GLDF Revue : Points de Vue Initiatiques 2T/1976

Sur trois Luminaires

Toute étude commence par une analyse. Mais on peut se sentir paralysé à la seule idée de devoir analyser ce qu'on aime.

Pourtant l'enchaînement est là : on ne connaît bien que ce qu'on aime, on n'aime vraiment que ce qu'on connaît. Plus je connais, plus j'aime — disait L. Pauwels — car tout ce qui est connu est BIEN.

LA BEAUTE

Désirant tout aimer, il faut tout connaître, donc tout étudier ; et toute étude commence par l'analyse. Même la beauté ?

S'il suffit d'élaborer pesamment ou rapidement une statue quelconque, de la nommer « beauté » puis de décréter que tout ce qui n'est pas conforme à ses canons ne sera jamais considéré comme beau ;

Si notre propre conception de la beauté nous paraît suffisante pour en faire un dogme ;

Si nous trouvons normal d'étiquetter « laid » tout ce que nous ne connaissons pas, l'analyse est superflue. Si nous la faisions, ne croyez-vous pas qu'elle porterait alors sur notre suffisance et nos insuffisances, sur nos et notre misère ?

Or, nous avons à construire de la beauté dans la beauté... Il nous faut donc analyser la Beauté jusqu'à ce que nous soyons arrêtés par nos propres limites.

Nous avons évoqué tout à l'heure une statue idéale nommée « beauté ». Ecoute, c'est beau, dira une mère faisant entendre à son enfant telle mélodie qu'on lui a appris à déclarer belle... Regarde, c'est beau... Ne fais pas cela, ce n'est pas beau.

Que d'affirmations insistantes alors que la beauté, si elle peut exister en soi, devrait s'affirmer, éblouir, désiller tous les yeux par sa seule existence. Mais encore faut-il que les yeux soient capables de l'apercevoir. Et nous voici devant le choix :

Ou bien nous considérons la beauté comme inaccessible, idéale, et nous nous endormons béatement sur l'image que nous nous faisons d'elle, ou bien nous voulons, en force et sagesse, trouver un chemin qui mène à la beauté. Il nous reste alors à rechercher, en nous, le sens de sa recherche. Cela nous conduit, plutôt qu'à nous hasarder en une recherche directe, à chercher la beauté à travers ses amants.

La beauté peut-elle être objective ? Peut-on cerner ses limites en une quelque dimension ?

Subjectivement au contraire, elle s'incarne, éclate et triom­phe sous mille formes différentes. Les miroirs de Diane de Poi­tiers restent muets et ne reflètent plus que les visages de ceux qui les interrogent en vain, tandis que les vers gaillards de Marot nous chantent encore ses charmes. Rien ne nous reste des visages et des corps des bâtisseurs de cathédrales non plus que de leur conception de la beauté ; seul demeure, figé par la pierre, l'élan de leur recherche.

Ce n'est pas par hasard que je joins ici beauté et compagnon­nage : La grande leçon qui nous est transmise, à travers les siè­cles, par cette école d'harmonie, est assez importante pour être perceptible, accessible, en même temps qu'assez belle pour nous donner le désir ardent de trouver au-delà, quelque chose d'indéfini que nous sentons confusément bien plus haut, bien plus loin, où la beauté se surpasse elle-même pour donner son fruit.

Ceux qui ont vu l'Alhambra ou le Parthénon savent que la forme Haute de la beauté est le résultat du long travail d'un peuple, et que ce peuple s'est vieilli dans sa recherche. L'apogée est proche de la décadence, et c'est quand le désir de possession s'écarte que la beauté se révèle.

La leçon de la beauté, c'est la patience.

Peut-on nous accorder de présenter la beauté par le truche­ment d'un vieillard ?

LA SAGESSE

Si après avoir représenté la beauté par un vieillard, je pro pose de voir la sagesse sous la forme d'un adolescent, on trouvera peut-être que j’aime à jouer du paradoxe. Et pourtant...

Quand le pérégrin, au bout de la nuit de sa recherche, arrive enfin à distinguer la vraie lumière, ce nouveau soleil initiatique qui lui fait découvrir le véritable contour des choses et des êtres, sa première découverte n'est-elle pas celle de sa propre igno­rance ?

Lorsque l'Oracle de Delphes affirma que Socrate était le plus sage des hommes, ce dernier, informé du fait, s'écria :

« Je vois bien alors que la sagesse est divine, puisque moi, qui suis paraît-il le plus sage, ne suis sûr que d'une chose : c'est que je ne sais rien. »

Et nous voici encore contraint de démolir une statue : celle que l'ignorance humaine aime tant bâtir à l'image d'un dogme. Nous voici cette fois contraints de chercher à travers les sages le chemin de la sagesse. Et nous voyons alors ces sages, malha­biles, incertains d'eux-mêmes, n'avancer que pas à pas, comme des enfants...

