Le Symbole
et l’Intuition
Arrivé en vue de notre Temple, je
prépare le « sum-bolon
», signe d’appartenance des adeptes de
l’École d’Initiés, ce morceau
de vase cassé, qui m’a été
donné l’an passé, il y a exactement un
an, lors du précédent solstice d’hiver.
Le Gardien de la porte du Temple vérifie que chacun apporte
son morceau, j’allais dire sa pierre, et que les morceaux
épars, assemblés par deux à la fois,
reconstituent bien l’unité du vase.
En se retrouvant, ils remettent ensemble ce qui était
séparé.
Ce « sum-bolon
», ce symbole, signifie pour nous :
Unité, séparation, partage,
réunification, soit : « rassembler
ce qui est épars ».
Malheur à celui qui égare son « sum-bulon
», car il restera dehors.
Nous appelons cela « dia-bulon
» : qui laisse séparé ce qui
l’est déjà.
Je suis fier de mon Ecole et j’ai remarqué que
notre « sum-bolon » est
passé dans la vie de tous les jours.
Tous l’utilisent pour débloquer des situations
réelles mais difficilement explicables, ou pour des
idées de plus en plus abstraites.
Les gens l’emploient maintenant lorsqu’une
« chose », un mot, une idée, un objet,
etc…en suggère une autre qui n’est pas
manifestée.
De même, lorsqu’un terme saisissable
suggère un autre terme insaisissable, tel que le visible et
l’invisible, le conscient et l’inconscient, le
réel et l’irréel.
Les sages nous parlent du futur et de la mort, mais qui peut lire dans
le futur ?
Qui peut connaître la mort ?
Ils disent pourtant avoir la clé, le « sum-bolon
» qui leur permet d’aller et venir, de la terre
vers l’au-delà.
Lors de notre dernière réunion
à l’Ecole, l’un d’eux nous a
expliqué que nous faisons partie intégrante de la
nature et que nous sommes tous le résultat des oeuvres
d’un père et d’une mère qui
eux-mêmes étaient le
résultat…etc… Ainsi de proche en
proche, nous remontons au premier homme et à la
première femme mis en présence par Dieu, le
G.A.D.L.U.
Il en est de même pour les animaux et pour le reste de la
création.
Les anciens disent que nous sommes tous des « sum-bulon
» et qu’il suffit de bien chercher dans notre for
intérieur pour retrouver ce morceau qui nous relie au
premier morceau de la création.
Chacun de nous possède donc le fil
d’Ariane qui le relie au Créateur.
Ensemble, nous sommes donc tous comme un faisceau réunit
à Dieu, G.A.D.L.U.
Nos fils, sont tous de même longueur, mais nous sommes
souvent incapables de voir le bonheur qui est à la
portée de la main.]
Ils aboutissent au cœur du faisceau, au centre de nous tous,
au Centre de l’Univers.
Avec mon « sum-bolon »,
j’ai la clé, mais je ne sais pas comment trouver
la porte.
Cependant, je sens intuitivement qu’elle est toute proche.
Mes Maîtres me regardent avec un sourire chaque fois que
j’aborde ce sujet, mais ne m’aident pas pour autant.
Ils me disent que j’ai tous les
éléments en moi, et que je dois trouver seul.
Voyons, puisque chacun de nous est un morceau du tout,
et que « tout est en tout » selon la devise de
l’Ecole, « En to pan
», je suis une partie et le tout à la fois, et je
ne suis pas Dieu, sinon je saurais tout et j’aurais les
réponses à mes questions.
Puisque tout est en tout, Dieu est en moi.
À chaque fois que je me pose une question,
j’ai donc la réponse en moi.
Je suis au Centre du faisceau et à
l’extérieur à la fois.
Il me faut écouter ce qui m’entoure, car je dois
pouvoir entrer en communication avec mon autre moi-même, avec
les hommes, les animaux, les éléments et toute la
nature.
Je ne pourrais certes pas découvrir et comprendre tout,
n’étant pas Dieu, mais il m’appartient
de trouver mes limites et de les repousser au maximum de mes
capacités.
Au-delà de limites humaines doit être ce que
j’appelle Dieu, le Divin, l’Immanent,
l’Ineffable.
Mais, laissons cela de côté, car la
cérémonie d’ouverture de
l’Ecole commence.
