GLDF Revue : Points de Vue Initiatiques 1T/1989


L'archange Saint-Michel,

Maître de l'initiation

Il peut paraître étrange de parler aujourd'hui des anges et plus particuliè­rement de celui qui est présenté comme le chef des milices célestes : l'archange Saint-Michel. Sans aucun doute, beaucoup de non-croyants partagent l'opinion de la cosmonaute russe Valentina Tereskova, que voici : «aucun de nous (les astronautes de l'Union Soviétique) n'a aperçu dans le cosmos des anges ou des archanges et je pense que nos collègues des Etats-Unis non plus n'en ont pas vu dans l'espace». L'astronaute américain Me Devitt, chrétien, fit à ce propos cette remarque : «Il me semble qu'il n'existe pas de différence entre « ici-bas » et « là-haut ». Si vous vivez ici-bas dans l'intimité des anges et de Dieu, vous vivrez aussi là-haut dans leur intimité. Si vous ne sentez pas leur présence sur la Terre, vous ne la sentirez pas non plus sur la Lune ou sur la planète Mars ».

Mais, existe-t-il de nos jours beaucoup de croyants qui vivent dans l'inti­mité des anges ? On peut se poser la question. Dans la liturgie de l'Eglise romaine, malgré les récentes réformes, les anges sont toujours invoqués, moins fréquemment il est vrai, qu'autrefois.

Il y a quelques mois, j'étais à Reims. Admirant la cathédrale, la cathé­drale des anges, comme la nomment les Rémois, je pensais en voyant les nombreuses statues d'anges qui se dressent parmi celles des personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament, des rois de l'histoire ou de la légende, que pour nos ancêtres constructeurs, le monde visible et le monde invisible ne faisaient qu'un tout dont ils étaient capables de saisir et comprendre les multiples aspects. C'est une illustration a contrario du jugement de René Guénon sur la myopie de la mentalité moderne et du rapetissement intellectuel qui la caractérise.

Quelques semaines après cette visite, j'étais amené à survoler par avion le Mont Saint-Michel dont la flèche, surmontée de la statue toute dorée de l'archange, se dresse haute dans le ciel. Ce Mont Saint-Michel a été pen­dant des siècles un lieu de pélerinage célèbre dans toute la Chrétienté et très fréquenté aussi bien par les simples que par les rois. Lieu de péleri­nage, le Mont Saint-Michel est une figure du Centre du Monde.

De nombreux lieux, tant en France que hors de France, portent le nom de Saint-Michel ou bien un nom dérivé tel Saint-Mihiel. Un peu partout des sanctuaires sont dédiés à l'archange. Ils ont le plus souvent ce double caractère d'être situés dans des grottes et sur une hauteur, imitant ainsi la disposition des deux plus célèbres sanctuaires d'Occident : le Mont Gar­gan dans les Pouilles et le Mont Saint-Michel en Normandie. On peut éga­lement citer le Mont Saint-Michel de Cornouailles, ilôt situé à l'extrémité sud-ouest de l'Angleterre, dont l'aspect rappelle tout à fait le Mont Saint- Michel normand, dont d'ailleurs il dépendit. Signalons aussi, qu'en Ven­dée, il y a un Mont Saint-Michel - Mont Mercure. Dans beaucoup d'abbayes bénédictines, un oratoire placé dans le clocher était dédié à Saint-Michel et la plupart des chapelles de cimetières lui étaient autrefois consacrées.

Qui est Saint-Michel ? Michel vient de Mokaël, qui est l'équivalent de Malaki, ce qui veut dire « mon envoyé ». Mikaël signifie « l'ange dans lequel est Dieu », «qui est comme Dieu », (El veut dire Dieu). Michel est considéré comme le chef des milices célestes, il est l'un des rares membres des puissances invisibles qui est nommément désigné dans la Bible. Comme chef des milices célestes, il chasse Lucifer et toute sa suite d'anges dévoyés des Cieux pour les précipiter suivant la Légende dorée : «dans l'air entre le Ciel et la Terre, afin que lorsqu'ils regardent en haut et qu'ils voient la gloire qu'ils ont perdue, ils en éprouvent une vive douleur, et que quand ils regardent en bas et qu'ils voient monter les hommes au Ciel dont ils sont tombés, ils en soient tourmentés d'envie ».