« Si vous ne devenez semblables à un de ces petits, vous n'entrerez point dans le Royaume » disait Jésus.

La voie de la sagesse ? Abandonner nos préjugés, nos dogmes, la sécurité de nos idées préconçues, les étiquettes de paresse que nous plaçons si vite sur les êtres et les choses, en un mot, nos métaux.

Nous reforger une âme adolescente, assez généreuse pour risquer, assez peu sûre de ses connaissances pour n'avancer que pas à pas.

J'ai lié tout à l'heure la beauté au compagnonnage ; je lierai volontiers de même la sagesse à l'ordre monastique.

Peut-être certains ont eu la chance, comme ce fut mon cas, de connaître quelque peu plusieurs communautés à caractère monastique (quelle que soit leur obédience spirituelle). On est alors frappé, comme je l'ai été, par cette faculté d'émerveillement quelque peu enfantin qui se découvre vite en la plupart de leurs membres. Cela étonne. Surtout si l'on peut connaître, à travers leurs écrits par exemple, l'étendue de leur science, la pénétra­tion de leurs esprits, et la grandeur de leur rêve. En même temps que cette faculté d'émerveillement, nous frappe aussi une pru­dence franche d'enfant dans leurs réponses aux questions posées...

Cet aveu d'ignorance émeut plus, incite plus à la recherche que ces longs discours prétentieux où le pédantisme le dispute à la sûreté de soi-même, ayant de s'incliner devant un dogme.

L'histoire des communautés nous enseigne qu'elles vivent peu de temps, au fil des siècles. Même si elles restent apparemment présentes, les véritables communautés meurent jeunes, après avoir donné leur fruit.

J'aimerais livrer une image que j'ai encore présente à l'esprit. Imaginons une communauté humaine qui contient des hommes dont nous admirons les études, dont nous envions l'évolution, dont nous avons éprouvé la tolérance éclairée. Il est six heures du soir. Nous les trouvons assemblés, épaule contre épaule, étroi­tement unis comme par une crainte commune, celle qui fait les hommes se chercher.

Vont-ils affirmer leur grandeur, leur sûreté d'eux-mêmes ? Non. D'une seule voix, ils disent le chant « Te lucis ante termi­num » cher à Kipling. « Avant que le jour se termine, nous te supplions, créateur du monde. Sois dans ta clémence notre pro­tection et notre garde. Que s'éloignent de nous les songes et les fantômes de la nuit... »

La leçon de la Sagesse, c'est l'humilité.

En pensant à ces enfants volontaires sans métaux, peut-on nous accorder, de présenter la sagesse sous les traits de la jeunesse ?

LA FORCE

Qu'est-ce que la force ?

Celle de la mer déchaînée, devant qui le navire de l'homme n'est qu'un fétu ? Celle de l'orage, de Zeus lançant sa foudre ? Pourquoi pas ? Nous avons tous subi l'écrasante leçon des forces incontrôlées, connues ou inconnues, de la nature. Mais, une fois de plus, la matière nous dépasse en elle-même, et il nous faut chercher en l'homme la nature de la force.

Qu'est-ce que l'homme fort ?

Est-ce celui qui lance quelques milliers de chars d'assaut vers quelque conquête ? Est-ce celui qui s'élance, l'épée au poing, pour prouver aux autres comme à lui-même qu'il est « le plus fort »? Est-ce celui qui apprend une science avec le désir de se mesurer aux autres et de les y surpasser ? Ou bien est-ce celui qui, con­naissant ses possibilités et ses limites, les met au service d'une cause qu'il estime bonne, ou d'une population qui lui est chère ?

L'homme fort est-il Charles XII de Suède taillant en pièces trois armées, ou Bayard, retenant seul les assaillants au Gari­gliano, le temps que ses compagnons soient à l'abri ?

Qu'il me soit permis d'évoquer encore une image.

Quelque part sur la côte orientale de la Grèce, non loin de Lamia, existe encore le défilé des Thermopyles. C'est un endroit ou la rencontre de la mer et de la montagne laisse, sur quelques mètres, le passage d'une route. C'est là que se présentèrent les 2 500 000 combattants perses de Xerxes qui avaient dessein d'en­vahir la Grèce et de l'asservir, 6 600 Grecs gardaient le défilé, dont 300 Lacédémoniens commandés par Léonidas. Ces derniers campaient fort paisiblement devant le mur de défense érigé en hâte. Xerxes attendit quatre jours avant d'oser attaquer. Quand il s'y risqua, la marée humaine s'efforça pendant deux jours de noyer le petit détachement avant de refluer, vaincue. Puis il se trouva qu'un sentier contournait la position. Dès qu'il se sut perdu, Léonidas renvoya tous ses alliés, leur évitant la mort. Restaient les trois cents Spartiates, auxquels se joignirent 700 Thespiens et 400 Thébains qui refusèrent de partir. Ils mirent un jour à mourir, en terrain découvert. 1 400 devant deux mil­lions et demi. Si bref qu'il fût, si inutile qu'il paraisse, ce combat galvanisa les Grecs et leur enseigna que la force ne réside pas plus en les armes qu'en le nombre de ceux qui les portent, et les combattants des Thermopyles rendirent possible les victoi­res de Platées et d'Aegos-Potamos qui laissèrent la Grèce libre.

