GLDF | Loge : NC | Date : NC |
Le Voyage L’enfant qui vient au monde ne sait pas encore qu’il est entrain de vivre pleinement une initiation qui est le début d’un long voyage. Ce voyage est le voyage de la Vie. En cours de route, il va rencontrer des épreuves qui vont le transformer, le grandir. Ce voyage, il le terminera un jour sans qu’au début il ne sache ni le lieu ni l’heure. La seule certitude qu’il peut avoir c’est qu’il y aura un lieu et une heure. Certains font cette traversée de la vie sans se préoccuper du pourquoi du comment ils sont sur terre. D’autres à un moment ou un autre de l’existence sont amenés à s’interroger. Ils essaient d’apporter une réponse à ces questions dites existentielles. Ces derniers se plongent dans une quête qui parfois sera une quête qui se terminera lors de leur dernière heure. Les moyens qu’ils vont se donner seront multiples et variés se combinant parfois entre eux. Une grande part viendra en qualité de profane frapper à la porte de notre Temple. Le grand voyageur de l’existence essaiera de comprendre alors, comment à partir des outils que nous nous donnons, nous pouvons tenter de donner un sens à notre vie. Le voyage est un symbole qui résonne en moi car il est l’archétype des symboles. Il présente comme Janus un double visage. Du point de départ de notre vie en loge et tout au bout de ce long parcours initiatique, il se caractérise par son omniprésence tant symbolique que physique. Le dessin du Cinq nombre du compagnon matérialise ce double visage, croisement entre matériel et spirituel. La partie haute du dessin esquisse un carré non fermé pouvant symboliser la matière. La partie basse dessine une courbe pouvant représenter la volatilité de l’esprit. Les cinq ans du compagnon s’inscrivent donc dans cet omniprésent équilibre entre matière et esprit, à l’instar des cinq voyages du compagnon. Sur ces cinq déplacements, nous avons les outils en main pour œuvrer encore et toujours sur la pierre. Mais nous découvrons aussi l’ensemble des sujets de réflexion concernant l’esprit et la pensée. A l’intersection de ce croisement, l’Homme et même le compagnon qui vient s’intégrer dans cet ouvrage. De la perpendiculaire au niveau, la croix se bâtit avec encore l’Homme qui vient en créer la Quintessence, l’éther des alchimistes, l’esprit qui s’élève. Tous les grands mythes auxquels notre ordre est venu adapter les symboles sont unanimement marqués du sceau du voyage de ses héros légendaires. Même remarque pour les religions de l’Humanité qui depuis la nuit des temps et les croyances égyptiennes ont adopté le voyage pour marquer un passage souvent fondamental entre un Monde et un autre. La barque des morts, barque sacrée entrainait ainsi l’âme des vivants dans l’au delà ainsi qu’en témoigne le Livre des morts égyptiens. Le compagnon franc-maçon que je suis, doit donc intégrer dans son cheminement maçonnique, le long voyage qu’il a commencé à entreprendre en entrant en loge et qui va le conduire vers une connaissance approfondie de lui même et du Monde. Il va devoir comprendre les multiples facettes de ce voyage. La première est la facette qu’il va vivre au grade d’apprenti. C’est, je dirai l’aventure intérieure, partant des trois voyages que subit l’apprenti lors de son initiation et qui va le conduire sur la Colonne du Nord. Il va dés lors apprendre que l’Homme a besoin tout comme le temple d’être orienté. Ce n’est qu’au grade de compagnon qu’il va grâce à l’ensemble des outils symboliques qu’il a acquis, percevoir la construction et l’orientation du grand œuvre. Toute élévation donc toute construction passe nécessairement par une orientation. Le dernier symbole qu’on va lui faire découvrir lors de son augmentation de salaire, c’est l’Etoile Flamboyante. Elle est une et unique dans la Voute Etoilée. En son sein elle comporte la lettre G dont la signification symbolique varie de l’initiale de Grand Architecte en passant par la première lettre de Géométrie. C’est cette étoile qui va permettre au compagnon au long de sa quête de marcher sur le pavé mosaïque en intégrant le double aspect noir et blanc de l’existence. Il va arriver aussi que le compagnon se perde parfois. C’est le lot de tout voyageur qui ose franchir les barrières de la vie ou qui ose ouvrir des portes qui lui seraient interdites. Comme dans le conte de Barbe Bleue. Le compagnon voyageur a droit à l’erreur. Cette erreur ou ce détour est source d’expérience pour l’avenir. Cet aspect symbolique peut apparaitre dans le pas de côté du compagnon. Mais il est davantage marqué dans le Rite Français 1801, où le compagnon réalise dans un de ses voyages, une marche à reculons marquant ainsi cet aspect du symbole. Un poème de Blaise Cendrars dit dans ses premiers vers, « Quand on aime il faut partir ». J’aime particulièrement ce poème qui témoigne de cette force de l’amour qui sera le moteur permanent du compagnon dans sa longue quête. En effet, en l’absence d’amour on ne déplace pas les montagnes. On tombe dans des abimes d’égoïsme. On n’essaie pas de comprendre l’autre pour mieux se comprendre soi. Parce que le compagnon commence à prendre acte de l’ordre qui l’entoure il doit se défier du désordre ambiant, de ces bruits de vacarme du monde extérieur ou de ses lumières trop fortes qui comme les naufrageurs de jadis faisaient sombrer les embarcations sur les rochers pour mieux les piller ensuite. Celui qui a voyagé loin comme Ulysse revient toujours en son point de départ avec en ses bagages, davantage de sagesse à donner. Tel le cycle de la vie, cycle immuable depuis selon l’expression la nuit des temps, le voyage permet de nous faire comprendre qu’il est le vecteur indispensable à utiliser pour construire son existence et surtout y donner un sens. Dans la légende du petit poucet, ce dernier sème des cailloux blancs pour revenir chez lui. Ulysse écoutait le chant d’Ithaque. Ariane avait tendu son fil dans le labyrinthe. Tous ces personnages de légende ont eu recours à un support afin de revenir de leurs périples. Pour ma part, modeste voyageur de la réflexion et de la spéculation, je ne peux utiliser pour progresser que l’Etoile Flamboyante. Elle éclaire ma route et me permet d’éviter bien des obstacles ou de me perdre dans des méandres tortueux. Elle m’a surtout démontré que la Franc-maçonnerie ordre initiatique traditionnel donnait au maçon, les moyens de parcourir une longue route rituélique et graduelle pour justement construire son chemin de sagesse. J’ai dit. A\ L\ |
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