GLDF Revue : Points de Vue Initiatiques 3T/1988


Tradition et Modernité

des Droits de l'Homme

La Grande Loge de France, comme Ordre maçonnique, c'est-à-dire comme Ordre traditionnel et symbolique, est depuis toujours non seule­ment intimement attachée à l'idée de Droits de l'Homme mais aussi à leur mise en oeuvre, à leur application, à leur développement dans les faits. Cet attachement lui est constitutif dans sa nature propre et les textes fon­damentaux de cette Obédience montrent qu'ils sont au cœur de nos prin­cipes. C'est pourquoi il semble d'abord nécessaire de rappeler ces textes fondamentaux pour entreprendre une réflexion sur les Droits de l'Homme. Voici donc les textes principaux sur lesquels notre réflexion et notre action de Francs-Maçons de la Grande Loge de France s'appuient en ce domaine :

Au Chapitre I de sa Constitution la Grande Loge de France rappelle que la Franc-Maçonnerie «constitue une alliance d'hommes libres et de bon­nes moeurs, de toutes races, de toutes nationalités et de toutes croyances. La Franc-Maçonnerie a pour but le perfectionnement de l'Humanité. A cet effet les Francs-Maçons travaillent à l'amélioration constante de la condition humaine tant sur le plan spirituel et intellectuel que sur le plan du bien-être matériel». Le Chapitre de cette constitution précise que la devise de la Grande Loge est «Liberté, Egalité, Fraternité».

Ainsi l'idée même de Droit de l'Homme est au cœur de la maçonnerie andersonnienne et moderne, elle est en quelque sorte un élément constitu­tif de son âme. Telle était d'ailleurs l'originalité de la démarche du Pas­teur Anderson, auteur avec le Pasteur Désaguliers des Constitutions de 1722. Elles sont empreintes de l'idée de Tolérance qui, à une époque où la