Retournons au défilé, et gravissons la colline où sont morts les derniers Lacédémoniens de Léonidas. Parmi les lauriers roses, la stèle antique subsiste, restaurée au fil des ans sans que rien n'y change. C'est une simple plaque de poterie qui porte ces mots : « Passant, va dire à Lacédémone qu'ici nous gisons, ayant obéi aux lois. »

Il est temps de relier la force à la chevalerie.

L'homme fort, c'est celui qui ne se bat que si on l'y contraint, mais alors qui déploie sa force, sans haine ni vaine parade. C'est celui qui empêche les rixes, les querelles vaines, les abois ridi­cules.

La leçon de la force, c'est l'équilibre.

In medio stat virtus, dit Aristote.

C'est dans la mesure qu'est la force.

Vous comprendrez pourquoi je représente la force par l'âge mur.

Il me reste à faire vivre et à réunir ces trois luminaires. Pourquoi les réunir ? Point n'est besoin d'être grand clerc pour comprendre que la beauté se dessèche ou se trouve vite sacca­gée par la possession si la sagesse ne la guide et que la force la défende.

Ni pour savoir que la force devient brutalité si la sagesse ne la retient et si la beauté ne l'affine.

Ni pour savoir que la sagesse se dessèche si la beauté ne la vivifie et qu'elle s'enferme, stérile, si la force ne lui donne droit de cité.

Point n'est besoin non plus d'un cerveau pénétrant pour voir ces trois forces s'incarner dans l'homme et émerger de ce carré la recherche de la quintessence.

Le rejet commun des trois ordres : monastique, chevaleres­que, et de compagnonnage nous est connu.

Il nous serait facile de nous gargariser de cette idée, puis de nous endormir, avec pour oreiller notre bonne conscience.

Mais ce triple héritage nous ouvre des rêves de géants, aux­quels nous nous devons d'être fidèles.

A ce stade, la langue vulgaire trahit. Aussi j'userai d'une autre langue, plus symbolique, pour aller au-delà.

Sous forme de parabole.

Ils s'étaient rencontrés au hasard de la route
A cette heure où la nuit, étendant son manteau
Aveugle les chemins et fait les volets clos
Aux maisons écartées et aux âmes qui doutent.

Eux, marchaient dans la nuit, et ils marchaient sans trêve.
Ou bien, lorsque le ciel, maussade, se couvrait
Ils s'arrêtaient un peu. Et chacun attendait
Immobile et debout, enfermé dans son rêve

Cette nuit-là, pourtant, et c'était la septième,
La voûte de la nuit les tenait enfermés.
Pas une étoile au ciel, rien sur ce quoi guider.
L'obscurité gagnait sur le rêve lui-même.

Pour la première fois, leurs regards se croisèrent.
La peur fait se serrer les hommes en chemin.
Ils se virent. Et bientôt se tendirent la main,
Assis autour d'un feu, en s'appelant « mon frère ».

Le plus âgé des trois, il semblait centenaire,
Etendit doucement ses deux mains vers le feu
Et se mit à parler, sans se tourner vers eux,
Semblant chercher en lui, en vain, quelque lumière.

La première encontrée. pour moi, fut une rose
Qui s'ouvrait doucement dans le premier matin.
Des larmes de rosée tremblaient sur son satin,
Perles éparpillées sur sa robe entreclose.

Puis j'ai aimé les fleurs et j'ai aimé la terre
Le chant du rossignol et celui du grillon
Le vol de l'épervier, l'aile du papillon
Et l'araignée tissant des toiles de lumière.

Un jour de mon printemps, j'ai rencontré la femme
Naziad, au corps ambré, a comblé mes deux mains
Des frissons d'autrefois, des langueurs de demain.
Je revois de ses yeux l'étrange et douce flamme.

Plus tard, i'ai découvert la beauté des colonnes
Dont les fûts étirés s'élancent vers le ciel
Un peu plus que prière et un peu moins qu'appel
Que l'Orient reprend dans la nuit qui résonne.

J'ai trouvé bien plus tard la beauté de l'humain
Tendu en désespoir vers sa pauvre chimère
Que nul ne peut nommer, que limite la terre
Et qui l'engloutira en un tombeau, demain.

