GLDF | Loge : NC | Date : NC |
Le
symbole
Il ne me paraît pas possible de dissocier le symbole de notre rituel évoqué rapidement en introduction. Officiellement né au début du XIXè siècle en Amérique, le R\E\A\A\ est indissociable des grands courants qui traversèrent l’écossisme au XVIII è siècle et la formulation sous laquelle nous le connaissons est étroitement associée à Etienne MORIN. L’essence de notre rite est tirée de la tradition opérative, spiritualisée qui lui permet de développer son unité autour du symbolisme de la construction du temple de SALOMON, de l’ésotérisme judéo-chrétien, de la philosophie grecque et de la tradition chevaleresque. A partir de la mémoire du geste – héritage de la tradition opérative – il s’agit, selon les plans du G\A\D\L\U\ de travailler à sa propre transformation, d’ériger son propre temple. Notre rite vise à la restauration d’une spiritualité active en projetant nos recherches à l’extérieur du temple après avoir abattu les barrières psycho-culturelles qui masquent le domaine de la pensée et de l’esprit. Nous sommes conviés à rechercher les liens entre le visible et l’invisible, entre le monde manifesté et la loi à laquelle le cosmos obéit. Pour conclure sur ce point, j’ajoute que notre rite, comme tous les rites au demeurant, conserve sa portée et sa valeur, tout autant qu’il soit compris, vécu et approprié par les initiés. Sans cela, il devient une simple superstition dans laquelle nous ne devons surtout pas tomber. Le risque est important ; l’enjeu capital. Voilà bien deux raisons essentielles de travailler. Plus généralement, alors que les religions traitent de la nature et des hommes à travers une vérité globale, immanente éternelle et complète, Et que pour évoquer le monde, les scientifiques proposent des scénarios partiels et provisoires dont l’homme n’est qu’un des éléments de la nature, La franc-maçonnerie préconise de vivre intérieurement le monde afin que le maçon construise sa propre vérité par l’épanouissement harmonieux et le plus complet possible de ses possibilités psychiques et spirituelles. Cette démarche implique de passer : du savoir qui correspond aux petits mystères dans une démarche compliquée fondée sur la logique aristotélicienne à la connaissance qui mène aux grands mystères par une voie complexe. Cette recherche doit s’appuyer sur d’autres modes de pensée que la logique aristotélicienne. Revenons au sujet, à savoir le symbole dont l’origine latine du mot est double : symbolus d’une part et symbolum d’autre part. Symbolus est apparu le premier. Il signifie signe de reconnaissance. Les chrétiens latins l’ont un peu transformé pour leur besoin en créant symbolum dont la signification est « résumé de foi ». Nous observons que cette dernière signification fait apparaître des indices de la profonde liaison qui existe entre la notion de symbolisme et la spiritualité. Nous pourrions remonter plus tôt afin d’étudier la racine grecque formée de sumbolon et ballein qui renvoient à des notions de rassemblement, de partage et de rayonnement. Globalement, le symbole produit un mouvement alternatif entre l’abstrait et le concret, entre la pensée et l’action. Ces deux pôles se nourrissent mutuellement dans cette conquête qui fait appel : A la richesse des symboles ; A la clarté de la pensée ; A la puissance de l’action. Le symbole, à ne pas confondre avec les figures de rhétorique, est le signifiant dont nous devons trouver le signifié. Le premier revêt un aspect matériel qui se situe dans l’ordre contingent et représente l’homme en général et le franc-maçon en particulier. Un initié qui porte en lui ses interrogations, un peu confuses, enfermées dans une gaine constituée des scories de la vie profane. Mais l’initié porte également en lui les réponses à ses propres interrogations, réponses contenues, en partie, dans le signifié des symboles. Dès lors, le signifiant se situe dans le monde profane et prend sa totale dimension à l’ouverture des travaux et demeure l’outil de recherche menant, par le signifié, à des domaines d’une autre dimension, d’une dimension ontologique. Vu ainsi, il demeure notre outil principal dans notre démarche vers la connaissance mais son utilité première s’exerce dans un autre domaine que j’aborderai dans quelques instants. Cela étant, les rêves, la poésie, les mythes et les traditions dont bien évidemment la nôtre, demeurent les domaines de prédilection des symboles, des domaines où ils représentent les véhicules indispensables à ces voyages intérieurs. Mais pour justement réussir ces voyages encore faut-il : Un terrain propice permettant d’acquérir les mécanismes symboliques ; Savoir détecter les symboles les plus importants ; Savoir en faire comprendre l’existence et le sens ; Savoir travailler avec et autour. Au delà de la démarche individuelle, le symbole doit aussi rassembler les hommes en leur permettant de partager le sens et les valeurs aux travers les époques et les civilisations ; les pousser à l’imagination et à l’action. Dès lors mes FF\, un symbole n’est pas « apprenable » magistralement car il n’est ni simple, ni compliqué. Pour le comprendre et travailler autour, il faut le vivre et le penser à la fois. Il ne se décompose pas, il n’existe qu’en tant qu’ensemble. Un symbole n’est pas décomposable à la façon de DESCARTES. Comprendre un symbole n’est pas aller du plus simple au plus compliqué car comprendre un symbole est une démarche globale. En matière de connaissance symbolique, rien n’est ultime. Les limites de notre connaissance des symboles sont celles de nos pensées et de nos actions. C’est en nous reliant d’homme à homme, de génération à génération et de civilisation à civilisation, que les traditions, sanctuaires des symboles, nous aident à les assimiler, à se les approprier. Le rituel nous emporte dans un espace temps coupé du monde extérieur afin que les symboles puissent être étudiés sereinement, sans subir les pièges du langage parlé et des modes car le symbole est intemporel. Il traverse le temps et l’espace et à cet égard ne peut aucunement être une auberge espagnole où chacun apporterait sa propre compréhension. Notre travail collectif et le travail de chacun d’entre-nous ont pour objectif de donner des contenus les plus proches possibles d’un même symbole. Aussi, notre recherche doit aller bien plus loin en reliant entre eux les signifiés de certains symboles en ce qu’ils portent de pensées communes ou complémentaires. Ainsi, le nouvel éclairage brille comme une balise sur le chemin de la connaissance. Nous nous trouvons au cœur d’une démarche complexe dans laquelle l’intuition joue un rôle important, voire essentiel. Cela étant, il serait réducteur de n’évoquer qu’un type de symbole mais sans vouloir allonger démesurément ma planche, je ne ferai qu’évoquer les types de symbole selon 4 principes : Principe d’opposition ... modèles binaires Détruire
avant de reconstruire, rend
épars ce qui est assemblé pour après
rassembler de nouveau dans le cadre d’une
méthode analytique qui ramène à
l’unité sec-humide, bien-mal,
père-ciel ;
mère-terre
Principe de
complémentarité qui ne peut pas
être évoqué à ce
degré ;Principe de mise sous tension et symboles associés ... modèles ternaires ; La thèse
qui correspond à une perception intellectuelle
à un processus de déduction ;
l’hypothèse qui relève de
l’imaginaire oeuvre de
l’intuition et enfin la synthèse.
Principe
d’association et symboles
associés ...synthèmes
associés.Association de
plusieurs symboles qui donne naissance à une
série de symboles égale à la somme
des symboles plus un.
Pour conclure, je voudrais évoquer très rapidement l’évolution de l’homme qui est grandement déterminée par l’éveil progressif de la pensée réflexive et l’émergence d’une pensée conceptuelle qui a donné naissance au monisme (tout est réductible à l’unité) et au dualisme (corps et esprit). La pensée aristotélicienne qui réfute la simultanéïté, s’est imposée mais, pour la poursuite de notre démarche, d’autres modes méritent attention. La pensée paradoxale ébauchée par Pascal LUPASCO La reliance qu’évoque Edgar MORIN L’approche systèmique de Jean Emile CHARON. Autant de domaines qu’il nous reste à explorer pour une compréhension approfondie des symboles car si le rite fait la franc-maçonnerie, seule l’initiation fait le franc-maçon pour lequel le symbolisme demeure l’outil indispensable vers le savoir dans un premier temps et la connaissance dans un second temps. V\M\ J’ai dit Jean-Pierre JU\ |
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