Mon rôle consiste à tracer les figures
géométriques qui délimitent
l’Espace sacré.
Je les connais par cœur et pourrais les tracer les yeux
fermés.
Ce soir ma main court sur le sable, plus vite que ma
pensée, comme si quelqu’un d’autre avait
pris son contrôle.
Essoufflé, troublé, je me relève sans
bien avoir compris ce qui m’arrivait.
Un regard autour de moi m’indique que personne n’a
rien remarqué.
Je regagne ma place, bouleversé, plein de questions.
Suis-je l’objet d’une hallucination ou
quelqu’un m’a-t-il jeté un sort ?
Le Grand Maître forme la chaîne d’Union
et partage le Pain et le Vin.
« Que ce Vin symbole de l’intelligence
élève notre esprit ».
« Que ce Pain nous maintienne en force et en
santé ».
Ces mots maintes fois entendus résonnent
différemment aujourd’hui.
Mon cœur bat de plus en plus fort et je sens
que je m’éloigne comme dans un rêve.
Je suis là et ailleurs en même temps, je
m’envole, je m’élève vers
l’Esprit.
Sensation familière déjà ressentie
lors de mon travail de sculpteur, lorsque mes mains travaillent, sans
pour autant que j’aie l’impression de les
commander, comme si elles étaient guidées par
quelqu’un d’autre.
Comme dans un rêve, je continue de planer dans la ronde qui
nous unie.
Suis-je gris du verre de vin, ou suis-je entrain de trouver la porte ?
Je suis rappelé à la
réalité par la cérémonie
qui continue, malgré mon envie de rester dans ma
rêverie.
Il me semble que je ne suis pas là et que je
celui qui est assis est un autre qui me ressemble.
Mon cerveau bouillonne et intérieurement répond
aux questions posées par les Maîtres de
l’Ecole.
J’en suis tout étonné, car je
n’avais pas les réponses cinq minutes avant.
C’est comme si je possédais des
capacités inconnues à ce jour.
Interrogé directement par le Grand Maître, je me
surprends à répondre à sa question
d’une voix naturelle sans réfléchir ni
rougir.
Nos regards se croisent et après un instant
de surprise, il sourit. Il a compris ce qui se passe.
La soirée passe rapidement et vient l’heure de
fermer les Travaux.
Sur un signe du Grand Maître, je m’avance vers les
figures tracées au début.
À ma grande surprise, ma main efface à la
même vitesse et exactement dans l’ordre inverse
toutes les figures devant moi.
Je suis certain maintenant que je ne suis pas seul et
que quelqu’un me tient la main.
Heureux de cette présence, et de ce signe qui
m’est adressé, je n’en parle
à personne, trop ému et plein de milles questions.
Je rentre chez moi décidé à retrouver
cet état second qui m’a permis de trouver la porte.
Allongé, je revis la cérémonie de ce
soir et rapidement je me retrouve dans mon rêve.
Je ne dors pas, mais mes pensées vagabondent sans aucune
entrave. Je les laisse aller trop heureux de cette situation.
J’essaye de diriger mes réflexions
sur les questions que je me posais il y a quelques heures.
La nature vrombit autour de moi et il me semble même entendre
les arbres me parler.
J’écoute et peu à peu je sens que je me
fonds dans le monde qui m’entoure.
Étrange car en même temps la
cérémonie de ce soir continue à se
dérouler.
C’est comme si j’étais partout
à la fois.
Je me laisse aller…et passe de l’éveil
au sommeil, sans m’en apercevoir
Quelle nuit !
Je me réveille en pleine forme et immédiatement
mes rêves me reviennent !
Une idée est née et peu à peu grandie
dans ma tête.
Une intuition m’a fait comprendre que
j’étais sur le bon chemin et que ma
démarche était juste.
Celui qui me l’a envoyée, m’a
inspiré, a en quelque sorte pris les commandes de mon
être.
J’étais prêt à le recevoir et
il est entré.
C’est lui qui a trouvé la porte !
Il m’a donné le moyen qui me permet de passer
au-delà de mes limites.
Mais ai-je rencontré Dieu, le G.A.D.L.U. ?
De Lui, pas de souvenir, mais la même sensation
étrange que lorsque le Grand Maître m’a
souri.