Tout au fil de ma vie j'ai chanté la beauté.
J'écoute maintenant la pulsation du monde
Poursuivant mon chemin dans l'incessante ronde
Qui finira peut-être par l'éternité.

Moi, j'étais parmi ceux qui firent, à Babel
S'élever une tour qui bravait la puissance
Du ciel, et secouait ce manteau de silence
Que le destin jeta sur l'homme originel.

C'est ce que dit celui qui parla le deuxième
Un homme mûr déjà, aux cheveux grisonnants.
Des bracelets d'étain cerclaient ses bras puissants.
Sur chacun d'eux, brillait, l'éclat bleu d'une gemme.

Plus tard, j'ai rencontré le faible, face au fort
Et j'ai interposé la force de mon glaive
Entre celui qui n'a que le reflet d'un rêve
Et celui qui achète tout, au poids de l'or.

J'étais l'un de ceux qui, un jour, aux Thermopyles
Luttèrent jusqu'au bout pour un rêve d'enfant.
Chaque matin je meurs dans ce chant d'olifant
Qui fait trembler encore la montagne immobile.

J'ai dépassé le temps et la nuit. Josué
Fit d'un geste arrêter le soleil qui décline.
Ma vie est une épée que sans cesse j'affine
Pour y trouver le fil de l'immortalité.

Pourtant, tu as raison, frère, d'aimer la rose
Comme de la chanter. Pour moi, je la défends.
La course de mon fer se joignant à ton chant
Nous pourrons, je le crois, faire à deux quelque chose.

Nous sommes tous deux purs, nous sommes tous deux libres
Et nous sommes tous deux en quête d'un seul but
Moi qui porte mon arc, toi qui porte ton luth
Car l'important c'est que quelque chose en nous vibre.

Je ne sais même pas quelle fut ma rencontre
Avoua le dernier ; presque un adolescent
Peut-être le soleil, peut-être mes parents
Ou le rêve incertain que l'horizon nous montre...

Frères, je ne sais pas, frères, je ne sais rien
De ce qui fait ma foi, de ce qui fait mon doute
Je vais patiemment tout au fil de ma route
Sans jamais la connaître en son détour prochain.
La mort tranche la vie, le fer coupe la rose.
 
Le vent du Nord éteint la trace du passant
Et peut-être l'inscrit en quelque firmament.
J'ignore tout, vivant au cœur de chaque chose.
J'ignore tout de tout, et mon pied malhabile
Est toujours anxieux du sentier incertain.
Et pourtant, pas à pas, je poursuis mon chemin
Ignorant s'il sera, demain, d'or ou d'argile.

J'ai voulu mes mains nues, ma tête découverte,
Prêtes à accueillir et la fleur et le fruit,
Prêtes à écouter le chant dur de la nuit,
Celui du blé trop mûr ou de l'herbe trop verte.

J'ignore tout de tout ; pourtant, je veux apprendre
La leçon de la mer et celle des tombeaux
Celle de la falaise où nichent les corbeaux
Et celle aussi du feu dont ne reste que cendre.

Je voudrais de mon cœur repousser les limites,
Engranger patiemment, comme un bon moissonneur
Terre et eau, Air et feu, et sentir en mon cœur
Vibrer le cœur obscur des planètes, ensuite.

Cependant qu'il parlait, la nuit devint plus claire
Et ils furent debout. Frère, dit le guerrier
S'adressant au plus jeune, tu iras en premier
Tu pourras nous guider parmi les fondrières.

Tu le suivras de près, mon frère, ami des roses
Et moi, à ton côté, à portée de vos mains
Je pourrai s'il le faut vous tailler un chemin
Dont un commun accord nous donnera la glose.

Autour d'eux, les sommets au dessin anxieux
Des montagnes joignaient comme par une chaîne
Le fond de l'horizon au nuage qui traîne,
Nouant d'un fil ténu la terre avec les cieux.

Ils partirent ainsi, dans la nuit bleu de Chine.
La plaine devant eux en dormant s'étalait
Alternant prés et champs ainsi qu'en un damier.
Les deux ourses sur eux étendaient leurs échines.

Pour eux, ils progressaient, comme trois luminaires
Au travers des forêts, au travers de la nuit
Etranges voyageurs en quête d'infini
Conquérants du cosmos et dompteurs de chimères.

Parfois l'humble berger ou le riche marchand
En les voyant passer s'effarait de leur quête
Quelques-uns les suivaient, qui jamais ne regrettent.
Le secret de la vie est fait d'un don de sang.

Jadis on murmurait, sous les tentes de toile
Qu'ils s'appelaient Gaspard, Balthazar et Melchior,
Qu'ils portaient de la myrrhe, de l'encens et de l'or
Qu'ils venaient de Chaldée, et cherchaient une étoile.

Publié dans le PVI N° 21 - 2éme trimestre 1976  -  Abonner-vous à PVI : Cliquez ici

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