GLDF Revue : Points de Vue Initiatiques 4T/1976


Extrait du Décret N° 37
Du Concile d’Avignon
18 Juin 1326

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La Loge de recherches CLIO (n° 800) de la Grande Loge de France a étudié au cours de cette année le docu­ment suivant dont nos lecteurs sauront apprécier l'intérêt.
Il apparaît qu'à côté des Loges d' « opératifs» il existait des sociétés secrètes qui inquiétaient l'Eglise en ce qu'elles réunissaient des nobles et des roturiers
4 et qu'elles pratiquaient des usages dont il serait certes téméraire de prétendre qu'ils étaient « maçonniques », mais qui n'en suscitaient pas moins de salutaires réflexions.
La Loge de recherches CLIO (n° 800) de la Grande Loge de France a étudié au cours de cette année le docu­ment suivant dont nos lecteurs sauront apprécier l'intérêt.
Il apparaît qu'à côté des Loges d' « opératifs» il existait des sociétés secrètes qui inquiétaient l'Eglise en ce qu'elles réunissaient des nobles et des roturiers
4 et qu'elles pratiquaient des usages dont il serait certes téméraire de prétendre qu'ils étaient « maçonniques », mais qui n'en suscitaient pas moins de salutaires réflexions.
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Tome 25 du nouveau et important recueil des Sacrés Conciles

Col. 763

SUR LA SUPPRESSION RADICALE DES SOCIETES, LIGUES ET CONJURATIONS, DESIGNEES SOUS LE NOM DE CONFRERIES.

Item, dans certains cantons de nos provinces, il y a des gens, le plus souvent des nobles, parfois des roturiers qui organisent des ligues, des sociétés, des coalitions interdites, tant par le droit ecclésiastique que par le droit civil ; sous le nom de confréries, ils se rassemblent une fois par an, en quelque lieu, pour y tenir leurs conciliabules et leurs réunions ; en pénétrant
dans l'enceinte, ils prononcent un serment aux termes duquel ils doivent se soutenir contre qui que ce soit à l'exclusion de leurs Maîtres se prêter secours l'un à l'autre en toute occasion,
se conseiller et se soutenir. Parfois, après s'être revêtus d'un costume uniforme, et faisant usage de marques et de signes distinctifs, ils élisent un d'entre eux comme supérieur, auquel
ils jurent d'obéir en tout : la justice, alors, s'en trouve atteinte, meurtres et vols s'ensuivent ; plus de paix ni de sécurité ; c'est

Col. 764
A
l'oppression pour les innocents et les pauvres ; les églises et les gens d'Eglise, que ces individus considèrent, bien entendu, comme leurs ennemis, ont à subir, dans leur personne comme dans leurs biens, dans le domaine des lois et des tribunaux, des injustices de toutes sortes avec mille préjudices.

Comme nous prétendons nous opposer immédiatement à ces néfastes entreprises et à ces tentatives pernicieuses, y apporter un remède efficace et défendre nos ouailles contre le péché, selon ce qui incombe à nos fonctions pastorales, en vertu de l'autorité du présent concile, nous prononçons la nullité, la dis­solution et la rupture de tous les rassemblements, alliances,

B
sociétés, conjurations, dites fraternités et confréries, fondées par des clercs ou des laïcs, à quelque grade, dignité, état ou condition qu'ils appartiennent ; de même, les pactes, conven­tions, ordinations qu'ils établissent entre eux, nous les déclarons nuls et non avenus. Nous décrétons que les serments à observer par les susdits individus sont illicites, sans valeur, que nul ne doit s'estimer tenu à leur observance. Sous notre garantie, nous
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les en délions. Toutefois, qu'ils reçoivent de leurs confesseurs une salutaire pénitence pour ces serments imprudents et témé­raires. En vertu de l'autorité susdite, nous leur défendons, cela sous peine d'excommunication (que les contrevenants auront de par notre volonté, à encourir ipso facto, quand le présent décret aura été publié deux dimanches de suite dans l'église de leur paroisse), nous défendons qu'à l'occasion des susdites assem­blées, réunions, rassemblements et prestations de serment, ils les fréquentent dorénavant, qu'ils organisent de ces sortes de confréries, qu'ils se soumettent à de telles Obédiences, qu'ils
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se prêtent secours et soutien mutuel, qu'ils portent des costu­mes qui soient le signe d'une activité désormais interdite et qu'entre eux, ils se donnent des noms de frères, de prieurs, d'abbés de la susdite Société. De plus, dans les dix jours à partir de ladite publication, qu'ils demandent chacun à leurs confesseurs (autant que cela lui est possible), de les délier des serments susdits, et que chacun déclare publiquement qu'il ne veut plus faire partie à l'avenir de telles associations. Nous interdisons ce genre de conjurations, de conspirations, de conven­tions, même si elles ne prennent pas le nom de confréries. Au
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reste, nous en prononçons la dissolution et la nullité de facto, du moment qu'on les entreprend et nous plaçons ceux qui les entreprennent sous la sentence d'excommunication ; sentence qui ne saurait être levée, sinon par le Concile provincial, sauf à l'article de la mort.

Nous n'avons du reste pas l'intention de réprouver par cette déclaration les confréries fondées en l'honneur de Dieu, de la bienheureuse Vierge Marie et des autres saints pour secourir le pauvre, confréries où n'interviennent ni pactes, ni serments de cette sorte.


Publié dans le PVI N° 23 et 24 - 4éme trimestre 1976   Abonner-vous à PVI : Cliquez ici

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