Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
La Voûte étoilée Etsag, allongé à même le sol observe et se souvient…la colonne du Nord…le silence…l’écoute… Il se souvient les Psaumes : « Les
cieux racontent la gloire de
Dieu
Le firmament proclame l’œuvre de ses mains Le jour en prodigue au jour le récit La nuit en donne connaissance à la nuit. (1) » Il se souvient Beethoven : « Vous
vous prosternez, multitudes ?
Monde, pressens-tu le créateur ? Cherche-le au-dessus de la voûte étoilée ! C’est par-delà les étoiles qu’il doit habiter. » Il se souvient Krishnamurti : « Nos
corps et nos cœurs insensibilisés par
notre habitude
de nous conformer aux modèles qu’impose la société se sont insensibilisés L’observation de tout ce tableau, non verbal ou intellectuel, mais bien réel, rendra nos corps, nos cœurs et nos esprits intensément sensibles. (2) » il se souvient... oui il se souvient...il se souvient ... Les yeux rivés sur ce ciel étoilé, il laisse son esprit vagabonder, là bas vers les siens, vers ses FF \ qu’il a quitté pour un temps. Il revoit la silhouette de ses maîtres, Taneledam et Teruheb, près du vieux chêne, à la sortie du village, l’accompagnant du regard et lui souriant, avec tout de même un peu de brume au fond des yeux. C’était le grand jour !!! ce jour là...il partait en pèlerinage... Et tous ses FF \ lors de l’ultime agape, précédant ce grand jour, Nevetsel, Niuhterb, Nodiregram, les Duamirg, Duahc, Nollipap, Nibroc, Toduorim, Cerbel, Oval, Drajuag, Fueobel, Fueobuht, Esseb, Uaedirt, Duahcal, Aehcenerrab, Reintneprahc et tous les autres, dont il voit le visage mais dont les noms lui échappent, qu’importe, il sont avec lui, tous....dans son cœur. En regardant ce ciel nocturne, il voit dans chaque étoile l’un d’eux semblant lui sourire…. Quelle aventure ! Il lui semble atteindre la plénitude, est-ce cela que ses maîtres nomme ataraxie ? …..sans doute ….car jamais il ne s’est approché d’aussi près de ce que Teruheb nomme : « l’idéal ». « Fie toi à tes rêves » lui a souvent dit Nollipap, « car en eux est cachée la porte de l’éternité ! » (3) Trois semaines qu’il est en route, et là, d’un coup, cette halte avec pour toit la voûte céleste qui l’invite à la réflexion. Ne lui rappelle-t-elle pas le plafond du Temple dans lequel il fut initié, au sein de cette fraternité qu’il aime tant ? Mais alors ? Cela veut-t-il dire qu’en fait, il n’y a pas de plafond dans ce Temple ? que la liaison Terre / Ciel y est permanente ? que cet espace est aussi une dimension qu’il faut entrevoir ...autrement ? Face à lui-même, comme dans le cabinet de réflexion, devant l’immensité des cieux, fidèle à l’enseignement de Teruheb, il se met à réfléchir ….à réfléchir...profondément. Il pense d’abord à la voie lactée, ce chemin des âmes pour les tribus indiennes, qui y voient, au-delà, le royaume des morts. Mais ? cette fusion avec le «grand tout » est elle une nouvelle mort, cet ultime initiation le verra-t-elle renaître autrement ? Que de questions ! Voûte étoilée !!! O Voûte étoilée ! présente dans les édifices religieux de toutes confessions Etsag se remémore l’inscription de celle-ci parfois dans un dôme , une coupole ( symbole du ciel ) reposant sur une base carrée ( symbole de la terre ) , elle serait donc cette transition qui élève l’initié depuis l’épreuve de la Terre...depuis le Nadir et tout au long du Fil à Plomb jusqu’au Zénith ? Arpentant l’axe du monde , passant ainsi de l’invisible au visible puis encore à l’invisible ? Tourbillonnant entre les trois autres éléments, Air !... Eau !... Feu ! ne devient-il pas l’exacte réplique du Triskell de sa terre carnute ? Assis, songeur, pensant tutoyer la foudre de Taranis, ce dieu dont lui parle la légende de Sertrahc...rêveur, parti au-delà des constellations, ...Etsag est conquis ! Taneledam lui a souvent rapporté la parole des anciens : « que la voûte céleste n’était pas le résultat du hasard, une simple juxtaposition de diverses rêveries de poètes mais recelait plutôt un enseignement légué par des instructeurs inconnus et destiné à franchir les abîmes du temps. » (3) Cet image du Cosmos le bouleverse et lui montre combien cette frontière est celle de l’enseignement qu’il a reçu ! il navigue dans ce monde intermédiaire, Temple…Cosmos…Microcosme…Macrocosme… il fut , il est …et il sera ! il entend Teruheb : « La Providence des Dieux s’étend partout et il n’est besoin, pour la recevoir, que d’accommodation. Or, toute accommodation résulte de l’imitation et de le ressemblance. C’est pour cela que les Temples sont une imitation du ciel » (4) A ce moment, Etsag n’oublie pas la Table d’émeraude et tel l’ Hermès d’un instant, il se dit à haute voix : « En vérité,
certainement
et sans aucun doute.
Tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, Et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, Pour accomplir les miracles d'une seule chose. » (5) Cette voûte, constellée d’étoiles, le transporte au-delà de ses rêves les plus fous, au-delà des cieux, vers cette « demeure du G\A\D\L\U\ » et si le dicton populaire du « Soleil qui brille pour tout le monde » lui vient à l’idée, c’est parce qu’il pense de même de ce grand manteau brillant qui recouvre tous les êtres de la Terre et les rend ainsi quoi qu’ils peuvent en penser…TOUS EGAUX ! Des voix familières arrivent à ses oreilles ...Taneledam lui parle...il entend : « Emerveille toi et tu comprendras » L’enseignement reçu des Lamas tibétains lui reviennent soudain : « Ce qui est né
mourra
Ce qui a été rassemblé sera dispersé Ce qui a été amassé sera épuisé Ce qui a été édifié s’effondrera Et ce qui a été élevé s’abaissera. le Ciel et la Terre demeurent » (6)... Sa vue se brouille mais il perçoit « SA » cathédrale point de départ de son périple, là-bas…en terre carnute. Il voit le puit, ce puit des Saints Forts, la crypte et cette voûte étoilée, juste au-dessus, immédiatement dans le dos de Notre Dame de Sous Terre, La Dame de Chartres si présente dans le coeur de Teruheb. Cette représentation du cosmos est décidément bien imagée dans ces lieux sacrés comme il se faisait la remarque quelques instants auparavant. Ses pensées volent alors jusqu’au mausolée du F\ Newton, cette sphère qui ne vit jamais le jour et qui représentait si bien ce qu’il voit ici et maintenant. (7) Etsag devient lui-même cet homme cosmique, cette partie immortelle de soi, chère à la Tradition Hindoue. Ce Soi rencontrant le Moi , venu au monde dans le cabinet de réflexion, creuset alchimique de la transformation de l’être, « Matéria Primera » ! ce Soi nouveau qui le guide en dehors du monde, loin de ses souffrances afin de lui faire intégrer l’éternité de sa sphère originelle.(8) L’aboutissement de cette fusion du Moi dans le Soi , afin de rencontrer celui que Saint Augustin appelait « le Maître intérieur » pour se fondre ... dans l’ anima mundi…l’âme du monde !... Traversant cette « Porte du Ciel » symbole de l’accès à un autre espace, où le temps, l’ego n’ont plus leur place, tel Janus surveillant l’entrée et la sortie, il se voit hier, il se voit demain, dans ce monde intermédiaire qui sépare le terrestre du royaume de l’infini, loin de cet instant présent dans lequel il est là...les pieds sur cette Terre, certes ...mais la tête dans les étoiles ! Mais ce silence lui parle et dans ce qu’il n’entend pas est la réponse à ses questions ! Souvent ... très souvent, Teruheb lui disait de réfléchir. En souriant il pense ...« Comme il avait raison » ! De récipiendaire, il était devenu celui qui donne et pour l’instant il redevenait un récipiendaire, ainsi va la grande boucle de la vie...il vient de découvrir...la méditation ! il rencontre à nouveau cet étranger déroutant avec qui il a toujours vécu sans vraiment le connaître (6) , il SE rencontre Et il entend , il entend ce que Pythagore entendait...il entend....la musique des sphères ! Quel bonheur ! Assis là, d’un coup, tel un roi mage il marche... repartir pour Compostelle, en suivant l’étoile …celle qui lui montre sa destinée, celle qui le guide sur le dur chemin de l’initié, s’initiant toujours plus à chaque pas , chaque jour qui passe, pour chaque jour s’approcher un peu plus de... la Connaissance. Cette appréhension du monde dont « le centre est partout et la circonférence nulle part. » (9) Cette quête de chaque instant qui le fait vivre debout, cette quête de chaque instant qui le guide dans ce voyage intérieur qui ne peut être qu’une croisière en solitaire, et même si la peur du naufrage l’angoisse, il se doit d’avancer, toujours plus loin, sans connaître le port...ni le jour...ni l’heure. Après ces voyages oniriques et devant les merveilles du spectacle de la nature, il sourit...lui le pèlerin devant ce macrocosme qui le dévore, mais dont il ressent les vibrations jusqu’au plus profond de son être, Pensant à ses FF\... il communie ...et à ceux qui croient savoir il a une soudaine envie de leur crier : «
il n’y a pas
de Maître en Maçonnerie, pas de
« guru »
C’est la Loge elle-même qui provoque l’Egrégore » (10) Pour l’instant les rivages de Galice l’appellent et il sera ... quand il arrivera à Compostelle...il sera ...proche de celui qui est ! comme le sage de Lao-Tseu, « un sage qui n’a pas de conscience, mais qui EST la conscience de l’Univers » (11), presque un immortel tel Melchisédech , qui le surveille du coin de son Portail, là bas à Sertrach , Tel celui « dont les jours n’ont pas de commencement et dont la vie n’a pas de fin » (1 ) ( Heb 7, 2 à 4 ) Cette nuit passée sous la voûte étoilée lui aura permis de se RE....trouver : «
Revenir à
soi-même,
c’est-à-dire vivre au-dedans, demeurer avec soi, tel est le secret communiqué par les hommes de lumière. » ( 12) J’ai dit V\M\ B\ G\ Bibliographie
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