Rite : des Elus de Coën

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Code Titre des Rituels disponibles pour ce Rite Nb de pages Date Publication
R509-1 RC - Cérémonies diverses 90
20/06/2012

Un peu d'Histoire
Texte provenant du site : http://hautsgrades.over-blog.com

Nous pouvons dire qu’aucun mouvement maçonnique n’a exercé plus d’influence sur la France du XVIIIe siècle que celui lancé par Martinez de Pasqualy, plus généralement connu sous le nom de Martinisme.
Le nom complet de Martinez était Jacques de Livron Joachim de la Tour de la Casa Martinez de Pasqualy. Il naquit à Grenoble, France, probablement en 1727. Son père était né à Alicante, en Espagne, et avait reçu une patente signée par Charles Stuart, «Roi d’Ecosse, d’Irlande et d‘Angleterre», datée du 20 mai 1738, lui conférant, en tant que Député Grand-Maître, le pouvoir d’ «ériger des temples à la gloire du Grand Architecte». Cette patente et les pouvoirs qu’elle conférait étant transmissibles à sa mort, à son fils, celui-ci devint donc le «Puissant Maître Joachim Don Martinez Pasqualis, âgé de 28 ans». Nous voyons dès lors qu‘à l’age de 28 ans Martinez était Maître Maçon.
Tout au long de sa vie, Martinez travailla à la création d’un grand mouvement spirituel dans les rangs de la Franc-Maçonnerie. Lorsqu’il érigea ce mouvement en Ordre, non pas maçonnique à proprement parler, mais composé exclusivement de Maçons, il lui donna le nom d‘ «Ordre des Chevaliers Maçons Élus Cohen de L’Univers». La mission spirituelle de Martinez débuta probablement aux alentours de 1758, mais il n’y a aucun doute qu’avant cette période il avait déjà activement travaillé à la promotion de l’Ordre Maçonnique en tant que tel. C’est à cette époque que furent introduits dans la Franc-Maçonnerie ce qu’on appelle les Hauts Degrés, en complément des trois degrés de base de la Maçonnerie Symbolique composée des Loges dites «Bleues». Ces trois degrés étaient et sont :
 
1er Degré - Apprenti
2e Degré - Compagnon  
3e Degré – Maître
 
L’introduction de ces Hauts Degrés fut souvent désapprouvée et réprouvée par les autorités maçonniques contrôlant les Degrés Symboliques. Martinez lui-même avait certes activement travaillé à la création de Degrés maçonniques en tant que tels, mais il avait décidé de créer une sorte d’organisation «annexe» à caractère plus spirituel que la maçonnerie elle-même. Cependant, il n’admettrait dans cette organisation que des Maîtres-Maçons ayant atteint le degré d‘ «Elu» . En 1754, il avait fondé à Montpellier, en France, le Chapitre maçonnique "Les Juges Ecossais". Entre 1755 et 1760, nous voyons que Martinez voyage intensivement dans toute la France, recrutant des adeptes pour son propre système. En 1760, il se trouve à Toulouse, où il est reçu dans les Loges de St. Jean Réunies. Plus tard, dans le courant de la même année il est reçu dans la "Loge Josué" de Foix, en France, où il initie plusieurs Maçons et crée une chapelle appelée "Le Temple Cohen". En 1761 Martinez est à Bordeaux où, grâce à sa Patente Stuart et à la recommandation du Comte de Maillial d‘Alzac, du Marquis de Lescourt et des frères d’Auberton, il est reçu dans la Loge "La Française". C’est ici qu’il ouvre son "Temple Particulier", nommé «La Perfection Élue Écossaise». Les membres fondateurs en sont le Comte M. d’alzac, le Marquis de Lescourt, les deux frères d’Auberton, de Oasen, de Bobié, Jules Tafar, Morris et Lecembard. Le 26 mai 1763, Martinez envoie sa Patente Stuart à la Grande Loge de France et informe celle-ci qu’il a «érigé à Bordeaux, à la Gloire du Grand Architecte, un Temple abritant cinq Degrés de Perfection, dont je suis le gardien, sous la Constitution de Charles Stuart, Roi d’Ecosse, d’Angleterre et d‘Irlande, Grand Maître des Loges disséminées sur toute la surface de la Terre». Le nom de la Loge est alors changé en «La Française Élus Écossais». Le 1er février 1765, La Grande Loge de France approuve et officialise cette Loge. La même année, en 1765, Martinez se rend à Paris, où il est hébergé par les Frères Augustiniens au Quai de la Seine. Il y rencontre Bacon de la Chevalerie, de Lusignan, de Loos, de Grainville, J.B. Willermoz, Fauger d’Igéacourt, etc., à qui il donne ses premières instructions. Avec eux, il fonde, le 21 mars 1767 (Equinoxe Vernale), le «Souverain Tribunal des Élus Cohen», avec Bacon de la Chevalerie pour Deputé-Maître. Pour 1770, le Rite des Élus Cohen possède des Temples dans de nombreuses villes: Bordeaux, Montpellier, Avignon, Foix, La Rochelle, Versailles, Paris et Metz. Un Temple est ouvert à Lyon et, grâce à l’enthousiasme de Jean-Baptiste Willermoz, cette ville deviendra la capitale spirituelle de l’Ordre pendant de nombreuses années.
 