Michel est l'ange protecteur d'Israël, il apparaît ainsi dans Daniel; ensuite il devint l'ange protecteur de l'Eglise universelle. C'est lui qui, à la tête des armées célestes, chassera l'Antechrist et assurera, suivant l'Apo­calypse, le triomphe du Messie, lors de sa nouvelle venue.

En tant que protecteur des Hébreux, Michel est le messager entre Dieu et eux ; suivant la Kabbale et Josèphe, c'est lui qui leur enseigna leur langue et leur donna la Loi sur le Sinaï, servant d'intermédiaire entre Dieu et Moïse, car nul homme ne peut voir Dieu. D'après plusieurs écrits judéo- chrétiens, Michel s'identifie au Fils de Dieu, c'est-à-dire au Messie, il est donc le Verbe.

Afin de mieux comprendre la signification exotérique et ésotérique de Michel, il est bon de se reporter aux origines légendaires des deux princi­paux sanctuaires consacrés à l'archange : celui du Mont Gargan, dans les Pouilles et celui du Mont Saint-Michel en Normandie.

Pour Saint-Michel du Gargano, voici le résumé d'une des légendes trans­mises par les habitants de la région. C'est là qu'un bouvier, en l'an 490, recherchant un jeune taureau noir qui s'était égaré, le retrouva agenouillé à l'entrée d'une grotte, position surprenante pour un taureau... C'est alors qu'apparût au bouvier, dans l'ombre mystérieuse, la lumineuse image de l'archange Saint-Michel qui, dans toute sa gloire, lui ordonna d'instaurer ici son culte.

Cette légende aurait une certaine corrélation avec l'existence d'un culte païen rendu à Calchar présenté comme fils d'Apollon, culte qui exigeait le sacrifice d'un bouc égorgé sur le roc de la grotte. A chaque célébration, des participants s'enveloppaient alors dans la peau du bouc sacrifié et couchés sur le sol, attendaient tout au long de la nuit les oracles du dieu. Calchas fut un célèbre devin qui joua un rôle très important dans le siège de Troie, c'est lui qui ordonna le sacrifice d'Iphigénie et conseilla la cons-, truction du fameux cheval. Un culte lui fut rendu en Apulie, région dans laquelle se trouve le Mont Gargan.

La Légende dorée présente l'histoire légendaire du Mont Gargan d'une manière quelque peu différente, puisque christianisée. Il n'est plus ques­tion de Calchas, mais le taureau est présent et joue également un rôle important. En voici le résumé : un taureau s'échappa d'un troupeau et grimpa jusqu'au sommet de la montagne. Son maître, habitant de la ville voisine de Manfrédonie, se mit à sa recherche, le trouva enfin sur la mon­tagne près de l'entrée d'une caverne. Furieux, il lança contre lui une flè­che empoisonnée ; mais celle-ci, comme repoussée par le vent, se retourna vers lui et le frappa lui-même. On vint demander à l'évêque de Manfrédo­nie l'explication d'un tel prodige. Il ordonna un jeûne de trois jours, au bout duquel Saint-Michel lui apparût et lui dit : «Sache que c'est par ma volonté que cet homme a été frappé de sa flèche ; et j'ai eu recours à ce signe pour faire connaître que j'en étais l'habitant et le gardien ». Depuis un sanctuaire consacré à Saint-Michel a été érigé au Mont Gargan qui est devenu un lieu de pélerinage toujours fréquenté.

La légende se rapportant au Mont Saint-Michel en péril de la mer le relie au Mont Saint-Ange de Gargano et sur le grand axe qui relie de la Normandie aux Pouilles les deux grands sanctuaires, on relève maintes églises et chapel­les qui sont consacrées à l'Archange, particulièrement en Auvergne.

Avant de rapporter la légende, il est indispensable de rappeler que les Gaulois avaient fondé sur le rocher qui fut appelé plus tard Mont Saint- Michel, un temple consacré à Belenus dont le symbole était le soleil, ainsi qu'un collège de druidesses, qui rendaient des oracles. Les Romains l'appelèrent d'abord Mons Tomba Beleni, puis, abolissant le culte rendu par les druidesses à Belenus, y élevèrent un autel à Jupiter et le rocher prit le nom de Mons Jovis (Mont de Jupiter) ou Mont Jou.