Voilà mes Frères, comment
à partir de 2 petits morceaux de vase, comment à
partir du binaire, l’on comprend qu’il faut
l’intervention d’un troisième terme pour
retrouver l’Unité.
Livré aux conjectures de l’homme rationnel, le
symbole ne se livrera pas à qui l’analysera et
décortiquera, tel ou tel aspect fragmentaire de son tout.
Mais, au contraire, il apparaîtra
dans son essence, à celui qui suivra son intuition globale,
sans à priori, comprenant intuitivement que le symbole est
présent dans un microcosme qui lui est propre et est actif
à divers niveaux de compréhensions, en
même temps.
Le fil d’Ariane est fondamental dans cette approche, car un
seul élément permet
d’appréhender tous les autres en même
temps, consciemment ou non, par les liens qui unissent toutes ces
significations entre elles, en permanence.
Mircéa Eliade définit le symbole comme
« une donnée immédiate de la
conscience totale ».
Cette courte phrase fait ressurgir l’un des aspects
fondamentaux du symbole.
Deux aspects présupposent un
troisième terme qui les réunit.
Élargit au niveau supérieur, et ce
de proche en proche, toutes les complémentarités
suggèrent à chaque fois un troisième
élément qui les unit et donc, en final, une
unité universelle.
En réfléchissant à cela, si nous
sommes tous un fragment d’un tout qui nous relie, nous
pouvons partir de notre prise de conscience de notre appartenance
à ce tout et nous définir comme point de
départ de tous les liens qui unissent la création.
Chacun de nous est donc centre du monde, ou plus exactement, de
l’Univers.
La grande question métaphysique éclate donc en
toute évidence :
Où est Le Centre des centres
?
Où est le G.A.D.L.U. ?
La réponse intuitive ne peut être
qu’en chacun des centres de cet Univers,
c'est-à-dire en chacun de nous, puisque « tout
est en tout ».
Accessoirement, la conséquence d’une telle phrase
est que chacun, quelle que soit sa vie, son niveau intellectuel,
ressent ce qui l’entoure et qu’avec un peu
d’attention, et de bonne volonté, il peut se
mettre en communication avec le reste de l’univers.
Évidemment, se mettre en communication ne veut pas dire que
nous sommes capables de tout comprendre. Il y a un niveau que nous ne
pouvons dépasser.
Nous avons des limites, qu’elles soient réelles ou
pas, nous ne le saurons jamais, mais elles existent chez chacun
d’entre nous.
À chaque fois que nous allons plus loin dans
notre compréhension et que nous repoussons nos limites, nous
bénéficions des faveurs du Divin, pour certains
sous forme d’intuition ou pour d’autres de
l’inconscient collectif qui nous relie.
Un autre aspect du symbole est sa création par
l’homme, à chaque fois qu’il pressent un
lien cause -effet, qu’il est incapable d’isoler.
Il peut alors rester bloqué ou créer un symbole -
substitut qui lui permet d’aller plus loin dans la
pensée.
Ainsi en va-t-il de la vie, de la création, mais aussi de
tout ce qui facilite le déblocage de situation.
A noter qu’à partir de là, le symbole
continuera à agir en se dévoilant au fur et
à mesure, en laissant paraître les signifiants qui
relient la cause à l’effet.
Le symbole unifie progressivement.
A partir de cette réflexion, j’ai tendance
à dire que le symbole est né du besoin de
l’homme de consolider sa situation sur
terre, d’un besoin de sécurisation.
Notre inconscient nous fait surgir le symbole à chaque fois
que nous atteignons nos limites.
Le symbole n’existe que jusqu’à ce
qu’il ait été totalement
expliqué et donc que toutes ses significations aient
été réunies en une seule explication
qui devient alors historique.
Le symbole est donc vivant par essence et meurt
d’être totalement expliqué.
La Franc-Maçonnerie travaille essentiellement sur le
symbolisme, car la quête qui est la sienne est celle de la
réunification avec l’Un.
Nous avons été
séparés de Dieu, depuis que nous avons
été chassés du Paradis, depuis que
nous avons perdu nos pouvoirs de créer en nommant, tout
comme Dieu.
Cette Parole Perdue est notre désir permanent, et nous
cherchons en permanence à retrouver notre état
initial en cherchant à faire une nouvelle Alliance avec
Dieu, G.A.D.L.U.
