REAA LOGE : NC
10/2021

  
Le miroir qui réfléchit, me fait réfléchir.


Dans le dictionnaire, le miroir est un objet constitué d’une surface polie qui sert à réfléchir la lumière. Il reflète l’image d’une personne ou d’une chose. C’est un symbole féminin de beauté et alimente beaucoup de contes et de légendes. Le miroir symbolise les superstitions, les doutes mais aussi l’imaginaire, la pureté.

Quand je regarde le miroir, que vois je ?

L’image que me renvoie le miroir est celle d’un homme d’une cinquantaine d’années, qui a pris racine dans le monde matériel. Le miroir vient du mot latin « spéculum » qui est un outil chirurgical permettant de mieux explorer un périmètre donné, de mieux explorer des choses lointaines comme les étoiles ou encore mon moi intérieur. Il m’invite à prendre du recul, car le miroir met de la distance entre moi et l’image qu’il projette. Le miroir me montre le reflet de moi qui le regarde. Comme le miroir donne une représentation inversée de l’objet, le miroir me renvoie une autre perception de la réalité et m’invite à la réflexion. Il me montre un autre moi apparemment identique qui amène à l’observation. Ce que l’on y voit dépend de celui qui regarde. Il est un dialogue entre soi et l’image de soi qui peut aller jusqu’à la contemplation de soi et représenter un danger. On peut devenir narcissique. En me connectant à mon passé, grâce au miroir, je prends conscience de ma vie antérieure, je prends conscience de mes qualités et de mes défauts, des erreurs commises, je prends conscience de mes ambitions et de mes difficultés au quotidien.

Le miroir peut me faire peur car il montre mes imperfections, me permet de découvrir ce qui est enfoui en moi , l’autre moi que je refuse d’accepter.

En analysant mes erreurs du passé, en analysant mon côté sombre c’est à dire mon moi enfoui, le miroir me révèle mes défauts comme mes qualités avec lesquelles je dois composer tous les jours. Le fait de laisser derrière soi une partie dès son égo, d’appréhender ses mauvaises pensées que nous révèle le miroir, permet de mieux contrôler nos ombres, de vivre avec elles en évitant de les laisser s’exprimer et si possible, laisser ces ombres derrière nous. Par mon questionnement intime, j’identifie qui je suis et qui j’aurais aimé être. À ce titre, le miroir permet de mieux voir et de mieux se voir.

Cette façon de travailler sur moi, de me remettre en question m’a permis de progresser sur moi dans le monde matériel et je l’espère aussi dans le monde spirituel. Analyser mes réussites comme mes échecs me permettent d’envisager l’avenir autrement. On doit se pencher sur ses échecs, les analyser et en tirer des conséquences si on veut progresser dans la connaissance. Échecs comme réussite doivent être analysés.

La célèbre phrase de Socrate « connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux», invite à l’introspection pour accéder à la connaissance des choses supérieures. La quête de la vérité passe par la question « qui suis-je » ? qu’est ce qui fonde mon être, ma personnalité, quel est le poids de mes instincts, de mon éducation, de ma culture sur ma façon de penser ? Qu’est ce qui en moi relève de l’envie, de la morale, de l’éducation sur ma façon de penser ? Qu’est ce qui fait de moi que je suis un être humain différent ou identique aux autres ?

Le connais toi toi même, nous invite à trouver en nous ce qui relève du préjugé, de l’illusion au même titre que le miroir. Cette plongée en soi nous permet une ouverture sur le monde et une ouverture vis à vis des autres.

Ayant acquis de solides racines, comme peut le faire l’arbre, je souhaite en grandissant m’élever vers le ciel, vers la spiritualité. J’ai conscience grâce au miroir, grâce à l’introspection permanente que certaines branches seront à couper si je souhaite que la trajectoire soit relativement rectiligne. Grâce à l’analyse permanente du moi, de mes actions, je vais pouvoir abandonner ce qui est inutile , je vais pouvoir couper certaines branches ou encore dégrossir ma pierre brute . Ce qui me fait plaisir à regarder dans le miroir, c’est que mes valeurs professionnelles ne sont pas rentrées en confrontation avec mes valeurs personnelles durant mon passé.

