tout se jouerait. Ces deux quarantaines sont en fait à entendre comme deux étapes dont la durée varie avec chaque être humain. Stricto sensu, une phase préparatoire aura lieu durant les 33 premiers jours de la première quarantaine qui sont exceptionnellement durs : en effet, chaque jour est divisé en six heures de réflexion et de repos, trois heures de prière et de don de soi, neuf heures pour les opérations alchimiques et enfin six pour la reprise des forces. La théurgie postulant que, par certains rites et cérémonies magiques, l’Humain peut entrer en contact avec les mondes supérieurs, se concilier esprits, anges et autres « puissances intermédiaires » : ces « éons-guides » dont je parlais plus haut. Cette seconde phase de la première quarantaine commencera le 34ème jour[7]. L’objectif de cette seconde phase de la première quarantaine est l’invocation des 7 Archanges célestes qui le guideront et l’aideront à devenir psychiquement et spirituellement parfait. Les sept archanges exercent le pouvoir, la sagesse et l’amour de l’Infini. Il s’agit en effet des Archanges : \ Michael, leur chef qui prodiguera protection, courage, force, vérité et intégrité. \ Jophiel que l’on invoquera lorsque l’on aura besoin de davantage de bonheur et de plaisirs dans sa vie. \ Chamuel, Archange de l’apaisement et de l’amour, à qui l’on fera appel pour trouver l’âme sœur et guérir une relation en difficulté par de la jalousie des querelles etc. \ Gabriel, Archange de la révélation dont on demandera l’aide pour dissiper la confusion, atteindre la sagesse permettant de prendre des décisions lorsque l’on n’est pas sûr de sa propre direction, si on envisage un grand changement dans sa vie et que l’on a besoin de conseils ou de prophéties. \ Raphaël qui est l’Archange de la guérison, de la science, de la précipitation, de la vie abondante, de la musique et des mathématiques et que l’on invoquera sur ces sujets. \ Uriel, Archange de la sagesse, que l’on invoquera avant de prendre des décisions, pour nous aider à trouver des idées nouvelles, résoudre des problèmes et éviter les situations dangereuses. \ Et enfin l‘Archange Zadkiel qui veille sur le pardon, la bienveillance et la miséricorde, la liberté, la justice et le développement spirituel auquel on fera appel pour guérir les blessures émotionnelles et apporter le réconfort lorsque l’on souffre de souvenirs douloureux. A ce stade, l’initié commence à « recevoir la faveur de communications visibles avec les sept anges primordiaux et à connaître les sceaux et les nombres de ces Entités immortelles. » Après le quarantième jour, il reçoit le « premier pentagone, qui est le papier vierge sur lequel les anges primordiaux ont placé leurs nombres et leurs sceaux » ainsi que sept « pentagones secondaires » sur lesquels « un seul des sept anges a placé son sceau ». Par les pentagones, il « commande les immortels au nom de Dieu » avec pour effet « d'obliger ou de commander les esprits aériens, et d'effectuer beaucoup de merveilles et de miracles ». Ceci constitue le rituel théurgique. Selon Cagliostro, son but est « d'obtenir ces Pentagones et de devenir moralement parfait[8]. » La seconde étape consistera en une régénération du corps. Au prix de ces procédures difficiles, une véritable transformation s'opèrera en lui : peau, dents, ongles, cheveux se régénèreront, lui permettant de prolonger son existence. En fait, l‘initié ne cherche pas à devenir immortel dans son corps, mais à disposer du temps nécessaire pour repasser du biologique au spirituel. Si Cagliostro avait trouvé le secret de l’immortalité, cela se saurait en effet … Mon frère Michel a décrit cette deuxième phase en détails et sachez qu’elle est au moins aussi pénible que la première si pas plus – du moins physiquement. En effet, les 16 premiers jours, l’impétrant ne se nourrit que de soupes légères, de salades et de légumes, d’un crouton de pain au début du repas et un biscuit à la fin et ne boit que de la rosée de mai. Au 17ème jour, une légère saignée matinale, et six gouttes du baume d’azoth, à base de soufre et de mercure et six gouttes le soir après une autre saignée. La dose est augmentée de deux gouttes chaque jour jusqu’au 32ème jour. Pour ceux qui se poseraient la question, le baume d’azoth est le nom ancien d’un extrait de chanvre thérapeutique, nom politiquement correct donné de nos jours au cannabis. Additionné au mercure, le mélange est assez délétère bien que dans le cas qui nous occupe, il doive probablement s’agir de ces produits plus mystérieux que sont le Soulphre Principe et du Mercure Principe de l’alchimie métallique. A ce stade et vu l’état dans lequel il se trouve, le