GDLF |
Loge : Johary - Orient d’Antananarivo |
21/02/2012 |
Mourir aux préjugés du vulgaire Lorsque j’étais enfant, comme les garçons de mon âge, nous jouions au cowboy contre les indiens (bandy sy rola : d’un coté les méchants et de l’autre le redresseur de tord- le gentil. Les rôles étaient inversés selon les circonstances, lorsqu’il n’y avait plus personne en face de soit. Jeu de rôle intéressant, ou l’enfant joue avec la mort sans comprendre sa signification, bien qu’il soit conscient du « symbolisme » de sa mort à un moment donné de l’action. Puis, d’une façon graduelle, l’enfant, l’adolescent prend conscience d’un passage du monde visible à l’invisible à l’occasion d’une cérémonie particulière, qui permet de rendre un hommage des vivants aux personnes décédés et qui se transforme tous les 5, 7 ans en une cérémonie particulière « le famadihana » dénommé « retournement des morts ». Cette coutume consiste à honorer les ancêtres et leur demander protection. Elle peut avoir deux aspects : soit il s’agit de déposer dans la tombe ancestrale les restes d’un défunt inhumé dans une sépulture provisoire, soit on renouvelle tous les 5,7 ans les linceuls de ceux qui reposent dans le tombeau. Cette coutume malgache si vous le permettez Vénérable Maître et vous tous mes Frères en vos grades et qualité, nous permet de comprendre le cheminement d’un malgache devenue initié. Le passage du profane au sacré devient sans doute plus compréhensif, dans le sens ou la première approche de l’enfant, puis de l’adolescent devenu adulte, suit une progression vers une prise de conscience de soit dans une société ou le profane et le sacré s’interpénètre, ou la vie et la mort se côtoie. L’entrée dans l’Ordre devient alors une suite logique de l’homme, qui veut comprendre. Cette entrée dans le Cabinet de réfléxion, un endroit sombre éclairé par une bougie ravive les souvenirs du passage dans le tombeau ancestral. Cette fois, il s’agit d’entrevoir une autre réalité, puisque le futur initié est confronté à lui-même, avec humilité, puisque ne comprenant pas la signification du rituel. En se dépouillant de ses métaux. Les métaux, selon le rituel du premier degré, au moment ou l'expert s'adresse au postulant - lors l’épreuve de la terre - symbolisent ce qui « brille d'un éclat trompeur ». Les objets pesant que nous avons remis au F\ Expert nous rendent léger. Nous saisissons une rupture, grâce à ce passage dans le cabinet de réflexion. Ce premier travail sur soit est un travail intense, qui demande un effort personnel à partir du moment où nous avons reçu la Lumière. Sans détermination, cette Lumière risque de s’éteindre. Dans le cadre de cette volonté active de progresser, « mourir aux préjugés du vulgaire » nous ramène à nous libérer d’une représentation fausse que nous faisons de nous même. Il s’agit alors de se libérer de son orgueil, de sa vanité, de son ambition déréglée, afin de s’ouvrir à soit même, aux autres. Ce changement intérieur, par une prise de conscience de soi confère à l’initié une meilleure connaissance de lui-même. Cette connaissance de nous même, nous permet de faire des choix réfléchis dans le monde profane et de travailler à son propre perfectionnement en se posant des questions sur le rôle de chacun dans la Loge. Pour se transformer, le maçon se pose des questions sur lui-même : ai-je ma place dans cette loge, quels sont mes motivations ? C’est par l’amour du travail, que chacun pourra avancer selon son bon vouloir. Il ne s’agit pas d’obliger chaque initié à faire ceci ou cela. Chacun selon son libre arbitre décidera. En prêtant un serment devant les Trois Grande Lumière de la Franc-maçonnerie, chaque initié est conscient de l’apport qu’il apporte. Changer d’attitude n’est pas un long fleuve tranquille mes Frères. « Meurs et deviens » disait le F\ Goethe. L’initié au Rite Ecossais Ancien et Accepté (REAA) pense et agit. Le rituel nous permet de comprendre la place de chaque pièce de l’échiquier dans le rôle qui lui est assigné. Pour devenir, c’est un devoir d’agir, sans penser au salaire, mais en apporter sa modeste pierre à l’édifice. J’ai dit Vénérable Maître H\ A\ |
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