question religieuse était le lieu de vives discordes et même de violences, était une idée neuve et originale. Cependant sur cette notion de tolérance qui est la condition même pour que les Droits de l'Homme ne soient pas simplement des principes affichés mais des principes pratiqués, il faut faire quelques précisions. La tolérance est certes une vertu mais elle peut être tout simplement une vertu négative qui consiste à simplement accep­ter l'erreur de l'autre, ce qui est déjà un certain progrès. Mais, à nos yeux, elle doit devenir une vertu positive qui voit en l'opinion ou la croyance différente de l'autre non pas une simple erreur que l'on admet mais une part de vérité qu'il nous faut comprendre. En effet le philosophe français Bayle, défenseur de la liberté de conscience affirme que l'engagement reli­gieux dans une voie non orthodoxe ne peut être réduit à un péché contre l'esprit alors que la position intolérante à la manière de Bossuet consistait à dire que l'erreur voire l'errance en religion venaient du trouble de l'esprit par la chair. Voici les propos de Bayle : «L'adhésion à la fausseté qu'on croit vérité n'est pas avoir de la fausseté». Ces propos s'ils témoi­gnent d'une volonté de libération, s'ils constituent bien un progrès vers le principe du droit de l'homme à penser librement, n'en demeurent pas moins dans la sphère d'une tolérance négative, car ils concèdent un droit à l'erreur sincère, un droit à l'errance, ils ne fondent nullement une tolé­rance positive affirmant non seulement le droit à l'erreur ou à l'errance mais surtout le droit à la libre recherche, le droit à la quête. La philoso­phie des Droits de l'Homme, celle qui animait la Franc-Maçonnerie à sa naissance et qui continue de l'animer implique ce passage de la liberté de conscience non seulement privée mais civile, vertu certes, mais vertu néga­tive, à la liberté de penser, vertu positive, qui est celle de la libre recherche et de la libre quête. Il s'agit là de cette liberté de philosopher que Spinoza affirmait comme constitutive de la personne humaine. Son traité Theologico-politique déclare ainsi : «Si les hommes pouvaient régler tou­tes leurs affaires suivant un dessein arrêté ou encore si la fortune leur était toujours favorable, ils ne seraient jamais prisonniers de la superstition. Mais souvent réduits à une extrémité telle qu'ils ne savent plus que résou­dre, et condamnés par leur désir sans mesure des biens incertains de la fortune, ils ont naturellement l'âme encline à la crédulité». Aussi seul l'usage libre de la raison, c'est-à-dire la liberté de philosopher, disait Spi­noza, nous dirons la liberté de penser, leur permet de se mettre sur la voie du vrai en leur donnant la maîtrise de leurs désirs et leur permettant de combattre la crédulité au nom de la connaissance. C'est ce qu'entend la Franc-Maçonnerie quand traditionnellement elle affirme que le Franc- Maçon n'est ni un libertin ni un athée stupide mais un homme libre et de bonnes mœurs. Il faut entendre cela comme l'affirmation d'une liberté inhérente à la personne humaine, comme liberté de penser avec les armes de la raison sans pour autant confondre la crédulité et la croyance. La liberté de penser ne combat point la croyance mais l'éclaire, elle combat la crédulité qui en fait obscurcit la croyance. Ainsi cette liberté de penser, droit inaliénable, implique que soit reconnue en l'autre la même dignité de penser, la même dignité de croyances. Cette démarche fait qu'en l'autre est perçu non plus l'étranger mais le frère et que sa personne culturelle est en même temps reconnue comme constitutive de la culture humaine. Cette victoire est victoire contre les préjugés c'est-à-dire victoire contre soi-même. Elle implique une pédagogie, pédagogie à laquelle participent les travaux des loges maçonniques, pédagogie qui apprend à se défier de la crédulité moderne, celles des langues de bois des pouvoirs politiques certes, mais aussi économiques. De plus dans un monde où les nations s'ouvrent de plus en plus les unes aux autres, cette philosophie maçonni­que des droits de l'homme, philosophie de l'obligation morale devient une nécessité pour l'avenir. En ce sens la démarche traditionnelle de la Maçonnerie se fait voie de l'avenir dans son idéal d'universalité qui se construit aujourd'hui non plus dans le simple cadre de l'Europe comme au dix-huitième siècle, mais qui se construit en même temps que la mon­dialisation des problèmes et de la pensée politique et économique. Il y a là une exigence éthique qui évitera de transformer la libération conquise par la maîtrise de la technique en une nouvelle barbarie.

Cette pensée est celle d'un double pari. D'un pari sur le sens et d'un pari sur l'Homme. Le pari sur le sens évite de déformer la liberté de penser et d'agir de l'homme, en un mot l'humanisme, en un scepticisme radical où tout vaudrait tout, où donc toute valeur déserterait le monde. C'est un pari sur l'homme qui évite aussi d'enfermer le sens dans une définition dogmatique et totalitaire qui soumettrait les hommes à une idée imposée comme vraie par un pouvoir quelconque qui userait pour cela de la langue de bois et contraindrait de nouveau les hommes à la crédulité.

Si les Francs-Maçons pratiquent des rites, c'est pour manifester concrète­ment dans leurs paroles, actes et comportements que contrairement à ce qu'ils appellent le monde profane, à sa routine, ils cherchent dans leur dignité et leur liberté d'hommes à faire signe vers le sens. Mais cette recherche du sens qui anime cette démarche a comme condition mais aussi comme conséquence une ferme philosophie des Droits de l'Homme. C'est pourquoi la Grande Loge de France ne travaille pas à sa propre gloire ni même à la gloire de la Maçonnerie universelle mais à celle du Grand Architecte de l'Univers. Le Grand Architecte de l'Univers est pour nous un symbole librement interprétable qui ne saurait être réduit et enfermé dans une définition. Concept ouvert, il symbolise la vérité à la mesure de laquelle on juge le réel. Il fonde en quelque sorte un principe de droit naturel qui permet de mesurer l'équité du droit positif et de la justice que ce dernier met concrètement en place.