Depuis mon initiation, je suis mort pour renaître, j’ai commencé à faire mourir mes préjugés et mon ego, pour renaître dans un monde plus spirituel, dépouillé de mes métaux. Cette renaissance me met plus à l’écoute de mon moi intérieur. En me débarrassant des aspects inutiles de mon ancienne existence, je garde l’énergie pour me concentrer sur des sujets plus importants. D’ailleurs le miroir lors de mon initiation ne m’a-t-il pas révélé mon pire ennemi ? moi-même ?, c’est à dire mes préjugés, mes fausses certitudes, ma jalousie , ma haine, mes instincts violents envers autrui. L’adversaire le plus dangereux n’est-il pas celui que l’on a en soi. Lors de mon initiation, c’est en me retournant face au miroir que je prends subitement conscience que pour changer, il va falloir reconnaître et accepter voir corriger toutes ces mauvaises pensés ou comportements enfouis en moi et que, certainement, je refuse d’accepter. Depuis ce jour, j’ai l’impression qu’une thérapie initiatique s’est mise en marche.

Dans le rapport à la société, les yeux de l’autre sont aussi là pour me juger, pour me renvoyer une image de moi. Les yeux de mes amis, de ma famille ont eux aussi un effet miroir. Les jugements des autres nous renvoie une image de nous et à ce titre, je dois analyser et accepter ce qui a pu générer du doute, de l’inquiétude, de la détresse dans ma relation avec l’autre. L’image qu’autrui nous renvoie de nous va nous permettre de progresser. L’homme en quête de connaissance est amené à dialoguer régulièrement avec lui-même. Rien ne sert de vouloir plaire à tout le monde. Ce qui compte, c’est d’accepter en soi ses propres défauts et d’apprendre à composer avec eux. En nous nourrissant de nos différentes potentialités, on va pouvoir tirer profit de tous ces gisements d’énergie et les mettre au service de la connaissance.

Dans une démarche de recherche de connaissance, humilité et authenticité me paraissent important pour apprendre à connaître qui nous sommes, pour permettre une filtration par notre conscience des différents événements qui se présentent à nous afin d’en extraire une vérité, notre vérité intérieure et non une vérité commune. Cette conscience doit être débarrassée de notre ego, de nos préjugés pour que cette vérité propre à nous soit la plus juste.

Cette vérité peut être vue différemment par d’autres personnes et être rejetée. L’effet miroir du au regard de l’autre peut nous apporter du mépris, du rejet, de la solitude. À ce titre, il faut être courageux et persévérant, se regarder à nouveau dans le miroir pour analyser son échec ou sa réussite.

En sortant des apparences et des schémas imposés, l’homme grâce au miroir et à l’introspection est capable de se regarder. Grâce à sa force de conviction, à ses pensées, l’homme grâce au regard des autres pourra avec le temps acquérir une forme d’assurance, une forme de charisme. Ceci nécessite de la part de l’homme humilité, persévérance et courage pour assumer la remise en question de ses pensées et de ses actions.

L’homme se construit au contact des autres, par le regard des autres mais il doit garder son intégrité. L’homme ne peut pas construire une relation profonde et durable avec autrui s’il n’a pas appris à se connaître lui-même, s’il n’a pas appris à se distinguer des autres.

En alternant réflexion et action, l’homme tire les enseignements de ses actions pour faire évoluer sa réflexion. Comme le miroir permet d’accéder à ce qui est enfoui en soi et au-delà de soi, on peut considérer que le miroir serait le passage entre le monde concret et le monde spirituel. Comme au bord d’un lac où les nuages se reflèteraient dans l’eau, tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.
Grâce au miroir, l’homme accède à plus de spiritualité. L’homme en se connectant à lui-même grâce à l’effet miroir se situe au milieu d’un axe reliant le ciel à la terre ou la terre au ciel.
L’homme qui se regarde dans le miroir peut ainsi mieux se définir, peut mieux appréhender sa complexité, mieux appréhender ses atouts comme ses faiblesses et ainsi mieux se situer dans le monde

Consulter régulièrement le miroir permet un recentrage permanent à l’homme. Il lui permet de rester sur un axe vertical avec les pieds sur terre, la tête tournée vers le ciel, et avec comme centre de gravité, la main sur le cœur.

Le miroir permet une radiographie régulière de soi, de son âme. Il nous montre ce qui peut y avoir de pire dans la conscience de l’homme, ses tentations, sa haine ...que nous devons maîtriser ou tuer à l’image de Thésée dans la mythologie grecque. L’ennemi que l’on doit faire disparaître est en nous et s’appelle « le Minotaure ».

J’ai dit


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