candidat ne quittera plus le lit jusqu’à la fin de la quarantaine. Le 33ème jour, il absorbera le premier grain de Materia Prima, cette Première Matière dont Cagliostro parle dans ses rituels que j’évoquaient plus haut et sur laquelle on ne sait pas vraiment grand-chose sauf peut-être qu’il s’agirait peut-être d’une graine de pomme. En effet, le sceau de Cagliostro montre un serpent tenant dans sa gueule une pomme, image de celle de l’Arbre de la Connaissance. Le même 33ème jour, après s’être parfois évanoui pris de convulsions, il aura droit à changer de linge, et d’absorber un consommé de bœuf sans graisse, avec des plantes rafraichissantes et laxatives. Le 34ème jour, un grain de lapis philosophorum plus connu sous le nom de « Pierre Philosophale » ou « chrysopée » mais sur la composition chimique de laquelle on ne sait en fait rien du tout quoiqu’en disent les alchimistes d’aujourd’hui. Le 35ème, un bain tiède tout de même, le 36ème, un autre grain de cette mystérieuse Materia Prima et au 38ème jour, un bain aux herbes aromatiques. Le 39ème jour, deux cuillerées de vin rouge…et dix gouttes de l’élixir dit « d’Acharat » nom donné à Joseph Balsamo dans le roman éponyme d’Alexandre Dumas père. La composition de cet élixir de jouvence est tout aussi mystérieuse que les ingrédients précédents bien que certains affirment qu’il s’agit du même baume d’azoth dont nous avons parlé précédemment. Croyez-le ou nom mais au terme du 40ème jour, l’initié retournera chez lui rajeuni et recréé, s’il n’est pas mort entre temps bien sûr. Si nous voyons le bon côté des choses, pour que les deux étapes réussissent, l'Initié devra vivre selon une éthique irréprochable (les alchimistes diront que l’Humain doit attendrir la pierre avant de la travailler, les mystiques enseigneront que le cœur doit être ouvert ; les francs-maçons diront eux qu'il doit demeurer « dans la Chambre du Milieu » ou « au Centre du Cercle ». Je m’arrêterai ici sur ce Secret des Secrets qui pourrait porter à sourire s’il n’y avait la dure ascèse de l’alchimie spirituelle et d’un régime auquel aucune surcharge pondérale ne pourrait résister. On notera tout de même que toutes les représentations picturales de Cagliostro le montrent plutôt rondouillet sauf bien sûr lors de son emprisonnement au château St Ange. Je terminerai par un court rappel d’histoire afin de recadrer les Arcana Arcanorum dans leur contexte. La première loge française bien attestée de Misraïm (Misraïm signifiant « Égypte » en hébreu) fut fondée en 1814-1815 à Paris par les trois frères Marc, Michel et Joseph Bédarride, cadres moyens de l'armée impériale en Italie, qui ramenèrent ce rite de Naples. Ce rite semble toutefois être apparu dans la République de Venise, à partir d'une patente délivrée par Cagliostro[9], avant de commencer son développement dans les loges franco-italiennes du Royaume de Naples. Les Arcana Arcanorum, avaient été eux rapportés d'Italie, par les frères Armand Gabboria, Francisco Garcia et François Joly qui les avaient reçus en 1813 de la Franc-Maçonnerie Napolitaine. Un abrégé de ces quatre derniers grades rédigé en italien et qui avait en effet pour titre « Arcana Arcanorum », fut présenté le 20 Novembre 1816 à cinq membres d'une commission d'examen du Grand Orient de France mais il semble que rien de précis ne sortit de cette présentation. Le Rite de Memphis lui, naquit peu avant 1838, sous l'influence de Jean Étienne Marconis de Nègre (1795-1868). Ce dernier se brouilla avec les frères Bédarride et, exclu du rite de Misraïm, il fonda en 1838 l'Ordre de Memphis dont il devint le Grand Maître et Grand Hiérophante. En 1841, les frères Bédarride le dénoncèrent aux autorités sous l'accusation d'afficher des sympathies républicaines, et son rite fut interdit en France. En 1862, répondant à l'appel pour l'unité de l'Ordre Maçonnique en France du Maréchal Magnan, alors Grand Maître du Grand Orient de France, Marconis proposa la réunion de son rite au G\O\, ce qui fut fait la même année. En France, le docteur Gérard Encausse (dit Papus), fondateur de l'Ordre Martiniste et adversaire du Grand Orient de France, ouvrit la loge « Humanidad » qui devient l’Antique et Primitif Rite Oriental de Memphis-Misraïm en France dont il en devint le Grand Maître. Lui succéda entre autres, Constant Chevillon de 1934 jusqu’à son assassinat en 1944 par la Milice française. Robert Ambelain, ayant pris la direction du rite en 1960, en réformera les rituels en profondeur et renommera l’obédience « Grande Loge Française du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm ». Le rite de Misraïm comporte alors 90 degrés, le dernier degré, le 