Entretemps, à Bordeaux, en mars 1776, la Loge "La Française Elus Ecossais" ferme. Notons que jusqu’à cette date, le secrétaire de Martinez était le Père Bullet, aumônier du Régiment de Foix. Le Fr. Bullet avait le titre de "S.I."parmi les Élus Cohen. L’Histoire ne dit pas dans quelles circonstances un catholique romain, qui a uniquement recours au titre ecclésiastique de «Père/Padre», est devenu membre de l’Ordre créé par Martinez, alors qu’il était interdit à tout catholique romain de faire partie de la franc-maçonnerie sous peine d’excommunication (bien que cette sanction ait récemment été commuée en «état de péché mortel»). En mai 1772, Martinez s’embarque pour Saint Domingue, sur le "Duc de Duras", après avoir demandé et obtenu un «certificat de catholicisme». Comment lui, franc-maçon et Grand Maître de son propre Rite du Haut Degré a pu obtenir un tel certificat, c’est ce qui reste encore un mystère. Il avait entrepris ce voyage aux fins de recueillir un héritage; mais le mardi 20 septembre 1774, Martinez meurt à Port-au-Prince, en Haiti. Il laisse un fils, qui fréquentait à ce moment le Collège Lescar, près de Pau. Ce fils disparaîtra pendant la Révolution française, 20 ans plus tard. Il fut baptisé le 24 juin 1768. Selon les documents dont on dispose, l’Ordre des Élus Cohen semble avoir neuf, dix ou onze degrés. Il est probable que certains développements dans l’existence de l’Ordre firent que les degrés furent modifiés au fil du temps, et des ajouts autorisés par Martinez à mesure que les membres progressaient. Voici la constitution la plus probable: L’Ordre était divisé en trois classes principales, suivies d’un degré secret. La première classe comprenait les trois premiers degrés de la Maçonnerie symbolique, plus un degré de Grand Elu ou Maître particulier.
 
La deuxième classe comprenait les Degrés du Seuil: Apprenti-Cohen, Compagnon-Cohen et Maître-Cohen. Ceci était typiquement maçonnique, mais contenait des allusions à une doctrine secrète sous-jacente.
 
La troisième classe comprenait les Degrés du Temple: Grand Maître Élus Cohen, Chevalier de l’Orient, et Commandeur de l’Orient.
Sous les apparences de la Maçonnerie, le cathéchisme était basé sur la Doctrine Générale de Martinez. Cette doctrine est exposée dans le seul livre que Martinez ait écrit «La Réintégration des Etres», pseudo-commentaire du Pentateuque. Diète purificatrice, semblable à celle des Lévites de l’Ancien Testament, et rituels d’exorcisme étaient employés contre le mal individuel et collectif dans le monde.
Les grades secrets de l’Ordre comprenaient le degré de Réau-Croix, à ne pas confondre avec Rose-Croix, terme également usité dans les cercles maçonniques et rosicruciens de l’époque. Dans le Degré du Réau-Croix, L’initié est mis en contact avec les plans spirituels au-delà du plan physique, par les invocations magiques ou la théurgie. Il attire les puissances célestes dans sa propre aura et dans celle de la Terre. Des manifestations auditives et visuelles, appelées «signes», permettent au Réau-Croix d’évaluer sa propre évolution et celle d‘autres «opérateurs», et de déterminer de ce fait si lui-même ou les autres ont été réintégrés dans leur puissance originelle.
Le grand objectif de l’Ordre était d’obtenir la Vision Béatifique du Rédempteur, Jésus Christ, en réponse aux invocations magiques. Martinez conféra le titre de «Juges Souverains» et «Supérieurs Inconnus» de l’Ordre à Bacon de la Chevalerie, Jean-Baptiste Willermoz, de Serre, du Roy, d’Hauterive et de Lusignan. Martinez avait désigné pour successeur son cousin Armand Cagnet de Lestère, Secrétaire-Général de la Marine à Port-au-Prince, en Haiti. Comme celui-ci avait peu de temps à consacrer à l’Ordre, il se limita à la direction des temples des Elus-Cohen de Port-au-Prince et de Léogane en Haiti. Puis il y eut des divisions au sein des temples en Europe. A. C. De Lestère mourut en 1778, après avoir transmis ses pouvoirs au «Très Puissant Maître» Sebastián de las Casas. Le nouveau Grand-Maître n’essaya pas de réconcilier les différentes branches des Elus Cohen, ni d’unifier le Rite. Peu de temps après, les temples des Élus Cohen furent mis en sommeil. La doctrine continua à être transmise de personne à personne, au sein d’un aréopage kabbalistique composé de neuf membres. En 1806, des opérations théurgiques concertées étaient encore accomplies aux importantes dates des équinoxes; les rituels en étaient un important travail de purification par les Réau-Croix. Un des derniers représentants directs connus des Élus Cohen fut Destigny, qui mourut en 1868....

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