Rite : Ecossais Primitif

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Code Titre des Rituels disponibles pour ce Rite Nb de pages Date Publication
R502-1 RE PR - Apprenti 21 27/05/2012
R502-2 RE PR - Compagnon 21 27/05/2012
R502-3 RE PR - Maître 20 27/05/2012
R502-4 RE PR - Fondation d'une Loge 11 10/10/2012

Un peu d'Histoire

Texte provenant du site : http://hautsgrades.over-blog.com

Le Rite Écossais Primitif ou «Early Grand Scottish Rite» tient une place particulière au sein de la Franc-Maçonnerie. Il fut introduit en France à Saint-Germain-en-Laye dès 1688 par les Loges militaires des régiments écossais et irlandais ayant suivi le Roi Jacques II Stuart en exil. Ces Loges essaimèrent suffisamment pour constituer en 1725 l' «Ancienne et Très Honorable Société des Francs-Maçons dans le Royaume de France. Les Rituels des anciennes Loges militaires furent apportés à Marseille en 1751 par Georges de Wallnon (ou de Waldon) qui constituera la Loge Saint-Jean d'Écosse devenue ultérieurement la Mère-Loge de Marseille.

C'est de cette filiation qu'est né l'actuel Rite Écossais Primitif, réveillé en 1985 à l'initiative de son ancien Grand-Maître Robert Ambelain.

La devise du Rite Écossais Primitif est «Primigenius more majorem», allusion à l'ancienneté de celui-ci.La Rituelie du Rite Écossais Primitif est sobre et épurée. Elle a fortement inspiré celle du Rite Écossais Rectifié.

Les Grades

Toute société, animale ou humaine, naturelle ou volontaire, doit se hiérarchiser pour survivre et progresser. Il est donc logique que la Franc-Maçonnerie - considérée sous l'angle de sa représentation sociale ou, si l'on préfère, de son corpus institutionnel - ait développé une, puis des hiérarchies, articulées autour de systèmes de degrés ou grades plus ou moins complexes. Ces degrés ou grades n'ont pourtant qu'un rapport lointain et ténu avec ceux du monde profane. En effet, et cela semble parfois oublié, les grades maçonniques correspondent - ou devraient correspondre - moins à des pouvoirs allant en s'élargissant au fur et à mesure qu'est gravie l'échelle hiérarchique qu'à une succession de portes, qui s'entrouvrent au cours du parcours initiatique.

Les grades maçonniques correspondent - ou devraient correspondre - moins à des prérogatives qu'à des devoirs. Et si des droits particuliers sont légitimement attachés à chaque grade, ces mêmes droits n'ont de valeur que pour autant qu'ils permettent l'exercice des charges correspondantes. Les grades maçonniques peuvent donc se définir comme symboliques et obligataires.

Ajoutons qu'ils sont nécessairement transmissibles - faute de quoi la structure maçonnique elle-même ne pourrait perdurer - et réglementés - faute de quoi ils perdraient toute signification : on dirait aujourd'hui toute lisibilité ou visibilité. Cette nécessaire réglementation des grades maçonniques a subi des évolutions plus ou moins heureuses, évolutions liées tant à la sociabilité du moment ou de l'époque qu'à l'enracinement géographique des Rites et des Obédiences.

(...) Il y a plusieurs siècle, les systèmes dits des "hauts grades" en Europe continentale - ou des "grades collatéraux" (side degrees) dans les îles britanniques - n'existaient pas. Et même les premiers grades différaient de ceux que nous connaissons aujourd'hui.

Au XIII° siècle, le seul grade connu de la maçonnerie opérative était celui de Compagnon, en anglais Fellow Craft, et il fallut attendre plus d'un siècle pour voir apparaître en Écosse celui d'Apprenti, en anglais Entered Apprentice. Les Compagnons n'étaient cependant pas nécessairement du même "rang", pourrait-on dire, et l'on pouvait distinguer les Compagnons installés à leur compte de ceux qui gardaient le statut de salariés. C'est dans la première catégorie que l'on choisira le Maître de Loge, mais ici le Maître n'est point un grade : il désigne une fonction de direction qui deviendra plus tard celle du Vénéralat.

À noter qu'au sein de la Loge, les deux classes de Compagnons ne faisaient l'objet d'aucune distinction sociale. Il convient donc de se garder de toute confusion entre grade et fonction, du moins jusqu'à la fin du XVII° siècle. Le Maître de Loge était un Compagnon choisi parmi ses pairs installés à leur compte. Ces derniers prendront progressivement l'appellation maçonnique de "Compagnons Confirmés" ou de "Compagnons Finis". Se dessinera alors un système articulé autour de deux grades dont le deuxième est à son tour subdivisé en deux, et d'une fonction :

- Apprenti
- Compagnon et Compagnon Confirmé et Maître de Loge.

Au début du XVIII° siècle, le Maître de Loge n'est toujours pas un grade au sens propre du terme, et la Grande Loge des Moderns confirma en 1717 la seule existence des grades d'Apprenti et de Compagnon. Il est cependant vrai qu'un manuscrit du Trinity College de Dublin semblerait indiquer comme date de naissance du troisième grade l'année 1711. C'est du moins ce que rappelle Jean Ferré dans son "Dictionnaire symbolique et pratique de la Franc-Maçonnerie" (...).

Si l'apparition de la Maîtrise comme troisième degré hiérarchique ne parait pas pouvoir être datée avec précision, il est généralement admis qu'elle se situerait entre 1718 (peut-être 1711) et 1729. En 1726, la célèbre Loge Dumbarton Kilwining, décrit son installation en mentionnant la qualité des Frères présents, à savoir : le Grand-Maître (Maître de Loge), sept Maîtres, six Compagnons et trois Apprentis. Mais la présence de ces sept Maîtres ne constitue cependant pas la preuve définitive de l'existence du troisième grade à cette date car, comme le souligne opportunément Christian Guigue "il reste très probable que les sept Maîtres évoqués soient en fait sept dirigeants de loges venus en visiteurs". (in "La Formation Maçonnique", page 179).

Les premières "Constitutions" dites d'Anderson (1723) ne font pas mention du grade de Maître en tant que tel mais, remarque Jean-François Blondeau "d'un système en de degrés comprenant un grade d'Apprenti Entré et un de Compagnon ou Maître", les deux derniers termes correspondant à un seul et même grade. (in "Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie", page 534). Ce n'est qu'avec la deuxième édition des mêmes "Constitutions", publiées en 1738, que la maîtrise sera enfin formellement intégrée dans le système hiérarchique maçonnique.

Vers 1745 apparaît un quatrième grade, le plus souvent connu comme celui de "Maître Parfait" ou selon les Rites, comme celui de "Maître Secret". La Maçonnerie spéculative a pris le pas sur la Maçonnerie opérative et, dès lors, des systèmes de plus en plus complexes vont se développer en particulier sur le continent européen, tant au sein de ce qu'il est convenu de désigner par "l'Écossisme" qu'au sein de Rites plus "périphériques".

Des "Hauts grades" viennent compléter une hiérarchie déjà passée de deux à trois puis à quatre degrés. Ce développement n'est pas homogène, tant s'en faut. Chaque Rite, Obédience ou Grande Loge revendique le droit souverain d'établir ou de corriger l'ordonnancement de sa propre hiérarchie. Seule semble échapper à cette effervescence la Maçonnerie jacobite introduite en France dès 1688 à Saint-Germain-en-Laye par les Loges militaires des régiments écossais et irlandais ayant suivi le Roi Jacques II Stuart en exil, Maçonnerie demeurée peu ou prou fidèle à ce qui sera désigné par Early Grand Scottish Rite ou Rite Écossais Primitif.

En 1778, une tentative de remise en ordre intervient avec l'adoption du "Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées" dit "Code de Lyon". Ce Code, qui régira depuis lors le Rite Écossais Rectifié, ne reconnaît que quatre grades symboliques : ceux d'Apprenti, de Compagnon, et de Maître pour les loges bleues et celui et de Maître Écossais pour les loges vertes. Mais à ces quatre grades symboliques s'ajoutent les degrés chevaleresques de l'Ordre Intérieur qui utilise l'ancien Ordre du Temple comme "moyen de transcendance", pour reprendre l'expression de Hugues d'Aumont (in "Templiers et Chevalerie spirituelle des Hauts Grades maçonniques" page 16): Ecuyer-Novice et Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte. On est donc ici en présence d'un système à six degrés auxquels s'ajoutent encore les deux degrés d'une classe secrète, dite de "Profession" : Profès et Grand-Profès. Le Code de Lyon décrit avec précision les intervalles devant être respectées pour les passage de grade : "cinq mois d'assistance régulière aux travaux du grade d'Apprenti à celui de Compagnon; sept mois de présence régulière de celui-ci au grade de Maître; une année de présence régulière du grade de Maître à celui de Maître Écossais". En deux ans on pouvait donc atteindre le quatrième grade, étant entendu que le même Code précise que ces intervalles peuvent être abrégés sur dispense particulière .

En 1786, Frédéric II est supposé avoir édicté à son tour de "Grandes Constitutions" qui serviront de "charte historique" au Rite Écossais Ancien et Accepté lequel comprend (...) 33 degrés se répartissant comme suit : du 1er au 3ème pour les loges bleues, du 4° au 18° pour les Loges de Perfection, du 19° au 30° pour le Chapitre, le 31° pour le Tribunal, le 32° pour le Consistoire et le 33° pour le Conseil Suprême.

Cette hiérarchie en trente-trois grades ne tardera pas à servir de référence mondiale et la plupart des Rites tenteront de fixer des équivalences entre leurs propres systèmes et celui du Rite Écossais Ancien et Accepté. Exercice parfois périlleux et discutable, car tendant à être oublieux des spécificités propres à chaque parcours initiatique.

Toujours est-il que l'usage veut que le 4° du R.E.R. corresponde au 18° du R.E.A.A., l'Écuyer Novice au 30° et le CBCS au 33°. On notera que la correspondance entre les derniers grades de CBCS et 33° semble d'autant plus artificielle que le premier est un grade à caractère chevaleresque alors que le second est un grade administratif.

Les intervalles pour les passages du grade d'Apprenti à celui de Compagnon et de Compagnon à Maître sont identiques à celles du R.E.R. soit respectivement cinq et sept mois mais l'Art 343 des "Les Règlements Généraux de la Maçonnerie Écossaise" adoptés en 1880 confirment en outre que ces intervalles peuvent s'exprimer également en nombre de Tenues. La Maîtrise est ainsi accessible à l'Apprenti qui aura participé à quinze Tenues. Nous sommes fort loin des pratiques contemporaines, est-il besoin de le souligner. (voir "Règlements Généraux de la Maçonnerie Écossaise pour la France et ses Dépendances" Éd. Lacour, 1993).

(...) Quant au Rite Écossais Primitif. Il semblerait qu'il connut des destinées diverses selon son enracinement géographique. En Écosse, il apparaît que le Early Grand Scottish Rite ne résista pas au mouvement général qui marqua la Maçonnerie des XVIII° et XIX° Siècles. Un témoignage intéressant nous est donné par A.E. Waite dans son Journal, à la date du 8 février 1903. En effet, Waite raconte les conditions dans lesquelles il fut reçu au 44ème degré du Early Grand Scottish Rite qui aurait compris 47 degrés au total (cité par R.A. Gilbert: "Ars Quatuor Coronatorum", volume 99 Pour l'année 1986).

En France, tout porte à croire que le Rite Écossais Primitif, peut-être parce que peu pratiqué, demeura plus proche de ses origines et qu'il parvint à maintenir assez longtemps une hiérarchie de grades rappelant celle du XVII° siècle. Mais c'est avec notre ancien Grand-Maître Robert Ambelain et les recherches qu'il effectua, que la situation allait se clarifier pour aboutir à la mise en ordre que nous connaissons aujourd'hui.

(...) Schématiquement, et sans rentrer dans le détail, on peut distinguer deux temps ou deux périodes dont 1991 sera l'année charnière. Dans un premier temps, et après quelques variations probablement consécutives à l'avancée de ses recherches, Robert Ambelain arrête la hiérarchie des grades du Rite Écossais Primitif à son cinquième grade, celui de Maître Écossais et/ou Chevalier de Saint-André. L'échelle hiérarchique du R. E. P. comprend alors les grades de :

I. Apprenti
II. Compagnon
III. Maître (ou "Compagnon Confirmé")
IV. Maître Installé (ou encore Maître de Saint Jean ou Maître de Loge)
V. Maître Écossais et/ou Chevalier de Saint-André du Chardon

Ce schéma ressort assez clairement de deux documents ou courriers par lesquels notre ancien Grand-Maître explique que Le Rite Écossais Primitif arrête sa hiérarchie au 18ème degré de l'Écossisme et du Rite de Perfection et donc à son grade de Chevalier de St-André (...) et que le quatrième grade est celui de Maître Installé <I<>(...). Pour les Frères qui désireraient poursuivre leur avancée hiérarchique au-delà du grade de Chevalier de Saint-André, Robert Ambelain offre la possibilité de les acquérir au sein d'un autre Rite dont il détient une patente : le Rite de Cerneau, similaire au Rite Écossais Ancien et Accepté et comportant donc 33 degrés. Quelques mois plus tard, notre Grand-Maître décide d'enrichir la hiérarchie du R.°. E.°. P.°. en lui adjoignant les grades d'Ecuyer Novice du Temple et de Chevalier du Temple, semblables à ceux du Rite Écossais Rectifié. Dès lors il n'est plus nécessaire de faire appel à ce que l'on pourrait appeler la "filière Cerneau", le Rite Écossais Primitif se trouvant doté d'un système complet en sept degrés. (...)

À première vue, la hiérarchie des grades du Rite Écossais Primitif ne semble pas présenter de particularités notables, si ce n'est le rappel d'anciennes dénominations antérieures aux XVIII° siècle et une certaine similitude avec celle du R. E. R.

Pourtant, deux grades méritent d'être quelque peu explicités, sans divulguer le moindre secret bien sûr, ceux de Maître Installé et de Chevalier de Saint-André. Dans le système propre au Rite Écossais Primitif, le degré de Maître Installé est non seulement une "qualité" comme dans d'autres Rites mais bien un grade au sens strict du terme. Grade particulier car, bien que placé en quatrième position il ne peut être conféré que si l'on possède le cinquième degré, celui de Chevalier de Saint-André. Les raisons de ce particularisme - que l'on retrouve pour partie au Rite Écossais Rectifié - sont données par Robert Ambelain dans son introduction au "Rituel des Maîtres de Loge". Autre particularités du grade, celui-ci est conféré au sein d'une "Loge de Maîtres Installés" ou, à défaut, dans tout Temple mis à la disposition des trois Installateurs. Il n'y a aucun lien direct avec "l'allumage des feux" d'une nouvelle Loge et le grade qui est donné ad vitam. Il permet à son titulaire de disposer de l'outil nécessaire pour créer une Loge, puis la diriger, mais l'Installation elle-même constitue une cérémonie per se.

Pas plus que pour les autres grades, aucun intervalle minimal n'est fixé pour le passage au quatrième degré. De même, aucun délai n'est fixé entre l'Installation et la prise en charge d'une Loge. Est éligible au grade, écrit Robert Ambelain, "un Compagnon Confirmé, ancienne dénomination de Maître Maçon, susceptible de diriger une Loge et d'y transmettre les trois degrés de l'initiation maçonnique : Apprenti, Compagnon et Compagnon Confirmé". (R. Ambelain «: Rituel des Maîtres de Loge" page 5.

Il ne semble pas que, dans l'esprit de Robert Ambelain, la réception au degré de Maître Installé ou de Maître de Loge ou encore de Maître de Saint-Jean constituât une étape obligatoire pour accéder aux plus Hauts Grades du Rite et, dès lors, rien n'empêche fondamentalement un Chevalier de Saint-André de passer aux degrés d'Ecuyer-Novice puis de Chevalier du Temple sans être pour autant titulaire du quatrième grade.

En revanche, un Chevalier du Temple qui serait appelé à diriger une Loge devrait obtenir préalablement le grade de Maître Installé. On pourrait donc qualifier ce dernier de grade "fonctionnel".

Le grade de Chevalier de Saint-André mérite également une mention spéciale car il résulte d'un "syncrétisme" original entre degré purement maçonnique et filiation chevaleresque traditionnelle. Le sujet est extrêmement vaste et il m'est naturellement impossible de le développer ici sous tous ses aspects. Quelques extraits d'une fort intéressante note de Robert Ambelain intitulée Les Maîtres Écossais peuvent donner quelques indications essentielles. Il faut savoir que le degré de Maître Écossais de Saint-André est demeuré longtemps secret.

"Le 24 juin 1314, explique Robert Ambelain, Robert Bruce, Roi d'Écosse, constitua l'Ordre de Saint-André du Chardon. (...) En 1593, Jacques VI d'Écosse constitue la Rose-Croix Royale avec trente-deux chevaliers de Saint-André du Chardon. Il est alors Grand-Maître des Maçons opératifs d'Écosse. Tombé dans l'oubli, faute de recrutement valable, ou raréfié dans le secret, l'Ordre de Saint-André du Chardon est rouvert en 1687, avant son exil en France, par le Roi Jacques II. Et là on voit apparaître au grand jour cet ordre maçonnique (...) qui a pour nom "Ordre des Maîtres Écossais de Saint-André", nom qu'il ne quittera plus. Le Rituel, à double sens, évoque (...) le retour en Grande-Bretagne, après l'exil en France, avec la restauration des Stuarts." (Robert Ambelain : "Les Maîtres Écossais" ).