L’Alliance est notre but.
Unité, séparation,
partage, réunification
Nos moyens sont divers et variés, mais essentiellement des
marques le long de notre chemin qui servent de catalyseur, de
déclencheur d’intuition.
Reprenons la cérémonie du Pain et du Vin, qui
dans certaines traditions sont partagés pour unir
à Dieu ceux qui procèdent à ce rituel.
Nous remarquons que nous parlons ici d’un rituel de groupe
ayant pour but la réunification à la
divinité.
Le vin, le soma, les boissons enivrantes,
séparent celui qui les boit et
l’expédient dans un autre monde hors du temps.
Il ne s’agit pas de se saouler mais de se mettre dans un
état second qui permet la jonction avec un autre monde.
On peut très bien utiliser les hallucinogènes,
mais aussi la danse, la flagellation, la méditation, ou tout
simplement l’Art sous toutes ses formes.
Avec l’Art, la réunification devient individuelle,
même si par la suite l’œuvre permet aux
observateurs de participer à l’aventure,
jusqu’à un certain degré.
Lorsque j’étais Second Surveillant,
j’avais l’habitude de dire à mes
Frères que la pratique du Rituel de l’Art Royal,
conduisait à une transformation progressive de
l’être.
En un premier temps, rappelons-nous que le
rêve est le moment très spécial
où nous pouvons faire les choses les plus incroyables.
Il me souvient d’avoir lévité,
volé, sauté de branche en branche, mais aussi
d’avoir « honoré » la belle
blonde inaccessible du grand écran ou d’avoir
dispersé une troupe entière à mains
nues, etc…Superman d’avant
l’époque.
Je laisse aux freudiens le soin de disséquer, et
d’en tirer les conclusions qui s’imposent.
Plus sérieusement, combien de fois n’avons nous
pas trouvé au petit matin en nous réveillant, la
solution à un problème sur lequel nous avions
lamentablement séché la veille ?
Dans un deuxième temps, rappelons–nous cet
état second qui est le nôtre lorsque nous avons
envie de dormir.
Pas encore le rêve, mais cependant plus
exactement dans le monde réel.
Il en est de même au réveil, lorsque le rationnel
n’a pas encore trouvé sa place.
J’ai ma petite explication les dessus, depuis des
années.
Il est connu que les deux hémisphères du cerveau
ont des fonctions différentes.
Je pense que l’être humain utilise une
moitié de son cerveau lorsqu’il est
éveillé et pleinement conscient.
Il est alors sous l’emprise limitative des Lois et des
Règles de la société dans laquelle il
vit.
Par contre, lorsqu’il rêve, il utilise les deux
hémisphères.
Affranchi de toutes limites, le cerveau peut alors
s’affranchir du carcan des Tabous, et trouver des voies de
sorties inimaginables de façon normale.
Lorsque nous nous réunissons le soir, après une
journée de travail, nous sommes tous un peu
fatigués, et avec l’aide du Rituel qui nous
transporte dans un monde hors du temps et de l’espace, nous
sommes à mi-chemin entre le rêve et la
réalité.
Avec les années et l’expérience, nous
nous plongeons rapidement dans cet état car nous savons bien
ce qu’il nous apporte.
J’oserai même dire que les anciens qui sont sur les
colonnes s’y plongent avec délice et parfois
bruyamment.
Toute plaisanterie mise à part, combien
d’entre nous, le lendemain d’une « bonne
tenue » ne se sont pas fait la remarque qu’ils
« pètent le feu » sans bien savoir
pourquoi, mais certains que la Tenue de la veille y est pour quelque
chose, lorsque cette forme intellectuelle devient
répétitive et systématique ?
Avec l’âge, le processus devient de plus en plus
facile et permet même de rester en état de liaison
continue entre les deux hémisphères,
même durant la journée, ce qui facilite les
solutions originales et inattendues.
Alors de quoi parlons-nous ?
Observons que tout ce qui nous bloque dans nos recherches sont les
scories d’années d’accumulations
d’activités humaines.
Des pseudos règles, des pseudos lois, des
« petites » choses sans aucune importance, mais qui
ont pris des dimensions sans aucune commune mesure avec leur valeur
intrinsèque réelle.