Il est clair que ce premier pari sur le sens de la transcendance en appelle un second sur la dignité et la liberté de l'homme. L'initiation ou plus prosaï­quement et plus approximativement la libre recherche, le penser libre, qui ne peut être confondue avec la libre pensée avec ses connotations restricti­ves contemporaines, implique un sujet libre et digne qui choisit librement et dignement de s'engager sur le chemin de la pensée dans la quête initiati­que. C'est parce qu'elle est intimement un Ordre symbolique et tradition­nel que la Grande Loge de France ne peut qu'être entièrement et intime­ment attachée aux Droits de l'Homme. Elle refuse ainsi toute pseudo­philosophie et toute idéologie de l'exclusion puisqu'elle se reconnaît comme un centre d'union des hommes en leur diversité. Elle prône ainsi la fraternité mais une fraternité de la recherche commune et voulue, recher­che du sens qui est potentiellement au cœur de l'âme et de l'esprit de tout homme. Cette fraternité volontaire se distingue des autres fraternités aussi légitimes soient-elles mais qui peuvent se refermer sur elles-mêmes en des fraternités d'exclusion comme il arrive aux fraternités de sang, de profession, d'armes ou de nation quand elles se pervertissent en des fra­ternités d'exclusion.

Il nous faut insister sur le fait que l'exigence moderne d'une solidarité fra­ternelle donnant chair à l'ossature juridique des droits de l'homme univer­salisés depuis 1948 s'inscrit dans la perspective d'une tradition celle que l'on entendait déjà dans les propos d'Epictète. Nous sommes «hommes d'abord, c'est-à-dire citoyen et une partie du monde, non pas une partie destinée à servir mais une partie maîtresse». Mais cette partie n'est vrai­ment maîtresse que si en son autonomie elle oeuvre dans le sens de la loi de solidarité et d'harmonie entre les êtres. Cette loi de solidarité entre les êtres implique que notre maîtrise ne se confond pas avec la volonté de puissance mais implique la maîtrise de l'intelligence et de l'esprit qui découvre un impératif catégorique universel, fondement en fait de toute possibilité des Droits de l'Homme : «Agis de telle sorte que dans ton action tu ne considè­res jamais autrui ou toi-même comme un moyen mais toujours comme une fin» pour reprendre sa formulation par Kant. Tel est sans doute le fonde­ment de l'humanisme et des droits de l'homme : la personne n'est jamais un moyen elle est une fin, elle est maîtresse et non esclave.

Ainsi par son pari éthique si la maçonnerie est traditionnelle elle ne se per­vertit point en une réaction traditionaliste niant tout progrès et assignant une place définitive à tout être au nom d'un code éternel inscrit dans la nature des choses et si elle est humaniste elle ne tombe pas dans le piège des lendemains radieux imaginés par l'esprit des hommes mais qui pour combattre la barbarie de la bête instaure celle de l'ange. Elle affirme la nécessité d'un code pour penser et agir dans le monde. Mais ces codes sont ceux des hommes qui les pensent et les construisent. Au droit naturel ancien qui affirmait un ordre des choses selon la nature, elle emprunte l'idée d'un sens et d'une harmonie du monde, mais sens que les hommes dans leur subjectivité découvrent progressivement en participant à son élaboration et dont ils sont plus les co-auteurs que les sujets soumis ; au droit naturel moderne qui fonde le contrat entre les citoyens au nom d'une nature non plus des choses mais de l'homme, elle emprunte cet optimisme de la volonté et cette affirmation de la liberté et de la dignité sans pour autant nier le sens des choses, le sens et l'ordre du monde. Elle pense les droits de l'homme en termes d'équilibre entre la nature des cho­ses et celles des hommes, elle refuse donc le dilemme qui contraindrait l'homme à renoncer à l'ordre de ses désirs faute de pouvoir changer l'ordre des choses ou qui le forcerait à nier schizophréniquement l'ordre des choses pour satisfaire l'ordre des désirs. Dans sa tradition de cons­tructeur elle pense que l'homme se construit en construisant le monde dans un chantier inachevé.

Ainsi en s'ancrant dans la tradition et en s'affirmant comme une société traditionnelle, la Franc-Maçonnerie n'en est pas moins une société moderne au sens où par moderne on entend une pensée qui pose comme central la subjectivité et le droit des hommes en vue de leur libération et de leur développement, nous disons en vue de leur perfectionnement. Sur ce point comme puissance spirituelle elle participe ainsi à la modernisation des mentalités.