A cette époque le mont était relié au continent. Les Francs, devenus chré­tiens, y édifièrent, sur le versant méridional, deux oratoires sous l'invoca­tion de Saint-Etienne et de Saint-Symphorien. Le Mont Jou se dénomma dès lors Mons Tombae (ou Mont de la Tombe). Au Vie siècle, Saint Pair y fonda un monastère. C'est en 709, à la suite d'un affaissement de terrain dû à un tremblement de terre que le Mont de la Tombe fut séparé du con­tinent et que la forêt de Scissy fut submergée, c'est l'actuelle baie d'Avranches ou du Mont Saint-Michel. C'est en 708, un an avant la catas­trophe que Saint Aubert 12e évêque d'Avranches qui se retirait fréquem­ment au Mont Tombe pour s'y livrer à la prière et à la méditation y érigea une modeste chapelle en forme de grotte, dédiée à Saint-Michel. La légende rapporte que l'Archange apparût par deux fois à l'évêque et lui commanda de bâtir une église en son honneur comme il en avait déjà une au Mont Gargan. Comme l'évêque, prudent, craignant d'être dupe d'une supercherie de Satan, ne se pressait pas d'obéir, l'Archange lui apparût une troisième fois et manifesta sa volonté par un signe visible, il appliqua son doigt sur le crâne de l'évêque, attouchement formant une petite concavité qui demeura ineffaçable. L'évêque, dès le lendemain, se rendit sur le Mont Tombe suivi d'un grand concours de peuple. Comme sa vision le lui avait annoncé aussi, Saint Aubert trouva sur le Mont, un tau­reau attaché à un arbre par des voleurs. L'espace foulé par ce taureau indiquait l'emplacement que l'on devait choisir pour y bâtir l'église ; ainsi fut-elle construite, et l'on y transporta du Mont Gargan une partie du manteau que l'Archange avait déposé sur l'autel ainsi qu'un morceau du marbre sur lequel il avait imposé son empreinte.

Dans les deux cas, nous constatons que c'est un taureau qui marque l'emplacement où doit être construit le sanctuaire consacré à Saint-Michel.

Le taureau a été l'une des représentations de Jupiter, qui d'après son éty­mologie est le « Père du Ciel ». Comme signe du zodiaque, le taureau est le symbole de l'orgueil, de la force, de la confiance outrée dans sa puissance et dans ses propres conseils. Mais il est aussi le travail et le sacrifice géné­reux : sous ce double aspect il est encore, comme dans les mystères de Mithra, le dieu se sacrifiant jusqu'à la mort pour assurer la pérennité de la vie. Dans les mystères orphiques, le taureau brise de sa corne l'oeuf dont le monde doit naître.

Dans la Kabbale hébraïque Michel (Mikaël) est identique à Métatron. «Le terme de Métatron, suivant Paul Villiaud, cité par René Guénon dans le Roi du Monde, comporte toutes les acceptions de gardien, de Seigneur, d'envoyé, de médiateur » il est « l'auteur des théophanies dans le monde sensible », il est « l'ange de la Face » et aussi «le Prince du Monde ». René Guénon souligne que Métatron est le « Pôle céleste» et que celui-ci a son reflet dans le « Pôle terrestre » qui est Mikaël, avec lequel il est en relation directe suivant l' « Axe du Monde». Comme « Pôle céleste» Métatron, l'ange de la Face, est l'initiateur des hiérarchies célestes, et comme «Pôle terrestre», Mikael est le chef de la hiérarchie initiatique terrestre. Paul Villiaud rapporte que dans tous les passages où l'Ecriture parle de l'appa­rition de Mikael, il s'agit de la gloire de la Shekinah, celle-ci est la «pré­sence réelle » de la Divinité. La Shekinah a de multiples aspects dont la Rigueur et la Miséricorde, la première s'identifie à la Justice et la seconde à la Paix, l'une et l'autre sont des attributs de Michel qui est représenté, dans le Christianisme, le plus souvent, comme l'Archange du Jugement dernier, tenant l'épée de la main droite pour assurer la Paix et la balance de la gauche pour assumer la Justice. La Paix, non celle des hommes, mais celle du Seigneur, comme le dit le Christ : «Je vous laisse la Paix, c'est ma Paix à moi que je vous donne. Je ne vous la donne pas comme la donne le monde » (Jean XIV-27). Mais l'épée a bien d'autres significa­tions, car le Christ n'a-t-il pas dit : «Je ne suis pas venu jeter la paix, mais le glaive » (Matthieu X-34). C'est l'annonce que l'humanité aura à par­courir avant le second avènement du Messie la période la plus sombre de l'âge sombre. Et l'épée dans sa signification la plus élevée signifie la sagesse et la puissance du Verbe, car, comme le dit l'Apocalypse (I-16) «de sa bouche (l'Archange s'adresse à Jean) sortait un glaive aigu à dou­ble tranchant et son visage était comme le soleil, quand il luit dans sa force ». Ce qui est dit de la Paix pourrait l'être de la Justice, c'est celle qui est le fruit de la Miséricorde divine comme le Christ l'exprime dans plu­sieurs paraboles, ainsi celle-ci : «De la manière que vous voudriez que les hommes vous traitent, vous aussi, traitez-les pareillement » (Luc VI-31).

