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La Tolérence

Introduction

I) Définition selon le dictionnaire

Selon le dictionnaire Larousse, tolérance vient du mot latin tolerare : supporter. C’est le respect de la liberté d’autrui, de ses manières de penser, d’agir, de ses opinions politiques et religieuses. Il ne s’agit pas de  renier ses idées, ses croyances mais d’écouter l’autre et ce qu’il a à dire afin de comparer le résultat de ses différentes expériences et de s’enrichir de nos mutuelles.

II) Définition de la Tolérance selon le franc-maçon

Dans la vie profane, les pensées d’une personne qui n’est rien pour nous pourraient nous être totalement indifférentes nous conduisant à l’ignorer faisant preuve d’une tolérance qui n’est qu’une intolérance déguisée.

En franc-maçonnerie la tolérance c’est bien plus que supporter avec patience et bienveillance des personnes qui professent des idées et des sentiments contraires aux nôtres.

Dans la mesure où ces idées respectent la liberté de pensée, il s’agit de les écouter et de les recevoir dans un esprit de dialogue et de respect mutuel pour enrichir éventuellement sa propre réflexion.

La diversité des expériences en chacun de nous est une richesse à condition que l’on veuille bien écouter les autres et que l’on admette qu’on est loin de détenir la vérité.

Comme l’a dit Gaston Bachelard, « il n’y a pas de vérités premières il n’y a que des erreurs premières » : « l’homme ne progresse pas de l’erreur vers la vérité, mais d’une vérité moindre à une vérité plus grande, donc de vérités en vérités ».

Ainsi le franc-maçon passe au filtre de sa propre réflexion et de sa raison les idées émises pour faire évoluer sa pensée sans l’accepter ou la subir passivement.

III) Pourquoi une tolérance en Franc-maçonnerie

L’un des objectifs et devoir principal du Franc-maçon est de dégrossir la pierre brute pour en faire une pierre cubique.

Visita Interiora Terrae, Rectificando Invenies Occultam Lapidem : Il faut rentrer en nous même pour rechercher les obstacles qui nous empêchent d’atteindre la lumière. Il faut nous arrêter, faire une introspection en nous même, rectifier nos comportements, corriger nos habitudes pour attendre la vérité ; la pierre cachée, sinon la pierre sacrée qui est la récompense et la finalité des efforts rendus possibles par la recherche du savoir. Il faut alors accepter, écouter, observer les autres. Il faut de la tolérance.

Franc-maçonnerie et tolerance

I) Que dire de la tolérance et de la différence

La tolérance c’est arriver à faire une petite place dans son cœur et sa pensée pour comprendre que cet homme qui pense différemment de nous peut nous apporter quelque chose qui nous est encore inconnu, mais qui vaut peut être la peine qu’on prenne connaissance, remettre en cause une partie de nous même et de nos convictions :

« Si tu es différent de moi, loin de me léser, tu m’enrichis ».

La différence enrichit en ce sens que la différence d’opinion que peut exprimer l’autre permet de corriger au besoin son opinion ou bien de la renforcer car nul ne détient l’intégralité du savoir et de la connaissance : « toute connaissance est une réponse à une question ».

« Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien » a dit Socrate.

On est à la recherche permanente de la lumière, de la connaissance, de la vérité. Pour y parvenir, le Franc-maçon doit posséder des vertus et disposer de grandes qualités qu’on ne peut citer sans parler du symbolisme de la franc-maçonnerie.

II) Tolérance : manifestations de l’équilibre et de l’harmonie.

Etre tolérant, c’est trouver l’équilibre, le juste milieu, trouver une situation où les forces en présence sont égales.

La vie au fur et à mesure de nos recherches et expériences nous permet d’acquérir cet équilibre qui nous conduit vers un but avec l’harmonie indiquée : accepter le droit à la différence et ne pas vouloir nécessairement chercher à amener ou niveler l’autre à nos valeurs.

Cet équilibre en Franc-maçonnerie est symbolisé par le pavé mosaïque.En effet cette juxtaposition de carrés noirs et blancs de tailles identiques dans le temple démontrent les oppositions, les difficultés, la dualité de choix, les contradictions rencontrées par l’homme dans la vie.

Cette dualité est l’expression du bien et du mal, du positif et du négatif qui subsiste en nous entraînant un désordre auquel il faut essayer de mettre de l’ordre : « Ordo ab chao » mettre de l’ordre dans le désordre en soi.

C’est un symbole qui doit nous pousser à réfléchir avant toute action, défendre nos convictions tout en adoptant les meilleurs choix de la vie, nous montre que nous devons nous efforcer de respecter nos différences si grandes soient elles : la preuve est que le noir ne l’emporte pas sur le blanc, il n’y a pas de mélange de noir et de blanc.

Le pavé mosaïque dans la loge est placé sous le Naos, ce lieu sacré du temple ou le divin est omniprésent. C’est sur ce tapis que se trouvent les trois colonnes outils de la loge où l’on procède à l’ouverture et à la fermeture des tenues sans oublier les chaînes d’union l’expression d’union et d’amour maçonnique. Il symbolise la vie harmonieuse et la tolérance.

Ainsi Le pavé mosaïque est un des éléments illustrant le rassemblement de ce qui est épars, l’équilibre, la conciliation. C’est le principe de la tolérance et de la recherche de la vérité.

III) Les qualités d’un franc-maçon en matière de tolérance

La tolérance est une vertu initiatique. Accepter le droit à la différence doit amener le Franc-maçon à avoir une grande capacité d’écoute de l’autre tout en sacrifiant sa vanité. Il doit avoir le tact qui inclut la politesse, la maîtrise de soi, le respect, la prudence, la connaissance de l’homme, la présence d’esprit, la modestie, la probité, le courage de s’excuser, de reconnaître ses erreurs et l’esprit de conciliation, adopter la loi du silence, faire preuve, d’une grande humilité en mettant l’accent sur la fraternité, l’égalité, accepter le dialogue, éviter que les situations ne dégénérèrent, maintenir l’équilibre en tout.

Conclusion

La tolérance est évolutive et infinie ce n’est pas un droit figé dans une règle. Il ne s’agit pas d’accepter ce qu’on ne devrait pas accepter telles que des idées contraires à la déclaration universelles des droits de l’homme : le racisme, le totalitarisme au motif que cela a toujours existé.

A la limite être tolérant c’est vivre une discipline de vie.

Mais est à dire au nom de la tolérance que si mon frère me gifle sur la joue droite, je dois lui tendre la joue gauche ? Ce verset de Mathieu doit être placé dans son contexte. Mat 5 (38-42) Spirituellement je peux tendre la joue gauche mais rien ne m’empêche de lui envoyer par la suite un direct sur le nez droit pour lui apprendre « qu’on ne fait pas à autrui ce que l’on  ne voudrait pas qu’il nous fut fait ».

C’est pour dire que être tolérant ne veut pas dire qu’on est faible, servile, indulgent aveugle mais compréhensif avec un esprit de discernement.

Mais aucune tolérance ne peut se faire sans amour, sans sagesse, sans sérénité. La tolérance a des limites, mais elle est sans limite. Elle appelle l’équilibre et l’harmonie.

J’ai dit.

A\ C\A\


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