Et si la conscience planétaire commençait au jardin ? Et si le jardinage comme la F\M\ était universel ?

Dans ma Loge, je suis née à une vie nouvelle, choisie, aux cotés de mes FF et SS « prenez place, mes FF et mes SS » dit le V M

Nous sommes « à notre place et à notre office », tout est en ordre, nous pouvons établir nos racines, grandir en connaissant notre espace,celui qui nous est assigné.

Au jardin,nous comprenons mieux l’unité de la Vie : savez vous que nous partageons 35% de nos gènes avec la jonquille par exemple et encore davantage avec le ...petit pois ?!! Etonnant, n’est ce pas ?

Donc....

Le jardin, ce lieu clos, protégé est ouvert sur l’infini, sur le cosmos ... (rappel des dimensions de la Loge, selon le rituel)

Dans la Loge, nous travaillons « à couvert », c'est-à-dire que les profanes sont éloignés et que le temps maçonnique est institué dès l’ouverture des travaux, nous ne sommes plus un tel ou une telle caractérisé par un statut social mais le F\ou la S\ qui œuvre, « dans l’intérêt de l’Ordre maçonnique en général et de cette R\L\ en particulier ».

Cette sacralisation du temps et de l’espace est aussi à rapprocher du travail au jardin qui est souvent vécu comme un temps de liberté ( n’est ce pas le sens du mot « loisir » ?)

Et un jardin bien « orienté » reçoit le maximum de lumière, encore qu’il existe des plantes d’ombre ...faites pour cela comme il existe une connaissance cachée, occulte (« occultam lapidem »), la « pierre cachée » du VITRIOL du Cabinet de Réflexion.

Celui (ou celle) qui a demandé l’entrée du Temple « est dans les ténèbres et recherche la Lumière » pareil à la graine qui contient en elles toutes les possibilités de croissance et de réalisation. Processus souterrain, invisible

Les 4 éléments vont aussi éprouver cette graine : la Terre qui l’ensevelit dans son ventre, l’Air utile à la dispersion de ces graines, l’Eau sans laquelle rien n’est possible, le Feu, c'est-à-dire le Soleil, Lumière nécessaire au réchauffement, à la croissance, à la production de fleurs et de fruits ...pour semer encore dans le secret de la terre et renouveler le cycle de la Vie .

Et, dans le jardin, ou sur la terrasse, lorsque le pot devient trop petit pour contenir une belle plante, on l’échange contre un autre, plus grand,empli de bon terreau. Ainsi l’App\ aspire à rejoindre les Comp\, à passer de la perpendiculaire au niveau, sa croissance sera estimée par les MM\qui lui accorderont une aug\ de sal\

le Second Surveillant est là pour EVEILLER l’App\et non pour lui imposer une marche à suivre. Il est comme un tuteur.

L’App\ est pareil à un églantier qui, ayant reçu une greffe, deviendra rosier . La pierre brute, dégrossie est appelée à participer un jour à la construction du Temple .

Trois ans, cela permet déjà un joli jardin mais dans cinq ans et sept ans, tout aura bien poussé et sera mieux établi, les racines mieux installées en terre, l’arbuste sera moins vulnérable .

Les plantes poussent en silence, le jardinier est souvent peu bavard pourtant un dialogue existe bel et bien : celui de l’attention, de l’amour même . Car sans amour, point de belles fleurs ni de fruits sains, les plantes sont des êtres sensibles, elles apprécient « la main verte » qui n’est rien d’autre que celle de l’attention soigneuse ..

L’App\a besoin de tous les FF\et SS\ de sa Loge et plus encore de son second Surveillant, présent et attentif dans la bienveillance .

Mais encore...

Pour qu’un jardin réjouisse les yeux et le palais, il n’y a qu’une recette : TRAVAILLER . Ah, le travail !: labourer, bêcher,amender, sarcler, ratisser et enfin planter en terre le grain, la racine, l’oignon, voire repiquer le jeune plant..

Et tout au long de la végétation, surveiller, corriger, aider à la croissance des plantes ...

En Loge, l’App\doit aussi travailler sur lui-même car, à la différence des plantes, il est doté d’une conscience autonome. Sa volonté s’exerce . il reçoit de l’aide mais le travail,il doit le faire seul ...il reçoit mais participe aussi même sans paroles .

Et les outils ? on ne travaille pas à mains nue quand même ! Des gants, les jardiniers en mettent aussi, ils utilisent bêche, sarcloir, pelle, rateau ...et ils se protègent même d’un tablier ! 

L’App\ tente de manier maillet et ciseau pour accomplir son premier travail lors de l’initiation, il en fera ses outils symboliques et se rendra compte qu’il les conservera sa vie durant comme outils basiques, essentiels ...

Ecole de patience, le jardin rejoint la Loge : la précipitation y est mauvaise conseillère . Il faut prendre son temps : vents et orages guettent la jeune pousse, l’arrosage se fera avec discernement et on saura mettre des protections contre les vents violents ou les grosses chaleurs .

Dans la Loge, il est bon que les App\ne soient pas mêlés à des difficultés, des problèmes survenant entre les MM\ par exemple, on a le devoir de les protéger car leur nuire serait mettre en péril l’existence même de l’Atelier . N’ayant pas droit à la parole et ne pouvant émettre d’opinion durant le temps de la Tenue, ils sont plus vulnérables ..