On a coutume avec quelque raison de dire que l'humanité s'est libérée et a conquis ses droits grâce à deux révolutions, la révolution industrielle et technologique et la révolution juridique et politique à l'image de la Révo­lution française ou de la Révolution américaine. Il est permis de dire qu'aussi nécessaires qu'elles furent, ces deux révolutions dans l'ordre de la maîtrise de la nature et dans celui des relations entre citoyens ne me semblent asseoir avec suffisament de solidité les droits des hommes. Car sans parler de leur excès et leur violence les acquis demeurent bien fragiles et peu universalisables si les individus ne disposent des schèmes symboliques et des représentations symboliques. La révolution technologique précédée de la révolution industrielle a modifié les rapports du sujet aux choses : elle s'est opérée dans l'ordre des faits en mettant le monde et la nature à la disposition des hommes modifiant donc le rapport du «Je» et du «Il» au neutre. La révolution juridique et politique sous ces différentes formes s'est opérée dans l'ordre du droit et du contrat modifiant les rela­tions des hommes avec les autres hommes en les instituant comme citoyens, elle modifie donc la relation du «Je» au «Tu». Mais comment ces conquêtes pourraient vraiment être acquises si les personnes en leur subjectivité demeurent incapables de se les approprier. Elles peuvent même être rejetées et donner naissance à un obscurantisme barbare. On pourrait interpréter ainsi les événements iraniens comme le refus traditionaliste de l'humanisme. Il apparaît donc qu'il est nécessaire d'opérer une troisième révolution que je qualifierai à la suite de Max Weber de symbolique ou de pédagogique qui consiste sur le plan universel de déve­lopper les moyens matériels élémentaires pour que les individus puissent se doter de schèmes de représentation leur permettant de s'approprier les conquêtes juridiques et technologiques. Sans cet effort ces conquêtes demeureront lettres mortes au mieux et au pire deviendront les moyens d'asservissement de populations laissées en marge du progrès. Tels sont les risques qui pèsent aujourd'hui non seulement sur les pays en voie de développement mais encore et aussi sur les sociétés développées de type occidentales. C'est ainsi que naît le risque d'une société duelle. C'est dans ce sens que nous disons qu'il est nécessaire d'entreprendre ce travail péda­gogique que je baptise symbolique. C'est donc en ce sens que la Franc- Maçonnerie travaille au perfectionnement de l'humanité s'efforçant de participer à cette révolution symbolique qui, elle, ne peut être que pacifi­que. Telle est sans doute aussi le sens que nous nous faisons de l'idée de Lumière.

Touchant au terme de cet exposé je me permettrais d'introduire une note pessimiste — mais le pessimisme de la raison n'exclut pas l'optimisme de la volonté bien au contraire —. Nous constatons certes que l'idée de droit de l'homme, issue de durs et difficiles combats dans le domaine de la pensée mais surtout de dures et violentes luttes pour la chair des hom­mes, fait aujourd'hui partie du corpus de la morale habituelle la plus commune. Dans un premier temps on pourrait se réjouir d'une telle banalisation de la question des droits de l'homme car elle pourrait non sans raisons être comprise comme le signe de la victoire de ces com­bats et de ces luttes. Mais en fait il est permis d'y déceler tout autre chose, d'y voir une certaine accoutumance routinière qui masque la réalité des choses, qui empêche peut-être même de développer la réalité des droits de l'homme dans les faits tout en les proclamant généreusement dans les discours. On est alors en droit de se demander si la référence aux droits de l'homme n'est pas bien souvent un alibi de la bonne conscience qui en réalité n'est que mauvaise conscience masquée. C'est pourquoi il y a nécessité voire urgence à maintenir l'effort et la tension intellectuelle dans ce domaine afin de sauvegarder l'acquis, d'en élargir le champ et d'en assurer une authentique pédagogie qui nous semble être la condition de la sauvegarde et de l'élargissement.