90ème, est celui de « Souverain Grand Maître Absolu » et on ne trouve aucune trace à cette date des Arcana Arcanorum. En septembre 1919, Jean Bricaud devint Grand Maître d’une obédience appelée Grande Loge Mixte Française de Memphis Misraim. En janvier 1931 il conféra au belge Armand Rombauts un 95ème et alors dernier degré. Rombauts était convaincu que le Rite de Misraïm était le seul légitime et que les autres Rites égyptiens n’étaient que des contrefaçons. Il prétendait être entré en possession de documents - les Arcana Arcanorum originaux du régime de Naples - à la vue desquels il considérait que le Rite pratiqué par Bricaud ne présente aucun intérêt. Il fit donc réécrire les rituels en conséquence, en leur incluant les fameux Arcana Arcanorum, ce qui provoqua la rupture avec Bricaud. Ce dernier décéda en 1934, Constant Chevillon lui succéda et celui-ci n’accepta pas non plus l’introduction de ces soi-disant Arcana Arcanorum dans le Rite. Les déclarations du Grand Maître Robert Ambelain, (héritier de la filiation Chevillon) sont très claires à ce sujet : « En fait les 95 degrés du rite de Memphis-Misraïm doivent être considérés comme un déambulatoire, où reposent de vieux degrés maçonniques qui ne sont plus pratiqués ou guère, et non comme une échelle de valeur … Les 66ème degré, 90ème degré et 95ème degré sont conférés à titre honorifique à de vieux maçons, en récompense de leur valeur et de leur fidélité. » Ambelain a donc hérité d’un système sans les Arcana Arcanorum et ceux de Rombauts, que détiennent la plupart des Ordres Egyptiens de France d’aujourd’hui, n’ont probablement aucun rapport avec le document d’origine ramené d’Italie. Lors de la nuit de la Saint-Sylvestre 1984, Robert Ambelain remit son mandat de Grand Maître ad vitam au frère Gérard Kloppel avec lequel l'irascible Ambelain se brouillât rapidement. Il s'ensuivit la refondation de Misraïm en France qui finit par imploser et se fractionner en une multitude de minuscules obédiences. Bien évidemment, aucune de ces branches, étant donné leur origine, ne peut revendiquer une quelconque légitimité du point de vue des Arcana Arcanorum. Compte tenu de ce qui précède, gardons donc à l’esprit cette belle histoire des Secreto Secretorum de notre maitre Cagliostro et n’y accordons donc que l’importance historique qu’elle a. Maintenant si certains d’entre vous souhaitent les pratiquer, faites-moi part des résultats ! V\M\ , mes Sœurs et mes Frères, j’ai dit. [1]
Et pas seulement par
son implication dans la fameuse affaire dite du « collier de
la
Reine ». [2]
Celui d’un prêtre
alors
qu’adolescent, il était à la tête d’un gang de voyous qui terrorisaient
son
quartier, n’hésitant pas à se battre avec la police. Il fut relâché
faute de
preuves suffisantes. [3]
Quelques-uns sont
choisis. [4]
On n’a jamais retrouvé
l’original mais un document décrivant les rites qu’il contenait -
curieusement
écrit en Français - est conservée dans les archives de la Grande Loge
d’Ecosse. [5]
Aussi appelé Chang Po
Tuan. [6]
Fut enseignée en
particulier par Louis-Claude de Saint Martin dans les Loges de l'Ordre
des
Chevaliers Maçons Elus Coëns, fondé par J. Martines de Pascuallis en
1767. Pratiquée
et enseignée par Robert Ambelain lui-même, elle est très fortement
imprégnée de
théurgique Judéo-Chrétienne, ce chemin s’adresse donc plus
particulièrement à
l’Initié Chrétien. [7]
Les Elus Cohen de Martinez de Pascuallis d’Ambelain pratiqueront une
liturgie
spécifique : par des Exorcismes destinés à juguler les actions «
démoniaques »
au sein du cosmos, par des Conjurations destinés à établir un contact
avec le «
monde angélique » dans lequel l’adepte aura choisi certains comme «
patrons » -
par exemple son ange gardien, par des Prières adressées à Dieu et aux
trois
personnes de la « Sainte Trinité » à travers différents cultes : culte
expiatoire, culte contre la guerre, culte d’affermissement de la foi
etc. et
enfin par diverses Oraisons pour communier avec les anges, pour
éloigner les
mauvais esprits, pour obtenir des vertus, etc. [8]
Ce paragraphe est
inspiré des travaux de Denis
Labouré sur Cagliostro. [9]
Cagliostro délivra en 1788 une patente de constitution à une loge
nommée Saint
Jean de la Fidélité et située à Venise et qui adopta un Rituel Egyptien
quoique
différent de celui libellé par Cagliostro mais cautionné par lui. En
effet, la
différence rituélique venait de ce que les frères fondateurs, animés
par la
pensée socinienne, ne souhaitaient pas pratiquer la rituélie
magico-cabalistique mais une autre, plus proche des sources templières,
ce que
Cagliostro accepta. |
3074-C | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |