Obédience : NC | Loge : Les Chemins de Lumière | 06/06/2006 |
Géographie Sacrée : Le Temple de Salomon La cérémonie d'élévation au troisième degré de notre rite, se déroulera dans différents lieux successifs, en premier le Temple de Salomon, en deuxième à l'extérieur des enceintes du Temple (Vraisemblablement le mont Moriah) en troisième lieu sous le Temple, et enfin la chambre du milieu. Je vais donc si vous le voulez bien, m'attarder sur la géographie du Temple de Salomon. Selon la Bible donc, il fut construit à Jérusalem lors de la quatrième année de règne du roi Salomon. Il fut achevé en sept ans et demi, et il fut entièrement détruit par Nabuchodonosor II en -586 avant JC. Cependant, il n'existe aucune preuve archéologique connue à ce jour de l'existence de ce premier temple. Pour information Le Second Temple fut construit sur les ruines du temple de Salomon au retour de la captivité des Juifs à Babylone, vers -536. Il fut terminé le 13 février -515 (sauf erreur de calcul. Issu de Es 6:15 : « la Maison fut achevée le troisième jour du mois d'Adar, dans la sixième année du règne du roi Darius »). Le Temple d'Hérode fut une extension massive du second Temple, y compris une rénovation du Mont du Temple. Elle fut initiée par Hérode Ier le Grand vers -19 avant notre ère. Ce Temple fut détruit par Titus en l'an 70, il n'en reste aujourd'hui comme vestige que les restes des arches qui permettent d'accéder à l'esplanade et les murs de soutènement de l'esplanade construite par Hérode dont le Mur Occidental dit Mur des lamentations. A noter que dans la loge symbolique il n'est pas fait référence à ce second temple ni a celui dit d'Hérode qui présente la particularité d'être entouré par trois cours ou parvis successifs et qui pourrait être utilisé comme argumentaire pour tenter de justifier l'emploi du terme parvis au pluriel. Dans le Temple de Salomon, celui auquel nos cérémonies font référence il n'y a qu'un parvis donc le terme est à employer au singulier. De plus comme ce parvis est clos (le mont moriah est entouré d'un mur de pierre (tout comme était entouré de tenture le temple mobile décrit dans l'exode) un individu qui s'y trouve n'est pas sur mais dans le parvis. Pour une structure initiatique comme la FM qui a largement puisée dans le symbolisme des corporations de tailleur de pierre il n'est pas étonnant que les fondateurs de notre rite aient choisi en premier lieu une construction faite par l'homme plutôt qu'un site naturel. En second lieu cette construction devait permettre de relier le monde de la manifestation au monde du divin. Donc un lieu où l'on pouvait passer dans différents mondes séparé, le monde de la manifestation, le plan intermédiaire, le plan du principe. Ceci pour mettre en mouvement la démarche initiatique. Il fallait donc un espace sacré en l'occurrence un Temple. Pour que ce lien entre les différents états de l'être ou du cosmos soit efficient, il faut que les principes qui servent à la construction soient eux-mêmes en lien avec l'univers. Ainsi la construction des premiers édifices sacrés se faisait toujours selon des principes d'orientations strictes. Lorsque les bâtisseurs voulaient faire référencent à une intemporalité de l'édifice ils relevaient les yeux pour ce servir d'invariants célestes c'est-à-dire les étoiles ou la courses des astres comme le soleil ou la lune. Le processus d'élaboration suivait un certain nombre de phases que l'on peut rappeler de la façon schématique suivante : En premier lieu le choix du site. Il peut dépendre de paramètre géographique, de l'environnement du site ou même d'un commandement d'ordre divin (prophétie d'oracle ou issue d'une trans chamanique par exemple). Lorsque le site était choisi, Un officiant (le Maître d'œuvre, un prêtre ou bien un roi) plantait un mât dans le sol symbolisant l'axe vertical du lieu et matérialisant ainsi le lien entre la terre et le ciel. À partir du pied du mât, il traçait un cercle qui représentait l'horizon. Ce tracé s'effectuait à l'aide d'une corde à la longueur voulue. Cette corde était d'un coté attaché au mât et, de l'autre à un instrument de marquage (souvent un simple bâton) utilisé pour griffer le sol. Au lever et au coucher du soleil, le mât projetait deux ombres sur le sol qui coupaient le cercle en deux points. Ces points déterminent un axe orienté est-ouest que l'on appelle le « decumanus ». Le tracé de cet axe dépend de la date du relevé du lever et du coucher du soleil qui signe la dédicace de l'édifice. Lorsque le soleil était à son zénith, l'ombre du mât dessinait un deuxième axe sur le sol. Orienté sud-nord, il est perpendiculaire au premier et dénommé « cardo ». La dernière opération consistait soit à relever un deuxième « decumanus » correspondant aux lever et coucher du soleil six mois plus tard, soit de tracer les symétriques des extrémités du premier « decumanus » par rapport au centre du cercle. Ces deux « decumanus » constituaient deux des côtés parallèles d'un rectangle inscrit dans le cercle. Le report au sol des quatre points associés au lever et au coucher du soleil aux solstices dessine un rectangle dit « solsticial ». Peuvent se rajouter les points correspondant aux équinoxes. Pour certains sites les positions issus de théogonie ou la lune joue un rôle important par exemple, des points faisant états de ses différentes phases et cycle pouvaient être utilisés dans cette base de géographie sacrée. Le Temple de Salomon ne déroge pas à la règle, il est donc lui aussi construit à partir de la géométrie sacrée. Mais, avant de passer à la géométrie du Temple de Salomon proprement dit, je souhaiterai faire un aparté sur ces axes solsticiaux et nos cérémonies. Lors de la cérémonie d'initiation, un de ces axes solsticiaux apparaît aux yeux de tous car matérialisée par le corps de celui qu'on appelle le parjure, lors de la cène du même nom. Si l'on cesse de regarder cette scénette avec un regard exotérique pour ne pas dire profane on prend conscience que le corps ce positionne en partant de l'angle nord-est, et s'inscrit sur le tracé de l'axe correspondant au solstice d'été. Cet axe correspond à la porte des hommes et permet l'accession à ce que l'on appelle les petits mystères. L'être humain pourra accéder à l'état d'être primordial, intermédiaire entre l'homme ordinaire et l'Etre spirituel. A moins d'avoir atteint une régénération complète, il repassera la porte des hommes et se retrouvera dans un nouveau cycle du monde manifesté. Pour notre futur apprenti cela correspond à une deuxième naissance. Naissance au domaine des possibilités subtiles de l'individualité humaine produisant un être humain centré l'homme vrai ou véritable, celui qui à rassemblé ce qui était épars de lui même en lui même. Vous noterez au passage que lors de la cérémonie d'élévation c'est dans cet angle que se place le V.M., Justifiant le retour dans le monde manifesté pour permettre la transmission. Enfin c'est aussi dans cet angle que l'on place le tablier du F. passé à l'orient éternel lors de la cérémonie funèbre ceci pour signifier que le F. a accédé au monde spirituel, il empruntera la porte des dieux (axe du solstice d'hivers) et quittera définitivement la caverne cosmique ce que nous appelons l'ultime initiation. Revenons au Temple de Salomon. Son emplacement est important. À la fois le point le plus élevé de Jérusalem (je ne développerai pas ici la symbolique associée à la montagne) et juste à côté du palais royal (pouvoir prophétique, sacerdotal et royal concentré en un lieu mais distinct). Les livres de l'Ancien Testament attestent qu'on rendait un culte à YHWH en plusieurs endroits à la fois. Cependant les sanctuaires ne sont établis que sur des lieux où Dieu s'est manifesté de quelque manière (Gn 28,10-22). L'autel de David à Jérusalem est conforme à cette règle : il est érigé à l'endroit où l'ange de YHWH est apparu (2 Samuel 24,16-25). C'est aussi en ce lieu qu'advint l'épisode biblique relaté dans la genèse (Gn 22:1-19) de la ligature d'Isaac, dans lequel Dieu demande à Abraham de Lui sacrifier son fils Isaac sur le Mont Moriah. Il est pour cette raison souvent appelé Sacrifice d'Isaac, mais le terme hébraïque pour une offrande en holocauste est 'olah. Lien évident avec la notion de sacrifice que l'on rencontrera lors de la cérémonie d'élévation. (Celle du maître décrit dans la légende et celle du compagnon qui par son sacrifice permettra de sacraliser l'espace profané. Revenu de son voyage immobile par le redressement effectué par le TVM et lorsque le souffle l'aura pénétré, le maître plus radieux que jamais ramène la lumière dans le Temple redevenu sacré). Le Temple comportait trois pièces en enfilade :