Sauvegarder

Cette sauvegarde nous apparaît d'autant plus nécessaire que les difficultés économiques, l'effondrement des doctrines systématiques qui servaient de référence laissent ouvert le chemin pour les idéologies de la force et de l'exclusion. Cela dit cette sauvegarde implique un double axe qui, non pas contradictoirement, mais complémentairement, est celui d'assurer la pro­tection des droits individuels tout en promouvant l'émancipation des sujets dans la responsabilité. En un mot la protection des droits implique une conscience des devoirs. Cette sauvegarde implique donc une vigilance de tous ceux qui pour une raison ou une autre ont quelque influence à quelque titre que ce soit sur l'opinion publique. Il y a là une grande obli­gation de rigueur intellectuelle et morale.

Elargir le champ

Cet élargissement n'est pas simplement une nécessité de développement ou de continuation du progrès mais une conséquence du souci de sauve­garde. Ce qui menace aujourd'hui les droits de l'homme ce sont les ris­ques d'angoisse, sources de l'intolérance, créés par les mutations écono­miques et sociologiques. Ainsi il y a urgence à étendre les droits formels aux droits économiques d'autant plus que les situations de crise économi­que sont porteuses des plus grands risques dans ce domaine. Le désordre économique, la crise de l'emploi sont aussi des facteurs aggravants des problèmes de délinquance qui mettent en cause à double titre les droits de l'homme • d'abord par rapport aux victimes qui sont atteintes dans leurs droits les plus élémentaires, mais par rapport aussi aux coupables qui se trouvent parfois conduits à la récidive du fait des structures du système carcéral. L'exigence est celle de la prévention, prévention qui fonde une

morale positive et non une simple morale négative. Nous retrouvons ici le coeur de notre exposé surtout au regard de la mondialisation des écono­mies et des sociétés particulières qui s'ouvrent et s'ouvriront encore davantage à ce qui leur est étranger. L'effort est ici d'ordre intellectuel et spirituel pour modifier les mentalités vers une fraternité universelle.

Une authentique pédagogie.

Cette authentique pédagogie se présente dans deux directions. La pre­mière consiste à revivifier le souci des droits de l'homme pour que l'on comprenne qu'il ne s'agit point d'acquis définitifs mais de résultats tou­jours provisoires de combats intellectuels, moraux et spirituels continuels. La seconde consiste à prendre en compte les mutations sociologiques, économiques et technologiques, pour que les jeunes générations ne se figent pas dans des positions de replis sur soi et d'exclusion. Pour ce faire il y a nécessité absolue de développer la formation culturelle des nations, les intolérances naissant bien souvent par défaut de culture. Cette culture est celle qui certes repose sur la connaissance de l'acquis mais prépare aussi et peut-être surtout les mentalités de demain.

Ce dernier point est sans doute celui le plus propre à la démarche maçon­nique qui se tenant volontairement et rigoureusement à l'écart des querel­les partisanes de la politique s'efforce de construire une pédagogie des devoirs de l'homme, condition de la réalité de ses droits.

Si l'ensemble de cette réflexion construisait l'idée de droit de l'homme autour de l'idée de Fraternité qui est au cœur de la Franc-Maçonnerie, il est permis de laisser la dernière parole au poète René Char comme je l'avais fait lors de la conclusion lors de la célébration de la journée mon­diale des Droits de l'Homme organisée par la Grande Loge de France à la Sorbonne :

«La quête d'un Frère signifie presque toujours la recherche d'un être, notre égal, à qui nous désirons offrir des transcendances dont nous finis­sons à peine de dégauchir les signes».

Que ce désir puisse brûler dans le coeur des hommes.

Michel Barat

* Ce texte est celui d'une conférence prononcée lors d'une réunion organisée à la cour européenne des Droits de l'Homme, par les loges de Strasbourg. Il s'inspire longuement des travaux de la Commission des Droits de l'Homme de la Grande Loge de France, présidée par Georges Komar et dont l'auteur est le rapporteur.

Publié dans le PVI N° 70 - 3éme trimestre 1988  -  Abonner-vous à PVI : Cliquez ici

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