Du golf
à la Franc-Maçonnerie
D'où vient le golf ? Nul ne le saura jamais.
Si l'on en croit le poète latin Martial, il existait
à l'époque de l'empire romain, un jeu populaire,
le PAGANICA, qui devait se jouer avec une balle en cuir remplie de
plumes et un bâton de format courbe. On retrouve aussi le
« CAMBUC »,
jeu pratiqué au XIV siècle en Angleterre avec une
petite balle en bois maniée au moyen d'un bâton
incurvé. Un vitrail daté de 1350 en
témoigne ? On peut encore l'admirer sur la
« Fenêtre de
Crécy » de la
façade est de la cathédrale de Glouscester, en
Angleterre.
Les historiens du golf pensent que ce jeu s'est
développé simultanément en
Écosse et aux Pays-Bas.
Les plus anciennes archives relatent la pratique du
« KOLF »
dés le début du XlVème
siècle aux Pays-Bas et en Angleterre, qui n'était
en fait que l'ancien CAMBUC. Le Moyen Âge voit
apparaître de part l'Europe, des jeux de balles et de battes
tout à fait semblables au golf : le HURLEY en Irlande, le
SHINTY en Écosse, le CHOLE en Flandre, la SOULE en France et
surtout le PAL MALT qui voit le jour en Italie. Le golf prend sa forme
définitive en...France. On y joue déjà
avec des clubs de golf. Le Swing est presque identique. Le jeu consiste
à faire passer la balle dans un cerceau situé au
bout de l'aire de jeu.
LE JEU DES PRINCES
Grands amateurs de golf, Jacques lV, roi d'Écosse,
achète en 1502 des clubs « sous
le manteau ». Il s'adonne au golf avec
une telle passion, qu'il emprunte l'année suivante 42
schillings écossais à son
Lord-Grand-Trésorier, pour régler une dette de
jeu !
De l'autre côté de la frontière,
Catherine d'Aragon, la première des six épouses
infortunées d'Henri Vlll, Roi d'Angleterre,
évoque le golf dans une lettre adressée au
cardinal Wolsey en 1513. Mais ce jeu s'implante vraiment Outre-Manche
en 1603, lorsque Jacques Vl d'Écosse devient
également Jacques 1° d'Angleterre. Le
souverain installe à Londres sa cour, sa famille et ses
clubs. Le golf a alors conquis ses titres de noblesse.
Le jeu fait fureur dans l'aristocratie. Dames et seigneurs en costume
de cour, swinguent au cœur même de la ville...au
mépris des portes et des fenêtres
brisées, ainsi que des passants blessés.
Aussi les autorités prennent-elles des mesures pour
protéger le public: Le port d'une veste rouge pour les
golfeurs dans un premier temps, si besoin l'interdiction au public de
sortir dans la rue dans un second temps.
Entre temps, le golf connut une mise à l'index : En 1457, le
golf est interdit sur ordre du roi Jacques ll d'Écosse. Les
archers y consacraient en effet trop de temps, aux
détriments de leurs entraînements guerriers. Deux
autres décrets royaux renforceront ces interdictions. Le
GOWF ne rentrera en grâce qu'en 1501, lors du
traité de Glasgow signé entre l'Angleterre et
l'Ecosse.
C'est à cette époque que la F\M\
spéculative commença à se faire
connaître.
Dés l'arrestation des Templiers en France, fin 1307, un
grand nombre d'entre eux s'enfuirent vers l'Ecosse, seul pays qui se
refusa sous le régime de Robert Bruce, de suivre les
directives papale de pourchasser les Templiers. En contrepartie de son
hospitalité, ceux-ci contribuèrent largement
à l'autonomie de l'Ecosse et à son couronnement
comme Roi d'Ecosse, après la bataille de Bannockburn.
Bruce favorisa le Temple et la création de nouveaux ordres
qui menèrent dit-on aux premières loges
maçonniques.
Les F\M\ se révélèrent des golfeurs
passionnés, qui vont soutenir, organiser et
développer le jeu entre1750 et 1850. Les premiers clubs de
golf sont en effet des LL\ M\ qui vivent en étroites
communions. Ainsi un joueur peut-il appartenir à plusieurs
clubs. Par exemple, Andrew Duncan, maître maçon\,
membre fondateur de l'Honourable Sociéty et capitaine de jeu
de Saint Andrews et de Blackheath.
Mais, à l'origine, les membres se réunissent
surtout pour festoyer. Ils introduisent dans les « club-houses »
le lustre et l'apparat qui leur sont chers. Les banquets
procèdent alors d'un véritable
cérémonial. On dîne en uniforme
adéquat, vestes rouges, knickers noirs, chaussures vernis
à boucles et bas blancs.
