Tu apprends à graver J et B dans la pierre
Et tu redis ta foi avec les mots d'avant
Lorsque le temps maudit avait clos tes paupières
Devant le socle bleu des derniers dieux vivants.
Dans le Temple à Midi la mort a fait silence
Pour écouter le chant des Frères séparés.
Et nous oublions tout des anciennes violences
Lorsque les chevaux roux aux crinières dorées
Annoncent les matins qui nous feront pleurer.
Dans l'ombre j'ai serré ces deux mains passagères
Et déchiffré le mot gravé sur le fronton.
J'écoute à l'Occident cette plainte légère
Qui annonce des temps qui nous enlaceront
Quadrille des destins au grand bal des saisons.
Sous la voûte étoilée comme un chagrin d'azur
Sept glaives ont crevé l'horizon sans couleurs
Et quand le jour naissait après les sept douleurs
Il nous restait au cœur comme une déchirure.
Le Maître avait ouvert dans l'ombre cette brèche
Par où s'est exprimée la musique des mots
Et comme j'avançais du cancer aux gémeaux
J'ai connu l'acacia qui poussait dans la crèche.
L'Apprenti qui naissait sur ces belles images
Découvrait au hasard de cent chemins divers
De la Saint-Jean d'Eté à la Saint-Jean d'Hiver
Le mot Fraternité comme un divin message.
Il advint qu'un beau soir le Temple s'embrasa
Du Zénith au Nadir les étoiles passèrent
Comme sur l'horizon les amours étrangères
Et l'ange de la paix au désert de Gaza.