Peut-être est-ce cela que l’on nous demande de
retirer de notre pierre brute afin de laisser
réapparaître le diamant d’origine ?
Ce fatras de bêtises nous masque la
Réalité, avec un grand R.
Dans ces conditions, le rêve n’a rien de miraculeux
mais peut être tout simplement un retour à
l’état primordial.
Rappelez-vous que je vous ai parlé de
l’Art, sans m’expliquer sur ce que j’en
pense.
Pour moi, un artiste est celui qui en regardant, en essayant de
comprendre, c'est-à-dire de prendre, d’assimiler
ou de phagocyter quelque chose, reçoit une intuition qui le
fait réfléchir différemment, lui ait
découvrir le sens caché de ce quelque chose.
Pour cela, il doit être pur et ne chercher
qu’à trouver la Vérité, avec
un grand V, qui se cache derrière l’apparence.
En cherchant à se fondre dans l’objet de sa
transe, il le voit sous un autre jour, différent de ce
qu’il était un moment auparavant.
Nous sommes des disciples de l’Art Royal, nous sommes donc
des Artistes, si nous avons l’âme pure et la
volonté de chercher dans une quête au-dessus de
toute trivialité.
Dans mon historiette, notre Initié remplissait le
rôle de l’Expert au Rite Ecossais Ancien et
Accepté, or, il est le seul qui soit autorisé
à sortir dans le monde profane et à revenir dans
le monde sacré, sans avoir à en
référer à quiconque dans la loge.
Comme l’ange de l’Echelle de Jacob,
il fait la jonction entre le Ciel et la Terre.
Médiateur, entre le profane et le sacré, il aura
la chance, s’il est vrai dans sa démarche, de
recevoir l’intuition du Divin lorsqu’il tracera le
Tableau de Loge.
Comme l’artiste, il projettera son inspiration sur le Tableau
devant lui.
Il ne devra pas chercher à parfaire
l’œuvre selon les règles qui lui ont
été apprises, mais au contraire «
accoucher » sans réfléchir de
l’œuvre que Dieu, le G.A.D.L.U lui a
donné de voir.
L’ensemble de symboles du Tableau sera alors dans une danse
très ordonnée et réunie autour du
Centre, de l’axe, de l’Axis Mundi, de la Loge, du
Monde.
L’ensemble des symboles est là, dans sa
tête, mais épars.
Chacun d’eux résonne en lui, mais ils sont
éparpillés un peu partout chacun faisant son
travail de réflexion à la suite d’une
pensée, d’une intuition.
La création du tableau de loge fait
comprendre qu’ils font partie d’un tout qui les
appelle à se réunir.
C’est ce que Carl Jung appelle la fonction transcendante du
symbole.
L’Expert qui œuvre dans la foi de ce
qu’il fait sera directement inspiré par
Quelqu’un qui le transcende…grâce
à l’intuition qu’Il lui souffle.
Je voudrais terminer cette planche en mettant l’accent sur la
nécessaire préparation pour recevoir cette
intuition, car comme dit Maître Eckhart, « Dieu
ne vient que là où la place est vide,
prête à le recevoir ».
On plante une graine dans une terre
préparée à recevoir ce type de graine
et l’on nettoie la place afin que la germination ne soit pas
gênée.
En un mot il doit y avoir adéquation entre
l’espérance et la préparation.
Pour que le symbolisme initiatique nous parle, il nous faut nous
préparer, travailler notre terre, la laisser se reposer un
peu et la retravailler de nouveau.
Par la suite il faudra nourrir la plante par des ajouts
d’engrais nécessaires afin de faciliter la venue
des pousses.
Il en est de même en Franc-Maçonnerie.
Ce n’est pas parce qu’un symbole nous parle, que
nous entendons pour autant toute la Création.
Il nous faut donc continuer à
écouter, observer, réfléchir et
surtout voyager afin de nourrir notre esprit
d’idées nouvelles qui nous permettrons de faire
grandir celles en germination.
Nous savons ce que nous cherchons. À nous de nous
préparer en conséquence.
Alors, nous pourrons récolter les fruits de notre labeur,
ces symboles qui enfin nous parlerons, nourris d’intuitions
qui feront de nous des réceptacles de vie, qui devront
à leur tour semer de nouvelles graines.
J’ai dit Vénérable Maître
G\ B\
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