Ce double aspect de Pôle céleste, qui assimile Métatron au Verbe et de Pôle terrestre, Michel au Roi du Monde, est représenté dans le sculpture médiévale par la scène du Jugement dernier avec le Christ en gloire (Pôle céleste) et Saint-Michel (Pôle terrestre).

L'étymologie de Métatron est, suivant René Guénon, fort incertaine. Il avance que l'une des hypothèses émises à ce sujet le fait dériver du chal­daïque Mitra qui signifie « pluie » ou «rosée » et par sa racine a un certain rapport avec la « lumière ». Le seul hymne du Rig-Veda où il est question de Mitra qui est l'un des sept fils d'Aditi, personnification du Principe premier, le présente sous une physionomie solaire, comme soutien de la Terre et du Ciel, de protecteur vigilant des peuples, de souverain bienfai­sant et plein de sagesse ; il est l'ami par excellence. Dans l'Avesta, sa qua­lité de puissance lumineuse et de génie véridique en font le juge des âmes après la mort. Il forme couple avec une parèdre Anâhita qui signifie en iranien immaculée. Le Soleil est l'un des symboles du Mithra zoroastrien qui est considéré comme l'Intermédiaire, le Médiateur entre le Tout puis­sant et le monde manifesté. Il est représenté comme naissant d'un rocher et du feu céleste. Et Michel, lorsqu'il apparût tout lumineux au Mont Gargan, s'assit sur une pierre où il laisse l'empreinte de son corps, l'évê­que Aubert fit apporter un fragment de cette pierre au Mont Saint-

Michel.

Si Michel s'identifie à Métatron, il n'en représente cependant qu'un aspect, nous dit René Guénon, car : «à côté de la face lumineuse, il y a une face obscure et celle-ci est représentée par Samaël qui est également appelé Sâr ha - ôlam, le «génie de ce monde » et, en un sens inférieur, c'est le Princeps hujus mundi «Le prince de ce monde » dont parle l'Evangile et ses rapports avec Métatron, dont il est comme l'ombre, jus­tifiant l'emploi d'une même désignation dans un double sens, en même temps qu'ils font comprendre pourquoi le nombre apocalyptique 666 «le nombre de la Bête » est aussi un nombre solaire. Ce nombre est formé notamment par le nom de Sorath, démon du Soleil et opposé comme tel à l'archange Mikaël ». Avant sa chute, Lucifer (Samaël) d'après Ezéchiel (XXVIII-11) « était l'empreinte du modèle parfait, pleine de sagesse et d'une beauté accomplie ». Cette dualité de Métatron explique la double signification de certains symboles : ainsi pour l'amphisbène, le serpent à deux têtes, l'une représente le Christ et l'autre Satan ; de même le lion, symbole solaire, est tout à la fois emblème du Christ et de l'Antéchrist. Lorsque la confusion sur le double sens des symboles se produit, confu­sion entre l'aspect lumineux et l'aspect ténébreux, comme c'est le cas par exemple chez l'écrivain contemporain Lovencraft, il y a satanisme.

Ce double aspect de solaire et de ténébreux de Métatron s'exprime dans l'épisode apparent énigmatique que rapporte Jude dans son épître (9) : «Quand l'archange Michel discutait avec le diable, lui disputant le corps de Moïse, il n'osa pas proférer (contre lui) une accusation injurieuse, il dit seulement «Que le Seigneur te punisse ». Il laisse donc à Dieu le soin de juger en définitif l'archange des ténèbres ».

Michel, maître de l'initiation, est chef des milices célestes et chacun d'entre nous en fait partie grâce à son ange gardien, qui est suivant René Guénon, notre archétype sur le plan informel. La réalisation initiatique nous identifierait à lui, ce serait le premier des états supérieurs. Dans un texte judéo-chrétien (les Préceptes d'Hermas) il est dit qu' «un esprit donné par Dieu, possédant la force de la divinité, parle de son propre mouvement, car il vient d'en haut, de la puissance de l'Esprit divin. Quand un homme, qui a en lui l'Esprit de Dieu, entre dans une assemblée, alors l'ange de l'Esprit prophétique qui assiste cet homme s'empare de lui et l'homme ainsi rempli du Saint Esprit, adresse à la foule les paroles que Dieu veut ». C'est le sixième sens, celui de l'éternité qu'acquiert l'initié qui véritablement réalise son initiation. La Kabbale hébraïque dit de Métatron «Son nom est comme celui de son maître» et Métatron est assi­milé à Schaddaï, l'un des noms divins. Métatron et Schaddaï ont la même valeur numérique 314. Schaddaï se traduit par le Tout-Puissant qui est le Dieu d'Abraham, donc le Dieu de l'Alliance. Albulafia, célèbre Kabba­liste du Moyen-Age affirme que Métatron identifié à Schaddaï a été son maître spirituel ; ce qui atteste, comme il a été dit, qu'il est l'initiateur des anges et des hommes. Et commentant la voix divine qui lui parle, Albula­fia dit : «le sens de Schaddaï est corporel... et il est impossible de révéler davantage plus explicitement à ce sujet parce qu'il y a équivalence numé­rique entre corporel (hagashmi) et Messie (Moshiah)» (G.C. Scholem, les grands courants de la mystique juive p. 391 note 72).

Schaddaï a été parmi les Noms divins plus spécialement assimilé au Verbe de l'Evangile de Jean et comme il a été dit plus haut des auteurs judéo- chrétiens ont assimilé Michel (Mikaël, Métatron) au Messie.

Retenons donc la leçon : Michel (Métatron) qui est Verbe, qui est Schad­daï, est l'initiateur du guru intérieur et c'est à chaque initié de s'évertuer à le mieux connaître, suivant le célèbre précepte : connais-toi toi-même.

Annexes :

  St Michel et l'histoire. Interventions de St Michel dans l'histoire, voir :

René Alleau : Enigmes et symboles du Mont Saint-Miche!, p. 209 et suivantes.

  Saint-Michel et les sciences traditionnelles. Un rapport s'établit entre Saint-Michel et Apollon au Mont Gargan. Apollon a comme symbole le soleil et il est maître des arts et des sciences, il est aussi le maître de l'initiation. C'est au fronton du temple de Delphes que figure la célèbre sentence «Connais-toi, toi-même» ; à Delphes réside la Pythie et où se trouve l'omphalos - coeur du monde.

Mais il y a aussi un rapport entre Saint-Michel et Mercure, n'y-a-t-il pas au moins un lieu qui se nomme Saint-Michel - Mont Mercure ! Mercure qui est Hermès, est le messager des Dieux, il est aussi le maître des sciences traditionnelles, ce qui lui fait tenir un rôle important dans l'initiation.

Une étude des rapports de St-Michel avec les sciences hermétiques seraient sans doute plein d'enseignement. La fête de Saint-Michel est le 29 septembre à l'époque de l'équinoxe d'automne sous le signe de la Balance. Remarquons qu'il y a un rapport astrologique entre ce signe et 
celui du Taureau.

Pierre PREVOST

Publié dans le PVI N° 72 - 1er trimestre 1989  -  Abonnez-vous : PVI c’est 8 numéros sur 2 ans

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