Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Le Miroir Le miroir plat et façonné par l’Homme est d’apparence superficielle, sans donner une profondeur à l’image. Un corps beau qui se reflète dans un miroir magnifie la représentation idéale de soi. Tout autre image de soi dégradée ou imparfaite entraîne souvent une souffrance mentale et émotionnelle, lorsque les marques du temps sont visibles. L’éternelle jeunesse fait face aux souvenirs de jeunesse. Je vous livre ici mes FF\ un conte : En ces temps lointains vivait un jeune homme, Narcisse, né d’une nymphe, Liriopé, et d’un fleuve, Céphise. D’une très grande beauté, il chassait le cerf dans une nature où régnaient l’ordre et la plénitude. Un jour, Narcisse, naïf au tempérament adolescent, s’enfuyait alors que la nymphe Echo tenta de l’enlacer. Las de son chagrin, le dieu Zeus et sa compagne Hera promirent de punir Narcisse. Plus tard, Narcisse aperçut pour la première fois son reflet dans une source d’eau claire et immobile. Fasciné par son image, Narcisse ne parvint plus à détourner son attention de toute autre chose que le reflet de sa beauté, jusqu’à en mourir. Les nymphes ne découvrirent pas un corps étendu sur l’herbe mais une fleur jaune safran dont le cœur était entouré de feuilles blanche : le narcisse. Le mythe de Narcisse fascine et ses symboles intéressent nombre d’auteurs. Luc Bigé livre ses réflexions sur le processus qui amena Narcisse à se connaître lui-même, vers la sortie de la narcose -, engourdissement en grec -, afin de renaître en une fleur éponyme. Je vous rapporte mes FF\ quelques- uns de ses commentaires : (…) le héros ouvre sa conscience à l’inconnu du moment (…) pour la première fois l’adolescent voit ce qui est, seulement ce qui est (…) (…) [le héros] porte un regard plein et entier sur sa propre image, sur sa subjectivité profonde (…) (…) [le héros] veut en finir avec l’engourdissement de sa conscience (…) encombrée par nos représentations du monde (…) (…) le mythe de Narcisse est construit en miroir (…) (…) la force de vie impose de rencontrer en soi (…) la force de mort pour renaître et se métamorphoser (…) De même que le miroir a construit Narcisse, le cabinet de réflexion construit le profane. Le cabinet de réflexion est la caverne terrestre d’entre les ténèbres, départ du voyageur sur le chemin initiatique. Tous les symboles du cabinet tendent à éveiller la conscience du profane, tel un miroir sans teint : le crâne cristallise l’image de la mort dans son esprit symbolisant que l’apparence n’est plus reine, que le regard n’est plus le seul sens à développer. L’image de son visage, le testament philosophique font rejaillir en lui des sentiments et des souvenirs intimes les plus enfouis. Est-ce pour autant lui faire découvrir ses souffrances ? Ou est-ce pour lui rappeler de la difficulté du voyage [Maç\] qui attend le nouvel initié ? Certes, la mort est fictive pour le profane mais sa renaissance – comme la résurrection de Narcisse – dans le monde des sens est réelle. Face à lui, le miroir de sa vie, sa vraie nature. Il voit quelle part de subjectivité réside dans son être. Pourtant au R\ F\ M\, le miroir plat et façonné par l’Homme ne fait pas partie du voyage initiatique. Socrate disait « Connais-toi toi-même ». Comment puis-je me connaître sans me voir ? Quelle estime ai-je de moi ? Comment puis-je supporter les regards si je ne me connais pas moi-même ? La résurrection de mon moi sera-t-elle complète ? Sont autant de questions que chaque profane a pu se poser dans le cabinet de réflexion, sans trouver de réponse. Qu’il soit apprenti ou autre, chaque F\ reflète une partie de la conscience de la L\ : l’écho du silence de la colonne du Septentrion se propage dans le Temple avec une telle intensité qu’il raisonne dans les esprits de tous les FF\. Il en est de même lorsque la parole court sur les colonnes, un écho presque parfait et vertueux, rebondissant à l’unisson entre l’Occ\ et l’Or\ sur ces miroirs humains provoquant ainsi un rayonnement harmonieux des étoiles dans le ciel du Temple. Le R\ F\ M\ est l’éloge de ce miroir humain formé par la chaîne d’union des FF\ de la L\. Rassemblés autour du tapis de L\, l’intensité du miroir est à son paroxysme. A l’ouverture des travaux, les mots raisonnent entre le Vén\ et les Surv\ symbolisant l’amorçage de ce miroir au sein de la L\. Selon que l’Ap\ ne perçoive qu’une faible intensité, le Co\ un peu plus, le M\ encore un peu plus, - sans toutefois parvenir à un maximum – un pavé mosaïque de miroirs mentaux, de miroirs émotionnels, de miroirs vertueux se reflètent les uns aux autres. La diversité de ces miroirs, chaque salaire gagné de ces miroirs en font une L\ juste et lumineuse. Le R\ F\ M\ regorge ainsi de symboles de miroirs par les gestes, paroles et attouchements. L’élévation de l’esprit n’est possible que par l’étude et la compréhension de l’essentialisme de leurs existences. De l’entrée des FF \ Dans la L \ à la clôture des travaux, en passant par la décoration du Temple, tous les FF\ sont invités à traverser le miroir plat, immobile et façonné par l’Homme, chercher un miroir en relief, pour trouver la vraie beauté de l’Homme. L’oubli du paraître, l’abandon du jeunisme, la recherche de la raison, le travail de sa pierre brute sont autant de vertueux qui reflèteront la richesse intérieure de l’Homme ou de ce F\. Finalement, le miroir n’a de véritable sens que s’il est vivant. C’est dans le regard de l’autre que nos émotions naissent. Qu’est-il de plus important que de voir dans l’œil d’un F\, d’un être cher, que le reflet de l’amour qu’il te porte ? Qu’un œil qui te comprend ? Qu’un œil qui te connaît ? Qu’un œil qui t’écoute avec son cœur ? Cet œil, ce miroir idéal et humaniste, ce troisième œil qui rayonne à l’Or\ n’est-il par un narcisse qui se regarde ? T\V\ E\ V\ T\ M\ FF\ E\ V\ G\ E\ O\ , J’ai dit. T\ R\ |
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