De nouveaux membres sont élus selon une procédure
typiquement maç\. Dans une boîte close, chacun des
participants glisse à son gré une boule blanche
ou noire. Il suffit d'une seule boule noire (et anonyme) pour que le
candidat soit refusé (blackboulé). A noter que ce
règlement existe toujours à la GLNF. Les
élus sont ensuite soumis à une
épreuve. Le capitaine a aussi le privilège
d'élire chaque année trois nouveaux membres
« par une poignées de main. »
La passion du jeu ne tarde cependant pas à prendre le pas
sur l'amour de la bonne chère. Parieurs acharnés,
les F\M\ organisent tournois et compétitions. Ils
édictent des règles bien précises.
Confiants dans l'esprit fair-play des joueurs, ils se contentent d'en
fixer treize. Les premières sont définies lors de
la création du club de Leith.
Le Silver Club de l'Honourable Company apparaît en 1774. A
Blackheath, le Silver Club se joue pour ma première fois en
1766 et la médaille d'or en 1797.
Les tournois ouverts à tous débutent en 1860,
avec la création du Belt. Le 1° open sur 4 tours de
18 trous se dispute en 1892, pour un prix de 100 livres. Quant au
trophée du British Open Amateur, il s'agit d'une coupe en
argent, ornée de scènes de golf, dernier souvenir
des agapes maç\. Le golf est alors devenu un sport
prêt à conquérir le monde.
Les premiers trophées apparaissent aux alentours de 1750.
Les vainqueurs des compétitions reçoivent des
médailles, des coupes en or ou en argent. Les conseils
municipaux, de leur côté, offrent des clubs en
argent à l'occasion d'une compétition annuelle.
En 1774, William Saint-Clair de Roslin, Grand Maître
héréditaire des F\M\ d'Ecosse, pose à
Leith la première pierre de l'Honourable Company of Edinburg
Golfers, en présence du comité de la
Société des F\M\. Cette
cérémonie fait date dans l'histoire du golf, car
elle marque la naissance des clubs organisés.
La franc-maçonnerie est
déjà à cette époque une
société secrète qui ne laisse rien
filtrer de ses activités en dehors des loges... Rien hormis
le golf. Sa puissance est déjà
considérable Elle détient des postes
clés dans le monde politique et commercial. Grâce
à son influence, le golf franchit ainsi les
frontières et se propage à travers l'empire
colonial britannique… Les premiers parcours sont
inaugurés en 1830 aux Indes et en Australie par des
émissaires de grandes maisons de commerce londoniennes.
Le golf fait son entrée sur le continent européen
en 1860 ; avec la création du club de Pau. Il arrive en 1873
à Montréal, même si
l'Amérique joue au golf depuis déjà
longtemps. En 1743, un an avant la fondation de l'Honourable Company,
David Deas, originaire de Leith et premier Grand Maître
Maçon aux Etats-Unis, avait fait venir 96 clubs et 432
balles d'Écosse pour le club de Charleston, en Caroline du
Sud. Les envois vers le nouveau monde ne cesseront de se multiplier,
preuve que le Golf, comme la F\M\ s'y répand comme une
traînée de poudre.
Dès qu'ils ne sont plus des loges maçonniques,
les clubs sont dissous. Cette éventualité se
produits soit lorsque le nombre des golfeurs F\M\ diminue, soit cas
plus fréquents, lorsque le nombre de golfeurs non F\M\
augmente. Les membres de la société
brûlent alors les archives.
CONCLUSION
La F\M\ est une méthode de perfectionnement individuel et
collectif. Elle s'est donnée des outils: Le rituel pour
orchestrer le travail et le symbolisme pour base de
réflexion. Elle respecte la tradition, cultive des vertus
comme la tolérance, l'humilité, la
fraternité, l'équilibre, le respect des autres,
etc.
Le golf qui a servi de support à la diffusion de la F\M\
propose une voie plus profane mais tout aussi efficace.
Les règles y sont précises et
auto-respectées, surtout si c'est à un F\M\
qu'elles s'appliquent.
On y apprend un rituel précis que le profane mettra un
certain à maîtriser :
- Se positionner face à son adversaire lorsqu'il va jouer,
pour éviter de nous savoir dans son dos ou hors de son
champs de vision.
- Ne parler qu'à voie basse pour ne pas déranger
les autres dans leur concentration et aussi inconsciemment pour
respecter la beauté du décor.
- Cultiver le stoïcisme cher aux enseignements des 5 sages en
évitant de tempêter après un mauvais
coup, ni éclater bruyamment de joie après un
exploit.
- En apprenant à être serein et à se
concentrer avant le coup, en se refusant le droit à l'erreur.
- En ramassant ses divôts, espèces de langues de
gazons enlevées maladroitement lors d'un mauvais coup et en
les replaçant pour boucher le trou ainsi
provoqué, pour laisser aux suivants un parcours en bon
état. Etc.
- En évitant toute tricherie mais en acceptant des autres
compétiteurs le droit à l'erreur.
Enfin le golf nous apprend que la perfection y est inconnue, tout comme
notre temple ne sera jamais terminé. Elle est en cela une
école d'humilité.
J'ai dit mes SS et FF profanes en golf.
J\ C\
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