D'autres sources donnent l'an 810 comme date de fondation de l'Ordre de Saint-André du Chardon (...) (Pierre Girard-Augry : "Rituels secrets de la Franc-Maçonnerie templière et chevaleresque" page 27). (...). En tout état de cause, le cinquième grade du Rite Écossais Primitif est d'une exceptionnelle richesse et ne saurait être comparé aux grades - peut-être similaires dans l'apparence - d'autres Rites qui se parent de titres à connotation chevaleresque dans une perspective exclusivement symbolique et sans lien avec l'Ordre de chevalerie, subsistant ou éteint, dont il empruntent la dénomination (Chevaliers de la Toison d'Or, Chevaliers de Malte, etc).

(...) Un dernier mot sur la question de la validité des grades et titres maçonniques.

Assez curieusement, c'est un aspect du sujet qui est très rarement sinon jamais traité dans les Constitutions, Règlements et autres textes maçonniques. Ou alors de manière indirecte.(...) Une précaution liminaire s'impose : la validité d'un grade ou d'un titre maçonnique ne saurait être jugée avec des critères juridiques purement profanes. Cela n'aurait pas de sens et conduirait inévitablement à considérer nombre de grades maçonniques comme illicites ou usurpés : exemple des dénominations chevaleresques évoquées plus haut. La validité d'un grade maçonnique ne peut se déterminer qu'à travers la "culture" maçonnique elle-même : ses règles et son esprit. Ainsi, on pourra sans doute affirmer qu'un grade maçonnique sera réputé régulièrement reçu - et donc incontestablement valide - si trois conditions minimales sont réunies :

a) Régularité de l'Initiation maçonnique de l'Impétrant (on ne saurait donner d'autre grade à un Profane que celui d'Apprenti) et de ses élévations successives;

b) Pouvoir de celui ou de ceux qui confèrent le grade : ce pouvoir doit s'analyser par référence au grade détenu par ceux-ci et, le cas échéant par référence à la fonction réglementaire qu'ils assument au moment où le grade est conféré;

c) Stricte observance des Rituels de Réception tels qu'approuvés et en vigueur dans le cadre du Rite au sein duquel le grade est conféré.

Dans certains cas extrêmes ou d'urgence (...) les critères de validité - en particulier les critères de forme - pourront être assouplis pour tenir compte du contexte particulier. Enfin, il ne faut pas confondre validité et reconnaissance du grade : la validité repose sur des critères objectifs alors que la reconnaissance ne relève que de celui de l'opportunité, critère subjectif s'il en est, ou d'accords inter-obédienciels, révisables à tout moment.

Le Rite Écossais Primitif comprend cinq grades auxquels s'ajoutent les deux degrés de l'Ordre Intérieur.

Loges bleues :

I. Apprenti
II. Compagnon
III. Maître (anciennement «Compagnon Confirmé»)

Loges rouges :

IV. Maître Installé (ou encore Maître de Saint Jean ou Maître de Loge)
V.
Maître Écossais et Chevalier de Saint-André du Chardon (= 18° du R.E.A.A.)

Ordre Intérieur :

VI. Écuyer Novice du Temple (= 30° du R.E.A.A.)
VII. Chevalier du Temple (= 33° du R.E.A.A.)

Les Offices.

Le Rite Écossais Primitif connaît, outre le Maître de Loge (Vénérable Maître), sept Officiers.

Six sont explicitement mentionnés dans les Constitutions de 1720 : les deux Surveillants, l'Orateur, le Secrétaire, le Trésorier et le Maître des Cérémonies. Le septième, le Frère Terrible, a été introduit plus tardivement et figure dans tous les Rituels actuellement en usage au R.: É.: P.:

En Loge, les Travaux ne peuvent être régulièrement ouverts en l'absence du Maître de Loge (ou de son Député), des Surveillants, de l'Orateur, du Secrétaire et du Trésorier. Les Officiers nécessaires au fonctionnement régulier d'un Triangle sont au nombre de trois : le Frère Surveillant, le Secrétaire et le Trésorier. Le Frère Surveillant doit obligatoirement détenir le grade de Maître. Les Officiers portent un sautoir rouge ponceau auquel est suspendu le bijou de leur fonction.

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