La Loge est un jardin qu’on cultive en se cultivant, au sens premier du terme, les femmes et les hommes qui la composent ont des valeurs communes et le désir de penser autrement.

Regardez le jardin : il propose un modèle de gestion de la planète, il décrète une intelligence entre les hommes et les plantes (qui sont nos sources principales de nourriture). Il est LA DIVERSITE .....

Car là est le grand secret. Les hommes et femmes « libres et de bonnes mœurs » qui composent la Loge, unis par les valeurs communes que nous connaissons sont d’origines, de cultures diverses et variées.

Et les ennemis du jardin ?

Mais oui, les limaces, les chenilles, les coleoptères ...et même le chat qui vient gratter les semis ! Sans parler de la mousse dans le gazon ! !

C’est encore une leçon du jardin : il faut faire avec ;

Le jardin dénonce celui qui ignore le vivant, prétend le simplifier, le contraindre à la ligne droite, au cordeau, au désherbage, à la monoculture, au bétonnage ...

En France, il faut bien l’admettre,nous adorons le classique « à la française », bien net... Heureusement, ça change. La fantaisie, la variété gagnent du terrain .... Vive les jardins à l’italienne et leurs variantes modernes mêlant joyeusement fleurs et fruits ...Vite, à la poubelle les utopies de perfection qui conduisent à l’insatisfaction permanente, voire à la parano ...

Il y a de l’oxalys dans le gazon ? tant pis. Je ne vais pas m’épuiser . Les fleurettes roses, ce sera très joli !!

Le lâcher prise fait partie de l’humilité jardinière .

Oui, le jardin est un monde recréé par une volonté humaine mais ce n’est que son point de départ, la Nature reprend vite le dessus et on ne peut pas trop la contraindre .

« Si vous aperceviez un ennemi dans cette Loge, seriez vous prêt, au nom de la F\M\\ à lui pardonner ? » demande le V\M\au nouvel App\ dans la cérémonie d 'INITIATION.

Il n’y a pas d’ennemi contre lequel lutter, seulement un adversaire, nous même ( le miroir)

Si la Vie est UNE, il faut bien accepter que la tolérance des aléas n’est pas synonyme de soumission ni de fatalisme, c’est un exercice mental recommandé par les plus grands Sages stoïciens et confucéens.

Et, en plus, les plantes s’entraident ! C’est même très intéressant à observer d’un point de vue initiatique .

Qui n’a pas aidé des œillets d’Inde à s’installer aux pieds des tomates et qui n’a pas favorisé la croissance des capucines au pied des rosiers ?

C’est cela la biodiversité .

Les « mauvaises herbes » ont souvent des vertus médicinales, elles dérangent mais elles chantent la vie .la vilaine ortie cache des propriétés précieuses et le chiendent, le pissenlit ... que de qualités !

Les plantes sont complémentaires, elles ont un équilibre naturel entre elles.

L’entraide en F\M\, se nomme « solidarité », nous promettons d’aider nos FF et nos SS en toute circonstance car nous vivons la Loge comme un tout .

« chacun doit penser aux malheureux et donner selon ses moyens »..

Le rituel, immuable, rythme nos travaux mais n’est cependant pas un carcan, il assure une continuité, un cadre mais n’enferme pas la pensée . Au contraire, il la libère .

Le rituel nous fournit tous les outils nécessaires au « jardinage intérieur ».

Suivant le tracé du fil à plomb, il nous faut à maintes reprises monter de la terre vers le ciel mais aussi redescendre dans notre terre intime dans ce travail du VITRIOL .

Tout ce qui vit se transforme, toute vie sur cette planète est dépendante des autres. C’est aussi la leçon du jardin . Et il faut insister sur la nécessaire diversité car les milliards d’hommes qui surchargent la planète ont peu de chances d’être nourris par les monocultures

proposée partout dans le monde .. Comment ne pas comprendre que les hommes seront nourris par une planète jardin ?

A propos de « monoculture » :

Nos Loges regroupent des FF\ et des SS\ souvent par affinités, les Obédiences, elles mêmes, affirment leurs « tendances », reconnaissons qu’elles ne brillent pas toujours par leur tolérance, on éradique la mauvaise herbe, on excommunie celui qui ose sortir de l’orthodoxie, hélas, nos tendances humaines vont vers la recherche du pouvoir, la lutte d’influences .

Qu’enseigne le jardinier au Franc Maçon ? une certaine confiance en la vie dans ce qu’elle a de plus imprévisible car un jardin est toujours en mouvement, c’est ainsi qu’on trouve de merveilleuses surprises, de sensationnelles associations improbables, si la F\M\ permet à des gens qui n’en auraient jamais eu l’occasion, de se rencontrer c’est aussi pour nous, F\M\une occasion d’émerveillement . .Que l’on soit F\M\ ou jardinier, ou bien les deux à la fois, Sagesse, Force et Beauté se rejoignent pareilles aux fleurs d’un bouquet magique toujours fraiches et reflétant

Nous avons dit,

Edw\.Hiv\ et Syl\ Cor\