Dans le Hékal se trouvait notamment la table d'offrande pour les « pains de propositions » et l'autel des parfums. Quant à l'autel des holocaustes, il était devant le temple proprement dit (1 R 8,64 ; 2 R 16,14). Deux colonnes de bronze, du nom de Yakîn et Boaz, flanquaient l'entrée du vestibule. La Montagne du Temple ; le Mont Moriah était lui même entourée d'une muraille. Des voûtes superposées étaient construites en sous sol, pour parer à l'impureté éventuelle d'une tombe dans le sol de la montagne et le dallage, afin de ne pas rendre impurs les personnes, objets, et édifices sus jacents.) Elle était toute entière couverte de l'intérieur par une succession de galeries. Il est à noter que lors de la construction ou lors de réparation suite à usure ou dégradations, on ne taille pas les pierres sur le Mont du Temple, mais on les fend et on les façonne à l'extérieur puis on les incorpore à l'ouvrage, ainsi qu'il est dit « des gros blocs, des pierres lourdes, pour faire les fondations du Temple en pierres de taille » (Rois I. 5,17.). Et il est dit « ni le marteau, ni la hache, aucun outil de fer ne fut entendu dans le Temple durant sa construction » (Rois I. 6,7.). Autrement dit au premier et au deuxième degré les travaux ont lieu dans le parvis du Temple Salomonien. Pour réaliser ces constructions, Salomon utilisa les services du roi de Tyr Hiram (1 R 5,15-32 ; 2 Ch 2,2-15), qui lui fournit notamment le bois provenant des forêts du Liban, et du personnel qualifié, en particuliers comme maître d'œuvre, Hiram. Au début de la cérémonie d'élévation les deux épreuves du jugement (l'une terrestre l'autre divine) se déroulent dans un lieu de chaos et de désolation (le temple n'est pas sacralisé puisqu'il n'est pas encore terminé). Lors du récit de la légende hiramique faite par le V.M. au Cp. Celle ci se déroule lors de la construction du temple. Il est fait référence à l'accès du temple par trois portes. D'un point de vue du descriptif fait dans la bible au livre des rois on ne peut accéder à l'Hekal que par le porche ou oulam. On dénotera ici un écart entre la légende et l'architecture du premier temple décrit dans la bible. A moins que l'on fasse référence à trois portes permettant d'accéder au parvis l'ensemble étant appeler temple. (Le livre des Roi ne précise pas le nombre de porte mais si l'on se réfère au texte, il est dit que le temple de pierre reproduit le temple mobile de l'exode et la aussi il n'y a qu'une porte pour accéder au parvis. Dans la légende le lieu où se postent les mauvais compagnons correspond à l'He-kal. Une fois le sacrifice accompli (celui du maître dans la légende) et celui vécu et accepté par le compagnon. Le corps est enseveli à l'extérieur du temple. Il n'est pas donné de lieu spécifique dans notre rituel, mais il n'est pas impensable que le maître est été enseveli non loin du temple c'est à dire au pied du mont moriah. En tout cas il s'agit d'un lieu profane. Le voyage immobile qu'effectuera le F récipiendaire se fera en ces lieux. Puis le TVM reconnaît l'Architecte et décide de transporter les restes dans l'enceinte des travaux. Le corps ne peut être transporté sur le dallage du Temple pour cause d'impureté comme je l'ai mentionné précédemment. Il est donc sous le Temple. Le nouveau maître relevé, nous nous retrouvons en chambre du milieu (et comme son nom l'indique) nous sommes entre le Oulam et le Debir (saint des Saints) c'est à dire dans le Saint ou Hekal, l'orient représentant le Debir. J'ai dit. E\ L\ |
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